CONSEILLER D'ORIENTATION ET ADAPTATION DES ADOLESCENTS
DES FAMILLES INSTABLES EN MILIEU SCOLAIRE : étude menée
au Lycée Bilingue de Bertoua
Mémoire présenté en vue de l'obtention du
Diplôme de Conseiller d'Orientation (DIPCO), pour le Master en Sciences
de l'Education
Par
M. AMAGNOU ETOLO Déberny Lopez
Master en Droit Public
Sous la direction de
Dr. ONAMBELE NGONO Lucine
Chargée de cours
Doyen de la Faculté de Sciences de l'Education de
l'Université Catholique de Bertoua
Juillet 2019
Juillet 2019
Juillet 2019
Mai 2020
Mai 2020
Juillet 2019
AVERTISSEMENT
Juillet 2019
L'Université de NGaoundéré
n'entend donner aucune approbation ni improbation aux opinions émises
dans ce mémoire. Ces opinions doivent être
considérées comme propres à leur auteur.
1 SOMMAIRE
AVERTISSEMENT
i
SOMMAIRE
ii
DEDICACE
iii
REMERCIEMENTS
iv
RESUME
v
ABSTRACT
vi
LES PRINCIPAUX SIGLES ET ABREVIATIONS
vii
LISTE DES TABLEAUX
viii
LISTE DES DOCUMENTS EN ANNEXE
ix
INTRODUCTION GENERALE
1
1 CONTEXTE DU CHOIX DU SUJET
3
2 QUESTIONS DE RECHERCHE
6
3 OBJECTIFS ET INTERETS DE LA RECHERCHE
7
4 HYPOTHESE DE TRAVAIL ET DEFINITION DES
VARIABLES
10
5 PLAN DU TRAVAIL
12
CHAPITRE I : GENERALITES
14
1 ANALYSE DES CONCEPTS ET THEORIES
EXPLICATIVES DU SUJET
14
2 CADRE DE L'ETUDE ET METHODOLOGIE
33
3 ÉTAT DE L'ART
40
CHAPITRE II : EXPERIMENTATION ET RESULTATS
44
1 PRESENTATION DESCRIPTIVE DES RESULTATS
44
2 ANALYSE THEMATIQUE DES ENTRETIENS
52
CHAPITRE III : INTERPRETATION ET DISCUSSION
59
1 INTERPRETATION
59
2 DISCUSSION
65
CHAPITRE IV : INTERET DIDACTIQUE DE L'ETUDE
67
1 CHAMP DE L'ETUDE
67
2 OBJET DE L'ETUDE
69
CONCLUSION GENERALE
74
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
77
TABLE DES MATIERES
81
ANNEXE
84
DEDICACE
À
Pr. Patrick Edgard ABANE ENGOLO
(Le BBB)
2 REMERCIEMENTS
Plusieurs personnes ont
contribué à la réalisation de ce travail de recherche.
Mais aussi, m'ont aidé durant ma formation à l'ENS/Bertoua.
Jedésirevivement les en remercier.
Dr. ONAMBELE NGONO Lucine, qui a accepté d'encadrer
cette recherche jusqu'à sa finalisation. Sa patience, son sens critique,
la justesse de son analyse, ses encouragements et son écoute m'ont
permis de poursuivre et de terminer ce travail `'sans
fin''. Mme. le Doyen, vous n'avez ménagé ni
votre temps, ni votre peine pour travailler avec moi avec beaucoup d'attention
et d'empressement. Voyez ici, l'expression de toute ma
gratitude.
Pr. MANGA André-Marie,vous avez continuellement cru en
moi durant cette formation. Merci pour les multiples encouragements. À
travers vous, que tous les Enseignants du Département de
Sciences de l'Education soient remerciés pour les cours
dispensés. Spécialement Dr. NGONO OSSANGO Pangrace, qui m'a
inspiré ce thème de recherche.
Qu'il me soit permis de remercier les Enseignants qui
ont bien voulu siéger à ce Jury.
J'exprimema gratitude à mes Camarades de Promotion,
pour l'émulation intellectuelle.Je pense
spécialement à MOTOKOUENDJ Marcel.
Je remercie M. MBARGA Paterne, M. NKIENE Ignace, M. MVONDO
Justin,M. HALILOU AMADOU, M. OVONO Rodrigue. Leur
générosité reste inestimable.
Je pense à mes amis, pour leur soutien
indéfectible. Je m'en voudrais de ne pas citer : ENANGA
Fortune, ASTADJAM Maliki, NANGA Sandrine, MBA AVEBE Jean-Pierre, AMANE Lionel,
FANDO Francis, POWA Archille, MINOMO EBOE, EZEMBE Ledoux.
Je remercie ma famille,
pourlesencouragements continuels. Je pense à cet
effetà : ma Grand-mère,ma Tante Jacqueline,mes soeurs
Nathalie et Annie-Sandrine. Et j'exprime singulièrement ma gratitude
à Maman Sophieet à Papa Guy,pourleur soutient
indéfectible et inconditionnelle.Je remercie Tonton Richard
pour l'assistance. Je ne saurais oublier Grand-père,
qui s'en est allé avant même que ma formation ne soit
terminée. Merci d'avoir toujours cru en moi. Tes
prières,et surtout tes conseils m'accompagnent chaque jour.
C'est finalement toi le « véritable Conseiller
d'orientation ». Repose en paix!
À tous ceux qui, de près ou de loin, ont
apporté une aide (de toute nature) sans laquelle, ma
formation et ce travail, auraient difficilement pu être
achevés.
3 RESUME
Lorsqu'un adolescent bénéficie continûment
de l'étai de ses parents à la maison, il présente beaucoup
de chance d'adaptation et d'épanouissement à l'école.
À la vérité, aucun apprenant n'est inintelligent. C'est le
milieu dans lequel il vit qui permet de faire prospérer ses prouesses,
ou de les étouffer. Le revers de cette réalité est
également constant dans nos sociétés. Certains
adolescents, par contre, présentent une insuffisance quant à la
jouissance de leurs prouesses. La raison pouvant être que, les
motivations qu'ils ont de rechercher leur épanouissement n'existent plus
ou leur ont été enlevées. Ils ont très souvent du
mal à s'ouvrir parce que leur maison connait une atmosphère
morose à cause du divorce de leurs parents.
Dans le but de résorber ce manque, l'étude
sur : « Conseiller d'orientation et adaptation des
adolescents des familles instables en milieu scolaire :
étude menée au Lycée Bilingue de
Bertoua», a voulu rechercher une nouvelle figure
d'affection qui sera un contrefort pour ces adolescents; et pourra de ce
fait les aider à s'adapter afin d'améliorer leurs performances
scolaires pour la garantie d'un avenir prometteur. Le Conseiller d'orientation
s'avère donc être celui vers qui le doigt est pointé en
considération de ses missions. Alors, suite au questionnement de
savoir : par quel procédé peut-il se saisir
lorsqu'il participe à l'adaptation scolaire des adolescents des familles
instables en milieu scolaire pour leur insertion
socioprofessionnelle ? Il faut d'emblée dire que:
son étayage permet l'adaptation scolaire des adolescents des
familles instables pour leur insertion socioprofessionnelle.
Cette étude s'est intéressée à
cinq élèves choisis suivant l'échantillonnage
aléatoire simple. Afin de passer au crible du postulat de base, elle
s'est voulue d'être une recherche qualitative, c'est-à-dire
compréhensible, de type exploratoire faisant appel à des
théories, entretiens et observations, au bout desquels des
données ont été recueillies. Celles-ci,
décryptées au moyen d'une analyse de contenu,
révèlent que l'appartenance à une famille divorcée
influence négativement les performances scolaires d'un adolescent, pour
de multiples raisons et particulièrement le manque d'affection. Ainsi,
le Conseiller d`orientation à travers son soutènement, devient le
contrefort en milieu scolaire.
Les résultats ainsi présentés peuvent
être mis à la disposition de tous les adolescents
confrontés aux mêmes situations sociales, afin de leur permettre
de trouver quelques issus secondaires d'adaptation scolaire. Ils peuvent aussi
intéresser les Conseillers d'orientation dans leur relation d'aide en
milieu scolaire ; ceci en s'appuyant sur la technique de
l'étayage.
ABSTRACT
When an adolescent benefit from his parent's stay at home, he
has a lot of chances of adaptation and development at school. No student is
stupide. It is the family environment in which the child lives that allows him
to flourish or not. The downside of this situation is also constant in our
societies. Some teenagers, on the other hand, do not manage to flourish well at
school. The reason could be that, what often motivated them no longer exists.
Therefore, they very often find difficult to open up because of the disturbance
caused by their parent's divorce.
In order to find some solutions to this problem, this study
wanted to seek a new figure of affection which will be a support for these
teenagers; and will thus be able to help them adapt to school and secure their
future. Guidance counselor therefore appears to be the one in question in
consideration of these missions. So, by the question: by what process can it be
seized when it participates in the school adaptation of adolescents from
unstable families in school environment for their socioprofessional
integration? It most be said that, its shoring allows the school adaptation on
these adolescents in school environment.
This study took five students from bilingual high school of
Bertoua that made up the sample. And they were chosen according to simple
random sampling. In order to verify our hypothesis, the research was intended
to be qualitative research, of the exploratory type. She used theories,
interview and observations, which help collect data. These were analyzed by
means of a content analysis, and they reveal that belonging to a divorced
family negatively influences the pupil's academic affection at home. Thus,
Guidance counselor, through his support, becomes the student's support at
school.
The results thus presented can be made available to teenagers
who are in this same situation of instability, in order to find some solutions
to their difficulties in the school environment. These results may also
interest Guidance consolers in their helping relationship in the school
environment; this based on the shoring technique.
4 LES PRINCIPAUX SIGLES ET ABREVIATIONS
Art. :..................................................................................................Article
CPO/SUP :.............................................Conseiller
Principal d'Orientation Supérieur
E.N.S. :........................................................................Ecole
Normale Supérieure
Ed. :..................................................................................................................Éditions
E.M.T. :..............................................................Examen
de la Méthode de Travail
Lat. :....................................................................................................Latin
M.I.N.ES.E.C.:...............................................Ministère
des Enseignements Secondaires
M.K.O.:.....................................................................More
Knowledgeable Other
O.M.S. :.............................................................Organisation
Mondiale de la Santé
O-C /P:.............................................................Orientation-conseil/Professionnelle
S. :................................................................................................Suivant
(e)
S.F.P. :............................................................................Société
Française de Pédiatrie
SC.ED.:...........................................................................Sciences
de l'éducation
Z.P.D.:..............................................................Zone
Proximale de Développement
5 LISTE DES TABLEAUX
Tableau 1 : Récapitulatif des
catégories, sous catégorie et
indices...............................11
Tableau 2 : Grille d'analyse des
données.............................................................39
Tableau 3 : La représentation
sociale des causes de l'échec
scolaire..............................43
Tableau 4 :Identification des
enquêtés
...............................................................44
Tableau 5: Arbre thématique en
rapport avec
l'environnement....................................53
Tableau 6: Arbre thématique en
rapport avec le sentiment d'efficacité
personnelle............56
6 LISTE
DES DOCUMENTS EN ANNEXE
Annexe
1 :.....................................................................L'attestation
de recherche
Annexe
2 :.................................La lettre de mise en stage au
Lycée Bilingue de Bertoua
Annexe
3 :...........................................................................Le
guide d'entretien
7 INTRODUCTION GENERALE
La précarité de certains
élèves à l'école provient très souvent de
leur inadaptation, causée par une absence d'étai depuis la
maison. En effet, un élève peut être brillant, mais s'il
n'est pas accompagné, il réalisera difficilement son projet de
vie. D'où le rôle majeur à accorder à
l'orientation-conseil à l'école, mais aussi dans d'autres aspects
de la vie ; car elle ne s'intéresse pas seulement à la
situation scolaire, mais elle va au-delà afin d'embrasser plusieurs
autres questions s'inscrivant dans le plein épanouissement de
l'élève durant sa vie.
En milieu scolaire, il est important que le Conseiller
d'orientation comprenne et décrypte certains faits afin de leur donner
une suite éprouvée. C'est dire que, lorsqu'il y a échec
scolaire, c'est d'abord lui qui est accusé. Il est celui-là qui
oriente, dirige et propose des méthodes d'approche idoines favorables
à la réussite de la communauté éducative, et au
bien-être de l'élève, dont la finalité est
l'insertion sociale. Ainsi, certains cas peuvent amener à faire des
généralisations susceptibles à davantage interroger sa
place.
Sans déprécier les valeurs intrinsèques
et traditionnelles de nos familles africaines qui, se distinguant d'autres
familles dans le monde par « l'élargissement », il
est légitime de postuler que, les individus dont les familles
nucléaires sont déséquilibrées, connaissent d'une
manière disséminée leur épanouissement. Lorsqu'une
personne est devenue adulte, certaines situations qu'elle a vécues dans
le passé peuvent lui rester en souvenirs. Il est possible qu'elle
s'accommode à l'existence grâce à ses attitudes et à
ses aptitudes. Mais, dans le cas où elle est encore adolescente, et
qu'elle traverse des situations critiques dans sa famille, c'est difficile pour
elle de s'accommoder aux exigences de la vie. À cet effet, il n'est pas
exclu que le déséquilibre familial ait des répercussions
néfastes sur ses performances scolaires.
En réalité, le milieu scolaire reste encore
l'une des composantes sociales où les apprenants sont supposés
s'épanouir. N'ayant donc pas tout le confort à la maison à
cause de l'instabilité familiale, ils y deviennent inconvenants et s'y
retrouvent en mésaventure. Selon Pr. Manga (2018, inédit), des
études ont permis de montrer que lorsque les enfants sont
régulièrement suivis par leurs parents, ils se mettent
résolument sur le droit chemin. Ce qui affermit l'idée selon
laquelle, aucun enfant n'est inintelligent. C'est l'encadrement familial qui
permet, soit de faire éclore la prouesse de l'enfant, soit d'asphyxier
ses prédispositions.
En revanche, s'ils constatent qu'ils ne sont pas suivis et
encadrés, ils exploreront inlassablement des actions négatives et
des actes reprochables ; et seront dans la perpétuation de ceux-ci,
non seulement à l'école, mais encore tout au long de leurs vies.
Ils consommeront des substances narcotiques, qui créeront en eux de la
condescendance. Ils musarderont avec des armes blanches qui les rendront
belliqueux. Ainsi, la possibilité qu'ils soient dangereux, contre
eux-mêmes, maissurtout contre les autres, est élevée. Tout
ceci traduit assurément les causes des dérives en milieu
scolaire, que les faits de l'actualité présentent sans
équivoque dans nos Lycées, et même aux alentours des
établissements scolaires; où des adolescents poignardent à
mort leurs camarades1(*),
sans épargner leurs enseignants2(*).
Au regard de ce qui précède, c'est parce ces
adolescents sont abandonnés à eux-mêmes, et
isolés dans leurs encoignures. En systématisant, on peut
dire que la famille qui participerait au bien-être de l'individu, devient
une impotence pour son insertion sociale. En conséquence, l'échec
scolaire devient une certitude. Dans le but de dévier cette situation
malencontreuse, ils ont besoin d'un étai que certains trouvent
gracieusement dans leur entourage. Une minorité le trouve après
moult efforts personnels. D'autres par contre, ont perdu toute
possibilité de recours à des capacités à cause du
creux que crée la famille. Il s'agit des adolescents des
familles instables. Ceux-ci peuvent encore recourir
« à Dieu » pour qu'il les aide à
résilier avec ce destin infortuné, et pourront réussir
à s'insérer dans la société.
En fait, lorsqu'un élève en
difficultés bénéficie d'un accompagnement suivi, il est
possible qu'il réussisse à l'école, et dans la vie bien
que les pesanteurs existent. Ceci dit, les adolescents des familles
instables, bénéficiant de l'étai du Conseiller
d'orientation, peuvent dire un « adieu » aux
difficultés scolaires. En filigrane, c'est l'idée que
poursuit cette étude dont le thème est:
« Conseiller d'orientation et adaptation des adolescents
des familles instables en milieu scolaire : étude
menée au Lycée Bilingue de Bertoua».
Elleimpose un certain nombre de préalables avant de s'y
immerger concrètement. On présentera d'abord le contexte du choix
du sujet ; ensuite la problématique et les objectifs pour
enfin finir par les hypothèses de travail et le plan de
travail.
7.1 CONTEXTE DU CHOIX DU SUJET
La présentation du contexte du choix du sujet passera
par la justification de l'étude qui précèdera la
formulation et le problème.
7.1.1 Justification de l'étude
La justification de l'étude renvoie à la raison
pour laquelle l'étude est menée. Ainsi, le présent
thème d'étude en est un dont les référents peuvent
être inscrits dans les préoccupations théoriques relatives
d'une part, à l'adaptation de l'individu, et d'autre part à son
épanouissement dans la société.
Si l'on se fie à Hobfoll, (2002 : 307-324), la
psychologie s'est de plus en plus tournée vers l'étude des
ressources psychosociales dans l'examen du bien-être. D'une
manière générale, la recherche de l'adéquation
nécessaire devant exister entre le vécu quotidien d'un individu
et sa béatitude dans la vie, est une préoccupation pressente vers
laquelle s'en appesantir ne sera pas inopportune ; tant il est vrai que la
psychologie, à côté de la sociologie, s'en préoccupe
déjà. Mais d'une manière laconique, et en relation avec
cette étude, il est important que les chercheurs et même les
pouvoirs publics pensent à davantage se rapprocher des questions
relatives au bien-être des adolescents d'une certaine catégorie de
familles.
Certes, les éléments de référence
de ce thème ont fait l'objet de plusieurs études, mais il
convient de préciser que ces études ne se sont
intéressées pour la plupart qu'à ces
éléments pris séparément, parfois en minorant leurs
implications sur l'épanouissement de l'adolescent d'une famille
instable. C'est pourquoi, à la lumière de ces évocations
lapidaires, faire une invite aux autorités étatiques à se
préoccuper avec plus d'acuité des questions de stabilité
de ce type d'adolescents dans l'élaboration des textes, afin
d'éviter des vacuités dans l'éducation, sera d'une
avancée capitale dans la résolution de cette gêne ; si
surtout ils parviennent à régler la question. Dans le même
ordre d'idées, Allès-Jardel et Ciabrini, (2000 : 75-98),
arguent de ce qu'il faut examiner l'effet des variables socioculturelles et
familiales sur le parcours scolaire des enfants (...). C'est dire que,
l'étude de l'environnement socio familial prend en considération
le niveau socioéconomique et les pratiques éducatives de la
famille, qui entraine inévitablement la nécessité de
prendre en compte la santé mentale en relation avec l'adaptation
scolaire et la vie en société.
Suivant ces raisonnements, la présente étude
prend ses soubassements dans l'exigence qu'il y a à concilier les
tumultes des adolescents des familles instables à leur
épanouissement ; non pas seulement en milieu scolaire, mais
davantage dans la société et notamment la famille. De ce fait,
elle met en exergue et en les rehaussant, le rôle et l'apport du
Conseiller d'orientation dans cette entreprise à la fois exaltante et
alambiquée.
7.1.2 Formulation et position du
problème
Le problème est l'écart ou le manque qu'on
souhaite combler. Selon Gauthier (1984 : 53), il se reconnait par une
situation observable et le désir d'y résoudre.
7.1.3 Les constats
Le milieu dans lequel vit un individu influe toujours sur son
développement, et son accroissement n'est pas épargné. En
effet, l'environnement dans lequel le sujet grandit affecte tous les plans de
sa vie : sa façon de penser, les émotions qu'il ressent ou
ses goûts et préférences, seraient déterminés
par différents facteurs sociaux.
Dans une certaine mesure, l'adolescent qui vit dans une
famille normalement constituée présente des chances plus grandes
de s'adapter à l'école que celui dont la famille est instable.
Dans une autre mesure, tous les individus qui ont un même âge sont
supposés passer les mêmes examens et contraintes relatifs à
leurs niveaux d'étude dans les mêmes conditions. Seulement, les
individus psychologiquement atteints, mais inclus dans le même
environnement que ceux psychologiquement stables, présentent un profil
de compétence moins compétitif aux chances d'adaptation scolaire
réduites. Alors, si le premier cas d'adolescents s'adapte plus
facilement aux exigences scolaires de par l'accompagnement familial qui est
fait, le second cas a besoin inévitablement d'une intervention pour
s'adapter et résilier aux difficultés éprouvées.
Cet accompagnement peut venir de quelqu'un d'autre que les siens. Il est
possible que ce soit le Conseiller d'orientation.
7.1.4 Le problème
Si le système éducatif camerounais est à
encenser de prime abord, il reste néanmoins encore confronté sur
le plan pratique à plusieurs défis : la professionnalisation
des enseignements ; la limitation du nombre d'échec dans
l'enseignement supérieur ; la promotion plus accrue de
l'égalité de chance pour tous les apprenants ; la
définition ou de la redéfinition des curricula dans le
système de certification de contrôle des connaissances ; etc.
Ces défis, à relever essentiellement pour le
bénéfice de la famille, demandent de travailler ardemment
à une orientation tout au long de la vie. On peut ainsi déduire
que, le Conseiller d'orientation a une énorme responsabilité dans
la société. À cet effet, il doit être au parfum des
procédés qui l'aideront à remplir efficacement ses
missions.
Par le cahier des charges, il a connaissance des tâches
qui lui sont assignés. Mais, il faut qu'elles lui soient clairement
posées dans les textes positifs. En effet, la question de l'adaptation
des adolescents des familles instables en milieu scolaire n'est pas très
formelle. Pourtant c'est une question très alléchante suivant son
prisme psychologique. Dans l'optique d'assoupir certaines soifs juridiques, le
législateur, suivi de l'autorité règlementaire, ont
encadré la pratique de l'orientation scolaire ; sans pour autant
déterminer suffisamment l'apport du Conseiller d'orientation à
l'adaptation scolaire des adolescents objet de l'étude.
Pour le premier, c'est à travers l'article 6, de la loi
no 98/004 du 14 avril 1998 d'orientation de l'éducation au
Cameroun, que l'on peut voir l'intérêt de l'Etat pour
l'enfant ; et à travers l'article 7, on peut constater le
déploiement de cet intérêt par la garantie à tous
les enfants d'une égalité d'accès à
l'éducation. Pour le second, c'est notamment le Décret
no2001/041 du 19 février 2001, portant organisation des
établissements scolaires publics et fixant les attributions des
responsables de l'administration scolaire, et de la Circulaire no
00/0003/MINESUP/SDOA du 31 mars 2000 relative à l'organisation des
activités d'orientation et à l'exécution des missions des
Conseillers d'orientation dans les universités. Il est prévu
à l'article 42 (1) du Décret que :
Placé sous l'autorité d'un Conseiller
d'orientation scolaire, universitaire et professionnelle, le service
d'orientation scolaire et professionnel est chargé du conseil, de
l'information et de l'orientation des élèves en fonction de leurs
aptitudes, de leurs intérêts et des besoins.
Aux termes de la Circulaire, les Conseillers d'orientation
sont chargés « d'assurer les entretiens d'investigation
psychologique destinés à identifier et à résoudre
les cas d'inadaptation au milieu universitaire et des difficultés
d'apprentissage ».
La lecture minutieuse de ces textes ne réaffirme que
les préalables avancés. Il n'est pas pris en compte les
apprenants des familles instables. Ces textes semblent ne pas opérer une
distinction significative entre les différentes catégories
d'apprenants. En outre, ils minorent qu'il n'existe pas ipso facto
d'adolescents à l'Université. A moins de croire à une
sorte de « juvénilisation » des étudiants.
Pourtant, « l'organisation et le contrôle de l'enseignement
à tous les degrés sont des devoirs
impérieux de l'Etat » (art. 14 de la loi,
précitée).
De surcroit, la plupart des écrits sur
l'adaptation3(*)ou sur l'épanouissement4(*), l'évoquent
lapidairement comme si la compréhension exacte qu'on a de la gêne
allait de soi. Ce qui participe encore à fragiliser l'office du
Conseiller d'orientation en l'espèce. Il est donc du devoir de cette
étude de présenter les mécanismes possibles qui lui sont
réservés afin de procéder à l'aide à
l'adaptation et à l'épanouissement des adolescents des familles
instables.
Au total, tout ce qui a été constaté n'a
précédé que la gêne exprimée. Celle-ci
révèle à suffisance le problème de cette
recherche : l'apport du Conseiller d'orientation dans la
réussite scolaire des adolescents des familles instables pour leur
insertion socioprofessionnelle. L'opérationnalisation de ce
problème exige des formes interrogatives.
7.2 QUESTIONS DE RECHERCHE
Les questions de recherche peuvent être entendues comme
les énoncés interrogatifs qui formulent et expliquent le
problème identifié. Ils seront répartis dans deux
assembles. Le premier s'intéressera à formuler la question
principale, et le second s'intéressera aux questions de recherche
spécifiques.
7.2.1 Question principale
Au regard des développements faits sur
l'éventaire de la gêne, on peut poser la question suivante:
Par quel procédé le Conseiller d'orientation peut-il se
saisir lorsqu'il participe à l'adaptation scolaire des adolescents des
familles instables en milieu scolaire pour leur insertion
socioprofessionnelle?
Cette question directrice fait surgir des questions
spécifiques.
7.2.2 Questions spécifiques
À la suite de la question principale de cette
recherche, on peut formuler les questions spécifiques de la
manière suivante en considération du procédé
principal d'aide auquel le Conseiller d'orientation peut se saisir:
QRS 1 : Comment le Conseiller d'orientation
peut-il encadrer les adolescents des familles instables afin de s'adapter en
milieu scolaire?
QRS 2: Comment le Conseiller d'orientation
peut-il aider les adolescents des familles instables à résilier
à l'inadaptation en milieu scolaire ?
Après la présentation de ces questions, il faut
s'intéresser à présent aux visées de la recherche
tout en présentant les justificatifs théoriques de la recherche.
tel est le contenu des développements subséquents.
7.3 OBJECTIFS ET INTERETS DE LA RECHERCHE
Il sera présenté les objectifs de la recherche
avant les intérêts.
7.3.1 Objectifs de la recherche
Dans une recherche, les objectifs correspondent aux
contributions que le chercheur espère apporter en étudiant le
problème. Pour une clarté dans la rédaction, il importe de
distinguer un objectif général, et des objectifs
spécifiques.
7.3.2 Objectif général
L'objectif général est le but à
atteindre. Ceci dit, cette étude souhaite parvenir aux résultats
plus patents, conférant un privilège manifeste à
l'étude d'une théorie confortant le rôle et la place du
Conseiller d'orientation dans l'adaptation des adolescents des familles
instables. Elle espère apporter des éclairages au problème
d'adaptation et d'épanouissement de ces adolescents dans leurs
performances scolaires et aussi professionnelles. En outre, elle souhaite
éduquer la société quant au milieu de vie des
adolescents. Lequel peut souvent être une source d'adversité ou de
bien-être de ces derniers.
Au total, l'objectif général ici est d'observer
en les traitant, un ensemble d'éléments immanents à la
fonction de Conseiller d'orientation, lui permettant de voler au secours des
adolescents disgraciés en milieu scolaire pour qu'ils puissent
s'épanouir dans la vie. De cet objectif général,
découlent des objectifs spécifiques.
7.3.3 Objectifs spécifiques
L'étude se propose d'indiquer les techniques qu'il faut
utiliser pour parvenir à l'objectif général. En fonction
des quêtes qui seront menées, elle essayera d'apporter des
résultats probables. Ainsi, les objectifs spécifiques peuvent
être formulés comme suit :
OBS 1:Montrer en quoi le milieu de vie peut
être un facteur d'influence des performances scolaires;
OBS 2: Proposer quelques issues secondaires
à emprunter par des adolescents des familles instables afin de s'adapter
lors des difficultés.
Ainsi, quelles sont les raisons de réalisation cette
étude ?
7.4 Intérêts de la recherche
On entend ici par intérêts, les raisons qui
justifient la réalisation de l'étude. Comme toute étude
scientifique, celle-ci a pour finalité de capter l'attention. À
cet effet, elle a une vocation « Janus » :
andragogique et pédagogique. Deux intérêts seront
relevés :
7.4.1
Intérêt social
Cette recherche permettra aux autorités normatives de
s'intéresser avec plus de stridence à la situation des
adolescents défavorisés. Même si certaines solutions
existent déjà pour les besoins de la cause, les autorités
publiques pourront se servir ordinairement des règles juridiques
établies et, convieront opportunément le Conseiller
d'orientation à de grandes rencontres pour éclairer des
lanternes. En effet, l'orientation-conseil reste l'affaire de personnes
affidées. Et non pas, « la chose la mieux partagée
de tous ».
En outre, le fait que la question de l'adaptation ne reste pas
inexpressive dans les textes divers, ou plus généralement
même dans les cabinets de l'orientation-conseil, mais qu'elle se
poursuive dans la société, et irriguent de ses sèves
toutes les situations résultant de cette société aussi,
afin que l'exploit du Conseiller d'orientation soit exhalé. C'est de
là que l'importance sociale de cette étude
trouve toute sa place. Ainsi, la plus grande satisfaction de cette étude
aux Sciences de l'éducation est sa modeste contribution
à la construction et à la monstration des techniques d'aide du
Conseiller d'orientation ; en faisant paraitre davantage l'ampleur que
celles-ci possèdent déjà certes, mais mal connu
certainement par le grand public incluant l'administration scolaire, et son
personnel enseignant.
Qu'en est-il de l'intérêt scientifique de cette
étude?
7.4.2
Intérêt scientifique
Au travers de l'intérêt scientifique, il est
demandé de montrer en quoi cette étude mérite tout son
pesant dans le domaine des « Sciences de
l'Education ». A priori, les Sciences de
l'éducation concernent l'étude de divers aspects de
l'éducation ; et font appel à plusieurs disciplines
disparates. Des auteurs en ont proposées des définitions qui
permettraient de circonscrire l'appréhension qu'on a de certaines
études. Les Sciences de l'éducation seraient
centrées sur la réalité éducative. Il s'agit des
sciences constituées par l'ensemble des disciplines ayant pour but
l'étude de toutes les conditions d'existence, de fonctionnement et
d'évolution des situations, et des faits éducatifs.
L'étude épistémologique des
« Sciences de l'éducation » comme
« Science », amène à s'intéresser au
contenu de cette discipline. Lequel effectivement, peut comporter des
thèmes de recherche pouvant y être inclus, en dehors des
enseignements dispensés dans les facultés ou dans les grandes
écoles. Pour l'heure, la problématique de la scientificité
des « Sciences de l'éducation » ne se
posant plus, il reste cependant à interroger la place de la
présente recherche dans cette discipline. En effet, il faut se demander:
en quoi ce thème de recherche est-il un sujet traité dans
les « Sciences de
l'éducation » ?
En réalité, parce que fixant ses objectifs dans
le recueillement systématique et systémique des informations sur
la situation de l'éducation et de l'instruction; et partant de
là, de l'éducation et de l'instruction des adolescents des
familles instables dans l'optique de favoriser leur adaptation scolaire, cette
étude s'inscrit dans les « Sciences de
l'éducation ». Elle applique le point de vue
psychologique à « l'art d'enseigner »
(Bain, 1872). De cet argument, elle ne se désolidarise guère des
idéaux prônés dans les Sciences de
l'éducation.
Les objectifs et les intérêts de la recherche
ainsi présentés permettent de clairement poser les postulats de
base de cette recherche.
7.5 HYPOTHESE DE TRAVAIL ET DEFINITION DES VARIABLES
Cette partie sera consacrée à donner les
hypothèses dans unepremièreapproximation et à
définir les variables dans une secondeapproximation.
7.5.1
Hypothèse de travail
Il faut entendre par hypothèses, les réponses
provisoires aux questions posées. Dans ce travail de recherche, la
formulation des hypothèses se décline en deux moments. On aura
l'hypothèse générale, de laquelle découleront les
hypothèses spécifiques qui seront justifiées.
7.5.2
Hypothèse générale
L'hypothèse générale est une proposition
de type déclaratif, répondant par anticipation et de
manière assez générale à la question principale de
recherche. Dans le cadre de ce travail, elle est la suivante :
L'étayage par le Conseiller d'orientation permet l'adaptation
scolaire des adolescents des familles instables pour leur insertion
socioprofessionnelle. D'elle, naissent des hypothèses
spécifiques.
7.5.3
Hypothèses spécifiques
Les hypothèses spécifiques de cette recherche
sont les suivantes.
HR1 : L'enrôlement par le
Conseiller d'orientation permet l'adaptation scolaire des adolescents des
familles instables pour leur insertion socioprofessionnelle.
HR2 : Le maintien de
l'orientation par le Conseiller d'orientation permet l'adaptation scolaire des
adolescents des familles instables pour leur insertion
socioprofessionnelle.
7.5.4 Justification
de l'opérationnalisation
Bruner (1983) utilise le concept
« d'étayage » pour éclairer la manière
dont l'adulte soutient ou stimule les comportements de l'enfant pour l'aider
à comprendre le but à atteindre et les moyens de l'atteindre.
Faisant un rapprochement entre « l'adulte » et le
Conseiller d'orientation, l'étayage constitue donc le
procédé par lequel, ce dernier peut se saisir lorsqu'il participe
à l'adaptation scolaire des adolescents des familles instables,
possiblement pour leur insertion socioprofessionnelle. Dans cette optique, la
variable indépendante a été retenue et
éclatée pour avoir des hypothèses spécifiques.
L'éclatement dont s'agit a amené à conserver à
dessein deux des six fonctions de l'étayage telles que définies
par Bruner (infra p.23).
Il faut dire que, l'intervention du Conseiller d'orientation
comprend une sorte de processus d'étai qui rend l'adolescent capable de
résoudre un problème, de mener à bien une tâche ou
d'atteindre un but qui n'aurait été, sans cette assistance,
au-delà de ses possibilités au regard de l'instabilité
familiale. À cet effet, l'enrôlement constituant
la « première tâche évidente du
tuteur » ; il permet au Conseiller d'orientation d'engager
l'intérêt et l'adhésion de l'adolescent en milieu scolaire.
En outre, par le maintien de l'orientation, le Conseiller
d'orientation a pour charge de motiver les adolescents à poursuivre les
objectifs qu'ils auraient définis eux-mêmes. Il est question de
les soutenir « dans le champ » et déployer entrain
et sympathie pour maintenir leur motivation, sachant qu'ils peuvent s'attarder
et fléchir vers d'autres buts, étant donné les limites de
leurs intérêts et de leurs capacités.
7.5.5
Définition des variables et tableau synoptique
On définira d'abord les variables avant de dresser le
tableau synoptique.
7.5.6
Définition des variables
Au regard de ce qui précède, l'hypothèse
générale de cette recherche comprend une variable
indépendante (V.I.) : l'étayage par le Conseiller
d'orientation. Et une variable dépendante (V.D.) :
l'adaptation scolaire des adolescents des familles
instables.
7.5.7 Tableau
synoptique
Le tableau synoptique est un instrument qui récapitule
les éléments essentiels de la recherche. Dans ce travail de
recherche, il se présente de la manière suivante :
Tableau n°1 : récapitulatif des
catégories, sous catégories et indices.
HYPOTHESE GENERALE
|
VARIABLE INDEPENDANTE
|
HYPOTHESES DE RECHERCHE
|
INDICES
|
ITEMS
|
VARIABLES DEPENDANTE
|
INDICATEURS
|
L'étayage par le Conseiller d'orientation permet
l'adaptation scolaire des adolescents des familles instables pour leur
insertion socioprofessionnelle.
|
L'étayage par le Conseiller d'orientation
|
HR1 : L'enrôlement par le
Conseiller d'orientation permet l'adaptation scolaire des adolescents des
familles instables pour leur insertion socioprofessionnelle.
|
le Conseiller d'orientation engage l'intérêt de
l'adolescent en milieu scolaire
|
La reformulation
La dénégation
|
l'adaptation scolaire des adolescents des familles
instables.
|
-Susciter l'adhésion aux exigences de la tache.
-Restreindre les nécessités des adolescents
|
le Conseiller d'orientation engage l'adhésion de
l'adolescent en milieu scolaire
|
HR2 : Le maintien de l'orientation par le
Conseiller d'orientation permet l'adaptation scolaire des adolescents des
familles instables pour leur insertion socioprofessionnelle.
|
le Conseiller d'orientation a pour charge de motiver les
adolescents à poursuivre les objectifs qu'ils auraient
définis.
|
La relance
Les questions ouvertes
|
-la motivation dans les études.
-encouragement dans l'élaboration des projets
professionnels
|
7.6 PLAN DU TRAVAIL
Le plan dont il est question comportera la délimitation
de l'étude, et la déclinaison de la recherche.
7.6.1
Délimitations de l'étude
La Délimitation de l'étude est essentielle dans
un travail de recherche parce qu'elle permet de cerner les bornes de
l'étude. Il convient d'être fixé sur deux
éléments :
7.6.2 Plan
thématique
Cette étude traite de la situation de vie en milieu
scolaire des adolescents de familles instables. Seulement, elle ne se limite
pas à cet aspect pris individuellement. Elle met aussi en exergue
l'apport du Conseiller d'orientation dans le processus de réussite de
ces derniers. En effet, on peut facilement remarquer que les adolescents qui
sont régulièrement encadrés par leurs familles,
présentent de meilleures chances de réussite dans leurs
études ; leur avenir semble prometteur, et pose moins de
difficultés à la société. Par contre, pour que les
adolescents des familles instables s'adaptent également à
l'école, et présentent des chances de réussite, ils ont
besoin d'une aide traduisant l'accompagnement d'un spécialiste de
l'O-C.
Notons que dans le monde, il existe plusieurs types de
familles instables. Entre autres il s'agit: des familles monoparentales,
des familles recomposées, des familles dont les parents sont en conflit,
des familles abandonnées, des familles déplacées et
même des familles orphelines. Il peut encore s'agir des familles
divorcées. C'est ce dernier type qui fera substantiellement
l'objet de l'étude. De la sorte, il s'agira de s'investir dans la
quête des mécanismes qui conduisent le Conseiller d'orientation
afin de parvenir à l'aide à l'adaptation des adolescents de ce
type de famille en milieu scolaire ; suivant un moment précis.
7.6.3 Etendue
temporelle
Pour Okene (2009), la pratique de l'orientation en milieu
éducatif et professionnel est fort ancienne au Cameroun. Elle remonte
aux années 1945 et bien au-delà. Par contre,
l'orientation-conseil est plus récente. La date de 1998 est importante
dans ce contexte car elle correspond à l'édiction de la loi
d'orientation de l'éducation. En dehors de cette loi
générique en matière éducative, plusieurs textes
ont été publiés de 1945 à 2005 dans le secteur de
l'orientation. Entre autres, l'Arrêté n°284/B1/B7/MINEDUC/DES
du 16 novembre 1981, Portant création de la Section des Elèves
Conseillers d'Orientation à l'ENS de Yaoundé.
Au demeurant, tous ces temps sont fort-évocateurs de
l'ampleur que revêt l'orientation-conseil au Cameroun ; et
partant de là, de l'actualité non négligeable qui
émeut le Pays. En créant en 2018 une autre E.N.S à
Bertoua, le politique traduit sa ferme volonté de
l'accélérer « à tous les
niveaux ». Ainsi, les adolescents des familles divorcées
de l'Est-Cameroun sont aussi particulièrement pris en compte. Toutefois,
la nécessité de cette prise en compte plus accrue mérite
de passer aussi par l'institutionnalisation des programmes d'orientation et
d'inclusion plus manifeste de ces adolescents dans le milieu éducatif.
Alors, dans l'optique de mener à bien cette réflexion, l'on
mènera l'étude à partir de 2018.
7.6.4 Annonce du
plan
Cette étude présente l'apport et le rôle
du Conseiller d'orientation, dans la démarcation sociale des adolescents
des familles divorcées en milieu scolaire. Afin d'y parvenir,
l'argumentaire sera bâti autour d'un développement
structuré en quatre chapitres qui sont:
Chapitre 1 :
Généralités
Chapitre 2 : Résultats
Chapitre 3 : Interprétation et
discussion
Chapitre 4 : Intérêt
didactique
8 CHAPITRE I : GENERALITES
Les propos génériques de ce travail de recherche
comprennent certains éléments à développer, qui
constituent la pierre angulaire, sinon l'épine dorsale de la recherche.
Il s'agit en quelque sorte du cadre théorique de la présente
recherche.
8.1 ANALYSE DES CONCEPTS ET THEORIES EXPLICATIVES DU
SUJET
Afin d'appréhender nettement cette étude, il
sera préalablement analysé les concepts qui forment l'ossature du
sujet avant de présenter les théories qui la sous-tendent.
8.1.1 Analyse des
concepts
Les termes ou expressions suivantes seront
clarifiés :« Conseiller d'orientation », «
adaptation », « adolescent » et « familles
instables ».
8.1.2 La fonction
de conseiller d'orientation
La fonction de conseiller d'orientation est reconnue par le
Décret no 2000/359 du 05 décembre 2000, portant Statut
particulier des fonctionnaires des corps de l'éducation nationale. Il
précise que « le corps des conseillers d'orientation,
(...) comprend un cadre unique : le cadre des conseillers d'orientation
scolaire » (art. 52). Ce corps est soumis aux obligations
spécifiques(art. 64-2) qui amènent à définir le
Conseiller d'orientation.
8.1.2.1 Qui est le
« Conseiller d'orientation » ?
Le Conseiller d'orientation est un professionnel
chargé d'orienter de près les individus vers une voie
professionnelle qui semble être adaptée à leurs envies,
à leurs aspirations et à leurs compétences. En
réalité, tous les mots qui forment cette définition
peuvent être décodés. Mais, il faut s'intéresser
uniquement à « professionnel » et à
« orienter ».
Pour le premier : prit comme
« adjectif », il renvoie à une profession. Saisit
comme « nom », il s'agit d'un individu qui pratique un
métier rémunéré. Ainsi, la compétence du
professionnel est bien orientée vers une activité. Il aurait
pour synonyme « spécialiste ». Pour le second :
il s'agit de disposer quelque chose par rapport à une direction ou de
diriger, guider quelqu'un. Pour donc guider ou diriger quelqu'un, il faut
être près de lui. D'où le côté
« clinique » de la fonction.
Le clinicien est un professionnel de santé qui aide son
patient à retrouver l'équilibre mental compatible avec sa vie.
Ceci dit, la fonction de conseiller d'orientation nécessite aimer
être en contact avec l'autre afin de l'aider. Disposant
déjà de cette qualité, le Conseiller d'orientation est
donc un « clinicien » (Dr. NGONO OSSANGO, 2018
inédit). La raison étant que, sa formation l'invite à
multiplier les besoins et les dispositifs d'intégration. À la
base, il n'est pas psychologue, mais il se sert des stratégies de la
psychologie pour « accompagner ». C'est pourquoi, il
s'appuie sur la Psychologie clinique; car il exerce son
activité au « chevet de son patient ». Sa
tâche porte essentiellement sur l'interrelation individu-environnement.
C'est pourquoi par ailleurs, il s'accote sur la Psychologie sociale,
intéressant le « groupe ».
Il ne peut alors étudier l'individu sans le connaitre,
et sans s'intéresser à son milieu. Ce qui amène à
le considérer comme « un psychologue ». Sauf que,
les Psychologues n'ont pas toujours accepté cela. Cette situation
amène à traduire en clair ce à quoi renvoie ce terme.
Pour Hachette (2008) le
« psychologue » est un spécialiste de psychologie.
C'est celui qui fait preuve d'une certaine connaissance des sentiments
d'autrui. Certainement, par le fait que le Conseiller d'orientation soit
recruté suivant une particularité (art. 56 et S., du
Décret de 2000 précité), et à cause de sa formation
rudimentaire en psychologie dans les ENS, que l'accepter en totalité
comme psychologue reste une opération compliquée. Toutefois, si
l'on s'intéresse à l'aspect « connaissance
d'autrui », n'est-il pas possible de le lui concéder ?
Qu'à cela ne tienne, il reste le « psychologue de
l'éducation » pratiquant
« l'orientation-conseil ».
8.1.2.2 La clarification de
« orientation-conseil »
Selon l'UNESCO, l'orientation-conseil est :
Un processus éducatif de type continu visant
à aider l'élève à choisir lui-même la
formation la plus conforme à ses aptitudes, à ses gouts et
intérêts, à s'y adapter et à résoudre
éventuellement les problèmes comportementaux, psychologique,
personnels, relationnels et sociaux en vue de son plein épanouissement
personnel et de son insertion dans la vie en conformité avec les besoins
du pays et de ses perspectives de progrès économique, social et
culturel .
Deux expressions connexes sont à clarifier au
regard de cette définition: orientation scolaire et orientation
professionnelle.
Mésestimée par de nombreux apprenants,
l'orientation scolaire est pourtant une aide cruciale pour décider de
son avenir avec un spécialiste de la question. Parmi les nombreux
services offerts aux apprenants, elle fait partie des plus importants. Son
rôle est vital : c'est grâce au « Conseiller
d'orientation scolaire » qu'un adolescent peut trouver sa future
filière.
Elle se déroule sous la forme d'un entretien individuel
entre le Conseiller d'orientation et l'apprenant. Elle vise à
intégrer ce dernier au sein du système scolaire grâce
à une meilleure connaissance de soi, à une connaissance sur les
filières de formation et leurs débouchés, et sur le monde
du travail. Ainsi, faire le point sur sa situation personnelle permet une
orientation professionnelle plus adaptée à des ambitions
profondes et évite de se réorienter après le lycée
lorsque la voie professionnelle devient confuse.
La formation du Conseiller d'orientation articule orientation
scolaire, académique et professionnelle. On dira donc Conseiller
principal d'orientation supérieur. Cette formation prend en
compte l'éventualité que, le Conseiller d'orientation n'aura pas
seulement l'adolescent-apprenant, mais aussi l'adolescent en situation de
transitions ou de discontinuité professionnelle. Au sens de l'article 6
de la loi no 2018/010 du 11 juillet 2018, Loi régissant la
formation professionnelle au Cameroun, l'expression orientation professionnelle
désigne :
Une activité ayant pour objet de permettre à
une personne en quête d'emploi professionnelle, de résoudre les
problèmes relatifs soit au choix d'une profession soit à
l'avancement professionnelle, compte tenu du profit de
l'intéressé au regard des possibilités offertes par le
marché de l'emploi.
Le conseil en orientation professionnelle consiste en un
ensemble de pratiques comme des tests, questionnaires, des entretiens ayant
pour objectif, d'aider à trouver sa voie de vie. Danvers, (2000)
l'envisage comme un moyen de « prévenir et remédier
pour éviter le `'gâchis
humain `' ».
Au total, l'orientation-conseil est très
nécessaire dans le processus de réussite des adolescents.
Bénéficiant de l'étai du psychologue de
l'éducation, ils pourront mieux s'adapter.
8.1.3 Le concept
« adaptation »
D'une manière générale, le concept
« adaptation » renvoie à l'action d'adapter. Il
aurait pour synonymes : ajustement; et pour antonyme inadaptation.
(Hachette, 2008).
En appréhendant « adaptation »
suivant plusieurs sens, le Nouveau Larousse Classique (1959) semble
plus expressif. D'abord, il fait allusion à la biologie. L'adaptation
est la « correspondance plus ou moins étroite, (...),
constatée chez les êtres vivants(...) ». Par la
suite, il s'agit de l'ajustement au milieu. Ainsi, c'est l'action modificatrice
des facteurs extérieurs sur le comportement. Et enfin, psychologiquement
c'est l'« accord d'un être avec le milieu où il
est ». L'analyse à faire de ces différents sens
amène à les dissocier.
Dans une première approximation, la première
idée aide à comprendre que, l'adaptation se rapporte à une
sorte d'exigences devant être en conformité avec un
élément moteur dans un mouvement entamé. Par
exemple : l'adaptation des membres du cheval à la course. Dans une
deuxième approximation, la deuxième idée aide à
comprendre que, l'adaptation renvoie à une sorte d'accommodation du
sujet à un nouvel environnement dissociable de son environnement
d'origine. On aura à titre illustratif : l'adaptation des plantes
à la sécheresse. Dans une troisième approximation, la
dernière idée aide à comprendre que, l'adaptation est
l'harmonie entre le sujet avec son environnement.
De ces idées, il devient facile de dire que
l'adaptation est un mouvement du sujet allant involontairement d'une position
primitive dégradante à une position seconde moins
dégradante ou simplement honorant.
En systématisant les approches biologique et
psychologique, Le Glossaire de la Psychologie et des Sciences
Cognitives (1ere éd., 2009) appréhende
l'« adaptation » comme l'acquisition ou la
délétion par un organisme vivant de caractéristiques
physiologiques, anatomiques ou mentales, ceci lui permettant de réagir
de meilleure façon à son milieu ou à la situation.Pour sa
part, et s'intéressant séparément aux approches biologique
et physiologique, Le Grand Dictionnaire de Psychologie (1999)
définit l'adaptation comme l'« ensemble des ajustements
réalisées par un organisme pour survivre et perpétrer son
espèce dans un environnement écophysique
donné ».
Les processus d'adaptation sont mis en oeuvre chaque fois
qu'une situation comporte un ou plusieurs éléments nouveaux,
inconnus ou simplement non familiers. Piaget (cité par Bloch et al,
1999) les dit assimilateurs quand ils intègrent les données
nouvelles à des patterns comportementaux antérieurement
constitués, et accommodateurs quand les données nouvelles
transforment un pattern ou un schème préexistant pour le rendre
compatible avec les exigences de la situation. Entre les premiers exercices du
réflexe de succion du nouveau-né et ses manifestations
appliquées à divers objets (le pouce, la tétine, le
hochet, etc.), il y a extension progressive de la réaction, mais aussi
changement de forme par ajustement à la forme du nouvel objet.
Assimilation et accommodation sont considérées par Piaget
(Ibid.) comme des activités essentielles pour le
développement de l'individu, dont elles expriment ensemble le dynamisme.
Le développement de l'intelligence représente ainsi l'adaptation
la plus élevée et la plus complète ; elle prolonge
l'adaptation biologique en procédant comme elle a des régulations
successives à des fins de connaissance et non plus simplement de
survie.
Akkaour et Atmani, (2014-2015), pensent que l'adaptation se
traduit au niveau cognitif par une reconstruction et une réorganisation
évoluant dans un milieu lui-même changeant voir variable. Il
s'agit en réalité d'un « processus correspondant
entre deux mécanismes principaux et complémentaires, qui
traduisent des échanges bidirectionnels ». Dans le
même sens, Cheurfa (2014-2015) poursuit que, le concept adaptation
désigne alors une capacité de changement pour vivre,
évoluer et se défendre en fonction de la dynamique des influences
extérieures, et une fixité pour se maintenir grâce à
des mécanismes d'équilibration en dépit des variations de
conditions extérieures.
Au total, toutes ces définitions aident à
comprendre ce à quoi renvoie le concept
« adaptation ». Mais elles n'entrevoient pas l'aspect
« adaptation scolaire ».
Alors, l'adaptation scolaire désignerait l'ensemble des
réactions par lesquelles un apprenant modifie son état pour
répondre harmonieusement aux conditions scolaires. Cette
appréhension permet de cerner ce qu'est « l'inadaptation
scolaire », dont les causes peuvent être physiques
(infirmité motrice), sensorielles (cécité,
surdité), intellectuelles (arriération) ou
caractérielle ; et qui se traduit par l'impossibilité de
satisfaire ses exigences (Cheurfa, ibid.). En fonction de qui est
incapable, on peut mener une étude. Ici, on s'intéresse à
l'adolescent.
8.1.4 Qu'est-ce que
l'adolescence ?
Parmi les différentes périodes qui constituent
le développement de l'être humain, l'adolescence semble être
l'une des plus excentriques. On peut voir l'adolescent comme ce jeune enfant
pubère qui aspire à la maturité. Mais comment
préciser les frontières qui séparent l'enfance des autres
périodes du développement que sont l'enfance et l'âge
adulte?
8.1.4.1 Les termes connexes à
l'adolescence
L'enfance et l'âge adulte sont deux périodes du
développement de l'Homme. Si la première précède
l'adolescence, la seconde lui succède. Seulement, ils sont parfois
générateurs de confusion vis-à-vis de l'adolescence.
8.1.4.1.1 L'enfance
La Convention Internationale relative aux droits de l'enfant
(1989) définit l'« enfant » comme « [...]
tout être humain âgé de moins 18 ans, [...]».
Ce qu'il faut dire au regard de cette définition est que, l'instrument
juridique cité semble ne pas distinguer substantiellement la
période de l'enfance à celle de l'adolescence. En outre, elle
manque de précision.
Etymologiquement, « enfant » vient du
latin infan : « celui qui ne parle pas». Il
faut prendre, « celui qui ne parle pas » dans le sens de
« celui qui ne raisonne pas » ; car
l'« enfant » chez les Romains, désignait le sujet
à partir de sa naissance jusqu'à l'âge de 07 ans
correspondant à l'âge de raison. Il faut dire que ce qui
caractérise l'enfant, c'est sa jeunesse et sa
vulnérabilité : c'est un être en pleine croissance
sinon un adulte en devenir.
De 01 à 03 ans, l'enfance se caractérise par une
accélération du processus d'accession à l'autonomie. Sa
personnalité va s'affirmer et il va être moins dépendant de
son environnement au travers des signes comme : la marche, l'acquisition
du langage, la conscience de soi. Le progrès capital qui
caractérise cette période est l'accession à une
pensée véritable par la maitrise de la fonction symbolique qui
lui permet de se détacher du réel immédiat et d'avoir une
vie mentale autonome. Il accède à une meilleure maitrise de soi,
du monde et des autres, sa démarche par rapport à
l'extérieur est beaucoup plus active. Cette construction du rapport de
soi aux autres et au monde permet la mise en place de certaines constantes de
la personnalité qui pourront évoluer principalement avec les
débuts du complexe d'oedipe qui va se manifester plus ouvertement
à partir de la quatrième année.
De 03 à 05 ans, l'enfant se libère de la
situation oedipienne et s'affirme intellectuellement grâce à
l'école. Il s'ouvre sur l'extérieur et sort du trio infernal dans
lequel l'oedipe l'a enfermé. Cette démarche de socialisation
caractérise la période de latence, que les psychologues
désignent suivant la période précédée par le
complexe d'oedipe. C'est la phase la plus longue de l'enfance ; elle
s'étend de 05 à 11 ou 12 ans. Ici, les problèmes
suivants : meurtre, désirs incestueux, ambivalence, vont être
mis entre parenthèses. Les conflits oedipiens sont oubliés,
refoulés jusqu'à la puberté durant laquelle ils
réapparaitront.
De 05 ans à 09 ans, le sujet est capable de classer des
objets selon un ordre rationnel, en ayant des référents sous les
yeux : c'est la période de la logique concrète. Et à
partir de 09 ans on parle de la logique des possibles. Il se détache du
donné concret, en mettant en oeuvre une logique réelle, mais
aussi des raisonnements hypothético-déductifs. Il peut donc
accéder à la logique formelle qui caractérise la
pensée adulte.
8.1.4.1.2 L'âge adulte
Si la littérature concernant la psychologie de l'enfant
et de l'adolescent est particulièrement bien fournie, celle relative
à l'âge adulte est beaucoup plus fine. Cela semble dû au
fait que cette période de la vie est la conséquence de l'enfance
et de l'adolescence. Néanmoins, il ne faut pas voir l'âge adulte
comme une période secondaire du développement: l'âge adulte
a aussi sa spécificité et l'apparente stabilité qui
pourrait le caractériser cache en fait certaines contingentes. C'est
bien à cet âge que se fixent les traits fondamentaux de
caractères résultant des expériences vécues au
cours des périodes passées.
En définitive, au cours de l'enfance, le sujet devient
plus sage. Il n'est plus le jouet de sa vie pulsionnelle et affective. Il prend
un certain recul par rapport à la réalité et entre dans
une étape de la vie que certains ont appelé
« l'âge métaphysique ». En fait, il
s'interroge sur le sens de l'existence et apaise ses angoisses par une demande
plus réfléchie. Mais cette période de calme n'est qu'une
transition qui s'achève dès que les premiers signes de la
puberté se font sentir. Il va alors prendre conscience qu'il est en
devenir sur le plan biologique, social et psychologique ; et va devoir
construire une nouvelle identité. C'est là tout l'enjeu de la
période difficile qui l'attend : l'adolescence.
8.1.4.2 La clarification du concept
Le concept « adolescent » provient du
Latin adolescere (grandir), adolescens (qui est
entrain de grandir). Alors que l'enfance est une période au cours de
laquelle le sujet évolue et se transforme en restant toujours dans un
état de dépendance, et que l'âge adulte est la
période où le sujet a fini de grandir (adultus) et pour
qui l'indépendance est un mode normal d'existence, l'adolescence se
trouve quant à elle, être une période située dans
une position intermédiaire et inconfortable en raison du
caractère transitoire que le sujet traverse. Il n'est plus un enfant,
mais il n'est pas encore un adulte. Il s'agit simplement d'un passage à
l'âge adulte (Grand Dictionnaire de Psychologie, 1999).
Les définitions à donner au concept sont
variables. Pour l'O.M.S., les adolescents sont âgés de 10 à
19 ans. Les « teenagers » correspondent à la classe
d'âge 13-19 ans. Certains études donnent des résultats pour
la tranche 15-24 ans correspondant aux « jeunes »
(Devernay, 2014). Si l'enfance et l'âge adulte sont relativement des
périodes de stabilité, l'adolescence est plutôt une
étape marquée par des bouleversements. Elle s'accompagne de
nombreux changements qui peuvent parfois inquiéter les béotiens.
À ce propos, Shadili (2014) pense que, « parce que la
puberté survient à des moments différents chez les
individus, (...) le vide entre enfance et âge adulte ne laisse que peu de
place à l'adolescence qui devient alors finalement un temps non
défini dans la temporalité ». Toutefois, à
travers la phase pubertaire et la phase juvénile, on peut essayer de
comprendre le contenu de l'adolescence.
Ø La phase pubertaire
Première phase de l'adolescence, elle se
caractérise par l'accélération de la croissance et le
développement des caractères sexuels spécifiques. Se
situant entre 09 à 14 ans chez la jeune fille, et entre 11 à 16
ans chez le jeune garçon, les comportements négatifs suivants
sont constatés : l'instabilité de l'humeur,
l'hyperémotivité, fatigabilité accrue, émergence de
l'instinct, apparition de troubles de la conduite et du caractère,
sentiment d'infériorité, opposition systématique à
l'autorité, sentiment d'être incompris.
Ø La phase juvénile
Seconde phase de l'adolescence, contrairement à la
première, elle correspond à la période plus positive. Elle
se caractérise par une restructuration de soi sur le plan intellectuel
et psychologique, une affirmation de soi, la découverte d'autrui, la
quête d'autonomie et le besoin de participer à la vie sociale.
Toutefois, c'est à ce niveau que le sujet découvre et structure
sa personnalité tout en s'ouvrant sur la société.
L'apparition et la durée de ces deux phases peuvent
varier selon les individus et les influences culturelles. Il y a d'ailleurs un
aspect social de l'adolescence qui est indéniable et qui
révèle que l'on ne peut limiter la période de
l'adolescence à celle des transformations dues à la
puberté5(*) :
tous les problèmes de l'adolescent sont liés à l'image du
« moi », c'est-à-dire des problèmes
d'identité par rapport à son corps, à son statut
social, aux relations affectives et à la sexualité. La
tâche de l'adolescent s'avère ainsi difficile car il doit
reconstruire une nouvelle image de lui-même, faire échoir sa
véritable personnalité et conquérir son
indépendance. Ceci dit, s'occuper de cette situation dans sa
globalité est une entreprise difficile. L'adolescence est un temps au
cours duquel, le sujet vit dans la précarité et les trajectoires
de ce temps peuvent l'orienter vers des issues fâcheuses qui pourront
perdurer jusqu'à l'âge adulte s'il n'est pas bien encadré.
Cette période de maturation est aussi une période de
vulnérabilité. Alors, les familles ont un rôle principal de
prévention, d'orientation et de prise en charge des adolescents. Il
s'agit des êtres d'une extrême fragilité. Mais lorsqu'elles
sont instables, elles deviennent une impotence pour ces futurs
adultes.
8.1.5 L'expression
« familles instables »
Définir « familles
instables », amène d'abord à
définir « familles », avant de s'intéresser
à l'expression elle-même. L'objectif est de rechercher une
définition convenable.
8.1.5.1 Qu'est-ce que la
« famille » ?
Donner une définition à
« famille », suppose définir un objet si familier et
commun à tous, qu'il risque d'être évident et donc un peu
ennuyeux. À la vérité, chacun peut en savoir quelque
chose. Mais, la définition dépend des tendances.
De prime abord, la famille est l'ensemble uni que forment les
parents et leurs enfants. On parlera de
l' « oïkos » pour désigner la
cellule de base de la société : la maisonnée
(Dortier, 2013 : citant Aristote, in la Grèce du
IVe av. J.C.). Cette conception plus restrictive que large, renvoie
généralement à ce qu'on perçoit dans les
sociétés européennes.
En Afrique, le concept se particularise par son extension. On
dira que, la famille est l'ensemble composite du père, de la
mère, de leurs enfants ; des oncles, des neveux ; des
grands-parents, etc. Ce qui revient à dire que, c'est une
communauté de personnes unies par des liens de parenté. En outre,
la conception africaine de « famille » va jusqu'à
adjoindre à « communauté de personnes unies par des
liens de parenté », d'autres personnes n'ayant aucun lien de
filiation avec la famille. Il s'agit des personnes qui apportent une aide
à la famille. C'est souvent le cas des voisins, des amis. L'on peut
qualifier cette aide extérieure de « prolongement de la
famille » qui intervient, lorsque les interrelations sont bonnes
entre eux ou encore lorsque la famille devient incapable de jouer pleinement
son rôle. L'incapacité ainsi mise en toile de fond témoigne
l'instabilité de la famille.
8.1.5.2 La définition proprement
dite de « familles instables »
Littérairement, le terme
« instables » renvoie littéralement à ce qui
n'est pas stable, ou qui est en équilibre instable. C'est en effet la
traduction d'une idée de rupture possible de l'équilibre dans une
position. On aura pour synonyme inconstance, déséquilibre,
fragilité. Ainsi, l'instabilité (du Lat. Instabilitatem,
de instabilis) est donc le défaut de stabilité
À la lumière de cette clarification, les
familles instables peuvent être appréhendées comme des
familles en difficulté dans lesquelles il faut impérativement
intervenir pour le jeune adulte afin de lui donner une autre chance de grandir
et d'évoluer normalement. Ces accueils familiaux de
« rattrapage » lui permettront de partager une ambiance
éducative apaisée. Dans le cadre de ce travail de recherche,
c'est de l'intervention du Conseiller d'orientation dont s'agit. Sans
être exhaustif, un catalogue-liste de ces familles a été
fait6(*).
Dans le but d'approfondir théoriquement les
connaissances sur la question, il est judicieux d'explorer les
différentes théories qui sous-tendent cette étude.
8.1.6
Théories explicatives du sujet
La théorie retenue, qui sous-tend substantiellement
cette étude est l'étayage. Mais, elle est
accompagnée par deux autres qui en effet, permettent de comprendre
davantage, non seulement sa consistance, mais les situations éparses des
adolescents des familles divorcées. Il s'agit des théories :
écologique et de l'attachement.
8.1.7 La
théorie de l'étayage
Le concept d'étayage en pédagogie renvoie
à la théorie de Bruner (1983) et à l'intervention de
l'adulte dans l'apprentissage de l'enfant. Elle se présente comme
suit :
Ø Consistance de la théorie
Étymologiquement, le terme étayage provient de
l'allemand Anlehnung, qui signifie « appuyer sur, se poser
sur... ». La compréhension à se faire de la
théorie de l'étayage amène à se focaliser sur ce
sens premier, retenu par la tradition psychanalytique. Elle désigne
l'ensemble des interactions d'assistance de l'adulte permettant à
l'enfant d'apprendre à organiser ses conditions afin de pouvoir
résoudre seul un problème qu'il ne savait pas résoudre au
départ.
S'inspirant de l'exposé de Djamila, Piaget (1896-1980)
pense que l'environnement social n'influence que de manière marginale le
développement cognitif. Il n'est pas constitutif de l'activité
mentale. Le rôle du langage est secondaire dans le développement
de la connaissance. Vygotsky (1985) quant à lui, considère que
l'enfant grandit en interaction étroite avec deux aspects de la culture:
les outils qu'elle produit (langage écrit et oral) et les interactions
sociales (entre adultes et enfants et entre enfants). Et pourtant, l'apparente
contradiction des deux approches n'a pas dissuadé Bruner (1983) d'en
concilier les apports.
Bruner (1983) s'inspire du modèle de
l'équilibration de Piaget (1896-1980) pour proposer un modèle
d'acquisition des connaissances « en spirale ». Les notions
enseignées dès l'enfance doivent être vraies,
verbalisées correctement et adaptées à la structure
cognitive de l'enfant. Par accommodation et sous l'influence du langage,
l'enfant parviendra à élaborer des systèmes conceptuels
performants et accéder aux modes de représentation symboliques.
Il préconise une pédagogie de la découverte. Mais accorde
un rôle capital au maître en tant que médiateur des
apprentissages.
Bruner (1983) s'intéresse à la façon
dont les adultes « organisent le monde pour l'enfant dans le but
d'assurer sa réussite dans l'apprentissage des concepts ».
L'interaction sociale est nécessaire ; c'est-à-dire
l'interaction interpersonnelle entre l'enfant et l'adulte dans le contexte de
la culture. Il parle « d'interaction de tutelle »
qui existe entre un adulte et un enfant, et par laquelle l'adulte essaie
d'amener l'enfant à résoudre un problème qu'il ne saurait
résoudre seul. À ce propos, il compare ces interactions à
un système de support. Pour lui, « ce système de
support, fourni par l'adulte à travers le discours ou la
communication (...), est un peu comme un étayage,
à travers lequel l'adulte restreint la complexité de la
tâche permettant à l'enfant de résoudre des
problèmes qu'il ne peut accomplir seul ». L'étayage
est ainsi lié au concept de ZPD, concept issu du travail de Vygotsky
(1985). Ceci dit, l'étayage devient une aide provisoire, et le tuteur
prive peu à peu l'apprenant des aides dont il disposait pour lui
permettre de réaliser la tâche. C'est le principe de
« désétayage ».
Bruner (1983) reconnait six fonctions de l'étayage
caractérisant ce soutien temporaire de l'activité de l'enfant par
l'adulte : il s'agit de : l'enrôlement,
la réduction des degrés de liberté,
le maintien de l'orientation, la signalisation des
caractéristiques déterminantes, le
contrôle de la frustrationet de démonstration/
présentation des modèles de solution.
Pour ce qui est de l'enrôlement, il faut susciter
l'adhésion de l'enfant aux exigences de la tâche. S'agissant de la
réduction des degrés de liberté, la simplification de la
tâche est importante, ceci en réduisant la difficulté du
processus de résolution. Pour le maintien de l'orientation, il faut
faire en sorte que l'enfant ne change pas d'objectif durant la
résolution de la tâche et qu'il conserve le but initialement
fixé. La signalisation des caractéristiques
déterminantes quant à elle, permet de faire prendre
conscience à l'enfant des écarts qui existent entre ce qu'il
réalise et ce qu'il voudrait réaliser. Le contrôle de la
frustration préconise d'essayer de maintenir l'intérêt et
la motivation de l'élève en utilisant divers moyens et en
prémunissant d'une trop grande dépendance. Pour la
démonstration enfin, il faut présenter sous une forme
« stylisée » la solution de l'élève,
pour qu'il tente de l'imiter en retour sous la forme appropriée.
Ø Synthèse de la théorie
La théorie de l'étayage est un concept
lisière entre psychanalyse et éthologie. Elle stipule
brièvement que, le jeune enfant a besoin nécessairement de
l'accompagnement d'un adulte pour arriver à se suffire personnellement.
Dans ce processus, l'adulte expert, assure un rôle pédagogique
afin de permettre à l'enfant d'accomplir une tâche qu'il n'aurait
pu effectuer tout seul. À ce propos, dans le cadre de l'école, le
déroulement du cours et les objectifs pointés sont
« pensés » par l'enseignant. Une fois qu'un contrat
didactique est établi entre les inter actionneurs, les stratégies
d'étayage de l'enseignant peuvent se déployer. Ici,
l'appropriation des savoirs se fait suivant que, l'enseignant voit l'apprenant
agir (seul), tout en le guidant. Cette tutelle donne à voir que
l'étayage permet à l'apprenant de dépasser le niveau
actuel de son expérience. Selon Bruner (1983 : 263) :
« la plupart du temps, l'intervention d'un tuteur comprend une
sorte de processus d'étayage qui rend l'enfant capable de
résoudre un problème, de mener à bien une tâche ou
d'atteindre un but qui auraient été, sans cette assistance,
au-delà de ses possibilités ». De son coté,
l'enfant doit reconstruire pour son propre compte le savoir qui est mis
à sa disposition.
Bien que consistante, la théorie de l'étayage
reste relative.
Ø Limites de la théorie
De prime abord, le caractère complexe de cette
théorie n'amène pas à nettement la saisir. Entant que
« pédagogie par découverte », les principaux
postulats de base de l'étayage ne permettent pas de savoir
préalablement dans quel type de pédagogie par découverte
elle s'inscrit. C'est après moult réflexions qu'on sait qu'elle
défend une pédagogie par découverte fortement
guidée par l'enseignant. De principe, il existe deux types de
pédagogies par découverte : les pédagogies
non-guidées, qui limitent la participation de l'enseignant au strict
minimum, et les pédagogies guidées, dans lesquelles l'enseignant
enseigne les prérequis et guide fortement la découverte.
En outre, Vannier (2006) s'illustre comme l'un des auteurs
ayant éprouvé de gênes. Elle rend compte d'observations
réalisées auprès d'adolescents, scolarisés dans des
institutions dédiées aux élèves reconnus en
échec dans le cursus normal du collège. Selon elle, l'analyse des
pratiques enseignantes met en évidence la difficulté à
maintenir les conditions d'un progrès cognitif pour tous. De ce fait,
elle aborde la question de la transposition du concept de tutelle telle que
examiné par Bruner (1983) dans un cadre scolaire. Sa difficulté a
trait aux questionnements suivant, « comment aider les
élèves qui ont du mal à apprendre ? »
à ceci, quelles compétences professionnelles développer
pour arriver à la réussite de ces derniers? Pour répondre
à ces questions, Vannier (2006) souligne que le sujet doit
bénéficier d'une aide appropriée, dans la
réalisation des tâches pour lesquelles il ne dispose pas encore de
toutes les compétences requises, qu'il peut accéder dans un
second temps.
La difficulté ci-dessus exprimée d'une
manière interrogative de Marie-Paule Vannier, peut être
retranscrite dans le cadre de ce travail, car suscitant tout
l'intérêt qui y est porté. Le fait est que, Bruner confie
dans l'entièreté cette délicate tâche (l'aide
appropriée) au didacticien sachant pertinemment qu'il n'a reçu
qu'une formation lapidaire et rudimentaire voire flasque en la matière.
Cette tâche est à confier au spécialiste de la question.
Ø Plus-value de la théorie
Quoi qu'il en soit, il est clair que la théorie de
l'étayage a tout son pesant dans le cadre de cette réflexion. En
effet, grâce à elle, le tuteur sait assurément comment
manier l'interaction entre l'apprenant et lui. Ceci, en accordant ses
interventions aux capacités des élèves ainsi que tous ses
processus d'ajustement (Granaty et Chemla, 2004). Parce qu'il est un geste
professionnel (Bucheton, 2009), la pratique de l'étayage revient
à faire un métier qu'il faut reconnaitre à
« l'étayeur », qu'il partagera soit de
manière explicite, soit implicite avec les membres d'une
communauté professionnelle.
Aussi, en milieu scolaire, grâce à
l'étayage, le Conseiller d'orientation fait avec son client pour
l'accompagner dans ses apprentissages et dans la mise en place de conduites et
attitudes qui leur sont propices. C'est l'intervention du maitre dans un espace
d'apprentissage que l'élève ne peut mener seul (Bucheton,
2009 : 59).Qu'en est-il de la théorie écologique ?
8.1.8 La
théorie écologique
L'approche écologique dans les théories de
l'apprentissage concerne, comme plusieurs autres théories, le
« sujet-apprenant ». Elle a un contenu qu'il faut excaver.
Ø Consistance de la théorie
L'approche écologique, extraite fondamentalement de
Vygotsky et Lewin (cité par G. Absil, Vandoorne, Demarteau, 2004) trouve
son essor théorique dans les travaux du psychologue russe Bronfenbrenner
(1979), théoricien du développement humain. Connue surtout par la
modélisation des emboitements de milieux qui interagissent entre eux et
concourent au développement de l'enfant, la théorie
écologique stipule à l'origine que, « les
interactions sociales sont essentielles pour le développement de
l'intelligence » : c'est la théorie du
développement social telle que préconisée par Vygotsky
(1985) pour qui, cette théorie met l'accent sur le rôle de la
culture, des interactions sociales et du langage dans le développement
cognitif de l'enfant. Deux idées la soutiennent: le
« MKO » et la ZPD.
La première idée représente l'image d'une
personne qui possède une connaissance, une maitrise plus
élevée que l'apprenant. La seconde indique la différence
entre ce qu'un enfant peut accomplir seul et ce qu'il peut accomplir lorsqu'il
est accompagné et encouragé par un « MKO ».
Bronfenbrenner (1979, 1986), ajoutant l'idée que le comportement est
fonction des interactions entre les personnes et leur environnement reprendra
les deux idées de Vygotsky (1985) et formera sa pensée qui
permettra de le démarquer.
L'écologie du développement humain implique
donc, l'étude scientifique de l'accommodation progressive et mutuelle
entre un enfant et les changements des propriétés des milieux
dans lesquels il vit ; étant donné que ce processus est
influencé par les relations entre ces milieux et les contextes qui les
englobent. Techniquement, cette théorie repose sur une idée
motrice : l'environnement, au sens large
influence le développement de l'enfant. Il développe une
taxonomie des environnements emboités. Ainsi, l'environnement dans
lequel l'enfant vit est représenté comme une série de
milieux ajustés les uns dans les autres, à l'image d'une
poupée russe. Le développement de l'enfant se produit dans
l'interaction de quelques types d'environnements: le
microsystème, le chronosystème,
l'exosystème, le macrosystème, et le
mésosystème. Ces environnements, appelés
systèmes sont différenciés selon le degré de
participation de l'enfant et de ses parents (la mère surtout), selon que
l'enfant et ses parents sont directement acteurs et impliqués.
Le microsystème est un milieu social
formé des groupes ayant un contact direct et plus ou moins étroit
avec l'enfant. Cet environnement a un effet à géométrie
variable sur lui. Ses composantes sont la famille d'un coté, et
l'école de l'autre coté. Ils abritent alternativement l'enfant.
Et c'est du fait de ce tour à tour qu'ils parviennent à produire
des effets sur lui. En réalité, si la famille est harmonieuse,
l'enfant aura des bonnes performances à l'école, et son avenir
est certain. Par contre, si la famille connait des turbulences, l'enfant aura
moins de chance à s'adapter à l'école, et son avenir est
contingent.
Le mésosystème quand à lui est
constitué des relations existantes entre ceux du premier niveau que
sont l'école et la famille. De cette façon, la relation des
parents avec les enseignants de l'enfant aura une influence directe sur
l'enfant. L'exosystème pour sa part,est lié à des
éléments qui affectent la vie de l'enfant. Cependant, ces
éléments n'ont pas de relations directes avec lui mais il subit
l'influence de l'extérieur. C'est le cas de l'entreprise dans laquelle
travaillent les proches du parent. Quant au macrosystème, il se
compose des éléments de la culture dans laquelle est
plongée l'enfant. Ici, l'influence se produit parce que les
éléments déterminent la façon par laquelle les
autres systèmes peuvent s'exprimer. Le chronosystème
enfin, fait référence au moment de la vie où se
trouve la personne, en lien avec les situations qu'elle vit peu à peu.
Il peut s'agir du décès d'un parent survenu à un âge
relativement fragile de l'enfant.
Ø Synthèse de la
théorie
Urie Bronfenbrenner insiste sur une notion fondamentale :
celle de l'interaction, de l'interdépendance entre les systèmes
dans lesquels le développement de l'enfant est possible. Cette
théorie est l'une des explications les plus souffertes à propos
de l'influence du milieu social sur le développement des personnes.
L'hypothèse de base est que, l'environnement dans lequel grandit le
sujet affecte tous les plans de sa vie.
Pour Bronfenbrenner, la façon d'être des enfants
change en fonction de l'environnement dans lequel ils évoluent.
S'inspirant de son vécu, il a donc décidé d'étudier
les éléments qui conditionnent le plus le développement
infantile. Il comprenait l'environnement comme un ensemble de systèmes
reliés entre eux. Toutefois, cette théorie n'est pas
restée sans bémols.
Ø Limites de la théorie
Bien que séduisante, l'approche écologique
développée par Bronfenbrenner a connu de critiques incisives et
est restée trop souvent annihilée au moyen d'un schéma
quasi vide de sens : « la poupée russe ». Mais
d'une manière spécifique, Bouchard (1987), Absil et Vandoorne
(2004) se sont faits remarqués comme les principaux examinateurs.
Pour Bouchard (1987), bien que depuis maintenant près
de dix ans l'approche écologique a gagné la curiosité, la
sympathie et, parfois l'engouement des intervenantes de différents
domaines de la santé et des services sociaux, elle ne prescrit cependant
aucune technique spécifique ; elle ne produit aucun
« guide de l'usage », ne propose aucun
« kit » d'intervention, aucun élément que les
intervenantes pourraient rapidement ajouter à leur boîte à
outils. En outre, elle présente même, à première
vue, des éléments auxquels les milieux de l'intervention ont
déjà été sensibilisés et qui ont
été pour plusieurs, critiqués ou rejetés :
analyse de type systémique ou structurel, analyse fonctionnelle et
carrément pragmatique et empirique, abondance de
références à des facteurs qui dépassent largement
le pouvoir d'influencer de l'intervenant vu dans son cadre de définition
de tâches. Etc.
Absil et Vandoorne (2004), pensent pour leur part que, la
théorie écologique est avant tout interactionniste :
l'individu se développe en interaction avec son environnement. En fait,
dans cette théorie, il n'y a pas de place pour l'individu en dehors du
microsystème. D'ailleurs, il s'agit d'une théorie du processus de
développement et non d'une théorie de l'individu.
Belski (cité par Absil, et al, 2004) collaborateur de
Bronfenbrenner, a ajouté aux différents systèmes
l'ontosystème, c'est-à-dire l'individu en interaction
avec lui-même et porteur de caractéristiques propres.
L'introduction de l'ontosystème forcerait à conclure
qu'un microsystème est un système
d'ontosystèmes en interaction, ce que Bronfenbrenner nomme une
« dyade », c'est-à-dire la relation engagée
entre deux personnes. La qualité d'une dyade, c'est-à-dire ses
effets potentiels, dépend du degré de réciprocité
dans l'activité et du passage petit à petit du pouvoir en faveur
de la personne en développement. Absil, et al, (2004), n'ont pas
insisté sur l'ontosystème dans la
présentation de la théorie Bronfenbrennerienne, ce pour plusieurs
raisons.
Tout d'abord, Bronfenbrenner, inspiré par Lewin, est
très attentif aux rôles des personnes engagées dans
l'interaction. L'individu est donc implicitement présent, mais jamais
seul. Ensuite, il semble que l'ensemble de ces concepts préserve la
couture entre l'individu et la société. Le débat à
propos de l'ontosystème se greffe sur la question de la sur
responsabilisation de l'individu et des dérives liées
à l'utilisation sociale de la génétique. D'une part,
nier l'originalité de chaque individu serait le condamner au
déterminisme social ; d'autre part réifier l'individuation
revient à nier la dimension collective et sociale du sujet. Or, l'accent
mis sur le développement comme processus d'interaction entre la personne
et son environnement ouvre la voie à un retour du « social »
et du déterminisme qu'il engendre, sans que ce déterminisme ne
soit une fatalité. La théorie du développement humain
n'est pas une théorie de la soumission de la personne au
déterminisme, il s'agit plutôt de l'exploration des processus
d'apprentissage qui permet à la personne de « maîtriser
», de composer, de transformer son environnement. La pensée de
Bronfenbrenner est toujours systémique : les environnements sont des
systèmes qu'il faut envisager dans leur complexité.
Réduire ces systèmes à un seul de leur composant conduit
à une mécompréhension préjudiciable de la
théorie.
Ø Plus-value de la théorie
La théorie écologique de Bronfenbrenner n'est
pas parfaite. Mais elle a son pesant scientifique. Elle s'applique dans de
nombreuses disciplines. Même si elle ne prend pas en compte les facteurs
biologiques, il s'agit de l'une des meilleures explications qui existent
à propos de la façon dont les différents groupes sociaux
influencent sur la vie d'une personne. Aussi, malgré qu'elle fut sous
exploitée, elle continue d'inspirer les chercheurs, notamment en
santé publique qu'il s'agisse de prévention ou
d'épidémiologie.
Elledonneàtouslesindividusunemeilleurecompréhensiondece
qu'ilspeuventfairepourconstruireunmeilleurfutur. Que dire de la théorie
de l'attachement ?
8.1.9 La
théorie de l'attachement
La théorie de l'attachement nait des plumes de Bowlby
(1969), pour qui l'instinct qui conduit un bébé à
rechercher sa mère n'est pas celui de l'alimentation, dite pulsion orale
chez Freud, mais bien plutôt un instinct de protection satisfaisant un
besoin de sécurité à travers la relation à autrui,
et notamment sa figure d'attachement. Elle s'articule de la manière
suivante :
Ø Consistance de la théorie
Bowlby (1969) met en évidence les mécanismes de
formation et de développement des relations
d'attachement intégrant les apports de la psychanalyse.
Influencée et guidée par une longue littérature
basée sur le lien mère-enfant et aux conséquences des
séparations précoces, elle stipule que : le lien
mère-enfant revêt une importance capitale. Il a ainsi
appréhendé ce lien selon une perspective évolutionniste
qui, selon Darwin (1859), la survie constitue l'objectif principal d'une
espèce. Les caractéristiques de l'espèce permettant
l'adaptation à l'environnement participent à sa
préservation durant le temps.
À partir de l'observation des réactions des
enfants au retour de la mère, Ainsworth (2017), à la suite de
Bowlby (1969), a établi une classification de l'attachement des
bébés en trois catégories : l'attachement insécure
ambivalent/anxieux, l'attachement insécure évitant, l'attachement
sécure.La principale caractéristique qui différencie un
attachement sécure d'un attachement insécure est liée au
fait que, dans le premier cas, le parent répond adéquatement aux
signaux et aux besoins de l'enfant qui n'a pas d'effort particulier à
faire pour être entendu. Dans le second cas, la réponse est soit
inadaptée, soit incohérente, ce qui conduit l'enfant à
devoir mettre en place des stratégies particulières
d'adaptation.
Dans la première catégorie, les interactions
entre la mère et son bébé se passent sans heurts mais sans
véritable partage affectif non plus. La mère est jugée
intrusive dans le sens où elle impose beaucoup sans tenir compte des
envies de son enfant (de faire par lui-même, de décider de ses
propres jeux, voire d'être laissé tranquille). Cette
volonté de projet éducatif ne respecte pas nécessairement
les capacités de l'enfant et conduit celui-ci à ne se sentir
aimé qu'en cas de réussite. Il apparaît néanmoins
comme un enfant aimable et éveillé.
Dans la deuxième catégorie, l'enfant
maîtrise ses émotions et est très indépendant avec
peu d'interactions avec sa mère (surtout pas affectives). Il arrive
même qu'il se montre plus allègre avec un inconnu et sa
mère se montrant souvent davantage intéressée par les
visiteurs que par son enfant. Quand il exprime de la détresse ou de la
douleur, sa mère détourne son attention. Les parents
évitants découragent les tentatives de rapprochement de
leur enfant et les parents anxieux découragent les tentatives
d'exploration.
Dans la troisième catégorie, les
bébés peuvent se montrer très inquiets lors de la
situation étrange et pleurer beaucoup. Mais les chercheurs ont
remarqué que le niveau de l'hormone de stress (cortisol) augmente peu
pendant l'expérience, comme si les pleurs fonctionnaient seulement tel
un signal devant assurer le retour de leur mère, et non comme
l'expression d'un désespoir profond.
Une quatrième catégorie a été
ajouté par Main (cité parAinsworth, 2017): l'attachement
désorienté/ désorganisé. Mais l'attribution d'une
des trois premières catégories reste préservée, par
rapport à celle dont l'enfant se rapproche le plus quand il n'est pas
totalement désorganisé. Chez les enfants
désorganisés/désorientés, des ruptures et des
incohérences apparaissent dans les stratégies d'attachement : ils
sont susceptibles de s'immobiliser comme pétrifiés de peur au
moment de rejoindre leur mère, qu'ils tentent parfois d'approcher de
biais, ne parvenant pas à maintenir leur attention au point de
paraître absents, confus, désorientés.
Ø Synthèse de la
théorie
Bowlby (1969) décrit l'attachement comme étant
le produit des comportements qui ont pour objet la recherche et le maintien de
la proximité d'une personne spécifique. C'est un besoin social
primaire et inné d'entrer en relation avec autrui. En ce sens, il
s'éloigne de Freud pour qui, les seuls besoins primaires sont ceux du
corps, l'attachement de l'enfant n'étant qu'une pulsion secondaire qui
s'étaye sur le besoin primaire de nourriture.
La fonction de l'attachement est pour John Bowlby une fonction
adaptative à la fois de protection et d'exploration. La figure
d'attachement constitue une base de sécurité pour l'individu en
situation de précarité. Prenant l'exemple du nouveau-né
qui dispose d'un répertoire de comportements instinctifs, tels que
s'accrocher, sucer, pleurer, sourire, qui vont pouvoir être
utilisés au profit de l'attachement. Après un certain nombre de
temps, une relation d'attachement, franche et sélective, à une
personne privilégiée s'établit. Bowlby (1969) parle alors
de monotropisme, c'est-à-dire d'une seule et unique relation.
Ø Limites de la théorie
Bowlby (1969) s'appuie sur une étude faite sur des
délinquants pour présenter sa théorie de l'attachement de
l'enfant qui cherche le confort et la sécurité. Bien que le
bébé soit prédisposé dès la naissance
à déployer des comportements instinctifs pour attirer sa
mère, ceux-ci n'ont pas toujours les effets escomptés. Ainsi,
certains enfants n'obtiennent pas de leur figure d'attachement une
réponse satisfaisante à leurs appels. Pour dissiper le malaise
à l'origine de ceux-ci, ils doivent élaborer des
stratégies plus efficaces pour obtenir les soins dont ils ont besoin. Au
fil du temps, ils intériorisent les régularités dans les
échanges et ajustent leurs comportements aux réactions du parent.
Ils modifient donc le niveau d'activation de leur système d'attachement
en fonction de ce qui est le plus favorable pour eux. Ce faisant, ils
développent des « stratégies secondaires d'attachement
» (par opposition aux « stratégies primaires » qui
correspondent aux comportements innés : Main, 1990).
Pour Bowlby (1969), la figure d'attachement est la personne
vers qui l'enfant dirige ses comportements d'attachement. La mère est
en général la première personne pour tenir cette fonction.
Sauf que, toute personne qui s'engage dans une interaction sociale avec
l'enfant et qui sera capable de répondre à ses besoins sera
susceptible de devenir une figure d'attachement. De ce fait, le Conseiller
d'orientation qui suit l'enfant dans une dynamique d'adaptation pourra
nettement être une figure nouvelle d'attache pour lui ; sans pour
autant avoir été son parent biologique, voire sa mère.
Ainsi, le principe d'une seule figure d'attachement privilégiée
apparaît caduc dans l'étude réalisée par Schaffer et
Emerson (1964). Qu'à cela ne tienne, cette théorie a ses raisons
d'être dans cette étude.
Ø Plus-value de la théorie
La théorie de l'attachement a toutes ses raisons
d'être dans l'étude des interactions sociales. Elle permet
d'être attentif aux besoins d'un individu. De ce fait, prêter
attention à la situation d'un adolescent ne conduit pas forcément
à faire de lui « un enfant gâté ».En
plus, Bowlby (1969) a montré une véritable balance dynamique
entre les comportements d'attachement et les comportements d'exploration : ce
n'est que quand ses besoins de proximité sont satisfaits que le sujet
peut s'éloigner de sa figure d'attachement pour explorer le monde
extérieur. L'attachement va bel et bien servir l'autonomie et non la
dépendance.
En définitive, l'exploration des théories
explicatives du sujet ont véritablement aidé à expliquer
ce sujet, car en constituent les fondements. Elles permettent de saisir
aisément le contenu de cette étude. Mais préciser aussi
son cadre et la méthodologie est aussi important.
8.2 CADRE DE L'ETUDE ET METHODOLOGIE
Le cadre de l'étude précèdera la
méthodologie du travail.
8.2.1 Cadre de
l'étude
Lato sensu, le Cameroun est le cadre de cette
étude. Elle intéresse tous les adolescents des familles
divorcées camerounaises. Car, leur idiosyncrasie est univoque.
Toutefois, de par certaines considérations liées à la
recherche, elle se limitera stricto sensu à Bertoua, chef-lieu
de la Région de l'Est-Cameroun. Plusieurs établissements
scolaires sont répandus dans la ville, et sont tous des sites fascinant
de la présente étude. Seulement, il est privilégié
le Lycée Bilingue, établissement scolaire secondaire,
situé à Bertoua 2eme.
Créé par arrêté n°
1/A/501/MINEDUC/CAB du 02 janvier 1992, le Lycée Bilingue de Bertoua est
un établissement mixte, fonctionnant avec les deux sections francophone
et anglophone à cycle complet.
8.2.2
Méthodologie du travail et méthode d'analyse des
données
On présentera d'abord la méthodologie à
laquelle respectera ce travail avant de donner la méthode avec laquelle
les données seront analysées.
8.2.3
Méthodologie du travail
On peut entendre par méthodologie, l'ensemble des
méthodes appliquées à un domaine particulier de la science
(Le Dictionnaire Hachette). Ceci dit, chaque chapelle scientifique
présente une méthodologie appropriée. Alors, sachant qu'on
est dans les « Sciences de
l'éducation », la méthodologie sera
constituée des éléments de ladite chapelle.
8.2.3.1 Type de recherche et
définition de la population
Le type de la recherche sera présenté avant de
définir la population de cette étude
Ø Type de la recherche
Dans les Sciences sociales en général,
et en Sciences de l'éducation en particulier, il existe
plusieurs types de recherche selon les objectifs visés. On fait
référence à : la recherche d'action ; la
recherche appliquée ; l'étude de cas ; la recherche
comparative ; la recherche expérimentale ; la recherche
évaluative ; la recherche expérientielle ; la recherche
normative ; la recherche d'observation et à la recherche
exploratoire. Cette recherche est de type exploratoire.
La recherche exploratoire est une recherche qui tente
d'identifier des problèmes ou des propriétés de situations
ou même d'évènements complexes. Elle peutenvisager de
clarifier unproblèmequiaétéplusou moins
défini.Ellepeutaussiaideràdéterminerle devisde
rechercheadéquat, avantde menerune étudede
plusgrandeenvergure.Contrairement à d'autres types de recherche, elle
viseraità comblerunvide (VanderMaren, 1995).Elle
peutêtreunpréalableà
desrecherchesqui,poursedéployer, s'appuientsur un minimum de
connaissances (Trudel,Simard, Vonarx, 2007).Ellepermettraitalorsde
baliseruneréalitéà
étudieroudechoisirlesméthodesde collectede donnéesles
plusappropriéespour documenterles
aspectsd'uneréalité.Comme les autres types de recherche, elle a
besoin d'être menée sur une population.
Ø Définition de la
population
D'après le guide de rédactiondes
mémoires en Sciences de l'éducation, la population est
l'ensemble fini ou infini d'éléments définis à
l'avance sur lesquels portent les observations. En référence
à ce guide, il existe deux types de populations. La population cible et
la population accessible. La première se réfère à
la population que le chercheur désire étudier et à partir
de laquelle il voudra faire des généralisations. La seconde quant
à elle, est la portion de la population cible qui est à la
portée du chercheur. Celle-ci peut être limitée à un
espace bien déterminé.
Cette étude a pour population cible les adolescents des
familles divorcées. Mais, sa population accessible comprendra les
adolescents du Lycée Bilingue de Bertoua. Mais, vue le volume trop
élevé de ceux-ci, il est nécessaire d'avoir un nombre
conséquent chez qui recueillir des données.
8.2.4
Définition de l'échantillon de l'étude et choix des
méthodes de collectes des données
On définira l'échantillon de l'étude
avant d'opérer le choix des méthodes de collecte des
données.
8.2.4.1.1 Définition de l'échantillon
L'échantillon de l'étude est la fraction de la
population sur laquelle le chercheur effectue des investigations. Il s'agit en
réalité, de la population miniaturisée de la population
initiale, et qui répond aux mêmes caractéristiques. Le
Lycée Bilingue de Bertoua étant très vaste, il devient
difficile de mener une étude qui comprendra tous les
élèves des familles divorcées qui s'y trouvent. C'est
pourquoi, définir un groupuscule d'élèves sur lequel
s'appesantir n'est pas inconvenant. À cet effet, on usera d'une
technique appelée échantillonnage, qui consiste à retenir
parmi les adolescents des familles divorcées inscrits dans ce
Lycée, un nombre représentatif qui fera l'objet de
l'étude.
Dans les Sciences de
l'éducation, il existe plusieurs types
d'échantillonnage : l'échantillonnage aléatoire
simple, l'échantillonnage aléatoire systémique,
l'échantillonnage par quota. De tous ces types, l'échantillonnage
choisi pour la faisabilité de cette étude est
l'échantillonnage aléatoire simple. Elle consiste à
sélectionner un échantillon de manière à ce que
tous les individus dans la population aient les mêmes chances
d'être présents dans l'échantillon. Pour cela, il sera fait
un choix par tirage au sort des adolescents des familles divorcées du
Lycée Bilingue de Bertoua. On en retiendra cinq qui constitueront
l'échantillon. Mais pour assembler les données, il faut des
techniques.
8.2.4.1.2 Choix des méthodes de collecte des
données
Deux types de recherche sont généralement
réalisés dans les Sciences humaines : la recherche
fondamentale et la recherche appliquée, dans le cadre desquelles l'on
peut faire une analyse à partir des données quantitatives ou
qualitatives. Ici, c'est le devis qualitatif qui est choisi.
Et les outils de collecte des données sont constitués de la
recherche documentaire, de la phase d'observation et des entretiens.
Ø La recherche documentaire
Par recherche documentaire, il faut entendre l'ensemble des
écrits qui fondent les soubassements de la présente étude.
Il s'agit aussi des données préexistantes ou officielles qui ont
été déjà documentés. Ainsi, les ouvrages et
autres documents scientifiques, et même les théories qui ont trait
avec les questions d'adaptation scolaire, sont d'une importance capitale. Ceci
dit, il faut avoir nettement la main sur les connaissances théoriques
des sujets qui intéressent l'étude. La recherche documentaire
doit permettre de cerner les apprenants qui se trouvent dans une situation
d'instabilité familiale due au divorce de leurs parents. Pour cela,
l'exploitation des procès-verbaux et relevés des notes est de
circonstance. Après avoir défini de manière
opérationnelle le comportement ciblé au travers des documents
accessibles, il est nécessaire de passer à l'observation des
sujets retenus.
Ø L'observation
L'observation est une technique de collecte de données
qui consiste à chercher à pénétrer une situation
donnée à travers les comportements des individus. Elle repose sur
le prélèvement visuel des informations. Il existe deux
manières d'observer les individus : de l'intérieur ou de
l'extérieur.
Lorsqu'on observe de l'extérieur, on utilise des
grilles d'observation avec des définitions précises qui indiquent
les comportements à observer. Cette observation est encore
appelée observation désengagée car, l'observateur ne
cherche pas ce qui est insolite ; il se limite à quantifier les
comportements bien définis, attendus et prévus. C'est une
observation qui trouve son utilité en ceci qu'elle permet de
comptabiliser les comportements. Mais ce n'est pas le cas en ce qui concerne
l'observation de l'intérieur.
L'observation de l'intérieur amène le chercheur
à se plonger dans la recherche. Il participe à l'action. Cette
observation est encore appelée observation participante car,
l'observateur est immergé dans la recherche ; il est un acteur du
processus de recherche. Le caractère exigent de cette manière
d'observer rend la recherche quelque peu alambiquée ayant certains
effets relatifs : la subjectivité et l'engagement
émotionnel. En réalité, l'observateur est très
souvent amené à se fondre dans la recherche. Il vit la situation
en l'observant, et en l'analysant. Il recherche une compréhension plus
profonde de la situation en examinant certains faits de l'intérieur.
Cette observation est utile pour comprendre le phénomène
étudié. C'est ce qui justifie ici son emploi prédominant.
Seulement, pour mener à bien une observation participante, on peut faire
appel à l'entrevue.
Ø Les entretiens
L'entretien est un outil de collecte des données qui
s'inscrit dans le grand ensemble des sondages. Il consiste à
écouter d'abord, et à observer par la suite des individus dans le
but de dégager les éléments de leurs dires. Cette
technique permet d'obtenir d'une personne des renseignements étant en
lien avec le fait étudié. On l'appelle encore entrevue de
recherche. Elle permet de connaitre un sujet peu connu ou mal connu,
à travers des rencontres périodiques.
8.2.5
Méthode d'analyse des données
Cette étude a une méthode d'analyse de
données qui lui est propre. Il s'agit de l'analyse de contenu. Mais il
faudra aussi présenter la grille d'analyse des données.
8.2.6 Analyse de
contenu
L'apparition de la théorie des représentations
sociales est liée historiquement d'après Negura (2006), à
l'analyse de contenu. Cette méthode a été un outil
important pour Moscovici (1976) qui s'en est servie pour étudier la
représentation sociale de la psychanalyse. Cette relation n'est pas
arbitraire (Ibid.). Premièrement, l'objet de l'analyse de
contenu est la communication, qui est le processus fondamental de la formation
de la représentation sociale (Moscovici, 1976). Secondement, les
représentations sociales fournissent le matériel pour alimenter
la communication sociale.
Alors, s'inspirant de Negura (ibid.), on note trois
types d'analyse de contenu dans l'étude d'une représentation
sociale : l'analyse thématique, l'analyse des proportions
évaluatives et l'analyse des stéréotypes. Seules les deux
premières sont prises en compte.
Ø L'analyse thématique
L'analyse thématique comme méthode d'analyse de
contenu, peut s'inscrire dans les techniques d'analyse de contenu qui ont pour
objectif l'étude des unités fondamentales participant à la
constitution des représentations sociales. Son but est de repérer
les unités sémantiques qui constituent l'univers discursif de
l'énoncé. Dans ces conditions, il s'agit de produire une
reformulation du contenu de l'énoncé sous une forme
condensée et formelle. Pour réaliser cette tâche, on
procède en deux étapes : le repérage des
idées et leur catégorisation. Ainsi, par la
catégorisation, nous obtenons une modalité pratique pour le
traitement des données brutes.
L'analyse thématique a en outre comme but de
dégager les éléments sémantiques fondamentaux en
les regroupant à l'intérieur des catégories. Les
thèmes sont des unités sémantiques de base. Ils sont
possiblement faits sans tenir compte forcément de la neutralité
axiologique. Toutefois, après cette opération, il faut relever,
si elle existe, la composante affective, et évaluer sa direction et son
intensité. En ce sens, l'analyse thématique peut être
considérée comme une technique d'analyse des unités de
base qui ensuite peuvent être classifiées en opinions, attitudes
et stéréotypes.
Si les opinions sont en général
dépourvues d'une connotation évaluatives, en revanche, les
attitudes sont caractérisées par une composante affective
supplémentaire qui possède une direction et une intensité.
Les stéréotypes sont des opinions figées qui sont le
résultat d'un style de communication spécifique : la
propagande (Moscovici, 1976) (cité par Negura 2006). Ces unités
d'analyse de base ont des noms aussi différents que les auteurs qui les
emploient. Pour Moliner (1994) c'est « élément
cognitif » ; pour Codol (1969), il s'agit
« des cognèmes » ; Flament (1987)
parle « des schèmes » ; Abric (1994)
c'est plutôt « des
éléments » ; etc.
Ø L'analyse des proportions
évaluatives
Pour mesurer les attitudes, Osgood (1959) a créé
une technique d'analyse qui inspire encore les chercheurs contemporains.
Comparable à la méthode d'analyse thématique par le fait
qu'elle s'applique suivant la même technique de division de
l'énoncé analysé à travers les unités de
significations, l'analyse des proportions évaluatives permet de
déterminer, entre autres aspects, les orientations affectives des
unités sémantiques. Ainsi, on distingue non plus seulement la
simple présence ou absence d'un thème (les opinions), mais aussi
sa connotation évaluative représentée par une direction et
une intensité (les attitudes).
La direction d'une attitude est déterminée par
le sens occupé de celle-ci sur une échelle bipolaire. Elle peut
être ainsi positive ou négative et est notée par les signes
+ ou -. Le point 0, qui sépare ces deux directions opposées,
indique la neutralité. Il y a donc trois catégories d'attitudes
marquant la direction : la favorable, la défavorable et la neutre.
L'intensité d'une attitude, qui constitue la force avec laquelle elle
s'exprime, est évaluée sur une échelle de sept points. Le
codage est réalisé par l'interprétation de la
signification du texte (Verbatim), associée à la
catégorie thématique analysée.
Toutefois, il y a un désavantage lié à
l'utilisation de cette technique dans l'analyse de contenu. Il découle
essentiellement de la subjectivité qui peut intervenir dans
l'interprétation des données. Cependant, certains auteurs,
notamment Hatzivassiloglou et McKeown (1997), ont montré un degré
élevé de similitude entre les évaluations des directions
(positives ou négatives) des fragments de discours effectuées par
différentes personnes.
8.2.6.1 Présentation de la grille
d'analyse des données
La grille ci-dessous a porté sur les points
suivants : l'environnement familial et le sentiment d'efficacité
personnel. Cette grille permet de comprendre les situations relatives à
l'effet que leur maison est susceptible d'avoir sur leur performances
scolaires.
Tableau n° 2: Grille d'analyse des
données
Thèmes
|
Codes
|
Sous thèmes
|
Codes
|
Répertoire comportemental
|
|
(0)
|
(+)
|
(-)
|
(#177;)
|
Environnement familial
|
A
|
L'encadrement familial
|
a1
|
|
|
|
|
Les facteurs écologiques favorables à
l'inadaptation scolaire
|
a2
|
|
|
|
|
Les interactions sociales
|
a3
|
|
|
|
|
Sentiment d'efficacité personnel
|
B
|
Les facteurs de résilience favorables à
l'adaptation scolaire
|
b1
|
|
|
|
|
La recension de quelques écrits intéressants la
présente recherche sera d'un apport indéniable.
8.3 ÉTAT DE L'ART
La recension et l'examen de la littérature rendent
facile la compréhension du problème de cette recherche. Mais
également, ils permettent de se faire une idée de ce qui a
été écrit avant cette étude. Alors, il est question
ici de faire une lecture critique des documents utilisés et de les
mettre en cohésion avec les orientations de l'étude.
8.3.1 Le milieu
scolaire et la famille
Deux institutions complémentaires, l'école et la
famille sont deux milieux ayant un lien étroit avec l'adolescent. Si le
premier est le lieu où il s'instruit, le second est le lieu où il
se fait éduquer. Le caractère complémentaire qui les
définit amène à réfuter toute scission entre les
deux quant on parle d'épanouissement de l'apprenant ou de l'adolescent.
À ce propos la famille est le « premier système
social » (Feyfant, 2011) (cité par Wangnio Ngansop, 2016)
par lequel l'adolescent acquiert et développe des compétences
cognitives et sociales qui l'aideront à l'école. Ceci dit, une
collaboration franche entre les deux milieux serait d'un apport certain pour un
accrochage scolaire.
Deslandes (2006: 146), (cité par Trembley Dumoulin et
al. (2015), fait ressortir la notion de soutien affectif des parents. Le
soutien affectif est un gage de suivi scolaire, qui est le premier rôle
des parents envers leurs enfants. Ce soutien s'exprime par des encouragements,
des compliments, de l'aide aux devoirs, des discussions sur le choix à
faire, la présence à l'école pour assister à des
activités dans lesquelles les enfants sont engagés. En
réalité, l'enfant doit savoir qu'il peut compter sur l'affection
de ses parents, et sur l'attention à son bien-être. Mais lorsque
ce soutien manque, vers qui l'enfant peut se diriger ?
Trembley, Dumoulin et al. (2015) ont examiné
attentivement la question de la collaboration entre l'école, la famille
et la communauté en milieu à risque. Ainsi, ils sont
arrivés à plusieurs conclusions que partage plus ou moins
Malassigné (2006), s'intéressant pour sa part aux
enfants-élèves en réseau d'éducation prioritaire.
À cet effet, les enseignants ont toute la responsabilité de faire
participer entièrement les parents dans l'épanouissement des
enfants. Aux termes de ces études, on peut décrire six types de
moyens utilisables pour mettre en relation l'école, la famille et la
communauté, s'inspirant sur la méta-analyse de Jeynes (2012): le
rôle parental, la communication bidirectionnelle, le volontariat, le
soutien scolaire à la maison, la prise de décision, la
collaboration avec la communauté. Tout ceci traduit les défis que
les enseignants (du primaire) sont tenus de relever face aux difficultés
que rencontrent les enfants en milieu à risque. C'est dans cette
perspective que Laloux (2011-2012) met sur une place institutionnelle les
parents à l'école (maternelle) ; car étant une
donnée fondamentale de la relation famille-école. Sauf que ces
auteurs ont minoré la place du Conseiller d'orientation dans le
processus enseignement-apprentissage, remettant la totale responsabilité
de l'épanouissement de l'apprenant au didacticien.
8.3.2
L'information, l'orientation, l'adaptation
Antoine Léon (1973) pose les problèmes
pédagogiques des finalités, des contenus et des méthodes
de l'information scolaire et extrascolaire, considérée comme un
moyen propre à favoriser l'élaboration des choix et à
mieux préparer l'élève aux exigences de la vie. L'analyse
de ces exigences et de ces nécessités le conduit à
approfondir le concept d'adaptation, sa nature, ses dimensions et ses
critères, à évoquer le rôle de l'enseignant et
à envisager certains aspects de l'environnement proche ou lointain.
Il faut dire que, l'information, conçue à des
fins d'orientation scolaire ou professionnelle, soulève, comme toute
action pédagogique, de nombreux problèmes qui relèvent
d'approches différentes. Ainsi, parler de
« psychopédagogie ouverte », c'est tout
d'abord affirmer que tout fait psychologique est, d'une certaine
manière, un fait éducatif, déterminé par toutes les
influences, scolaires ou extra-scolaires qui pèsent sur les
comportements individuels. Alors, après avoir précisé que
l'adaptation est un équilibre dynamique entre la normalité et la
normativité, l'auteur conclut ses analyses en donnant les fonctions de
l'information dans une pédagogie de l'adaptation :
a- En tant qu'instrument de sensibilisation aux
problèmes du monde moderne, l'information amorce un processus
d'échange.
b- Elle contribue, en outre, à élargir l'horizon
spatial et temporel de l'individu.
c- Elle suscite certaines attitudes de recherche et
développe ainsi des conduites de normativité, susceptibles de
compenser l'excès de normalité dont souffre toute l'institution
fortement hiérarchisée.
d- En favorisant l'acquisition de certaines notions et la
maitrise de certains instruments de la connaissance, elle prépare
l'adaptation aux formations ultérieures.
L'accomplissement de ces différentes fonctions
conditionne, dans les limites fixées par les contraintes
socio-économiques, l'amélioration du processus d'orientation
scolaire et professionnelle du sujet. À la lecture minutieuse de ce qui
précède, il parait que l'auteur a perdu de vue que c'est
l'apanage du spécialiste de l'orientation-conseil, et non pas totalement
la fonction d'enseignant.
8.3.3 La
réussite scolaire
La notion de réussite scolaire est polysémique
et multidimensionnelle, les niveaux d'appréciation de la réussite
étant variables selon les systèmes d'éducation et
également suivant les personnes et leurs aspirations. Pour montrer que
la réussite scolaire et son revers l'échec scolaire sont des
constructions sociales propres à une culture particulière, Demba
(2012) a utilisé deux voies : premièrement, il est parti de
connaissances historiques bien connues sur l'origine de la forme scolaire
actuelle dans la plupart des pays (notamment occidentaux), en montrant en quoi
celle-ci a entrainé des caractéristiques particulières de
ce qui est considéré comme réussite et comme échec
à l'école. Secondement, il a présenté quelques
propos d'élèves sur le sujet, à partir notamment de deux
récentes études empiriques menées auprès des jeunes
du secondaire au Gabon (Demba, 2012). Pour lui, et pour conclure sur la
question, la notion de réussite scolaire n'est pas nouvelle, mais ses
répercussions sur le sens de la carrière scolaire de
l'élève ainsi que son éventuel insertion
socioprofessionnelles n'ont pas toujours eu l'ampleur qu'on leur reconnait
aujourd'hui. En réalité, cette notion est assortie d'une
série de contingences relatives à l'objectif d'apprentissage.
Ceci amène à s'intéresser aux déterminants de la
réussite qui peuvent être au nombre de quatre :
institutionnels, cognitifs, psychologique, et de vie.
Pour ce qui est du facteur institutionnel, les systèmes
d'enseignement, les infrastructures, le milieu scolaire et les origines sociale
et géographique sont à vérifier de près. Pour le
facteur cognitif, les capacités cognitives et métacognitives, les
relations enseignant-apprenant, le temps consacré à
l'apprentissage, la qualité de l'enseignement sont à
pérenniser. S'agissant du facteur psychologique, la motivation, la
conviction/estime de soi, la combativité, la résistance au
stress, les capacités d'adaptation, les relations sociales, sont
très importantes. Pour le facteur de vie enfin, il est nécessaire
de mettre l'accent sur les relations parent-enfant, les habitudes de travail,
les activités péri et parascolaires, le sommeil et
l'alimentation. Ainsi, la prise en compte de ces facteurs limiterait au mieux
l'échec en milieu scolaire que Youcef Aïssani (2008) prend la peine
d'expliquer. Il donne ses résultats sur le tableau ci-dessus :
Tableau n° 3 :
Lareprésentationsocialedescausesdel'échecscolaire
|
F1
|
F2
|
F3
|
F4
|
-rythmesscolaires
|
.54
|
.13
|
-.05
|
.16
|
-contenudesprogrammes
|
.56
|
-.34
|
.1
|
0
|
-écolessous-équipées
|
.47
|
.01
|
.13
|
.4
|
- méthodes d'apprentissage de
|
.65
|
-.08
|
.14
|
.23
|
-attentesdel'instituteur
|
.62
|
.23
|
.2
|
-.14
|
- travail de l'enfant peu soutenu par
|
.45
|
.57
|
.09
|
.08
|
-travaildel'enfantinsuffisant
|
-.12
|
.79
|
.09
|
.12
|
-troublespsychologiquesdel'enfant
|
.03
|
.56
|
.36
|
-.01
|
-problèmesd'organisationdutravailde
|
.38
|
.58
|
-.20
|
-.15
|
-activitésménagèresfastidieuses
|
.06
|
-.20
|
.26
|
.54
|
-appartenanceaumilieuouvrier
|
.08
|
.01
|
.86
|
-.05
|
-originesétrangères
|
.11
|
.2
|
.68
|
.23
|
-troublesfamiliaux
|
.39
|
.20
|
-.25
|
.33
|
-parentstropprotecteurs
|
.18
|
-.14
|
-.18
|
.56
|
-éducationdonnéeparlesparents
|
.06
|
.35
|
.07
|
.71
|
Résultatsdel'analysefactorielleappliquéeauxitemsdereprésentationsociale,Youcef
Aïssani Explicationde
l'échecscolaireetreprésentationsociale, p. 70.
8.3.4 Synthèse de l'état
de l'art
Au regard de la lecture des travaux consultés, il est
évident que la question de l'adaptation du sujet-apprenant en milieu
scolaire a suscité et suscite encore de l'engouement des chercheurs eu
égard à l'importance que revêt la question. Si certains
travaux ont porté sur l'adaptation scolaire pris individuellement,
d'autres se sont intéressés à l'environnement dans lequel
vit le sujet-apprenant ; et la question de la réussite scolaire
n'est pas restée sans manifestation de l'intérêt des plumes
scientifiques. Toutefois il reste que, peu d'entre ces encres sont
ancrés à l'éventuel lien qui existerait entre
l'adolescent, son milieu scolaire ; et du rôle que le Conseiller
d'orientation pouvait jouer dans l'adaptation scolaire de l'adolescent
lorsqu'il est issu d'une famille instable, notamment d'une famille
divorcée. C'est donc tout le mérite de cette étude, qui
par sa modeste contribution, présente en la traitant, la participation
du Conseiller d'orientation dans la réussite de vie des adolescents des
familles divorcées. Alors, dans le but d'approfondir
théoriquement les connaissances sur la question, il est judicieux
d'explorer les différentes théories qui sous-tendent cette
étude.
9 CHAPITRE II : EXPERIMENTATION ET RESULTATS
Selon le Guide de rédaction des mémoires en
sciences de l'éducation, l'objectif de ce chapitre est de
procéder à une présentation des données en
respectant les exigences scientifiques. Alors, il est question de
présenter d'une manière descriptive les résultats obtenus
lors des échanges dans une première approximation, et de
concrétiser dans une seconde approximation, les hypothèses
émises.
9.1 PRESENTATION DESCRIPTIVE DES RESULTATS
La présentation des résultats dont il s'agit
correspond à l'exposition des données observables et obtenues.
Afin de mieux comprendre l'élève en milieu scolaire, le
Conseiller d'orientation joue un rôle qui peut être
résumé à quatre niveaux d'intervention qui se font avec
lui, soit en séance d'information, soit en entretien individuel. Dans ce
cas, l'apprenant en difficulté bénéficie de son
accompagnement afin de chercher ensemble les solutions qui permettront de
résoudre ses difficultés. Ainsi, il est demandé à
l'apprenant de « raconter sa vie », et de fournir toutes les
informations nécessaires dans l'optique de mieux comprendre ses
problèmes. Cette action de suivi permanant est appelée «
examen psychologique »7(*). Lequel, aux termes des travaux, peut faire l'objet
d'un compte-rendu.
9.1.1
Identification des enquêtés
L'identification des enquêtés s'est faite sous
forme tabulaire. Par souci de confidentialité, des noms de code ont
été attribués aux élèves choisis pour
l'enquête.
Tableau n° 4 : Identification des
enquêtés.
|
IDENTIFICATION DES ENQUETES
|
Code
|
Sexe
|
Age
|
Classe
|
Date 1ère rencontre
|
Quartier
|
Sujet 1
|
« Ena »
|
F
|
14
|
Form 4
|
24/09/2019
|
« Ngaikaida »
|
Sujet 2
|
« Oumar »
|
M
|
13
|
3eme
|
18/09/2019
|
« Kano »
|
Sujet 3
|
« Yonta »
|
M
|
16
|
Form5
|
09/10/2019
|
« Tindamba »
|
Sujet 4
|
« Aicha »
|
F
|
18
|
Tle
|
26/09/2019
|
« Enia »
|
Sujet 5
|
« Dalya »
|
F
|
19
|
Tle
|
12/11/2019
|
« Tigaza »
|
9.1.2
Anamnèse des enquêtés et observations
enregistrées
On présentera d'abord l'anamnèse avant les
observations.
9.1.3
Anamnèse des enquêtés
Ø Sujet 1 :
« Ena » est issue d'une
fratrie de trois enfants dont elle est la dernière-née. Suite au
divorce de ses parents, sa maman avec qui elle vivra désormais, voyant
les conditions de vie difficiles, a trouvé bon de l'envoyer vivre
à Bertoua chez une tante, qui lui avait proposée son aide
d'avance. Révélatrice d'un caractère salvateur, l'aide ne
pouvait être que la bienvenue. Une fois arrivée à Bertoua
chez cette tante, la situation de la jeune fille se dégradait
petitement. Ni la maman de la jeune fille, ni la jeune fille elle-même ne
pouvaient s'imaginer qu'à Bertoua, la jeune fille serait mutée en
domestique, ou du moins en « femme à tout
faire » à la maison. Elle mange à peine le soir
avant de dormir. Tout ceci la démotive, et finalement, elle veut
retourner chez sa mère, malgré que celle-ci ne soit pas
présentement dans une situation stable.
Ainsi, voulant joindre ses paroles aux actes, et
suite à ces traitements qu'elle qualifie de
« durs », elle a effectivement informé sa
maman à l'aide du téléphone d'une amie. Dès que sa
tante l'a appris, et après discussions vives avec sa mère qu'elle
a convaincue d'ailleurs de ce que la petite se trompait à ce sujet, elle
lui a administrée des fessées sévères ; et
depuis ce jour elle a multiplié ses tâches quotidiennes. Cette
situation d'ajout à la maison a entrainé comme
conséquences à l'école : des absences
répétées, la somnolence en classe, des punitions
régulières par le Surveillant de secteur du fait qu'elle est
toujours en retard, de la procrastination, du stress en longueur de temps, et
finalement de la boulimie intempestive.
Tous les jours, dès que
« Ena » rentre des classes, elle est contrainte
d'effectuer des travaux champêtres. Aussi, elle est contrainte
d'effectuer des éternels travaux ménagers chaque fois en
soirée avant de se coucher. Elle dit que ses études sont
menacées parce qu'elle manque de temps de repos, et de temps d'apprendre
ses leçons.
Ø Sujet 2 :
« Oumar » est un jeune
garçon issu d'une fratrie de quatre enfants dont il est le
deuxième né. Son père est boutiquier et sa mère est
restée ménagère depuis le divorce d'avec son père.
Depuis lors, il a éprouvé d'énormes difficultés
dans l'apprentissage des matières enseignées à
l'école. Son papa jouait de temps en temps le rôle du
répétiteur. De ce fait, il ne supporte pas le fait de vivre avec
un seul de ses parents alors qu'il était habitué par le
passé de vivre avec les deux. Sa maman avec qui il reste, n'a pas assez
de moyens financiers pour subvenir à leurs besoins de base. Cette
situation de précarité et d'indigence entraine que, les agents de
la SONEL les ont suspendus de l'électricité. Et lorsqu'il se
retourne vers son papa (sur incitation de sa mère), qui s'est de nouveau
marié, ce dernier ne manque pas de les « envoyer se
balader » ; car dit-il « votre mère
saura quoi faire de vous ».
De tous ses frères, il est le seul qui a
essayé de poursuivre des études malgré cette situation
déplorable. Les autres se sont presque livrés à la
débauche. Etant le seul à aller à l'école, il n'a
pas de soutien à la maison, il se bat seul à apprendre ses
leçons. Dans la quête du bien-être, afin de chercher
à relier « les deux bouts », il se voit
souvent obligé de mener certaines tâches au quartier qu'il
n'aurait jamais faites par le passé lorsque ses parents étaient
encore mariés. De là, il consacre difficilement de temps à
ses études ; d'où les devoirs souvent mal faits et parfois
non faits. Quand même il a un peu de temps pour apprendre, il bute aux
éternels « bavardages et
embêtements » de la part de sa maman qui, rentrée
tard de « ses routes », s'est livrée
à l'alcool. Toute cette situation ne l'encourage pas, et veut de ce fait
partir de la maison. Et si possible abandonner le chemin de l'école.
Ø Sujet 3 :
« Yonta » est un jeune
garçon, fils unique à ses parents biologiques. Après le
divorce de ceux-ci, il a été contraint de vivre avec son papa,
qui s'est récemment remarié à une femme qui avait
déjà deux enfants issus de sa précédente union. Son
papa ne reste pas très souvent à la maison parce qu'il est
chauffeur de grumiers. Entre-temps, sa maman est partie vivre dans une autre
ville loin d'eux, où elle a eu également à se remettre en
couple avec un homme qui n'envisage pas « hébergerles
enfants de sa femme chez lui »; avançant comme argument
que : « leur père est encore vivant ; et chacun
s'occupe de ses enfants ».
À la maison, il se retrouve très souvent
à effectuer des tâches (ménagères) très
lourdes et « dépassant ses forces ». Sa
« nouvelle maman » ne manque pas de lui
infliger des fessées même lorsqu'il estime n'avoir pas commis de
fautes. C'est lui qui fait tout le ménage à la maison ;
c'est lui qui fait toute la vaisselle, le repassage, et bien d'autres choses
qui devraient en principe être partagées à tous les enfants
vivant sous un même toit. Cet état de fait entraine comme
situation : il manque de temps nécessaire pour se reposer et
apprendre ses leçons. De surcroit, il n'a pas un emploi de temps
personnel auquel il peut se référer ; donc il est
inorganisé. Dans le même temps, ses « deux autres
frères sont occupés à jouer», ne
faisant rien d'important pour la maison ; tout au contraire, ils le
« narguent parce qu'ils sont, eux,dans la maison de
leur mère ».
A chaque fois que
« Yonta » décide de reporter à son
papa tous ces sévices et ces traitements inégaux, dès
qu'il revient des voyages en fin de semaine, il ne cesse de le renvoyer, lui
disant qu'il est très fatigué. Mais, « comme par coup
de magie », il arrive qu'il trouve un peu de temps et cause avec lui.
Alors, dans leurs conversations, son papa éprouve de la compassion.
Mais, il ne réagit pas tout de suite à cause du caractère
acariâtre et grincheux de sa femme. Ce qui fait qu'ils sont toujours
interrompus par elle. D'après « Yonta », sa
« maman » intervient dans le but de les étouffer
afin qu'il ne dise rien de concluant à son papa ; qui ne lui
accorde même pas un peu d'attention. À la maison, il n'apprend pas
ses leçons. Il arrive régulièrement en retard en classe et
se fait punir par le surveillant. Il est toujours absent aux cours de
rattrapage qui passent le samedi parce qu'il est contraint d'aller au champ. Il
n'a pas quelqu'un qui le suit, et qui s'occupe de lui. Il se bat à
trouver à manger seul quand il a été absent lors du repas
à la maison.
Ø Sujet 4 :
« Aicha » vit avec sa
mère, qui s'occupe d'elle et de ses quatre frères depuis son
divorce avec leur père. Elle est l'ainée de cette fratrie. Sa
maman est commerçante ; et occupe une place au marché de
Monou. Elle est revendeuse de « couscous de manioc » et
fruits qu'elle va acheter tous les week-ends à Batouri. Etant en classe
d'examen, elle n'éprouve pas trop de difficultés de
rétention des matières parce qu'elle est particulièrement
intelligente. Elle a des capacités de retenir des matières
lorsque l'enseignant est entrain de dispenser son cours. C'est elle qui joue le
rôle de répétiteur à la maison pour ses autres
frères qui, eux par contre, ont besoin d'être suivi
continuellement afin de retenir leurs leçons. Sa maman lui confie toutes
les responsabilités à la maison. Elle s'y prend bien. Toutefois,
au regard de ce contexte élogieux, et de la place de choix qu'elle
occupe à la maison, elle estime que « quelque chose lui
manque ».
En effet, un jour alors qu'elle discutait avec
certains de ses camarades, l'un d'eux a eu à lui avancer « des
paroles blessantes » au regard de ce qu'elle (et reprenant ce
dernier) « se prend trop la tête ». Ce
camarade lui rappelait qu'elle est « une enfant
abandonnée » par son papa ; et donc, elle n'a en
principe rien à dire à ceux qui sont d'une famille normalement
constituée. Pour ce camarade, le fait pour
« Aicha » de ne pas vivre avec ses deux parents
comme les autres adolescents de son âge, il y a des choses qui lui
échappent totalement. D'après lui, elle a beau être
brillante et intelligente en classe, mais elle doit s'abstenir et se
préserver lorsqu'elle est au milieu des enfants qui ont toute
l'attention de leurs parents.
Ces « mots blessants » l'ont
amenée à se rétracter en classe. Elle est devenue presque
inconfiante en elle. Elle s'est de plus en plus renfermée et devenue
totalement émotive. Ses performances scolaires, qui étaient
très bonnes avant cette situation à la première
séquence, ont chuté à la fin du premier trimestre. De peur
de se tromper, elle n'avait lus depuis ce temps, envie de lever sa main en
classe lorsque les enseignants posaient des questions. Elle sortait
difficilement lors des recréations ; préférait rester
en classe et pleurait lorsqu'elle se retrouvait toute seule.
Ø Sujet 5 :
« Dalya » vit seule avec
son papa qui ne s'est plus remis en couple avec une autre femme depuis que sa
maman est partie en avril de l'année 2019. Etant dans une classe de dix
élèves cette année, elle est la seule de seize
élèves de la même classe l'an dernier qui a raté son
examen. Ses précédents camarades ont pu passer tous leurs examens
l'an dernier et poursuivent désormais leurs études dans diverses
universités dans le pays.
L'échec lui a beaucoup déplu parce
qu'elle avait toujours de meilleures notes en classe ; elle était
même parmi les premiers lorsqu'on leur remettait les résultats. A
la rentrée scolaire de cette année, certains de ses anciens
camarades, venus lui rendre visite dans l'optique de lui remonter le moral, ont
pris compassion pour elle parce qu'elle ne se cachait pas pour pleurer. Dans
leurs conversations, ils ne manquaient pas de lui dire que,
« certes ils ne sont plus ensemble cette année, mais ils
resteront en contact ; encore qu'elle n'est pas seule puisque d'autres
camarades partagent la classe avec elle ». Justement, elle n'est
pas seule dans sa classe. Mais le problème réside au fait que,
ses nouveaux camarades viennent tous d'une même classe. Ce sont des
anciens camarades, et pour d'autres ce sont des amis. En réalité,
elle se retrouve parmi des gens qui ont un passé commun, des habitudes
et attitudes communes; des gens qui s'entendent relativement tous. Car,
ils sont très solidaires en classe.
« Dalya »
n'éprouve en réalité aucune gêne de se sentir au
milieu des gens qui partagent tout leur quotidien ensemble. Mais, ce qui la
dérange et la frustre, c'est la perception que ces derniers ont d'elle.
En fait, ses nouveaux camarades la voient comme « une
raté » ; comme « la plus nulle d'une promotion
collective ». De surcroit, ils l'abandonnent toute seule sur un banc.
Quand il arrive qu'ils n'aient pas cours, tous sortent se balader, la laissent
couchée en classe. Ses moments favoris sont la lecture des bouquins, et
romans qui lui rappellent certains souvenirs. Supposée être la
meilleure élève de sa classe cette année au regard de son
statut de redoublant, elle piétine encore ; toute chose corroborant
les dires de ses camarades.
Pour « Dalya », ce que
ses camarades ignorent est qu'elle était l'une des plus brillants
élèves de cette même classe l'an d'avant. C'est le
départ de sa maman qui a bouleversé tout en elle. Son seul
souhait est d'arrêter les études. Elle n'y trouve plus
d'intérêt. Sa seule source de motivation était sa maman qui
ne l'avait jamais abandonnée par le passé. Elle la conseillait
toujours, et lui montrait toutes les choses aussi basiques qu'elles fussent par
moment. En classe, il arrive que certaines de ses camarades parlent en mal
d'elle parce qu'elle ne fait « pas son âge ». Et
très souvent, la raison en est que, le centre de discussion de ces
dernières ne l'intéresse pas. « Elles parlent de
garçons, des sorties les week-ends, des charters ; elles
évoquent même toutes leurs dérives commises entre
elles ».
- Commentaires
Voici présentées ci-dessus les
différentes histoires de vie des adolescents qui ont été
choisis pour constituer l'échantillon de cette étude. Ces
histoires ont été contées à l'occasion de nos
premières rencontres au bureau du service de
l'orientation-conseil du Lycée; généralement pendant
les heures de pause. Le moment de ces entretiens a été
délibérément choisi dans le souci de ne pas perturber les
heures de cours. Mais aussi, dans le souci de ne pas occuper les heures de
sortie des classes qui allaient pour la plupart des sujets à 17h. Pour
d'eux, des tâches ménagères les attendaient à la
maison, et il ne fallait pas être une cause de réprimande contre
eux par « leurs parents », une fois qu'ils seront
arrivés à la maison.
Afin d'avoir amples informations, il faut souligner que nous
avons rencontré certaines personnes qui partagent plus ou moins le
quotidien de ces adolescents à l'école dans l'optique d'avoir des
contre-indications. Dans la plupart du temps, c'étaient les Surveillants
Généraux, leurs Professeurs titulaires, leurs amis, leurs
camarades de bancs. Les dires de ces personnes d'ajout pouvaient aider
l'analyse à étendre des perspectives plus concluantes.
Quelques tests leur ont été passés
opportunément. Notamment, l'EMT de Cantineau. Ce test a pour objectif de
déterminer les attitudes vis-à-vis du travail scolaire. Il permet
en réalité d'observer chez l'apprenant quatre niveaux :
l'organisation du travail (Planning et timing) ; la technique
d'étude et de méthode de travail ; la concentration ;
la motivation. En outre, en dehors de l'EMT, il fallait faire recours à
d'autres méthodes pratiques faisant intervenir des outils à
l'exemple de l'entretien clinique. Cette méthode contribue à la
démarche diagnostique en s'appuyant sur les informations, mais aussi sur
l'observation du comportement non verbal.
C'est au regard de ces entretiens que certains
maniérismes ont été observés, et
enregistrés.
9.1.4 Observations
enregistrées lors des entretiens
Les observations vont à l'endroit des sujets d'une
part, et à l'endroit des personnes qui ont été
rencontrées d'autre part. Toutefois, seules les données des
personnes rencontrées pour le premier sujet sont concluantes et
méritent d'être présentées.
Ø sujet 1 :
Pendant les entretiens avec
« Ena », nous avons remarqué qu'elle
baissait toujours sa tête et avait du mal à nous fixer ;
même lorsque nous insistions à la voir avec la tête haute.
Elle présentait sans cesse certains symptômes physiques comme la
fatigue, le sommeil, elle se tordait de douleurs corporelles. Et ajouté
à cela des symptômes psychologiques s'observaient à
l'instar de l'anxiété. Elle n'hésitait pas à couler
des larmes.
- Sa camarade de banc :
Lors des entretiens, sa camarade de banc semblait
souvent froide quand elle nous donnait certaines informations. Elle
présentait l'image de quelqu'un qui ignorait
« Ena » ; pourtant elles étaient sur
le même banc.
- Son chef de classe :
Le chef de classe était souvent
hésitant lorsque nous l'interrogions sur la conduite en classe de
« Ena ».
- Le Surveillant général :
Le surveillant général développait une
attitude de compassion ; il restait à des moments silencieux avant
de nous donner quelques réponses que ce soit.
- Son professeur principal :
Il semblait ignorer que
« Ena » était un sujet
délicat ; toutefois il savait qu'elle est une
déplacée.
Ø sujet 2 :
« Oumar »
développait des mines d'une personne abattue lorsque nous étions
souvent en entretien. Il présentait sans cesse des signes de quelqu'un
qui refuse de s'ouvrir. Mais, lorsque le temps passait il s'ouvrait petitement.
Il grattait sans cesse sa tête, clignait constamment des yeux. Il avait
par moment l'air pressé de rentrer. Même si à la
vérité il n'avait pas grand-chose à faire.
Les tests de l'EMT ont démontré qu'il
était démotivé. L'école devenait pour lui une perte
de temps. Ce qui induit le fait qu'il voulait à tout prix obtenir son
diplôme et chercher à faire un métier. Il manque de
concentration et a des attitudes négatives sur ces études.
« Les longues » études qu'il envisageait de faire
lorsqu'il vivait avec ses deux parents devenaient hypothétiques.
Seulement, ses mines devenaient différentes au fil du temps quand on se
voyait. Il aimait déjà rester avec nous, il venait à tout
moment au bureau. Il était aisé et ne voulait presque plus
souvent rentrer.
Ø sujet 3 :
A chaque fois qu'on s'entretenait,
« Yonta » était toujours triste. Il
présentait l'image de quelqu'un qui est physiquement fort, mais son
aspect visible ne manquait pas de révéler qu'il était
moralement et psychologiquement atteint. Son corps était constamment
recouvert de bleu et de blessure. Il avait une pomme de main très dure
que celle d'un adolescent de son âge. Il arrivait toujours en retard
à l'école, et se faisait punir par le Surveillant de secteur qui
l'envoyait par moment rencontrer le Surveillant Général. Il
obéissait à toutes ces punitions sans rechigner ; et il
aimait être puni à la fin des classes pour arriver avec retard
à la maison, qui était devenue pour lui un lieu de
géhenne. Il somnolait à chaque fois qu'il venait au bureau, et
présentait des signes de fatigue. On pouvait observer au regard des
résultats obtenus de l'EMT qu'il avait une mauvaise planification de son
temps ; il était démotivé et manquait de techniques
adéquates pour apprendre ses matières.
Ø sujet 4 :
Lors de notre premier rendez-vous avec
« Aicha », on observait qu'elle s'exprimait
à voix basse et lentement. Elle prenait de tout son temps pour nous
donner des réponses suite à des questions qui lui étaient
posées. Mais à la suite des rendez-vous, le fait qu'on devenait
déjà un peu plus proche qu'avant, elle répondait avec
beaucoup d'assurance. Seulement, lorsque certains de ses camarades venaient au
bureau et qu'ils nous trouvaient en entretien, elle devenait nerveuse ; et
adoptait une attitude de résignée vis-à-vis de nous.
Pendant la passation de l'EMT, elle était
particulièrement confiante que les autres camarades. Elle
avançait comme raison que, le fait pour elle d'être proche de nous
lui rappelait son Papa avec qui elle faisait presque tout. Ce qui induit que,
les résultats issus du test étaient concluants. Lorsqu'il fallait
discuter avec sa camarade de banc, celle-ci était très
motivée de parler de « Aicha ». Elle
souriait à des moments, et devenait légèrement trop
pensive.
Ø sujet 5 :
« Dalya » avait toujours la mine
froissée. Son problème est qu'elle ne voulait pas échanger
avec les gens, y compris nous. Elle présentait des signes de
lacement ; des signes de désinvolte. Les résultats de l'EMT
montrent qu'elle planifie bien son temps. Par contre, elle a une mauvaise
technique d'étude. La maison lui appartenant presque seule, elle a tout
son temps d'étudier, mais les pensées de son passé avec sa
maman l'envahissent et n'étudie pas bien. Elle est constamment
fatiguée et dépressive. Elle n'est pas dynamique et devient
nonchalante dans toutes les activités qu'elle mène. C'est avec
beaucoup de peine qu'elle se déplace pour honorer un rendez-vous
d'entretien. Il faut bien aller la chercher. Mais, lorsqu'elle se sent
aimée, elle esquisse à des moments des sourires, qui lui
redonnent son éclat.
Au total, il était question de présenter d'une
manière descriptive les résultats obtenus lors des entretiens et
éventuellement de l'Examen de la Méthode de Travail. Il en
ressortait que, les sujets choisis pour la réalisation de l'étude
ont des traits communs propres à leur statut social, bien
qu'étant de familles différentes. Ces résultats conduisent
à l'analyse.
9.2 ANALYSE THEMATIQUE DES ENTRETIENS
Sachant de prime abord que les hypothèses renvoient
à une première vérité, il revient à les
éprouver dans le but d'en être définitivement situé.
C'est l'objet de cette partie du travail. Ainsi, il est question d'analyser
lesinformations obtenues. Il s'agit de procéder à une
clarification du lien entre les données obtenues et les postulats de
base. Ceci dit, l'analyse sera faite aux fins de répondre aux
différentes questions de recherche. Desquelles, il faut passer à
la vérification des hypothèses émises qui sont issues des
données recueillies sur le terrain. Ainsi, il en ressort que tous
les cinq élèves objets de l'étude, expriment un même
sentiment : celui du vide de l'un ou l'autre des parents à leur
côté. Cette supposition nous amène à nous
intéresser à certains éléments dans l'arbre
thématique ci-dessous.
9.2.1
L'environnement
Tableau n°5: Arbre thématique en
rapport avec l'environnement (maison et école)
THEMES
|
SOUS THEMES ET
VERBATIM
|
L'environnement (maison et école)
|
|
1- L'encadrement familial
« A la maison, je suis obligée de tout
faire si je veux espérer avoir à manger le soir quand je reviens
de l'école. pendant ce temps, les enfants de ma tante ne font absolument
rien. Tous les jours, à mon retour des classes, je dois aller au champ.
Tellement je fins tard, je n'ai presque pas souvent le temps de me reposer ou
même apprendre mes leçons ; parce que je suis
fatiguée ». (« Ena »).
« A la maison, je ne parviens pas à
étudier normalement parce que nous n'avons plus de lumière depuis
un moment. Mon père ne manque pas de nous envoyer balader lorsque je me
retourne vers lui en cas de besoin. puisque je suis le seul enfant à la
maison à aller à l'école, mes autres frères ne
m'aident. A cause de ca, moi j'ai déjà même envie de
laisser l'école ».
(« Oumar »).
« A la maison, je reste avec mon père, sa
femme et ses deux enfants. Mon papa conduit les grumiers. Il n'est pas trop
avec nous avec à la maison. C'est moi qui travaille plus que tout le
monde à la maison. Même si je n'ai rien fait, on me fouette pour
rien. Il y a beaucoup de choses qu'on doit faire nous tous, mais les autres me
laissent tout faire seul. Dès que je finis, je suis très
fatigué. Ils refusent de m'aider parce qu'ils passent le temps à
jouer ». (« Yonta »).
« A la maison, je vis avec mes frères qui
sont au nombre de quatre, plus notre maman qui est commerçante, et est
très souvent absente le week-end parce qu'elle va acheter la
marchandise. Ma mère me confie l'entière responsabilité de
la maison parce que je suis l'ainée ».
(« Aicha »).
« Je vis avec mon papa à la maison,
depuis que ma mère est partie. A vrai dire, je n'aime pas parler de
cette situation ». («Dalya »).
|
|
2- Les facteurs écologiques favorables à
l'inadaptation scolaire
« A la maison, c'est moi qui travaille tous les
travaux qu'il y a à la maison. je travaille beaucoup jusqu'à je
viens toujours en retard à l'école. Quand je suis en retard, le
surveillant me tape. Moi je ne veux même plus partir à
l'école ; je veux seulement aller là que ma mère
est ». (« Ena »).
« Quand j'ai faim, je suis obligé de
chercher à faire des `'jobs'' pour avoir l'agent. Or que, quand mes
parents étaient bien je ne faisais pas ca ».
(« Oumar »).
« Je travaille seulement le genre de travail qui
est dure. ca m'épuise beaucoup. Lorsque mon père rentre, j'ai
souvent envie de lui dire tout ce que je vis quand il n'est pas là.
Mais, il ne m'accorde pas trop de temps parce qu'il est
fatigué ». (« Yonta »).
« A la maison, quelque chose me manque. Cette
chose là m'empêche d'étudier. A la vérité,
quand je pense aux mots durs que me lancent mes camarades, je ne parviens plus
à bien me concentrer. Ils disent tout le temps que je suis une enfant
abandonnée... (elle pleure) ».
(« Aicha »).
|
|
3- Les interactions sociales
« Lorsqu'on est à la maison, je ne parle
pas souvent aux gens. J'ai peur qu'ils ne me frappent. Ma tante me chasse
souvent si je n'ai pas fini de travaillé. Je n'aime pas aussi beaucoup
parler avec les gens qui sont dans ma classe. quand le professeur fait son
cours, moi je le regarde seulement sans parler. S'il me demande de
répondre, je ne sais pas ce que je vais dire ».
(« Ena »).
« a la maison, mes frères ne m'aident
pas ; que ce soit quand j'apprends, ou quand j'ai besoin de leur service.
je ne parviens pas à bien apprendre quand maman entre de ses marches.
elles est toujours saoule ».
(« Oumar »).
« Je ne m'entends pas très bien avec mes
frères de la maison. Ils se croient tout permis parce que leur
mère est là. Avec leur mère, je suis obligé de
souvent parler avec elle, sinon elle va me bastonner. Quand elle m'appelle, je
suis obligé de vite répondre. Mon veut souvent pleurer quand je
lui raconte tout ce que je vis à la maison quand il n'est pas là.
Mais, chaque fois que lui et moi sommes entrain de causer, sa femme arrive nous
distraire ». (« Yonta »).
« Je n'ai presque pas de problème
à la maison. Mon véritable problème est à
l'école. Mes camarades disent que je me prends trop la tête
pourtant je suis une enfant abandonnée par mon
père ». (« Aicha »).
« Au départ, parce que je croyais que
j'étais la seule élève de la classe qui reprenait, mes
camarades se moquait de moi. En fait même, je n'ai jamais aimé
leur compagnie. Ils ont toujours des discussions qui ne me plaisent pas. Ils
profitent alors de ce que je suis toujours retirée dans mon coin pour me
provoquer. Ils ne cessent de dire de moi que je suis ratée ;
comment se fait-il que je sois la seule à avoir échoué. En
plus, parce que je n'entre pas dans leurs commentaires de filles et de
garçons, ils disent que j ne fais pas mon âge. Du coup, je n'ai
pas du tout envie de me rapprocher d'eux ».
(«Dalya »).
|
- Commentaires et analyse:
Ø Les facteurs favorables à
l'encadrement
Les facteurs favorables à l'encadrement constituent
l'un des éléments qui aideraient l'analyse à estimer
l'hypothèse. Ici, le Conseiller d'orientation restreint autant que
possible les nécessités des adolescents lorsqu'ils
éprouvent de difficultés en milieu scolaire. Il est
celui-là qui suscite chez les adolescents, l'adhésion aux
exigences de la tâche qu'ils doivent accomplir afin d'éviter des
ennuis à la maison. À titre d'illustration, le sujet 1
(« Ena ») se voyait constamment rappelée de
terminer ses travaux domestiques avant de dormir même si elle ressentait
de la fatigue. Ceci, lui permettait d'éviter des remontrances à
la maison.
Ainsi, parmi les facteurs favorables à l'encadrement,
on a l'élaboration d'un emploi de temps de maison, et d'un emploi de
temps d'étude ; qui permettent de gérer efficacement le
temps extrascolaire.
Ø Les facteurs écologiques favorables
à l'inadaptation scolaire
Le fait que les familles de ces adolescents soient instables,
crée des démotivations dans le vécu quotidien scolaire de
ces derniers. En effet, le bonheur de toute personne commence à la
maison. Si à la maison l'individu ne peut plus être à
l'aise, la conséquence évidente est qu'il y aura des
répercussions néfastes sur ses plans scolaire et professionnel.
Alors, au rang des facteurs écologiques disgraciant
l'adaptation scolaire des adolescents des familles instables, on a la
recomposition de la famille ; le vide de la fonction parentale dans
l'éducation. Et dans la majeure partie des cas, ces facteurs liés
à l'environnement familial font intervenir des interactions sociales
funestes.
Ø Les interactions sociales
Les interactions sociales dont il s'agit sont de trois ordres.
Il s'agit des interactions intragroupes, des interactions intergroupes et des
interactions de tutelle.
Les premiers types d'interactions font intervenir dans une
même maison, les adolescents de situations précaires, leurs
frères et les parents.
Les deuxièmes types d'interactions renvoient, dans la
société, aux adolescents de l'étude en interrelation avec
leurs camarades à l'école.
Les interactions de tutelle quant à elles,
s'intéressent en société à la place que les parents
sont supposés occuper pour l'épanouissement de leurs enfants.
Dans la présente étude, c'est le Conseiller d'orientation qui
occupe cette place à l'école à cause de l'échec de
la fonction parentale. Ici, le Conseiller d'orientation se charge d'organiser
le monde pour eux, afin de leur assurer une réussite dans le processus
de l'apprentissage. Ceci dit, il les amènera à résoudre un
problème (d'inadaptation) qu'ils ne pouvaient résoudre seuls sans
son aide.
Au regard des développements qui
précèdent, il peut être conclu que :
Tous les élèves évalués sont
susceptibles d'enregistrer des insuccès à l'école et dans
la vie; parce qu'ils sont sujets à des échecs scolaires (voir le
cas du sujet 5), à cause de la stabilité mentale en amont,
devenue instable en aval (voir le cas du sujet 4). Dans ce cas de figure, il
leur faut une assistance qui viendra possiblement les aider à ne pas
décrocher (voir le cas du sujet 2), et de « garder en
tête » que, seule l'école sera pour eux une aide
cruciale. Donc, il ne faut pas baisser les bras. Dans cette optique, ils
doivent se donner à fond dans leurs études pour se convaincre, et
convaincre par la suite leur entourage de ce qu'ils ne sont pas inintelligents
(voir le cas du sujet 1). On peut ainsi dire que, c'est le milieu dans lequel
vit une personne qui est la raison de sa réussite, ou la cause de son
échec.
9.2.2 Sentiment
d'efficacité personnelle
Tableau n°6: Arbre thématique en
rapport avec le Sentiment d'efficacité personnelle.
THEMES
|
SOUS THEMES ET
VERBATIM
|
Sentiment d'efficacité personnelle
|
|
4- Les facteurs de résiliences favorables
à l'adaptation scolaire
« Pour que je dois bien apprendre mes cours, il
faut que ma mère vient me chercher pour qu'on reste ensemble. Ici, je
souffre beaucoup. Je n'ai pas un emploi de temps pour étudier bien
à la maison. Quand je finis de travailler la nuit, si je n'ai pas encore
sommeil je prends un cahier que je trouve devant ».
(« Ena »).
« Pour bien étudier, si une
matière me dépasse à comprendre, je pars voir un grand
frère qui habite à coté de notre maison. Parfois, il me
dit qu'il est fatigué, et il me dit de revenir après.
Voilà comment moi je fais souvent ».
(« Oumar »).
« Monsieur, pour vous dire vrai `'non'', je
n'apprends bien à la maison. C'est quand mon père est là
que je parviens souvent un peu à lire. Je voulais même venir vous
voir pour que vous me `'faites'' un emploi de temps de la maison. Quand on
programme les cours de rattrapage à l'école, je ne pars souvent
parce que ma mère refuse. Personne ne m'aide à la maison ;
et souvent j'ai faim ce qui fait que je ne peux pas bien
étudier ». (« Yonta »).
« Quand je travaille souvent avec mes
frères, je profite de réviser aussi mes leçons. J'ai
l'avantage que je retiens facilement mes cours depuis la classe. Notre
professeur d'orientation de l'année passée m'avait fait un
planning d'étude. C'est avec ca que je parviens à apprendre. Je
l'ai modifié pour cette année ».
(« Aicha »).
« L'année passée, je prenais bien
mes cours. La preuve, mes camarades faisaient toujours des photocopies. Il
m'arrive de lire avec ces cahiers maintenant. On avait un groupe d'étude
mes camarades qui ont réussi et moi. Maintenant, tous étant
partis, je suis obligée de souvent étudier toute seule. Parfois,
quand mes amis là viennent me voir, on travaille sur des matières
qui me dérangent un peu. Ils ne cessent de me dire que, même si on
est plus ensemble cette année, on est obligé de garder le
contact. Moi, quand on n'a pas cours, je préfère me coucher sur
le banc. Parfois, si je ne suis pas fatiguée, je profite de lire les
romans que ma mère m'avait achetés. Je croyais que, comme je suis
redoublante, je pouvais facilement m'en sortir. Mais Monsieur, je suis
tellement découragée. Moi j'ai envie d'arrêter
l'école. C'est même parce que je suis déjà inscrite.
J'ai seulement envie de ma mère. Je vous assure, si elle vient là
maintenant, je serai première dans ma classe la séquence
prochaine ». («Dalya »).
|
- Commentaires et analyse:
Ø Les facteurs de résilience favorables
à l'adaptation scolaire
Afin de faire opposition à l'inadaptation en milieu
scolaire, il nécessitait de rappeler aux élèves le
bien-fondé de l'école. Ceci dit, les motiver à persister
davantage à l'école malgré les difficultés qu'ils
rencontrent devenait un élément clé dans le processus
d'adaptation scolaire. Cette situation s'est traduite au travers de la
nécessité de s'acclimater à l'école. Pour
arriver à cet exploit, il fallait les encourager à
élaborer des projets professionnels qui les motiveront.
Ainsi, cette étude permet de comprendre que, les
adolescents qui sont issus des familles instables et scolarisés, ont
involontairement besoin de l'étai de quelqu'un qui saura les comprendre.
Et en milieu scolaire, ce serait le Conseiller d'orientation. Le fait est que,
depuis la maison dans laquelle ils vivent, ils éprouvent
d'énormes difficultés de plusieurs ordres. L'attention du parent
étant nécessaire, son coté protecteur étant
primordial dans la stabilité physique, mentale et même spirituelle
de l'adolescent. En effet, c'est en cette phase du développement humain
que, le sujet est très sensible et s'accroche aux détails.
À l'évidence, même si le parent qui est présent
s'efforce de remplir la fonction parentale autant qu'il le pourra, l'adolescent
grandissant sans l'un de ses parents est dessaisi d'épanouissement
parce qu'il connait des lacunes émotionnellement qui se
répercutent visiblement. Et pour couronner le tout, certains de leurs
camarades sont quelque fois sources de démotivation. Mais, à la
vérité, cette situation incidente n'est que résiduelle.
Parce que, l'origine du problème reste la maison. Leurs camarades
auraient certainement leur causer de gène, mais il est constatant que si
la maison était un lieu agréable, ils se passeraient de ces
gènes.
Les familles changent de plus en plus. À l'ère
contemporaine, la proportion de familles monoparentales augmente et, par
conséquent, le rapport d'enfants qui grandissent sans l'un des deux
parents aussi. Quelle que soit la raison qui est source d'instabilité
familiale (divorce, séparation de corps), le fait d'être seul avec
les enfants impose des défis et des difficultés à
résoudre au quotidien. C'est donc logique qu'en milieu scolaire, le
Conseiller d'orientation poursuive cet idéal, au regard du rôle
qu'il joue suivant son « cahier des charges ».
Il faut alors retenir que, les adolescents des familles
divorcées peuvent réussir à l'école lorsqu'ils sont
accompagnés. Dans cette étude, l'étai du Conseiller
d'orientation est un pilier très essentiel pour eux ; ceci s'est
matérialisé par leurs résultats mélioratifs
après les examens du premier trimestre.
Au regard de la présentation des résultats
obtenus pendant les entretiens, et après analyse faite, la conclusion
est que les facteurs généraux et globalisant, relatifs à
l'inadaptation scolaire de ces adolescents sont confirmés. Cependant,
quelle interprétation faire de ces résultats ?
10 CHAPITRE III : INTERPRETATION ET
DISCUSSION
Dans les développements précédents,
l'attention était portée sur la présentation descriptive
des données. Ceci requérait de les ordonner, les classer et les
regrouper par catégories pour en faciliter l'interprétation
subséquente. La raison de cette démarche est que,
« Conseiller d'orientation et adaptation des adolescents
des familles instables en milieu scolaire : étude
menée au Lycée Bilingue de Bertoua»,est
une étude fondamentalement compréhensive ; elle repose sur
un devis qualitatif. Et donc, le questionnement posé, les objectifs
à atteindre et les hypothèses émises recommandent une
attention particulière. De ce fait, il s'agit présentement de
procéder de manière à comprendre le
phénomène mis en relief. Pour cela, il faut rendre visible,
intelligible et compréhensible la question d'adaptation scolaire des
adolescents des familles divorcées.
10.1 INTERPRETATION
L'interprétation est une action évolutive d'un
exégète, consistant à expliquer ce qui pose de gêne
dans l'entendement ; ou alors à développer ce qui ne posant
pas de gêne, mais n'est pas trop clair. En fait, c'est l'action qui
souhaite rendre plus compréhensible un fait en évoquant des
théorèmes explicatifs et éprouvés. En d'autres
mots, lorsqu'on interprète, on est amené à donner du sens
à quelque chose d'une manière démonstrative. Cela implique
le caractère glossateur du chercheur.
Il faudra partir des hypothèses formulées afin
de vérifier si elles corroborent avec les théories retenues. Il y
a lieu de rappeler que, la théorie retenue dans cette recherche est la
théorie de l'étayage de Bruner (1983) ; mais elle a
été accompagnée par deux autres qui permettent de
comprendre davantage les situations des adolescents objets de l'étude.
Il s'agit de l'approche écologique et de la théorie de
l'attachement. Alors, opérationnalisée, il a été
retenu deux fonctions de l'étayage à savoir :
l'enrôlement etle maintien de l'orientation. Ce qui a
permis de ressortir deux hypothèses spécifiques. C'est sur ces
hypothèses notamment que l'interprétation sera basée aux
fins de vérifications des théories.
10.1.1 Interprétation à partir de la
première hypothèse spécifique
La première hypothèse spécifiques retenue
est formulée ainsi : (HR1) :
L'enrôlement par le Conseiller d'orientation permet l'adaptation
scolaire des adolescents des familles instables pour leur insertion
socioprofessionnelle.
Bruner (1983) voulant exposer des justificatifs au soutien
temporaire de l'activité de « l'enfant » par
« l'adulte », reconnait à travers l'enrôlement
qu'il faut susciter l'adhésion de l'enfant aux exigences de la
tâche. Les adolescents sont des êtres fragiles ; les prendre
avec tendresse est la meilleure chose qui soit.
L'enrôlement est l'une des tâches essentielles du
tuteur qui assure la place de la figure d'attache. Cette tâche consiste
à engager l'intérêt et l'adhésion du sujet maintenu
par des troubles de tout genre ; troubles l'empêchant de pouvoir
s'épanouir. Il faut donc gagner la confiance du sujet en l'amenant
à s'ouvrir. L'objectif étant de l'extérioriser pour mieux
l'aider. Elle n'est pas aisée, parce qu'elle demande plus de tact. En
milieu scolaire, le Conseiller d'orientation doit offrir nécessairement
une situation de départ accrocheuse et stimulante à l'adolescent
en difficultés. C'est la raison pour laquelle, trouver un espace propice
pour les entretiens est très important. Le sujet veut se sentir en
sécurité ; de laquelle sécurité, il pourra
aisément parler. Ceci traduit en filigrane, le droit de réserve,
et le secret. On peut observer les effets de l'enrôlement dans la
situation de cas de :
Ø sujet 1
Le fait pour « Ena » de baisser
la tête au début de nos entretiens, pouvait se justifier par le
fait qu'elle avait du mal à s'ouvrir à nous ; et à
nous faire confiance. Mais par la suite, et à travers l'encadrement
continuel, elle le faisait par respect. Il fallait l'amener à parler.
Suite à cet exercice, elle coulait des larmes. Ces larmes peuvent
être appréhendées d'une manière duale.
Premièrement, elles témoignaient des souvenirs qu'elle se
remémorait. Secondement, elle les coulait lorsqu'elle donnait certaines
réponses qui lui rappelaient des mots durs que lui avançait sa
tante chaque fois à la maison.
L'entretien clinique a révélé que
« Ena » n'a pas un emploi de temps
personnel pour étudier; ce qui induit une planification anormale de
ses études ; elle a tendance à se décourager
rapidement ce qui explique sa démotivation.En classe, et d'après
son professeur et sa camarade de banc, elle « est
timide ». Sa timidité en classe fait mention de ce
qu'elle craint les enseignants d'une part; et d'autre part cette
timidité peut renvoyer au fait qu'elle devient petitement une personne
renfermée. C'est pourquoi, elle parlait difficilement avec sa camarade
de banc.Elle considère les enseignants comme des bourreaux. En outre, sa
résistance à demander des explications au professeur
résulte de la peur pour elle d'être condamnée. En
réalité, un jeu cognitif rapide se produit en elle : soit,
elle ignore que tout le monde peut se tromper ; soit alors, elle sait que
tout le monde peut se tromper, sauf elle.
Au total, la jeune fille fait face à des situations
suivantes : les problèmes de famille, les difficultés
d'apprentissage et les problèmes de discipline à l'école.
En prenant en compte les éléments de l'anamnèse, elle
subit un double traumatisme. Premièrement, elle est victime de la
situation de sa région d'origine (elle est une déplacée
interne) ; secondement elle subit en aval les brusqueries de la part de la
tante qui a décidé volontairement de l'aider en amont.
Ø sujet 2
Les données recueillies révèlent que,
« Oumar » a du mal à s'adapter à la
nouvelle situation familiale dans laquelle il se trouve. Bowlby explique cette
attitude (in « Attachment »). L'auteur envisage
cela comme un équilibre entre les comportements qui permettent
d'explorer le milieu de vie du sujet. Le fait est que, le manque de tendresse
et d'affection de la part de sa mère ont un lien étroit avec son
incapacité à s'adapter, non pas seulement à la maison mais
aussi et conséquemment à l'école.
Le fait pour « Oumar »
d'être le seul enfant de la maison à poursuivre ses études
témoigne de ce qu'il aime les études malgré que la
situation dans laquelle il vit soit abjecte. Le fait de se battre seul pour
subvenir aux besoins vitaux est cause de découragement. Cet état
de fait le démotive, et crée en lui de la procrastination.
Ø sujet 3
L'absence de son père à la maison s'explique et
peut se comprendre parce que celui-ci a un travail instable, et le rend de ce
fait instable à la maison. Mais, cette situation a une autre
signification pour le vécu de « Yonta ». Il
a le sentiment d'être rejeté et abandonné par son papa. En
effet, il l'est justement parce que sa position dans la maison permet
d'affermir l'idée qu'il est un enfant entièrement à
part.
Les interminables travaux ménagers qu'il subit, les
fessées continuelles qu'il subit entrainent dans son état
émotionnel un trouble psychique. Certes, même dans une famille
normalement composée, un enfant peut être fouetté à
cause de ses égarements. En effet, le fouet peut s'avérer
déterminant dans l'éducation d'un enfant dans certains cas;
surtout quand l'objectif est de le recadrer. Mais, dans la situation de
« Yonta », le fouet est caractériel, car
est susceptible de générer en lui des tourments qui troubleront
son comportement, et engendreront un caractère favorisant une difficile
adaptation à son milieu. Le fait est qu'il se fait fouetter à
tort et à travers. Cette intervention malhabile du fouet, et les travaux
persistants déchaînent une planification anormale de son temps
qu'il gère d'ailleurs déjà mal. Son retard en classe
résulte de ces multiples contraintes qu'il subit le matin. Ce qui
explique sa fatigue en classe. Mais avant de s'être installé en
classe, il subit des punitions de la part du surveillant général
dû à des retards. Ses absences répétées les
jours de rattrapage découlent des occupations qui lui sont
imposées.
L'interprétation de toutes ces données
rejoignent sans doute les travaux de Lokpo (2002) sur les liens qui peuvent
exister entre les conditions socio-économiques des élèves
vivant avec un tuteur, et leurs rendements scolaires. Pour l'auteur, les
travaux domestiques et l'apprentissage scolaires n'influencent pas
nécessairement les rendements scolaires des apprenants. Le fait
d'effectuer quelques tâches ménagères le matin avant
d'aller à l'école n'a rien d'abject. Par contre, chez certains
élèves, on note la constance des difficultés d'adaptation
dû au fait qu'ils ne sachent pas joindre les deux réalités.
La raison en est que, ces élèves n'effectuent pas ces
tâches ménagères en toute quiétude. Ils le font sous
contrainte ; car ils sont butés à leurs conditions de
défavorisés. Et le seul sentiment pour un adolescent d'être
dans une position de défavorisé au milieu de plusieurs autres
adolescents comme lui, est source d'errements conduisant à une
asthénie psychologique et aussi physiologique.
Au regard de ce qui précède, l'enrôlement
comme rôle de l'étayage permet au Conseiller d'orientation
d'engager l'intérêt de l'adolescent en difficulté.
L'objectif ici étant de relever le défi qui consiste à
amener le sujet à s'ouvrir afin de trouver ensemble des voies de
solutions. Il faut que, le Conseiller d'orientation sache faire preuve de bonne
figure d'attache. Qu'en est-il de la seconde hypothèse ?
10.1.2 Interprétation à partir de la seconde
hypothèse spécifique
La seconde hypothèse spécifiques retenue est
formulée de la manière suivante :
(HR2) : Le maintien de l'orientation par le
Conseiller d'orientation permet l'adaptation scolaire des adolescents des
familles instables pour leur insertion socioprofessionnelle.
Bruner (1983) voulant toujours exposer des justificatifs au
soutien temporaire de l'activité de « l'enfant » par
« l'adulte », reconnait au tuteur une fonction de
recadrage. À travers le maintien de l'orientation, il faut faire en
sorte que l'enfant ne change pas d'objectif durant la résolution de la
tâche et qu'il conserve le but initialement fixé. Malgré
les difficultés que ces adolescents endurent à la maison, il faut
que le Conseiller d'orientation maintienne l'orientation sur la
tâche ; laquelle comprise ici comme le résultat
escompté à savoir la réussite scolaire et extrascolaire de
l'adolescent.
Étant un secret que tout le monde connait, il faut
cependant rappeler que le milieu de vie du sujet influe toujours sur son
vécu. C'est pourquoi à l'école, le Conseiller
d'orientation doit éviter que l'adolescent en difficulté
s'éloigne de son objectif. Pour cela, il doit le motiver, lui montrer
l'intérêt de s'adonner à ses études. Ainsi pour
le :
Ø sujet 1
Il ressort de la plupart des entretiens avec
« Ena » que, la jeune fille est émotive.
Aussi, elle aime bien les études, mais presque rien ne la motive. Elle
pense qu'elle est une moins que rien dans la société. Par
conséquent, elle se demande « ce qu'elle est venue faire
sur la terre ». Croyant avoir eu de réponses de Dieu par
le fait de l'enlever au Nord-Ouest, elle s'est une fois encore
désillusionnée à cause de ce que « cette
méchante tante » lui réserve comme traitement.
Ainsi, la laisser s'exprimer de cette façon devrait l'amener à
comprendre que seuls ses efforts sauront la récompenser.
Ø sujet 4
Pour ramener « Aicha » à
la raison, il faut lui dire que, le divorce de ses parents est facilement
surmontable. En réalité, malgré que ses parents soient
divorcés, elle est brave en classe ; son intelligence et sa
lucidité à la maison restent intactes. D'ailleurs, sa maman lui
confie toutes les tâches de responsabilité. Toutefois, le vide de
la fonction du père dans sa vie est un élément très
marquant. En outre, son intelligence est naturelle, et ne souffre d'aucun
substrat pervers. C'est d'ailleurs la raison pour laquelle, elle
n'éprouve pas de difficultés de rétention des
matières enseignées en classe. Seulement, sa situation
d'adolescente issue d'une famille divorcée est susceptible de causer en
elle de gêne. C'est la principale raison de sa frustration en classe.
Donc, il ne faut pas baisser les bras.
Son affirmation de soi devient pratiquement une impotence et
source d'adversité pour elle. Le fait est qu'elle est victime des
préjugés. Cette situation la rend captive, au point de se
rétracter en classe ; et suite aux paroles déplacées
de ses camarades, elle manque désormais de motivation. Ce qui la rend
renfermée et introvertie. Son hypersécrétion continuelle
pendant les heures de pause, témoignent sa solitude, et le manque
d'attention de son entourage. Elle se sent seule, et abandonnée. Il est
donc du devoir du Conseiller d'orientation de l'amener à avoir confiance
en elle.
Ø sujet 5
Être la seule élève d'une classe à
avoir échoué un examen officiel, est déjà
très suffisant pour que « Dalya » soit
déprimée. Mais ajouté à cette situation, ses
camarades la dévisagent du regard au point de proférer des propos
injurieux contre elle. Cette position de victime non résignée
cause en elle des lamentations. Il faut souligner que, son échec
à l'examen l'an d'avant résulte de la séparation de ses
parents qu'elle a mal digérée et mal gérée. Elle
l'a effectivement mal gérée, ce qui lui a enlevé tout
enthousiasme aux études. D'où le souhait d'un décrochage
scolaire. Les résultats de l'EMT montrent que
« Dalya » a une assez bonne planification de son
temps. Par contre, sa technique d'étude est médiocre. Pour ce qui
est de la rubrique concentration, des attitudes négatives sur ses
études sont constatées; ce qui pourrait entrainer un manque
de concentration. Dans la rubrique motivation enfin, son score traduit un
manque de motivation qui a déjà été
décelé plus.
Se référant aux informations données par
son surveillant général, elle est trop calme. Ce calme fait suite
à son échec, et l'introversion dont elle fait montre. Elle se
fait rarement punir comme d'autres élèves, parce qu'elle ne
trouble pas en classe. Sa seule préoccupation est de lire certains
documents qui lui rappellent des moments d'exquise passés avec ses
parents. Après ces moments d'évasion, elle se fatigue et s'en
dort. Le fait pour elle de toujours s'endormir en classe rend compte de sa
solitude et traduit son insensibilisation envers tous les maniérismes de
ses camardes en classe. Elle manque de motivation dans ses études, ce
qui cause facilement les chutes des notes en classe. Ainsi à travers le
maintien de l'orientation, le Conseiller d'orientation est tenu de s'assurer
que l'adolescent ne s'écarte pas du but.
Arrivés au terme de cette interprétation, il est
possible de faire des généralisations au regard des
données relativement semblables. C'est ce que nous appellerons
discussion dans les développements subséquents.
10.2 DISCUSSION
Au regard des informations obtenues des sujets, il devient
aisé de dégager la généralité que, les
situations de détriment moral dans lesquelles se trouvent ces
adolescents ne sauraient être facilement résolues si remède
n'y est porté à bref délai. Les raisons pouvant être
que, d'une part, ces détriments laissent des traces traumatiques dans
l'organisme de ces adolescents ; et finalement les marque à vie. Cela
vulnérabilise et diminue leur bien-être en milieu scolaire.
D'autre part et conséquemment à la première raison,
l'environnement dans lequel ils vivent n'est pas très favorable à
leur épanouissement. Brofenbrenner (1979) l'explique nettement. En
effet, il faut ressouligner que, le biotope dans lequel vit un sujet influence
inlassablement sur son vécu quotidien. En l'espèce, la situation
de précarité présente dans laquelle ces adolescents sont
outrés de vivre (durant une bonne période), constitue pour eux
une source d'adversité. Ainsi, à travers une sorte de
résilience, ils peuvent surmonter leurs peines, sachant qu'il est
possible de s'adapter à cet environnement morbide.
La résilience est donc la capacité
pour un individu à faire face à une situation difficile ou
génératrice de stress. Elle désigne la nette
capacité pour un individu à surmonter les difficultés de
la vie, et à s'épanouir bien que l'adversité subsiste.
Pour B. Cyrulnik (1990), c'est un véritable « antidestin
». C'est en réalité « une force morale ;
qualité de quelqu'un qui ne se décourage pas, ne se laisse
pas abattre ».
D'après le neuropsychiatre français, les pires
épreuves sont surmontables. Il entend donc la résilience comme
cette « capacité d'adaptation d'une personne, suite
à un traumatisme » (Cyrulnik, 1990). C'est dire au regard de
ceci que, la guérison du sujet « malade » est toujours
possible, et que nul n'est condamné au malheur. La résilience
devient alors ce processus alambiqué par lequel les estropiés de
la vie peuvent contrecarrer toutes les presciences évidentes. Le
caractère alambiqué de cette théorie tient au fait que, ce
n'est pas toujours facile pour le sujet de gagner la quiétude
intérieur par ses propres efforts ; ou même par l'aide d'une
personne non affidée à la tâche.
Prenant en compte les généralités faites,
suivant les diversifications recueillies, il est arrivé que, bien que ce
souhait de « résilier aux difficultés
éprouvées» soit formulé, les adolescents des familles
divorcées n'ont pas toujours toute la virtuosité
nécessaire de faire face aux situations douloureuses qu'ils vivent
à la maison. Ceci dit, cette résilience nécessite des
interactions sociales pour être effective. C'est dire que, la
présence d'un réseau extérieur soutenant cette envie est
indispensable ; et les « soignants » ont notamment un
rôle prépondérant dans cette reconstruction. C'est tout
l'intérêt de la présence d'un complément.
Le complément dont ces adolescents ont
dorénavant besoin fait suite à ce que, leur figure
d'attachement8(*) n'est plus
présente avec eux. En effet, étant des sujets qui grandissent
encore, et susceptibles d'influences quelconques, ils ont besoin de se sentir
en sécurité auprès d'une personne qui prenne soin d'eux,
de façon cohérente et de façon continue sans
préjugés, afin d'avoir des garanties pour leur plein
épanouissement dans la vie. Or, la relation d'attachement qu'ils avaient
de leurs parents a été rompue à cause du divorce de
ceux-ci ; et cette situation non souhaitée les a conduits dans plusieurs
difficultés d'adaptation entrainant des mésaventures à
l'école.
Alors, à travers l'étayage (Bruner,
1983), ces adolescents en difficulté scolaire due au divorce des
parents, peuvent se faire accompagner par le Conseiller d'orientation, qui sera
pour eux un contrefort. Il les aidera à atteindre le but qu'ils
n'auraient pas atteint sans son aide. Ainsi, la tutelle entre ces adolescents,
et le spécialiste de l'orientation-conseil à l'école, se
verra comme une interaction entre un parent et son enfant. En
réalité, le Conseiller d'orientation saura les amener à
résoudre leurs différents problèmes d'inadaptation qu'ils
ne sauraient résoudre tous seuls. Comme Bucheton (2009) l'a dit, c'est
« l'intervention du maitre dans un espace d'apprentissage que
l'élève ne peut mener seul ».
Au demeurant, les adolescents en situation
d'instabilité familiale due au divorce des parents peuvent
aisément trouver des voies d'aide favorables à leur adaptation en
milieu scolaire malgré les difficultés qu'ils endurent. Mais,
pour y parvenir il leur faut nécessairement un étai. Ce
soutènement en milieu scolaire peut provenir du Conseiller d'orientation
à travers l'enrôlement et le maintien de
l'orientation. C'est pourquoi, sa place est cruciale au milieu de ces
adolescents qui partagent dans l'entièreté les mêmes
caractéristiques et les mêmes difficultés.
Toutefois, il est quand même important, bien que ces
développements précédents soient exaltants, d'adresser une
invite apostropheur à certaines personnes mitoyennes de la
communauté éducatives. C'est l'intérêt des
développements ci-dessous.
11 CHAPITRE IV : INTERET DIDACTIQUE
DE L'ETUDE
Le contenu de ce dernier chapitre est de montrer le
caractère professionnalisant de la présente étude. En
réalité, il est demandé au chercheur de montrer la
plus-value de la recherche dans le domaine des Sciences de
l'éducation, et partant de là, dans l'orientation-conseil.
Ceci dit, il est question de décliner la présente étude
dont le thème : « Conseiller d'orientation et
adaptation des adolescents des familles instables en milieu
scolaire : étude menée au Lycée Bilingue de
Bertoua», en une démonstration suivant l'APC.
Mais avant, il est judicieux de préalablement décliner à
proprement parler le champ de l'étude.
11.1 CHAMP DE L'ETUDE
Il faut entendre par champ de l'étude, le domaine de
l'étude. Alors, cette étude est inscrite en
Orientation-Conseil. Montrer son importance pédagogique
et professionnelle, permet de cerner le contour de la matière.
11.2 Importance pédagogique de
l'étude dans l'orientation-conseil
La présente étude est importante en
matière d'orientation-conseil dans la mesure où, elle traduit la
relation entre le Conseiller d'orientation, qui à la charge de
sensibiliser, informer et éduquer ; et son univers de travail, qui
peut être le lycée, l'université ou tout autre
administration dans laquelle il officie. L'étude débouche ici sur
un comportement observé et qui cause un effet séditieux bien
précis: l'inadaptation scolaire, causée par un
phénomène itératif: le divorce des
parents.
Au regard de ce qui précède, il est alors
question de motiver autant que faire se peu, les différents acteurs de
l'éducation, à s'investir davantage dans l'épanouissement
des adolescents des familles divorcés. Il s'agit donc d'attirer
l'attention des membres de la communauté éducative sur le fait
que, un adolescent (d'une manière générale)
abandonné à lui-même est un adulte qu'on entrevoit de
perdre.
Si le Droit positif camerounais encourage vivement le mariage
et le consacre, ce Droit est par contre très hostile au divorce. Cette
hostilité peut se vérifier au regard de la lenteur et de la
lourdeur du prononcé par le juge de la décision du divorce.
Qu'à cela ne tienne, le divorce subsiste souvent malgré cette
envie de rechercher des voies et moyens d'arrangement du couple. En
Sciences de l'éducation, et dans le cadre de
l'orientation-conseil, il est utile d'informer, de sensibiliser et de
communiquer sur tout ce qui peut favoriser l'épanouissement du sujet.
Ceci passe mieux lorsque c'est le Conseiller d'orientation qui le fait. C'est
pourquoi, il faut lui donner des moyens pour y arriver ; et ne pas
constituer une barrière à son office.
11.3 Importance professionnelle de
l'étudepourl'orientation-conseil
Selon M. le Conseiller Principal d'Orientation Bomda,
(2016),
La fonction du Conseiller d'orientation scolaire,
universitaire et professionnel convainc peu. Devant la prégnance de
l'orientation, par stéréotypie professionnelle, par suivisme des
pairs, par injonctions parentales, ou de suite des décisions non
avisées des conseils de classe, certains souhaitent la mue des
conseillers d'orientation affectés dans les lycées et
collèges en enseignants ou en cadres d'administration de fortune, tandis
que d'autres se demandent s'il ne s'agit pas d'un luxe ou d'une
sinécure.
Si l'on s'en tient à ces propos, il faut dire
dès à présent que le Conseiller d'orientation,
censé être la clé de voute et la clé de tout dans la
réussite scolaire et professionnelle des apprenants, tient entre ses
mains toute la charge nécessaire pour pouvoir redonner une
utilité à son office, afin de le rendre beaucoup plus
convaincant.
En réalité, personne en dehors du Conseiller
d'orientation ne redorera le blason de son office à sa place. Ainsi,
« s'insurgeant contre la prostitution dont dispose la profession
de Conseiller d'orientation au Cameroun » (Bomda, 2008), il faut
établir la nette distinction entre l'Orientation-conseil et celle
d'enseignant donc de didacticien, dont on a à tort l'importune habitude
de confondre. Ceci dit, il y a lieu d'adresser une énième invite
au professionnel de l'Orientation-Conseil ; car détenant
désormais « un autre cahier des charges »
basé sur son potentiel et sur les différents défis
auxquels il est tenu de faire face entre autres: relever le
système éducatif de toutes ses pesanteurs. Car, comme le
souligne Ngom Abba (2007), le Conseiller d'orientation « (...) a
la charge de l'orientation personnelle, sociale, éducative et
professionnelle au sein d'un établissement scolaire ».
In globo, cette étude permet au Conseiller
d'orientation d'aider à la formation intellectuelle, physique, morale et
civique des apprenants lato sensu, mais des adolescents
défavorisés stricto sensu, en vue de leur plein
épanouissement et de leur insertion harmonieuse dans la
société. Car, au regard de l'objet de la matière, le
Conseiller d'orientation est leur boussole pour la vie.
11.4 OBJET DE L'ETUDE
Les développements de cette partie du travail se
veulent pragmatiques, donc utiles. Ainsi, éduquer la
société sur le fait étudié est très
nécessaire au regard de l'idée poursuivie. À cet effet, il
sera présenté les interactions entre orientation-conseil et
éducation familiale, avant de dérouler la fiche du Conseiller
d'orientation en rapport avec cette étude.
11.4.1 Interactions entre Orientation-Conseil et Education
Familiale
Le Conseiller d'orientation, dans la réalisation de ses
missions doit être soutenu par plusieurs partenaires notamment les
parents qui prodiguent l'éducation familiale.
La famille, comparativement à l'école, reste le
lieu de socialisation primaire de l'individu. C'est-à-dire, la
première société avec laquelle il entre en contact quand
il nait. Si à l'école, l'enfant s'instruit, la famille se charge
de l'éduquer. En Afrique, elle a un rôle très important qui
s'inscrit en première position. Elle est alors chargée de
l'apprentissage de la langue à l'enfant, de sa formation morale, son
apprentissage des us et coutumes véhiculés par la rigueur et
l'autorité parentale. Elle permet in fine, l'intégration
de l'enfant dans la société.
Le Conseiller d'orientation à son tour,
récupère cette matière première de la famille pour
en faire un produit fini qui pourra être utile plus tard pour toute la
société. Quant aux parents d'élèves, en tant que
premiers éducateurs de l'enfant, ils sont appelés à
prendre une part active dans l'encadrement psychopédagogique de l'enfant
qu'ils doivent connaitre et suivre. Ceci dit, ils doivent :
- collaborer étroitement avec le Conseiller
d'orientation en lui donnant toutes les informations utiles pour une meilleure
connaissance de l'enfant ;
- s'investir dans la phase pédagogique en
émettant à temps son avis circonstancié sur les voeux
d'orientation scolaires de l'enfant ;
- participer activement aux entretiens d'aide ou aux causeries
éducatives organisées au sein de l'établissement
scolaire.
11.4.2 Séance d'information sous le modèle
APC
La séance d'information est le déroulé du
cours en Orientation-Conseil suivant le modèle APC. Ainsi, elle a deux
parties d'inégale dimension mais d'égale importance. Il s'agit de
la fiche du Conseiller d'orientation et de la fiche pédagogique.
11.4.3 Fiche du conseiller d'orientation
De prime abord, la leçon que dispense le Conseiller
d'orientation est préétablie dans le cahier des charges. C'est
dire que, rien n'est fait sur la base du hasard. Mais, dans le souci de
présenter une leçon-modèle, l'on se greffera à un
module existant.
FICHE DU CONSEILLER D'ORIENTATION
Activité n° 1 : Ecriture du
chapeau
1- Module 2 : Aide à
l'amélioration de la réussite scolaire de
l'élève.
2- Famille de situation : Lutte contre
l'échec en milieu scolaire.
3- Exemple de situation : Echec scolaire
du fait de l'absence d'étai à la maison.
4- Catégorie d'action :
S'approprier les techniques favorables à l'adaptation scolaire pour une
réussite scolaire et une meilleure insertion sociale.
5- Palier de compétence :
Sensibiliser, accompagner continûment l'élève en
difficulté afin de l'aider à s'adapter à l'école et
à y réussir pour une meilleure insertion sociale.
6- Session de formation n°
(00) : Conseiller d'orientation et adaptation de
l'élève en milieu scolaire.
Activité n° 2 :
Vérification des prérequis
Qui peut nous rappeler ce que nous avons fait la
dernière fois ? (on laisse la parole à quelques
élèves ; et si leurs réponses sont approximatives, on
procède à l'amendement).
Aujourd'hui, nous allons aborder une nouvelle SF qui s'inscrit
dans la suite de la première. Pour davantage comprendre de quoi il
s'agit, suivez attentivement le récit qui suit.
Activité n° 3 :
Présentation de la situation de vie
Ndongo est un élève de 16 ans qui, après
le divorce de ses parents, vit avec son papa qui s'est nouvellement
remarié à une autre femme et mère de deux enfants.
À la maison, il manque de temps pour apprendre ses leçons parce
qu'il est toujours occupé par des interminables travaux ménagers
que lui confie sa nouvelle maman. Faute de quoi, elle lui infligera des
fessées non modérées. Entretemps, ses deux autres
frères se divertissent et se moquent de lui sous le regard affable de
son papa qui ne dit mot, et ne le défend pas. En outre, ce dernier ne
l'aide pas à apprendre, et ne l'écoute jamais ; par contre
se rallie à sa femme et ensemble le briment. Ndongo apprend seul ;
lorsqu'il est dans sa chambre il pleure et ne cesse de penser à sa
maman qui lui manque ; car elle savait s'amuser avec lui. Cette situation
de tourment à la maison a entrainé qu'à la fin du premier
trimestre, il a obtenu une note de 06/20 de moyenne. Il sera renvoyé du
Lycée s'il n'améliore pas ce résultat en fin
d'année.
1- Pistes d'exploitation du document
a- D'après vous, qui est Ndongo ? (un
élève de 16 ans qui vit avec son papa, sa nouvelle maman et ses
deux nouveaux frères). D'après vous, quel est son
problème? (il est sujet à des échecs scolaires).
b- Qu'est-ce qui est à l'origine de son
problème ? (il n'a pas le temps d'apprendre ses leçons, non
seulement à cause des interminables travaux ménagers, mais aussi
il ne se fait pas accompagner à la maison).
2- Les actions à mener permettant de
résoudre le problème de Ndongo
a- Que doit faire Ndongo pour résoudre son
problème ?(Il doit chercher à s'approprier les techniques
qui vont l'aider à s'adapter à l'école pour réussir
afin d'avoir une meilleure insertion sociale).
b- Comment devons-nous l'aider à y arriver ? (on
doit le sensibiliser, l'accompagner continûment afin de l'aider à
s'adapter et à réussir à l'école pour une meilleure
insertion sociale).
Alors, qui peut nous proposer le titre de la nouvelle S.F.
qu'on entame ce matin ?(Conseiller d'orientation et adaptation de
l'élève en milieu scolaire).
Activité n° 4 :
Détermination de l'intérêt
Après observations de la situation de Ndongo, qui peut
nous dire pourquoi il est important pour un élève qui a des
difficultés familiales (notamment qui vit dans une famille
divorcée) de rencontrer le Conseiller d'orientation à
l'école? (il est important pour un élève qui a des
difficultés familiales de rencontrer le Conseiller d'orientation
à l'école parce que celui-ci l'aidera à trouver d'autres
issues secondaires favorables à son adaptation scolaire pour une
meilleure intégration sociale).
Activité n° 5 : Trace
écrite
Introduction
À la maison, plusieurs élèves vivent des
situations difficiles à cause du divorce de leurs parents. Ils y
manquent très souvent d'aide et d'accompagnement de la part du parent
avec qui ils vivent. Et cette situation a des répercussions sur leurs
résultats scolaires. Dans l'optique de pallier à ces
difficultés, ils doivent rencontrer le Conseiller d'orientation au
Lycée qui les aidera à mieux s'adapter et pourront réussir
et garantiront leur avenir. Ainsi, à travers certains
procédés, le Conseiller d'orientation les aidera à
s'adapter à l'école et garantir leur avenir.
I- Les procédés d'étai du
Conseiller d'orientation
Dans le but de manifester son soutien à un
élève en difficulté en milieu scolaire, le Conseiller
d'orientation fait recours à plusieurs techniques telles que
préconisées par Bruner (1983). Nous en parlerons seulement de
deux entre elles. Il s'agit de l'enrôlement et du maintien de
l'orientation.
A- L'enrôlement
L'enrôlement est une fonction de l'étayage que
Bruner (1983) préconise comme technique servant à l'adulte
d'accompagner l'enfant. Elle nécessite qu'il faille susciter
l'adhésion de l'enfant aux exigences de la tâche.
B- Le maintien de l'orientation
Le maintien de l'orientation est une fonction de
l'étayage que Bruner (1983) préconise comme autre technique
servant au Conseiller d'orientation d'aider l'élève en
difficulté scolaire. Elle consiste pour le Conseiller d'orientation de
faire en sorte que l'élève ne change pas d'objectif durant la
résolution de la tâche et qu'il conserve le but initialement
fixé, qui est la réussite scolaire.
Après observation de ces deux procédés
d'étai du Conseiller d'orientation, il découle
nécessairement une finalité.
II- La finalité de l'étai du Conseiller
d'orientation
Lorsque l'élève en difficulté a bien
été suivi par le Conseiller d'orientation, il est possible qu'il
réussisse à l'école, et son insertion sociale parait
évidente.
A- La réussite scolaire
La réussite scolaire est le fait pour un
élève d'achever avec succès son parcours scolaire. C'est
la situation de l'élève qui a atteint son objectif
d'apprentissage et maitrise des savoirs. Il peut ainsi recevoir des
diplômes, certificat, et attestations d'études. On distingue la
réussite scolaire de l'échec scolaire qui peut aller jusqu'au
décrochage scolaire si elle n'est pas rapidement interrompue.
B- L'insertion socioprofessionnelle
L'insertion social et professionnelle désigne le
processus permettant l'intégration d'un élève au sein du
système socio-économique par l'appropriation des normes et
règles de ce système. C'est le fait pour quelqu'un de trouver un
emploi stable qui lui convient et de pouvoir s'installer confortablement dans
la société.
Conclusion
L'enrôlement et le maintien de l'orientation sont deux
des six fonctions de l'étayage que Bruner (1983) reconnait comme
caractérisant le soutien de l'enfant par l'adulte. Ainsi, ce soutien est
une interaction entre le Conseiller d'orientation et un élève en
difficulté scolaire, par laquelle le Conseiller d'orientation essaie
d'amener l'élève à résoudre son problème
qu'il ne saurait résoudre seul et freine sa réussite scolaire et
son avenir.
Évaluation : Qu'est-ce que
l'enrôlement? Qu'est-ce le maintien de l'orientation ?Comment le
Conseiller d'orientation se sert-il de ces deux techniques d'étai en
milieu scolaire? Qu'elle est la finalité de l'étai du Conseiller
d'orientation ?
Intégration : votre voisin de banc a
des difficultés d'apprentissage qui lui causent des échecs
répétés parce qu'il vit seul à la maison : que
doit-il faire qui l'aidera à pouvoir pallier à ses
difficultés ?
11.4.4 Fiche pédagogique
12 CONCLUSION GENERALE
L'étude sur: « Conseiller
d'orientation et adaptation des adolescents des familles instables en
milieu scolaire : étude menée au Lycée Bilingue
de Bertoua», semble dès l'entendement être
une étude qui interpelle aussitôt le Conseiller d'orientation en
milieu scolaire. De ce fait, elle se proposait de consacrer un privilège
manifeste à une théorie soutenant le rôle et la place de ce
technicien et professionnel du conseil individuel de près, dans
l'adaptation des adolescents des familles instables en général,
mais dans l'adaptation des adolescents des familles divorcées en
particulier. Dans l'ensemble, il fallait donc proposer quelques
éclairages au problème d'inadaptation scolaire conduisant
fréquemment au manque d'épanouissement de l'adolescent vivant
avec l'un de ses parents biologiques qui a conclu ou non un nouveau mariage.
Au regard de ce qui précède, le constat pouvait
être fait de ce que, l'absence de suivi permanent du parent, son manque
d'attention et d'affection ; les frustrations que le jeune subit à
la maison, et sa quête effrénée d'un nouveau repère,
sont sources d'adversité pour celui-ci ; et le rendent souvent
complètement fermé et déboussolé à
l'école. Donc, il devenait évident de postuler que son milieu de
vie est un facteur d'influence négative sur ses performances scolaires.
C'est pourquoi, il redevait en proposer quelques issues secondaires à
emprunter afin qu'il s'adapte à l'école lors des
difficultés. Alors, au regard des missions allouées au Conseiller
d'orientation, s'interroger sur le procédé à saisir
lorsqu'il participe à l'adaptation scolaire des adolescents des familles
divorcées pour leur insertion socioprofessionnelle
nécessitait.
La théorie de l'étayage, telle que conçue
par Bruner (1983) devenait ainsi le support hypothétique de la
réponse qu'il fallait proposer. La raison en est que, et
conséquemment aux difficultés qu'il rencontre à la maison,
l'adolescent a besoin d'un étai à l'école pour arriver
à se suffire personnellement. Ceci dit, dans ce secours continu, le
Conseiller d'orientation assure un rôle « parental »
afin de permettre à l'adolescent d'accomplir des tâches qu'il
n'aurait pu effectuer tout seul ; et finalement le rendra petitement
capable de résoudre ses problèmes. Sauf que, la confirmation a
posteriori de ce postulat requérait une certaine vérification a
priori.
Dans l'optique d'éprouver le support
hypothétique de ce travail de recherche, il fallait décrypter les
différents contenus qu'indiquaient : non seulement les documents
parcourus, les maniérismes de cinq élèves du Lycée
Bilingue de Bertoua, choisis suivant l'échantillonnage aléatoire
simple, et qui ont constitué l'échantillon de
l'étude ; mais aussi les entretiens menés avec ces derniers.
Aux termes de ces décryptages, il convenait de confirmer le postulat.
En effet, le fait d'appartenir à une famille
divorcée a une nette emprise sur les performances scolaires d'un
adolescent ; pour la simple raison qu'il lui manque l'affection de son
parent, il est abandonné à lui-même mais accompagné
par la seule réalité psychologique renfrognée qu'il vit au
quotidien. Sa figure d'attachement n'étant plus avec lui, il est enclin
à la déperdition qui l'affaiblit moralement et psychologiquement.
Ce qu'il faut dire est que, c'est à cause du caractère fragile de
son âge relativement jeune qu'il ne faut pas le négliger. Il n'est
plus un enfant certes, mais il n'est pas encore un adulte. Ainsi, le Conseiller
d`orientation à travers son soutien, devient son épaulement en
milieu scolaire.
Les résultats ainsi obtenus peuvent être mis
à la disposition de tous les adolescents confrontés aux
mêmes situations sociales, pour leur permettre de trouver quelques issus
secondaires d'adaptation scolaire, et de prédire un avenir radieux
malgré les difficultés rencontrées à la maison. Ces
résultats peuvent pareillement intéresser tous les
spécialistes de l'orientation-conseil dans leur rapport et processus
d'assistance au sein d'un établissement scolaire ; ceci en
s'appuyant davantage et éventuellement sur la théorie de
l'étayage eu égard à son ancrage théorique.
Au demeurant, la contribution aux sciences de
l'éducation de cette recherche est d'un apport indéniable
quant à la compréhension de l'effet séditieux qui
résulte du divorce des parents dans le vécu de leurs
progénitures encore adolescents, voir fragiles. S'il est évident
que personne dans l'existence, n'aura jamais assez de finesse, voir de tact
nécessaire et de parole mesurée qu'il y a à persuader deux
anciens tourtereaux de garder leur mariage intacte et de rester ensemble parce
qu'ayant déjà justement des enfants, il faut quand même
souligner que, le divorce transforme les adolescents en victime qui ont
très souvent la difficulté d'être résignés
à la nouvelle condition de vie. La recomposition des familles, les
déplacements internes des familles, le caractère monoparental de
certaines familles qui ont perdu totalement ou partiellement la fonction du
père ou de la mère : en sont des exemples criards de
familles qui ont la maladresse non souhaitée de fabriquer
vraisemblablement des « démons » si le suivi
extérieur est absent.
En réalité, malgré le divorce ou la
survenue de tout autre évènement rendant la famille instable, il
y a lieu de réitérer une invite à plus de
responsabilité, à tous les membres de la communauté
éducative. Celle-ci, ne se limitant pas exclusivement
« aux dirigeants, aux personnels administratifs et appui, aux
enseignants, aux parents des élèves et aux
élèves » (Cf. Article 32-1 de la Loi
d'orientation de l'éducation de 1998); mais joignant aussi les
tuteurs, les désormais beaux-parents des adolescents et même le
voisinage. L'implication du voisinage n'est pas fortuite. Ceux-ci ont un devoir
d'assistance morale et juridique envers les adolescents en danger. La raison en
est que, un adolescent qu'on détruit présentement sous quelques
formes que ce soit, est un adulte qu'on décide volontairement de perdre.
Par ricochet, c'est la société qu'on décide volontairement
de détruire. Et le prétendu « fer de lance de la
Nation » sera à coup sûr l'épine dorsale de
l'insécurité sociale dans la Nation. Reste à
présent à questionner les mouvements de déviations
reproduits par le contexte actuel de nos apprenants dans les
établissements scolaires secondaires : les assassinats en milieu
scolaire, les viols en milieu scolaire, l'insécurité en milieu
scolaire, les agressions en milieu scolaire, la lutte des genres en milieu
scolaire, le phénomène de charter des jeunes en milieu scolaire,
la consommation des substances narcotiques en milieu scolaire, etc.
Tout ce qui ce précède amène à
s'interroger ainsi in fine: la situation
d'instabilité familiale n'aurait-elle pas une explication sinon une
incidence dans les conduites ci-jointes ; voir dans les postures des
élèves objets à querelle, et dont les comportements sont
décriés aujourd'hui?
13 REFERENCESBIBLIOGRAPHIQUES
I- OUVRAGES PUBLIES
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professionnelle au Cameroun, l'urgence d'une remédiation.
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l'orientation-conseil au Cameroun. Paris : l'Harmattan.
II- ARTICLES DE REVUE
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Revue française de pédagogie, Volume n° 24,
(19-29).
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écologique au centre. L'intervenante, Volume n° 36,
n°2-3, (12-25).
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la famille. Persée, Volume n°13, (326-343).
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l'orientation-conseil et professionnelle : Une approche historique et
termes de modélisation. Revue de recherche en Education, Volume
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III- ARTICLES D'OUVRAGES COLLECTIFS
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perspective de recherche concernant le « sujet-apprenant ».
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Institut de Recherche sur l'Economie de l'Education. (1977).
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Observatoire National de l'Enfance en Danger. (2010). La
théorie de l'attachement : une approche conceptuelle au service de
la protection de l'enfance.
IV- TEXTES JURIDIQUES
Circulaire no 00/0003/MINESUP/SDOA du 31 mars 2000
relative à l'organisation des activités d'orientation et à
l'exécution des missions des Conseillers d'orientation au sein des
universités d'Etat.
Décret n°2000/359 du 5 décembre 2000,
Portant Statut Particulier des Fonctionnaires des Corps de l'Education
Nationale.
Décret n°2001/041 du 19 février 2001,
Portant Organisation des Etablissements Scolaires Publics et Fixant Les
Attributions des Responsables de l'Administration Scolaire.
Décision n°2019/010, UN/DENS/DIV AARC, du 17
janvier 2019, Protocole de Présentation des Mémoires de DIPES II,
DIPEN II, DIPCO, Master et Thèses de Doctorat.
Loi n°004/022 du 22 juillet 2004, Fixant les
Règles Relatives à l'Organisation et au Fonctionnement de
l'enseignement Privé au Cameroun.
Loi n°005 du 16 avril 2001, Portant Orientation de
l'Enseignement Supérieur.
Loi n°2003-17 du 11 novembre 2003, Portant Orientation de
l'Education Nationale en République du Benin, Rectifiée par la
loi n° 2005-33 du 6 octobre 2005.
Loi no98/004 du 14 avril 1998 d'orientation de
l'éducation au Cameroun.
V- MEMOIRES ET THESES
Akkaour, K. et Atmani, M. (2014-2015). L'adaptation
scolaire des adolescents hyperactifs (âgés de 11 à
14 ans). Mémoire de fin de cycle, Université Abderrahme.
Amougou Assomo, T. C. (2016). Perception de
l'équité par les enseignants et efficacité
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privés de Bertoua. Mémoire de Master, Institut universitaire
catholique de Bertoua.
Bélanger-Michaud, L. (2013). L'adaptation
d'adolescents au fait de vivre avec un parent ayant un trouble.
Mémoire de maitrise en service sociale, Québec-Canada.
Cheurfa, A. (2012-2013). L'adaptation psychologique chez
les enfants scolarisés : étude de 6 cas
réalisés à l'école primaire de Tala
Moumène. Mémoire de Maitrise, Université Abdrahmane
Mira Béfaia.
Labelle-Royal, M. (2014). Les facteurs influençant
l'adaptation scolaire des élèves issus de l'immigration de
l'Afrique des Grands Lacs. Mémoire, Université de
Scherbrooker.
Leblanc, S. (2017). La théorie de l'attachement
pour comprendre les difficultés d'apprentissage et les troubles de
comportement chez les jeunes de milieux défavorisés à
risque de mauvais traitement. Thèse de Doctorat, Université
de Montréal.
Malassigné, J. (2006). Les relations entre la
famille, l'école et l'enfant-élève en réseau
d'éducation prioritaire à l'école. Mémoire,
Université Lumière, Lyon 2.
Nantchouang, R. (2009). .Impact de l'absence des
conseillers d'orientation à l'école primaire sur les rendements
des élèves en cycle post-primaire. Mémoire de
Licence, Ecole Normale des Instituteurs du Cameroun.
Wangnio Ngansop, N. (2014). Conflits parentaux et
réussite scolaire des élèves : cas des
élèves de la 3eme espagnole du Lycée de
Makèpè. Mémoire, Ecole Normale Supérieure de
Yaoundé.
VI- DOCUMENTS DIVERS
Manga, A.-M. (2019, inédit). Cours d'éducation
familiale ou parentale. Ecole Normale Supérieure de Bertoua.
Manga, E. (2016). Traité de quelques thèmes du
cahier des charges du Conseiller d'orientation au Cameroun.
Ngono Ossango, L. (2018, inédit). Cours de psychologie
clinique. Ecole Normale Supérieure de Bertoua.
Ngono Ossango, P. (2019, inédit). Cours de psychologie
de l'adolescent. Ecole Normale Supérieure de Bertoua.
Onambele Ngono, L. (2019, inédit). Cours de technique
et méthode de recherche II. Ecole Normale Supérieure de
Bertoua.
Onambele Ngono, L. (2019, inédit). Cours de
théorie et recherche en orientation conseil. Ecole Normale
Supérieure de Bertoua.
Onambele Ngono, L. (2020, inédit). Cours de psychologie
différentielle. Ecole Normale Supérieure de Bertoua.
Youtha, R. (2019, inédit). Cours de méthode et
technique de recherche Ecole Normale Supérieure de Bertoua.
VII- DICTIONNAIRES ET AUTRES DOCUMENTS DE
METHODOLOGIE
Dictionnaire psychologique/psychanalyse.
Grand dictionnaire de la psychologie(1999).
Larousse.
Guide de rédaction des mémoires en Sciences de
l'éducation. Ecole Normale Supérieure de Bertoua.
Guide du stage pratique des élèves Conseiller
d'orientation. (2015). Ecole Normale Supérieure de Yaoundé.
Le dictionnaire des sciences sociales. (S. dir), Dortier, J-F.
(2013). Sciences Humaines.
VIII- WEBOGRAPHIE
Allès-Jardel, M. et Ciabrini, C., (2000). Adaptation
scolaire et sociale d'enfants 6-7 ans en zone d'éducation prioritaire.
Revue des sciences de l'éducation 26 (1), (75-98). Voir sur
erudi.org.
14 TABLE DES MATIERES
AVERTISSEMENT
i
SOMMAIRE
ii
DEDICACE
iii
REMERCIEMENTS
iv
RESUME
v
ABSTRACT
vi
LES PRINCIPAUX SIGLES ET ABREVIATIONS
vii
LISTE DES TABLEAUX
viii
LISTE DES DOCUMENTS EN ANNEXE
ix
INTRODUCTION GENERALE
1
1 CONTEXTE DU CHOIX DU SUJET
3
1.1 Justification de l'étude
3
1.2 Formulation et position du
problème
4
1.2.1 Les constats
4
1.2.2 Le problème
4
2 QUESTIONS DE RECHERCHE
6
2.1 Question principale
6
2.2 Questions spécifiques
7
3 OBJECTIFS ET INTERETS DE LA RECHERCHE
7
3.1 Objectifs de la recherche
7
3.1.1 Objectif général
7
3.1.2 Objectifs spécifiques
8
3.2 Intérêts de la recherche
8
3.2.1 Intérêt social
8
3.2.2 Intérêt scientifique
9
4 HYPOTHESE DE TRAVAIL ET DEFINITION DES
VARIABLES
10
4.1 Hypothèse de travail
10
4.1.1 Hypothèse
générale
10
4.1.2 Hypothèses
spécifiques
10
4.1.3 Justification de
l'opérationnalisation
10
4.2 Définition des variables et
tableau synoptique
11
4.2.1 Définition des variables
11
4.2.2 Tableau synoptique
11
5 PLAN DU TRAVAIL
12
5.1 Délimitations de
l'étude
12
5.1.1 Plan thématique
12
5.1.2 Etendue temporelle
13
5.2 Annonce du plan
13
CHAPITRE I : GENERALITES
14
1 ANALYSE DES CONCEPTS ET THEORIES
EXPLICATIVES DU SUJET
14
1.1 Analyse des concepts
14
1.1.1 La fonction de conseiller
d'orientation
14
1.1.1.1 Qui est le « Conseiller
d'orientation » ?
14
1.1.1.2 La clarification de
« orientation-conseil »
15
1.1.2 Le concept
« adaptation »
16
1.1.3 Qu'est-ce que l'adolescence ?
18
1.1.3.1 Les termes connexes à
l'adolescence
18
1.1.3.1.1 L'enfance
19
1.1.3.1.2 L'âge adulte
20
1.1.3.2 La clarification du concept
20
1.1.4 L'expression « familles
instables »
22
1.1.4.1 Qu'est-ce que la
« famille » ?
22
1.1.4.2 La définition proprement dite
de « familles instables »
22
1.2 Théories explicatives du sujet
23
1.2.1 La théorie de
l'étayage
23
1.2.2 La théorie écologique
27
1.2.3 La théorie de l'attachement
30
2 CADRE DE L'ETUDE ET METHODOLOGIE
33
2.1 Cadre de l'étude
33
2.2 Méthodologie du travail et
méthode d'analyse des données
34
2.2.1 Méthodologie du travail
34
2.2.1.1 Type de recherche et
définition de la population
34
2.2.2 Définition de
l'échantillon de l'étude et choix des méthodes de
collectes des données
35
2.2.2.1.1 Définition de
l'échantillon
35
2.2.2.1.2 Choix des méthodes de
collecte des données
36
2.2.3 Méthode d'analyse des
données
37
2.2.3.1 Analyse de contenu
37
2.2.3.2 Présentation de la grille
d'analyse des données
39
3 ÉTAT DE L'ART
40
3.1 Le milieu scolaire et la famille
40
3.2 L'information, l'orientation,
l'adaptation
41
3.3 La réussite scolaire
42
3.4 Synthèse de l'état de
l'art
43
CHAPITRE II : EXPERIMENTATION ET RESULTATS
44
1 PRESENTATION DESCRIPTIVE DES RESULTATS
44
1.1 Identification des
enquêtés
44
1.2 Anamnèse des enquêtés
et observations enregistrées
45
1.2.1 Anamnèse des
enquêtés
45
1.2.2 Observations enregistrées lors
des entretiens
50
2 ANALYSE THEMATIQUE DES ENTRETIENS
52
2.1 L'environnement
53
2.2 Sentiment d'efficacité
personnelle
56
CHAPITRE III : INTERPRETATION ET DISCUSSION
59
1 INTERPRETATION
59
1.1 Interprétation à partir de
la première hypothèse spécifique
60
1.2 Interprétation à partir de
la seconde hypothèse spécifique
62
2 DISCUSSION
65
CHAPITRE IV : INTERET DIDACTIQUE DE L'ETUDE
67
1 CHAMP DE L'ETUDE
67
1.1 Importance pédagogique de
l'étude dans l'orientation-conseil
67
1.2 Importance professionnelle de
l'étude pour l'orientation-conseil
68
2 OBJET DE L'ETUDE
69
2.1 Interactions entre Orientation-Conseil et
Education Familiale
69
2.2 Séance d'information sous le
modèle APC
69
2.2.1 Fiche du conseiller d'orientation
70
2.2.2 Fiche pédagogique
73
CONCLUSION GENERALE
74
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
77
TABLE DES MATIERES
81
ANNEXE
84
15 ANNEXE
Annexe
n°1 :..................................................................L'attestation
de recherche
Annexen°
2 :.............................La lettre de mise en stage au
Lycée Bilingue de Bertoua
Annexe
n°3 :.........................................................................Le
guide d'entretien
* 1 Consulter
utilement : www.journalducameroun.com, publié le 29 mars 2019
à 17h33, Nadine Guepi.
* 2 Cf. les faits du
Lycée de Nkolbisson du 14 janvier 2020, où un élève
assassine son enseignant en plein cours.
* 3 Voir sur la
question : Akkaour Atmani, (2014-2015) ; Paré (2017) ;
Belanger-Michaud (2013) ; Kahn, Baumann, (1954 : 89-96) ;
Lefèvre, (1961 : 423-443).
* 4 Lire utilement : les
théories relatives au développement personnel et à la
santé mentale : Jaotombo (2009), Keyes (2002-2006), Ryff
(1989) ; et les théories relatives au développement
personnel comme actualisation de soi (Self actualization): Les
travaux de Leclerc, Lefrancois, Herbert et Gaulin (1998).
* 5Cf. texte de G. Mendel,
« De l'adolescence sociale comme phénomène
récent ».
* 6Supra, p. 12.
* 7L'examen psychologique est
donc cette méthode de connaissance et de compréhension de
l'individu, visant d'une part à obtenir un éclairage sur la
nature et les origines des difficultés de l'élève ; et
d'autre part, à lui proposer des solutions
* 8Pour certains leur
mère et pour d'autres leur père.
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