Impact de la monnaie électronique Mobil-money sur les activités des IMF de 2012 à 2016. Cas de la MECRECO/COOCEC.par Désiré BASHONGA MURHULA Institut supérieur de commerce/ Gombe - Licence en Sciences Commerciales et Financières. Option : microfinance et entreprenariat 2018 |
III.4. La monnaie électronique et les IMF.La monnaie électronique constitue, au regard de notre analyse, une partie des sources de la baisse, si pas la disparition des activités des institutions de microfinance. Les différents rapports qui nous allons livrer ci-dessous vont illustrer cet affirmation. III.4.1. La monnaie électronique et les Coopératives d'Epargne et de Crédit.Les Coopératives d'Epargne et de Crédit ont pour mission principale, la collecte des épargnes de ses membres en vue de les redistribuer sous forme de crédit à ses membres qui présentent des projets bancables. C'est ce qu'on appel « financement de la pauvreté rentable ». Avec le manque de la culture à l'épargne, la population à faible revenus s'est détournée d'avantage des coopératives d'épargne et préfère convertir leurs ressources en monnaie électronique pour le garder dans le téléphone qu'il peut utiliser à tout moment vue que les Agent distributeurs de la monnaie électronique se trouvent à partout. Ce qui ne favorise donc pas l'épargne productive. Les épargnes de la population à faibles revenus se situe entre 1 et 1.000 dollars par moi, c'est la dans fourchette du montant autorisé pour être gardé dans en monnaie électronique. Les épargnes étant en baisse, il n'est pas possible de maintenir la distribution des crédits au bénéfice des membres des Coopératives d'épargne vu que le crédit provient des épargnes et si un membre qui est sous crédit n'épargne plus il y a accroissement des impayés. C'est ce qui contribue à la faible rentabilité des coopératives d'épargne et de crédit. Avec cette la rouée à la monnaie électronique, les opérateurs de communication deviennent des banques en remplacement des Coopec, la banque mobile est la nouvelle stratégie mise en place par les différents opérateurs de téléphonie mobile qui est devenue une sorte de banque de poche qui permet le paiement par téléphone portable. C'est un business juteux qui augmente les chiffres d'affaires de ces opérateurs, ils semblent avoir trouvé leur poule aux oeufs d'or. On peut se demander jusqu'où s'arrêteront-ils quand on sait que c'est un phénomène qui est en plein essor sur le continent. [74] En 2014, le nombre total des transactions se chiffrent à 16,3 milliard de dollars39. L'évolution des activités des Coopératives d'épargne et de crédit présentée ci-dessous donne la tendance des institutions mutualistes de 2012 à 2016. Tableau n°2 : Les activités des microfinances en dollars de 2012 à 2016. OUVERTURE DES COMPTES 1 052 069 1 471 464 1 781 924 1 851 044 1 901 022 COOPEC 593 721 839 941 1 155 314 1 179 511 1 190 540 IMF 458 348 631 523 626 610 671 533 710 482 EPARGNES DES MEMBRES 144 041 239 162 288 984 177 297 402 177 223
481 167 999 145 MEMBRES 93 228 870 117 658 654 134 743 254 162 174 030 136 959 963 DISPONIBLES 58 488 932 69 425 608 67 599 211 63 075 469 48 015 779 RUBRIQUES EVOLUTION DES ACTIVITES DES MICROFINANCES EN DOLLARS 2012 2013 2014 2015 2016 Source: BCC, Rapport sur les activités de la microfinace 2015, p41 à 42. La tendance globale des activités de la microfinance est baissière durant toute la période sous examen, malgré la croissance continue du nombre des membres qui est passé de 1.052.069 membres en 2012 à 1.901.022 en 2016, soit 848.953 adhésions sur les 5 années, où encore 14.150 membres qui adhèrent chaque mois. Mais en observant les adhésions d'année en année, la variation est décroissante, ce qui fait penser à un désintéressement de la population vis-à-vis des microfinances. Les épargnes ont gardé une tendance croissante jusqu'à fin 2015, passant de 144.041.239 $us à 177.223.481 en 2015. C'est en 2016 qu'elles sont passées à 167.999.145 $us, soit une baisse de 9.224.336 $us qui représente 5,20 % par rapport à l'encours épargne de 2015. Cette situation se justifie par des retraits massifs enregistrés dans certaines institutions, particulièrement à l'est, principalement la MECRECO. Il en est de même de l'encours crédit qui est passé de 93.228.870 $us, en 2012 à 162.174.030 à fin 2015 et qui a chuté à 136.959.963 $us en 2016, soit 25.214.067 $us en une année qui représente 15,55 % par rapport à l'encours crédit 39 https://www.Innogencepulse.com: la révolution du paiement mobile en Afrique. [75] de 2015. La crise de liquidité dans la plus grande institution des coopératives d'épargne et de crédit n'a pas permit l'accroissement de l'encours crédit. La liquidité a été décroissante depuis 2013 passant de 69.425.608 en 2013 à 67.599.211 en 2014, 63.075.469 en 2015 pour chuter à 48.015.779 $us. La crise de liquidité observée dans certaines institutions des COOPEC justifie cette baisse. Le ratio de liquidité immédiate est passé de 40,60 % en 2012 à 28,58 % en 2016 et la moyenne sur toute la période en étude est de 37,14 %, ce qui est largement supérieur à la norme minimale de 20 %. Ce qui signifie que certaines institutions ont détenu des liquidités qu'elles auraient dû affecter aux emplois productifs. Graphique n°4 : Evolution des ouvertures des comptes de 2012 à 2016. Source: Données du tableau n°2. La tendance du graphique est haussière mais la variation des adhésions annuelle est baissière. La population commence à se désinterreser aux activités de institutions mutualistes à partir de 2014 où les adhésions annuelles ont sensiblement baissées, de 2013 à 2014, 310.460 membres ont adhéré dans les coopératives. De 2014 à 2015, 69.120 adhésions et de 2015 à 2016 seulement 49.978 membres ont adhérés. [76] Graphique n°5 : Evolution des épargnes des membres de 2012 à 2016. Source: Données du tableau n°2 Malgré la croissance des adhésions, les épargnes des membres ont commencées à chuter à partir de 2014 jusqu'à attendre presque le niveau de 2013 en 2016. De 2015 à 2016 la baisse des épargnes est de 9.224.336 dollars us. Cette tendance se traduit au niveau de la trésorerie dans le même sens. Source: Données du tableau n°2 [77] Graphique n°6 : Evolution des crédits aux membres de 2012 à 2016. Source: Données du tableau n°2 Suite à la reduction des épargnes, les Coopérative d'épargne et de crédit sont dévenues incapables d'accorder des nouveaux crédits à leurs membres. En fin 2016 l'encours crédit a baissé de 25.214.067 dollars US. Cette situation se justifie par la crise de traisorerie qui a ffrapé certaines institutions mutualiste, particulièrement à l'Est. Graphique n°7 : Evolution des disponibles de 2012 à 2016. [78] La crise de confiance vis-à-vis de certaines institutions mutualistes se manifeste dans la trésorerie par des retraits des épargnes suite à la fermeture de quelques coopératives d'épargne et de crédit en 2013. Cette situation s'est accentuée de 2015 à 2016 suite à la crise de trésorerie qui a frappé les Coopératives membres de la MECRECO/COOCEC en 2016. Entre 2015 et 2016 la trésorerie à baissé de 15.059.690 dollars US. |
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