I.2 Analyse descriptive de l'étude
Il s'agit ici de dresser un portrait sur la situation des jeunes
sur le marché du travail. Pour se faire il convient d'expliciter les
différentes modalités de la variable dépendante que sont
actifs occupes, chômeurs et inactifs. Cette analyse se fait à
travers un examen de la proportion des jeunes dans la population, leur niveau
d'instruction et la situation d'activité dans laquelle ils se
trouvent.
I.2.1 Proportion des jeunes dans la population
Les jeunes représentent un tiers (34,3%) de l'ensemble de
la population tant en 2010 qu'en 2005 (33,2%). Une analyse par milieu montre
que les jeunes sont relativement plus nombreux en milieu urbain (41,6%) qu'en
milieu rural (29,7%). Selon le sexe, l'enquête révèle une
différence très faible entre les proportions de jeunes
garçons et de jeunes filles (respectivement 32,9% et 35,6%). Par
région d'enquête, on observe que la ville de Yaoundé abrite
la plus forte proportion de jeunes (44,2%) et la région de l'Ouest, la
plus faible (27,3%).
Source : INS, EESI 2
I.2.2 Niveau d'instruction des jeunes
Rédigé par NYANGONO BELINGA LOUISE NINA Page 32
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Education et insertion professionnelle au Cameroun : le
déclassement professionnel des jeunes
La quasi-totalité des jeunes ont déjà
été à l'école. Un jeune sur trois (34%) a le niveau
primaire, 28,4% celui du secondaire 1er cycle de l'enseignement
général et 17,6% celui du secondaire 2nd cycle de l'enseignement
général. La proportion de jeunes qui ont fait l'enseignement
technique est très faible par rapport à ceux de l'enseignement
général quel que soit le cycle, le milieu de résidence ou
le sexe. Le milieu urbain est caractérisé par une scolarisation
de même importance dans le primaire et le secondaire
général pendant qu'en milieu rural un jeune sur deux a au plus le
niveau du primaire. En milieu rural, les jeunes scolarisés
fréquentent en moyenne 2,6 ans de moins que ceux du milieu urbain (7,0
ans contre 9,6 ans). Cette répartition est donnée dans le tableau
2.2 qui suivra.
Les femmes passent presque autant d'années à
l'école que les hommes (en moyenne 8,2 ans contre 8,5 ans).
Source : INS, EESI 2010
I.2.3 Situation d'activité des jeunes
La répartition des jeunes selon la situation
d'activité révèle que 64,9% de jeunes sont des actifs
occupés, 6,4% sont des chômeurs et 28,7% sont des inactifs. C'est
ce que montre le graphique 2.1 qui suit :
Graphique 2.1 : Répartition des jeunes par
situation d'activité
Rédigé par NYANGONO BELINGA LOUISE NINA Page 34
Education et insertion professionnelle au Cameroun : le
déclassement professionnel des jeunes
Un jeune est considéré comme actif s'il participe
au marché du travail. La participation au marché de travail
traduit alors le fait (i) d'exercer une activité économique
(participation à toute activité de production de biens ou de
services donnant lieu ou non à une rémunération
monétaire ou en nature) ; (ii) ou d'être à la recherche
effective d'une activité économique à exercer. Le BIT
recommande d'utiliser le taux d'activité comme indicateur de mesure de
la participation au marché du travail. Au sens du BIT, près de 7
personnes sur 10 sont actives (69%). Ce taux masque d'importantes
disparités régionales. Ainsi, situées nettement au-dessus
de la moyenne, l'Ouest (83,6%), le Littoral (83,2%), et le Centre (82%) se
détachent des autres régions avec plus de quatre actifs sur cinq
personnes de 10 ans ou plus tandis qu'à l'autre extrémité,
les villes de Yaoundé (57,3%), Douala (62,4%) et les régions de
l'Adamaoua (49%) et du Sud-Ouest (66,3%) présentent des faibles taux
d'activité.
Le taux d'activité est de 74,1% chez les hommes, soit 9,9
points d'écart par rapport à celui des femmes (64,2%). En milieu
urbain, 67,2% d'hommes sont actifs contre 52,2% de femmes soit un écart
de 15 points. Par contre, en milieu rural, l'écart entre le taux
d'activité des hommes et celui des femmes est moins prononcé
qu'en milieu urbain. En effet, près de huit hommes sur dix sont actifs
contre sept femmes sur dix, soit un écart de 6,4 points.
Tableau 2.3 : Taux d'activité au sens du BIT pour
les personnes de 10 ans ou plus par région d'enquête, groupe
d'âges selon le milieu de résidence et le sexe (%)
Education et insertion professionnelle au Cameroun : le
déclassement professionnel des jeunes
Source : INS, EESI 2, Phase 1
Un jeune est considéré comme inactif, s'il ne
participe pas au marché du travail, c'est-à-dire qu'il n'est pas
classé dans la catégorie des actifs. Le taux d'inactivité
est l'indicateur de mesure du phénomène de l'inactivité.
Il est le complément à 100 du taux d'activité. Le taux
d'inactivité des jeunes est de 30,2%. Parmi les raisons
d'inactivité, la scolarisation est la principale raison
d'inactivité déclarée par la plupart des jeunes. En effet,
64,9% de jeunes en situation d'inactivité sont en cours de
scolarité, 22,5% sont des femmes au foyer.
Tableau 2.4 : Répartition (%) des jeunes en
situation d'inactivité par raison d'inactivité selon le
sexe
Rédigé par NYANGONO BELINGA LOUISE NINA Page 35
Source : INS, EESI 2
Au sens du BIT, le chômage correspond à la situation
des actifs qui n'ont pas travaillé au cours des 7 jours
précédent l'enquête, ne serait-ce qu'une heure, et qui
recherchent un emploi et sont disponibles pour l'exercer immédiatement.
Le chômage au sens
Rédigé par NYANGONO BELINGA LOUISE NINA Page 36
Education et insertion professionnelle au Cameroun : le
déclassement professionnel des jeunes
élargi quant à lui regroupe les chômeurs au
sens du BIT auxquels on ajoute ceux qui, bien que n'ayant pas cherché
d'emploi au cours de la période de référence, restent
malgré tout disponibles à travailler si on leur en proposait
un.
Au sens du BIT ou au sens élargi, le chômage des
jeunes est une fonction croissante, à quelques exceptions près,
du niveau d'instruction. Plus le niveau d'instruction est élevé,
plus les jeunes éprouvent des difficultés à
s'insérer sur le marché du travail. Cette situation pourrait
s'expliquer par la faible capacité de l'économie à
créer des emplois pour les personnes de plus en plus instruites et par
l'exigence des personnes instruites vis-à-vis d'un type d'emploi
recherché.
En milieu urbain, le taux de chômage est plus
élevé chez les personnes ayant suivi un cursus académique
général que chez ceux ayant suivi un cursus technique ou
professionnel tant chez les jeunes de sexe masculin que chez ceux de sexe
féminin.
Tableau 2.5 : Taux de chômage en milieu urbain par
cycle d'études et selon le sexe
Source : INS, EESI 2
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