12 CONCLUSION GENERALE
L'étude sur: « Conseiller
d'orientation et adaptation des adolescents des familles instables en
milieu scolaire : étude menée au Lycée Bilingue
de Bertoua», semble dès l'entendement être
une étude qui interpelle aussitôt le Conseiller d'orientation en
milieu scolaire. De ce fait, elle se proposait de consacrer un privilège
manifeste à une théorie soutenant le rôle et la place de ce
technicien et professionnel du conseil individuel de près, dans
l'adaptation des adolescents des familles instables en général,
mais dans l'adaptation des adolescents des familles divorcées en
particulier. Dans l'ensemble, il fallait donc proposer quelques
éclairages au problème d'inadaptation scolaire conduisant
fréquemment au manque d'épanouissement de l'adolescent vivant
avec l'un de ses parents biologiques qui a conclu ou non un nouveau mariage.
Au regard de ce qui précède, le constat pouvait
être fait de ce que, l'absence de suivi permanent du parent, son manque
d'attention et d'affection ; les frustrations que le jeune subit à
la maison, et sa quête effrénée d'un nouveau repère,
sont sources d'adversité pour celui-ci ; et le rendent souvent
complètement fermé et déboussolé à
l'école. Donc, il devenait évident de postuler que son milieu de
vie est un facteur d'influence négative sur ses performances scolaires.
C'est pourquoi, il redevait en proposer quelques issues secondaires à
emprunter afin qu'il s'adapte à l'école lors des
difficultés. Alors, au regard des missions allouées au Conseiller
d'orientation, s'interroger sur le procédé à saisir
lorsqu'il participe à l'adaptation scolaire des adolescents des familles
divorcées pour leur insertion socioprofessionnelle
nécessitait.
La théorie de l'étayage, telle que conçue
par Bruner (1983) devenait ainsi le support hypothétique de la
réponse qu'il fallait proposer. La raison en est que, et
conséquemment aux difficultés qu'il rencontre à la maison,
l'adolescent a besoin d'un étai à l'école pour arriver
à se suffire personnellement. Ceci dit, dans ce secours continu, le
Conseiller d'orientation assure un rôle « parental »
afin de permettre à l'adolescent d'accomplir des tâches qu'il
n'aurait pu effectuer tout seul ; et finalement le rendra petitement
capable de résoudre ses problèmes. Sauf que, la confirmation a
posteriori de ce postulat requérait une certaine vérification a
priori.
Dans l'optique d'éprouver le support
hypothétique de ce travail de recherche, il fallait décrypter les
différents contenus qu'indiquaient : non seulement les documents
parcourus, les maniérismes de cinq élèves du Lycée
Bilingue de Bertoua, choisis suivant l'échantillonnage aléatoire
simple, et qui ont constitué l'échantillon de
l'étude ; mais aussi les entretiens menés avec ces derniers.
Aux termes de ces décryptages, il convenait de confirmer le postulat.
En effet, le fait d'appartenir à une famille
divorcée a une nette emprise sur les performances scolaires d'un
adolescent ; pour la simple raison qu'il lui manque l'affection de son
parent, il est abandonné à lui-même mais accompagné
par la seule réalité psychologique renfrognée qu'il vit au
quotidien. Sa figure d'attachement n'étant plus avec lui, il est enclin
à la déperdition qui l'affaiblit moralement et psychologiquement.
Ce qu'il faut dire est que, c'est à cause du caractère fragile de
son âge relativement jeune qu'il ne faut pas le négliger. Il n'est
plus un enfant certes, mais il n'est pas encore un adulte. Ainsi, le Conseiller
d`orientation à travers son soutien, devient son épaulement en
milieu scolaire.
Les résultats ainsi obtenus peuvent être mis
à la disposition de tous les adolescents confrontés aux
mêmes situations sociales, pour leur permettre de trouver quelques issus
secondaires d'adaptation scolaire, et de prédire un avenir radieux
malgré les difficultés rencontrées à la maison. Ces
résultats peuvent pareillement intéresser tous les
spécialistes de l'orientation-conseil dans leur rapport et processus
d'assistance au sein d'un établissement scolaire ; ceci en
s'appuyant davantage et éventuellement sur la théorie de
l'étayage eu égard à son ancrage théorique.
Au demeurant, la contribution aux sciences de
l'éducation de cette recherche est d'un apport indéniable
quant à la compréhension de l'effet séditieux qui
résulte du divorce des parents dans le vécu de leurs
progénitures encore adolescents, voir fragiles. S'il est évident
que personne dans l'existence, n'aura jamais assez de finesse, voir de tact
nécessaire et de parole mesurée qu'il y a à persuader deux
anciens tourtereaux de garder leur mariage intacte et de rester ensemble parce
qu'ayant déjà justement des enfants, il faut quand même
souligner que, le divorce transforme les adolescents en victime qui ont
très souvent la difficulté d'être résignés
à la nouvelle condition de vie. La recomposition des familles, les
déplacements internes des familles, le caractère monoparental de
certaines familles qui ont perdu totalement ou partiellement la fonction du
père ou de la mère : en sont des exemples criards de
familles qui ont la maladresse non souhaitée de fabriquer
vraisemblablement des « démons » si le suivi
extérieur est absent.
En réalité, malgré le divorce ou la
survenue de tout autre évènement rendant la famille instable, il
y a lieu de réitérer une invite à plus de
responsabilité, à tous les membres de la communauté
éducative. Celle-ci, ne se limitant pas exclusivement
« aux dirigeants, aux personnels administratifs et appui, aux
enseignants, aux parents des élèves et aux
élèves » (Cf. Article 32-1 de la Loi
d'orientation de l'éducation de 1998); mais joignant aussi les
tuteurs, les désormais beaux-parents des adolescents et même le
voisinage. L'implication du voisinage n'est pas fortuite. Ceux-ci ont un devoir
d'assistance morale et juridique envers les adolescents en danger. La raison en
est que, un adolescent qu'on détruit présentement sous quelques
formes que ce soit, est un adulte qu'on décide volontairement de perdre.
Par ricochet, c'est la société qu'on décide volontairement
de détruire. Et le prétendu « fer de lance de la
Nation » sera à coup sûr l'épine dorsale de
l'insécurité sociale dans la Nation. Reste à
présent à questionner les mouvements de déviations
reproduits par le contexte actuel de nos apprenants dans les
établissements scolaires secondaires : les assassinats en milieu
scolaire, les viols en milieu scolaire, l'insécurité en milieu
scolaire, les agressions en milieu scolaire, la lutte des genres en milieu
scolaire, le phénomène de charter des jeunes en milieu scolaire,
la consommation des substances narcotiques en milieu scolaire, etc.
Tout ce qui ce précède amène à
s'interroger ainsi in fine: la situation
d'instabilité familiale n'aurait-elle pas une explication sinon une
incidence dans les conduites ci-jointes ; voir dans les postures des
élèves objets à querelle, et dont les comportements sont
décriés aujourd'hui?
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