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Conseiller d'orientation et adaptation des adolescents de familles instables en milieu scolaire.


par D&éberny Lopez AMAGNOU ETOLO
Ecole Normale supérieure de Bertoua - Diplôme de conseiller d'orientation, pour le master en sciences de l'éducation 2020
  

Disponible en mode multipage

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CONSEILLER D'ORIENTATION ET ADAPTATION DES ADOLESCENTS DES FAMILLES INSTABLES EN MILIEU SCOLAIRE : étude menée au Lycée Bilingue de Bertoua

Mémoire présenté en vue de l'obtention du Diplôme de Conseiller d'Orientation (DIPCO), pour le Master en Sciences de l'Education

Par

M. AMAGNOU ETOLO Déberny Lopez

Master en Droit Public

Sous la direction de

Dr. ONAMBELE NGONO Lucine

Chargée de cours

Doyen de la Faculté de Sciences de l'Education de l'Université Catholique de Bertoua

Juillet 2019

Juillet 2019

Juillet 2019

Mai 2020

Mai 2020

Juillet 2019

AVERTISSEMENT

Juillet 2019

L'Université de NGaoundéré n'entend donner aucune approbation ni improbation aux opinions émises dans ce mémoire. Ces opinions doivent être considérées comme propres à leur auteur.

1 SOMMAIRE

AVERTISSEMENT i

SOMMAIRE ii

DEDICACE iii

REMERCIEMENTS iv

RESUME v

ABSTRACT vi

LES PRINCIPAUX SIGLES ET ABREVIATIONS vii

LISTE DES TABLEAUX viii

LISTE DES DOCUMENTS EN ANNEXE ix

INTRODUCTION GENERALE 1

1 CONTEXTE DU CHOIX DU SUJET 3

2 QUESTIONS DE RECHERCHE 6

3 OBJECTIFS ET INTERETS DE LA RECHERCHE 7

4 HYPOTHESE DE TRAVAIL ET DEFINITION DES VARIABLES 10

5 PLAN DU TRAVAIL 12

CHAPITRE I : GENERALITES 14

1 ANALYSE DES CONCEPTS ET THEORIES EXPLICATIVES DU SUJET 14

2 CADRE DE L'ETUDE ET METHODOLOGIE 33

3 ÉTAT DE L'ART 40

CHAPITRE II : EXPERIMENTATION ET RESULTATS 44

1 PRESENTATION DESCRIPTIVE DES RESULTATS 44

2 ANALYSE THEMATIQUE DES ENTRETIENS 52

CHAPITRE III : INTERPRETATION ET DISCUSSION 59

1 INTERPRETATION 59

2 DISCUSSION 65

CHAPITRE IV : INTERET DIDACTIQUE DE L'ETUDE 67

1 CHAMP DE L'ETUDE 67

2 OBJET DE L'ETUDE 69

CONCLUSION GENERALE 74

REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES 77

TABLE DES MATIERES 81

ANNEXE 84

DEDICACE

À

Pr. Patrick Edgard ABANE ENGOLO

(Le BBB)

2 REMERCIEMENTS

Plusieurs personnes ont contribué à la réalisation de ce travail de recherche. Mais aussi, m'ont aidé durant ma formation à l'ENS/Bertoua. Jedésirevivement les en remercier.

Dr. ONAMBELE NGONO Lucine, qui a accepté d'encadrer cette recherche jusqu'à sa finalisation. Sa patience, son sens critique, la justesse de son analyse, ses encouragements et son écoute m'ont permis de poursuivre et de terminer ce travail `'sans fin''. Mme. le Doyen, vous n'avez ménagé ni votre temps, ni votre peine pour travailler avec moi avec beaucoup d'attention et d'empressement. Voyez ici, l'expression de toute ma gratitude.

Pr. MANGA André-Marie,vous avez continuellement cru en moi durant cette formation. Merci pour les multiples encouragements. À travers vous, que tous les Enseignants du Département de Sciences de l'Education soient remerciés pour les cours dispensés. Spécialement Dr. NGONO OSSANGO Pangrace, qui m'a inspiré ce thème de recherche.

Qu'il me soit permis de remercier les Enseignants qui ont bien voulu siéger à ce Jury.

J'exprimema gratitude à mes Camarades de Promotion, pour l'émulation intellectuelle.Je pense spécialement à MOTOKOUENDJ Marcel.

Je remercie M. MBARGA Paterne, M. NKIENE Ignace, M. MVONDO Justin,M. HALILOU AMADOU, M. OVONO Rodrigue. Leur générosité reste inestimable.

Je pense à mes amis, pour leur soutien indéfectible. Je m'en voudrais de ne pas citer : ENANGA Fortune, ASTADJAM Maliki, NANGA Sandrine, MBA AVEBE Jean-Pierre, AMANE Lionel, FANDO Francis, POWA Archille, MINOMO EBOE, EZEMBE Ledoux.

Je remercie ma famille, pourlesencouragements continuels. Je pense à cet effetà : ma Grand-mère,ma Tante Jacqueline,mes soeurs Nathalie et Annie-Sandrine. Et j'exprime singulièrement ma gratitude à Maman Sophieet à Papa Guy,pourleur soutient indéfectible et inconditionnelle.Je remercie Tonton Richard pour l'assistance. Je ne saurais oublier Grand-père, qui s'en est allé avant même que ma formation ne soit terminée. Merci d'avoir toujours cru en moi. Tes prières,et surtout tes conseils m'accompagnent chaque jour. C'est finalement toi le « véritable Conseiller d'orientation ». Repose en paix!

À tous ceux qui, de près ou de loin, ont apporté une aide (de toute nature) sans laquelle, ma formation et ce travail, auraient difficilement pu être achevés.

3 RESUME

Lorsqu'un adolescent bénéficie continûment de l'étai de ses parents à la maison, il présente beaucoup de chance d'adaptation et d'épanouissement à l'école. À la vérité, aucun apprenant n'est inintelligent. C'est le milieu dans lequel il vit qui permet de faire prospérer ses prouesses, ou de les étouffer. Le revers de cette réalité est également constant dans nos sociétés. Certains adolescents, par contre, présentent une insuffisance quant à la jouissance de leurs prouesses. La raison pouvant être que, les motivations qu'ils ont de rechercher leur épanouissement n'existent plus ou leur ont été enlevées. Ils ont très souvent du mal à s'ouvrir parce que leur maison connait une atmosphère morose à cause du divorce de leurs parents.

Dans le but de résorber ce manque, l'étude sur : « Conseiller d'orientation et adaptation des adolescents des familles instables en milieu scolaire : étude menée au Lycée Bilingue de Bertoua», a voulu rechercher une nouvelle figure d'affection qui sera un contrefort pour ces adolescents; et pourra de ce fait les aider à s'adapter afin d'améliorer leurs performances scolaires pour la garantie d'un avenir prometteur. Le Conseiller d'orientation s'avère donc être celui vers qui le doigt est pointé en considération de ses missions. Alors, suite au questionnement de savoir : par quel procédé peut-il se saisir lorsqu'il participe à l'adaptation scolaire des adolescents des familles instables en milieu scolaire pour leur insertion socioprofessionnelle ? Il faut d'emblée dire que: son étayage permet l'adaptation scolaire des adolescents des familles instables pour leur insertion socioprofessionnelle.

Cette étude s'est intéressée à cinq élèves choisis suivant l'échantillonnage aléatoire simple. Afin de passer au crible du postulat de base, elle s'est voulue d'être une recherche qualitative, c'est-à-dire compréhensible, de type exploratoire faisant appel à des théories, entretiens et observations, au bout desquels des données ont été recueillies. Celles-ci, décryptées au moyen d'une analyse de contenu, révèlent que l'appartenance à une famille divorcée influence négativement les performances scolaires d'un adolescent, pour de multiples raisons et particulièrement le manque d'affection. Ainsi, le Conseiller d`orientation à travers son soutènement, devient le contrefort en milieu scolaire.

Les résultats ainsi présentés peuvent être mis à la disposition de tous les adolescents confrontés aux mêmes situations sociales, afin de leur permettre de trouver quelques issus secondaires d'adaptation scolaire. Ils peuvent aussi intéresser les Conseillers d'orientation dans leur relation d'aide en milieu scolaire ; ceci en s'appuyant sur la technique de l'étayage.

ABSTRACT

When an adolescent benefit from his parent's stay at home, he has a lot of chances of adaptation and development at school. No student is stupide. It is the family environment in which the child lives that allows him to flourish or not. The downside of this situation is also constant in our societies. Some teenagers, on the other hand, do not manage to flourish well at school. The reason could be that, what often motivated them no longer exists. Therefore, they very often find difficult to open up because of the disturbance caused by their parent's divorce.

In order to find some solutions to this problem, this study wanted to seek a new figure of affection which will be a support for these teenagers; and will thus be able to help them adapt to school and secure their future. Guidance counselor therefore appears to be the one in question in consideration of these missions. So, by the question: by what process can it be seized when it participates in the school adaptation of adolescents from unstable families in school environment for their socioprofessional integration? It most be said that, its shoring allows the school adaptation on these adolescents in school environment.

This study took five students from bilingual high school of Bertoua that made up the sample. And they were chosen according to simple random sampling. In order to verify our hypothesis, the research was intended to be qualitative research, of the exploratory type. She used theories, interview and observations, which help collect data. These were analyzed by means of a content analysis, and they reveal that belonging to a divorced family negatively influences the pupil's academic affection at home. Thus, Guidance counselor, through his support, becomes the student's support at school.

The results thus presented can be made available to teenagers who are in this same situation of instability, in order to find some solutions to their difficulties in the school environment. These results may also interest Guidance consolers in their helping relationship in the school environment; this based on the shoring technique.

4 LES PRINCIPAUX SIGLES ET ABREVIATIONS

Art. :..................................................................................................Article

CPO/SUP :.............................................Conseiller Principal d'Orientation Supérieur

E.N.S. :........................................................................Ecole Normale Supérieure

Ed. :..................................................................................................................Éditions

E.M.T. :..............................................................Examen de la Méthode de Travail

Lat. :....................................................................................................Latin

M.I.N.ES.E.C.:...............................................Ministère des Enseignements Secondaires

M.K.O.:.....................................................................More Knowledgeable Other

O.M.S. :.............................................................Organisation Mondiale de la Santé

O-C /P:.............................................................Orientation-conseil/Professionnelle

S. :................................................................................................Suivant (e)

S.F.P. :............................................................................Société Française de Pédiatrie

SC.ED.:...........................................................................Sciences de l'éducation

Z.P.D.:..............................................................Zone Proximale de Développement

5 LISTE DES TABLEAUX

Tableau 1 : Récapitulatif des catégories, sous catégorie et indices...............................11

Tableau 2 : Grille d'analyse des données.............................................................39

Tableau 3 : La représentation sociale des causes de l'échec scolaire..............................43

Tableau 4 :Identification des enquêtés ...............................................................44

Tableau 5: Arbre thématique en rapport avec l'environnement....................................53

Tableau 6: Arbre thématique en rapport avec le sentiment d'efficacité personnelle............56

6 LISTE DES DOCUMENTS EN ANNEXE

Annexe 1 :.....................................................................L'attestation de recherche

Annexe 2 :.................................La lettre de mise en stage au Lycée Bilingue de Bertoua

Annexe 3 :...........................................................................Le guide d'entretien

7 INTRODUCTION GENERALE

La précarité de certains élèves à l'école provient très souvent de leur inadaptation, causée par une absence d'étai depuis la maison. En effet, un élève peut être brillant, mais s'il n'est pas accompagné, il réalisera difficilement son projet de vie. D'où le rôle majeur à accorder à l'orientation-conseil à l'école, mais aussi dans d'autres aspects de la vie ; car elle ne s'intéresse pas seulement à la situation scolaire, mais elle va au-delà afin d'embrasser plusieurs autres questions s'inscrivant dans le plein épanouissement de l'élève durant sa vie.

En milieu scolaire, il est important que le Conseiller d'orientation comprenne et décrypte certains faits afin de leur donner une suite éprouvée. C'est dire que, lorsqu'il y a échec scolaire, c'est d'abord lui qui est accusé. Il est celui-là qui oriente, dirige et propose des méthodes d'approche idoines favorables à la réussite de la communauté éducative, et au bien-être de l'élève, dont la finalité est l'insertion sociale. Ainsi, certains cas peuvent amener à faire des généralisations susceptibles à davantage interroger sa place.

Sans déprécier les valeurs intrinsèques et traditionnelles de nos familles africaines qui, se distinguant d'autres familles dans le monde par « l'élargissement », il est légitime de postuler que, les individus dont les familles nucléaires sont déséquilibrées, connaissent d'une manière disséminée leur épanouissement. Lorsqu'une personne est devenue adulte, certaines situations qu'elle a vécues dans le passé peuvent lui rester en souvenirs. Il est possible qu'elle s'accommode à l'existence grâce à ses attitudes et à ses aptitudes. Mais, dans le cas où elle est encore adolescente, et qu'elle traverse des situations critiques dans sa famille, c'est difficile pour elle de s'accommoder aux exigences de la vie. À cet effet, il n'est pas exclu que le déséquilibre familial ait des répercussions néfastes sur ses performances scolaires.

En réalité, le milieu scolaire reste encore l'une des composantes sociales où les apprenants sont supposés s'épanouir. N'ayant donc pas tout le confort à la maison à cause de l'instabilité familiale, ils y deviennent inconvenants et s'y retrouvent en mésaventure. Selon Pr. Manga (2018, inédit), des études ont permis de montrer que lorsque les enfants sont régulièrement suivis par leurs parents, ils se mettent résolument sur le droit chemin. Ce qui affermit l'idée selon laquelle, aucun enfant n'est inintelligent. C'est l'encadrement familial qui permet, soit de faire éclore la prouesse de l'enfant, soit d'asphyxier ses prédispositions.

En revanche, s'ils constatent qu'ils ne sont pas suivis et encadrés, ils exploreront inlassablement des actions négatives et des actes reprochables ; et seront dans la perpétuation de ceux-ci, non seulement à l'école, mais encore tout au long de leurs vies. Ils consommeront des substances narcotiques, qui créeront en eux de la condescendance. Ils musarderont avec des armes blanches qui les rendront belliqueux. Ainsi, la possibilité qu'ils soient dangereux, contre eux-mêmes, maissurtout contre les autres, est élevée. Tout ceci traduit assurément les causes des dérives en milieu scolaire, que les faits de l'actualité présentent sans équivoque dans nos Lycées, et même aux alentours des établissements scolaires; où des adolescents poignardent à mort leurs camarades1(*), sans épargner leurs enseignants2(*).

Au regard de ce qui précède, c'est parce ces adolescents sont abandonnés à eux-mêmes, et isolés dans leurs encoignures. En systématisant, on peut dire que la famille qui participerait au bien-être de l'individu, devient une impotence pour son insertion sociale. En conséquence, l'échec scolaire devient une certitude. Dans le but de dévier cette situation malencontreuse, ils ont besoin d'un étai que certains trouvent gracieusement dans leur entourage. Une minorité le trouve après moult efforts personnels. D'autres par contre, ont perdu toute possibilité de recours à des capacités à cause du creux que crée la famille. Il s'agit des adolescents des familles instables. Ceux-ci peuvent encore recourir « à Dieu » pour qu'il les aide à résilier avec ce destin infortuné, et pourront réussir à s'insérer dans la société.

En fait, lorsqu'un élève en difficultés bénéficie d'un accompagnement suivi, il est possible qu'il réussisse à l'école, et dans la vie bien que les pesanteurs existent. Ceci dit, les adolescents des familles instables, bénéficiant de l'étai du Conseiller d'orientation, peuvent dire un « adieu » aux difficultés  scolaires. En filigrane, c'est l'idée que poursuit cette étude dont le thème est: « Conseiller d'orientation et adaptation des adolescents des familles instables en milieu scolaire : étude menée au Lycée Bilingue de Bertoua».

Elleimpose un certain nombre de préalables avant de s'y immerger concrètement. On présentera d'abord le contexte du choix du sujet ; ensuite la problématique et les objectifs pour enfin finir par les hypothèses de travail et le plan de travail.

7.1 CONTEXTE DU CHOIX DU SUJET

La présentation du contexte du choix du sujet passera par la justification de l'étude qui précèdera la formulation et le problème.

7.1.1 Justification de l'étude

La justification de l'étude renvoie à la raison pour laquelle l'étude est menée. Ainsi, le présent thème d'étude en est un dont les référents peuvent être inscrits dans les préoccupations théoriques relatives d'une part, à l'adaptation de l'individu, et d'autre part à son épanouissement dans la société.

Si l'on se fie à Hobfoll, (2002 : 307-324), la psychologie s'est de plus en plus tournée vers l'étude des ressources psychosociales dans l'examen du bien-être. D'une manière générale, la recherche de l'adéquation nécessaire devant exister entre le vécu quotidien d'un individu et sa béatitude dans la vie, est une préoccupation pressente vers laquelle s'en appesantir ne sera pas inopportune ; tant il est vrai que la psychologie, à côté de la sociologie, s'en préoccupe déjà. Mais d'une manière laconique, et en relation avec cette étude, il est important que les chercheurs et même les pouvoirs publics pensent à davantage se rapprocher des questions relatives au bien-être des adolescents d'une certaine catégorie de familles.

Certes, les éléments de référence de ce thème ont fait l'objet de plusieurs études, mais il convient de préciser que ces études ne se sont intéressées pour la plupart qu'à ces éléments pris séparément, parfois en minorant leurs implications sur l'épanouissement de l'adolescent d'une famille instable. C'est pourquoi, à la lumière de ces évocations lapidaires, faire une invite aux autorités étatiques à se préoccuper avec plus d'acuité des questions de stabilité de ce type d'adolescents dans l'élaboration des textes, afin d'éviter des vacuités dans l'éducation, sera d'une avancée capitale dans la résolution de cette gêne ; si surtout ils parviennent à régler la question. Dans le même ordre d'idées, Allès-Jardel et Ciabrini, (2000 : 75-98), arguent de ce qu'il faut examiner l'effet des variables socioculturelles et familiales sur le parcours scolaire des enfants (...). C'est dire que, l'étude de l'environnement socio familial prend en considération le niveau socioéconomique et les pratiques éducatives de la famille, qui entraine inévitablement la nécessité de prendre en compte la santé mentale en relation avec l'adaptation scolaire et la vie en société.

Suivant ces raisonnements, la présente étude prend ses soubassements dans l'exigence qu'il y a à concilier les tumultes des adolescents des familles instables à leur épanouissement ; non pas seulement en milieu scolaire, mais davantage dans la société et notamment la famille. De ce fait, elle met en exergue et en les rehaussant, le rôle et l'apport du Conseiller d'orientation dans cette entreprise à la fois exaltante et alambiquée.

7.1.2 Formulation et position du problème

Le problème est l'écart ou le manque qu'on souhaite combler. Selon Gauthier (1984 : 53), il se reconnait par une situation observable et le désir d'y résoudre.

7.1.3 Les constats

Le milieu dans lequel vit un individu influe toujours sur son développement, et son accroissement n'est pas épargné. En effet, l'environnement dans lequel le sujet grandit affecte tous les plans de sa vie : sa façon de penser, les émotions qu'il ressent ou ses goûts et préférences, seraient déterminés par différents facteurs sociaux.

Dans une certaine mesure, l'adolescent qui vit dans une famille normalement constituée présente des chances plus grandes de s'adapter à l'école que celui dont la famille est instable. Dans une autre mesure, tous les individus qui ont un même âge sont supposés passer les mêmes examens et contraintes relatifs à leurs niveaux d'étude dans les mêmes conditions. Seulement, les individus psychologiquement atteints, mais inclus dans le même environnement que ceux psychologiquement stables, présentent un profil de compétence moins compétitif aux chances d'adaptation scolaire réduites. Alors, si le premier cas d'adolescents s'adapte plus facilement aux exigences scolaires de par l'accompagnement familial qui est fait, le second cas a besoin inévitablement d'une intervention pour s'adapter et résilier aux difficultés éprouvées. Cet accompagnement peut venir de quelqu'un d'autre que les siens. Il est possible que ce soit le Conseiller d'orientation.

7.1.4 Le problème

Si le système éducatif camerounais est à encenser de prime abord, il reste néanmoins encore confronté sur le plan pratique à plusieurs défis : la professionnalisation des enseignements ; la limitation du nombre d'échec dans l'enseignement supérieur ; la promotion plus accrue de l'égalité de chance pour tous les apprenants ; la définition ou de la redéfinition des curricula dans le système de certification de contrôle des connaissances ; etc. Ces défis, à relever essentiellement pour le bénéfice de la famille, demandent de travailler ardemment à une orientation tout au long de la vie. On peut ainsi déduire que, le Conseiller d'orientation a une énorme responsabilité dans la société. À cet effet, il doit être au parfum des procédés qui l'aideront à remplir efficacement ses missions.

Par le cahier des charges, il a connaissance des tâches qui lui sont assignés. Mais, il faut qu'elles lui soient clairement posées dans les textes positifs. En effet, la question de l'adaptation des adolescents des familles instables en milieu scolaire n'est pas très formelle. Pourtant c'est une question très alléchante suivant son prisme psychologique. Dans l'optique d'assoupir certaines soifs juridiques, le législateur, suivi de l'autorité règlementaire, ont encadré la pratique de l'orientation scolaire ; sans pour autant déterminer suffisamment l'apport du Conseiller d'orientation à l'adaptation scolaire des adolescents objet de l'étude.

Pour le premier, c'est à travers l'article 6, de la loi no 98/004 du 14 avril 1998 d'orientation de l'éducation au Cameroun, que l'on peut voir l'intérêt de l'Etat pour l'enfant ; et à travers l'article 7, on peut constater le déploiement de cet intérêt par la garantie à tous les enfants d'une égalité d'accès à l'éducation. Pour le second, c'est notamment le Décret no2001/041 du 19 février 2001, portant organisation des établissements scolaires publics et fixant les attributions des responsables de l'administration scolaire, et de la Circulaire no 00/0003/MINESUP/SDOA du 31 mars 2000 relative à l'organisation des activités d'orientation et à l'exécution des missions des Conseillers d'orientation dans les universités. Il est prévu à l'article 42 (1) du Décret que :

Placé sous l'autorité d'un Conseiller d'orientation scolaire, universitaire et professionnelle, le service d'orientation scolaire et professionnel est chargé du conseil, de l'information et de l'orientation des élèves en fonction de leurs aptitudes, de leurs intérêts et des besoins.

Aux termes de la Circulaire, les Conseillers d'orientation sont chargés « d'assurer les entretiens d'investigation psychologique destinés à identifier et à résoudre les cas d'inadaptation au milieu universitaire et des difficultés d'apprentissage ».

La lecture minutieuse de ces textes ne réaffirme que les préalables avancés. Il n'est pas pris en compte les apprenants des familles instables. Ces textes semblent ne pas opérer une distinction significative entre les différentes catégories d'apprenants. En outre, ils minorent qu'il n'existe pas ipso facto d'adolescents à l'Université. A moins de croire à une sorte de « juvénilisation » des étudiants. Pourtant, « l'organisation et le contrôle de l'enseignement à tous les degrés sont des devoirs impérieux de l'Etat » (art. 14 de la loi, précitée).

De surcroit, la plupart des écrits sur l'adaptation3(*)ou sur l'épanouissement4(*), l'évoquent lapidairement comme si la compréhension exacte qu'on a de la gêne allait de soi. Ce qui participe encore à fragiliser l'office du Conseiller d'orientation en l'espèce. Il est donc du devoir de cette étude de présenter les mécanismes possibles qui lui sont réservés afin de procéder à l'aide à l'adaptation et à l'épanouissement des adolescents des familles instables.

Au total, tout ce qui a été constaté n'a précédé que la gêne exprimée. Celle-ci révèle à suffisance le problème de cette recherche : l'apport du Conseiller d'orientation dans la réussite scolaire des adolescents des familles instables pour leur insertion socioprofessionnelle. L'opérationnalisation de ce problème exige des formes interrogatives.

7.2 QUESTIONS DE RECHERCHE

Les questions de recherche peuvent être entendues comme les énoncés interrogatifs qui formulent et expliquent le problème identifié. Ils seront répartis dans deux assembles. Le premier s'intéressera à formuler la question principale, et le second s'intéressera aux questions de recherche spécifiques.

7.2.1 Question principale

Au regard des développements faits sur l'éventaire de la gêne, on peut poser la question suivante: Par quel procédé le Conseiller d'orientation peut-il se saisir lorsqu'il participe à l'adaptation scolaire des adolescents des familles instables en milieu scolaire pour leur insertion socioprofessionnelle?

Cette question directrice fait surgir des questions spécifiques.

7.2.2 Questions spécifiques

À la suite de la question principale de cette recherche, on peut formuler les questions spécifiques de la manière suivante en considération du procédé principal d'aide auquel le Conseiller d'orientation peut se saisir:

QRS 1 : Comment le Conseiller d'orientation peut-il encadrer les adolescents des familles instables afin de s'adapter en milieu scolaire?

QRS 2: Comment le Conseiller d'orientation peut-il aider les adolescents des familles instables à résilier à l'inadaptation en milieu scolaire ?

Après la présentation de ces questions, il faut s'intéresser à présent aux visées de la recherche tout en présentant les justificatifs théoriques de la recherche. tel est le contenu des développements subséquents.

7.3 OBJECTIFS ET INTERETS DE LA RECHERCHE

Il sera présenté les objectifs de la recherche avant les intérêts.

7.3.1 Objectifs de la recherche

Dans une recherche, les objectifs correspondent aux contributions que le chercheur espère apporter en étudiant le problème. Pour une clarté dans la rédaction, il importe de distinguer un objectif général, et des objectifs spécifiques.

7.3.2 Objectif général

L'objectif général est le but à atteindre. Ceci dit, cette étude souhaite parvenir aux résultats plus patents, conférant un privilège manifeste à l'étude d'une théorie confortant le rôle et la place du Conseiller d'orientation dans l'adaptation des adolescents des familles instables. Elle espère apporter des éclairages au problème d'adaptation et d'épanouissement de ces adolescents dans leurs performances scolaires et aussi professionnelles. En outre, elle souhaite éduquer la société quant au milieu de vie des adolescents. Lequel peut souvent être une source d'adversité ou de bien-être de ces derniers. 

Au total, l'objectif général ici est d'observer en les traitant, un ensemble d'éléments immanents à la fonction de Conseiller d'orientation, lui permettant de voler au secours des adolescents disgraciés en milieu scolaire pour qu'ils puissent s'épanouir dans la vie. De cet objectif général, découlent des objectifs spécifiques.

7.3.3 Objectifs spécifiques

L'étude se propose d'indiquer les techniques qu'il faut utiliser pour parvenir à l'objectif général. En fonction des quêtes qui seront menées, elle essayera d'apporter des résultats probables. Ainsi, les objectifs spécifiques peuvent être formulés comme suit :

OBS 1:Montrer en quoi le milieu de vie peut être un facteur d'influence des performances scolaires;

OBS 2: Proposer quelques issues secondaires à emprunter par des adolescents des familles instables afin de s'adapter lors des difficultés.

Ainsi, quelles sont les raisons de réalisation cette étude ?

7.4 Intérêts de la recherche

On entend ici par intérêts, les raisons qui justifient la réalisation de l'étude. Comme toute étude scientifique, celle-ci a pour finalité de capter l'attention. À cet effet, elle a une vocation « Janus » : andragogique et pédagogique. Deux intérêts seront relevés :

7.4.1 Intérêt social

Cette recherche permettra aux autorités normatives de s'intéresser avec plus de stridence à la situation des adolescents défavorisés. Même si certaines solutions existent déjà pour les besoins de la cause, les autorités publiques pourront se servir ordinairement des règles juridiques établies et, convieront opportunément le Conseiller d'orientation à de grandes rencontres pour éclairer des lanternes. En effet, l'orientation-conseil reste l'affaire de personnes affidées. Et non pas, « la chose la mieux partagée de tous ».

En outre, le fait que la question de l'adaptation ne reste pas inexpressive dans les textes divers, ou plus généralement même dans les cabinets de l'orientation-conseil, mais qu'elle se poursuive dans la société, et irriguent de ses sèves toutes les situations résultant de cette société aussi, afin que l'exploit du Conseiller d'orientation soit exhalé. C'est de là que l'importance sociale de cette étude trouve toute sa place. Ainsi, la plus grande satisfaction de cette étude aux Sciences de l'éducation est sa modeste contribution à la construction et à la monstration des techniques d'aide du Conseiller d'orientation ; en faisant paraitre davantage l'ampleur que celles-ci possèdent déjà certes, mais mal connu certainement par le grand public incluant l'administration scolaire, et son personnel enseignant.

Qu'en est-il de l'intérêt scientifique de cette étude?

7.4.2 Intérêt scientifique

Au travers de l'intérêt scientifique, il est demandé de montrer en quoi cette étude mérite tout son pesant dans le domaine des « Sciences de l'Education ». A priori, les Sciences de l'éducation concernent l'étude de divers aspects de l'éducation ; et font appel à plusieurs disciplines disparates. Des auteurs en ont proposées des définitions qui permettraient de circonscrire l'appréhension qu'on a de certaines études. Les Sciences de l'éducation seraient centrées sur la réalité éducative. Il s'agit des sciences constituées par l'ensemble des disciplines ayant pour but l'étude de toutes les conditions d'existence, de fonctionnement et d'évolution des situations, et des faits éducatifs.

L'étude épistémologique des « Sciences de l'éducation » comme « Science », amène à s'intéresser au contenu de cette discipline. Lequel effectivement, peut comporter des thèmes de recherche pouvant y être inclus, en dehors des enseignements dispensés dans les facultés ou dans les grandes écoles. Pour l'heure, la problématique de la scientificité des « Sciences de l'éducation » ne se posant plus, il reste cependant à interroger la place de la présente recherche dans cette discipline. En effet, il faut se demander: en quoi ce thème de recherche est-il un sujet traité dans les « Sciences de l'éducation » ?

En réalité, parce que fixant ses objectifs dans le recueillement systématique et systémique des informations sur la situation de l'éducation et de l'instruction; et partant de là, de l'éducation et de l'instruction des adolescents des familles instables dans l'optique de favoriser leur adaptation scolaire, cette étude s'inscrit dans les « Sciences de l'éducation ». Elle applique le point de vue psychologique à « l'art d'enseigner » (Bain, 1872). De cet argument, elle ne se désolidarise guère des idéaux prônés dans les Sciences de l'éducation.

Les objectifs et les intérêts de la recherche ainsi présentés permettent de clairement poser les postulats de base de cette recherche.

7.5 HYPOTHESE DE TRAVAIL ET DEFINITION DES VARIABLES

Cette partie sera consacrée à donner les hypothèses dans unepremièreapproximation et à définir les variables dans une secondeapproximation.

7.5.1 Hypothèse de travail

Il faut entendre par hypothèses, les réponses provisoires aux questions posées. Dans ce travail de recherche, la formulation des hypothèses se décline en deux moments. On aura l'hypothèse générale, de laquelle découleront les hypothèses spécifiques qui seront justifiées.

7.5.2 Hypothèse générale

L'hypothèse générale est une proposition de type déclaratif, répondant par anticipation et de manière assez générale à la question principale de recherche. Dans le cadre de ce travail, elle est la suivante : L'étayage par le Conseiller d'orientation permet l'adaptation scolaire des adolescents des familles instables pour leur insertion socioprofessionnelle. D'elle, naissent des hypothèses spécifiques.

7.5.3 Hypothèses spécifiques

Les hypothèses spécifiques de cette recherche sont les suivantes.

HR1 : L'enrôlement par le Conseiller d'orientation permet l'adaptation scolaire des adolescents des familles instables pour leur insertion socioprofessionnelle.

HR2 : Le maintien de l'orientation par le Conseiller d'orientation permet l'adaptation scolaire des adolescents des familles instables pour leur insertion socioprofessionnelle.

7.5.4 Justification de l'opérationnalisation

Bruner (1983) utilise le concept « d'étayage » pour éclairer la manière dont l'adulte soutient ou stimule les comportements de l'enfant pour l'aider à comprendre le but à atteindre et les moyens de l'atteindre. Faisant un rapprochement entre « l'adulte » et le Conseiller d'orientation, l'étayage constitue donc le procédé par lequel, ce dernier peut se saisir lorsqu'il participe à l'adaptation scolaire des adolescents des familles instables, possiblement pour leur insertion socioprofessionnelle. Dans cette optique, la variable indépendante a été retenue et éclatée pour avoir des hypothèses spécifiques. L'éclatement dont s'agit a amené à conserver à dessein deux des six fonctions de l'étayage telles que définies par Bruner (infra p.23).

Il faut dire que, l'intervention du Conseiller d'orientation comprend une sorte de processus d'étai qui rend l'adolescent capable de résoudre un problème, de mener à bien une tâche ou d'atteindre un but qui n'aurait été, sans cette assistance, au-delà de ses possibilités au regard de l'instabilité familiale. À cet effet, l'enrôlement constituant la « première tâche évidente du tuteur » ; il permet au Conseiller d'orientation d'engager l'intérêt et l'adhésion de l'adolescent en milieu scolaire. En outre, par le maintien de l'orientation, le Conseiller d'orientation a pour charge de motiver les adolescents à poursuivre les objectifs qu'ils auraient définis eux-mêmes. Il est question de les soutenir « dans le champ » et déployer entrain et sympathie pour maintenir leur motivation, sachant qu'ils peuvent s'attarder et fléchir vers d'autres buts, étant donné les limites de leurs intérêts et de leurs capacités.

7.5.5 Définition des variables et tableau synoptique

On définira d'abord les variables avant de dresser le tableau synoptique.

7.5.6 Définition des variables

Au regard de ce qui précède, l'hypothèse générale de cette recherche comprend une variable indépendante (V.I.) : l'étayage par le Conseiller d'orientation. Et une variable dépendante (V.D.) : l'adaptation scolaire des adolescents des familles instables.

7.5.7 Tableau synoptique

Le tableau synoptique est un instrument qui récapitule les éléments essentiels de la recherche. Dans ce travail de recherche, il se présente de la manière suivante :

Tableau n°1 : récapitulatif des catégories, sous catégories et indices.

HYPOTHESE GENERALE

VARIABLE INDEPENDANTE

HYPOTHESES DE RECHERCHE

INDICES

ITEMS

VARIABLES DEPENDANTE

INDICATEURS

L'étayage par le Conseiller d'orientation permet l'adaptation scolaire des adolescents des familles instables pour leur insertion socioprofessionnelle.

L'étayage par le Conseiller d'orientation

HR1 : L'enrôlement par le Conseiller d'orientation permet l'adaptation scolaire des adolescents des familles instables pour leur insertion socioprofessionnelle.

le Conseiller d'orientation engage l'intérêt de l'adolescent en milieu scolaire

La reformulation

La dénégation

l'adaptation scolaire des adolescents des familles instables.

-Susciter l'adhésion aux exigences de la tache.

-Restreindre les nécessités des adolescents

le Conseiller d'orientation engage l'adhésion de l'adolescent en milieu scolaire

HR2 : Le maintien de l'orientation par le Conseiller d'orientation permet l'adaptation scolaire des adolescents des familles instables pour leur insertion socioprofessionnelle.

le Conseiller d'orientation a pour charge de motiver les adolescents à poursuivre les objectifs qu'ils auraient définis.

La relance

Les questions ouvertes

-la motivation dans les études.

-encouragement dans l'élaboration des projets professionnels

7.6 PLAN DU TRAVAIL

Le plan dont il est question comportera la délimitation de l'étude, et la déclinaison de la recherche.

7.6.1 Délimitations de l'étude

La Délimitation de l'étude est essentielle dans un travail de recherche parce qu'elle permet de cerner les bornes de l'étude. Il convient d'être fixé sur deux éléments :

7.6.2 Plan thématique

Cette étude traite de la situation de vie en milieu scolaire des adolescents de familles instables. Seulement, elle ne se limite pas à cet aspect pris individuellement. Elle met aussi en exergue l'apport du Conseiller d'orientation dans le processus de réussite de ces derniers. En effet, on peut facilement remarquer que les adolescents qui sont régulièrement encadrés par leurs familles, présentent de meilleures chances de réussite dans leurs études ; leur avenir semble prometteur, et pose moins de difficultés à la société. Par contre, pour que les adolescents des familles instables s'adaptent également à l'école, et présentent des chances de réussite, ils ont besoin d'une aide traduisant l'accompagnement d'un spécialiste de l'O-C.

Notons que dans le monde, il existe plusieurs types de familles instables. Entre autres il s'agit: des familles monoparentales, des familles recomposées, des familles dont les parents sont en conflit, des familles abandonnées, des familles déplacées et même des familles orphelines. Il peut encore s'agir des familles divorcées. C'est ce dernier type qui fera substantiellement l'objet de l'étude. De la sorte, il s'agira de s'investir dans la quête des mécanismes qui conduisent le Conseiller d'orientation afin de parvenir à l'aide à l'adaptation des adolescents de ce type de famille en milieu scolaire ; suivant un moment précis.

7.6.3 Etendue temporelle

Pour Okene (2009), la pratique de l'orientation en milieu éducatif et professionnel est fort ancienne au Cameroun. Elle remonte aux années 1945 et bien au-delà. Par contre, l'orientation-conseil est plus récente. La date de 1998 est importante dans ce contexte car elle correspond à l'édiction de la loi d'orientation de l'éducation. En dehors de cette loi générique en matière éducative, plusieurs textes ont été publiés de 1945 à 2005 dans le secteur de l'orientation. Entre autres, l'Arrêté n°284/B1/B7/MINEDUC/DES du 16 novembre 1981, Portant création de la Section des Elèves Conseillers d'Orientation à l'ENS de Yaoundé.

Au demeurant, tous ces temps sont fort-évocateurs de l'ampleur que revêt l'orientation-conseil au Cameroun ; et partant de là, de l'actualité non négligeable qui émeut le Pays. En créant en 2018 une autre E.N.S à Bertoua, le politique traduit sa ferme volonté de l'accélérer « à tous les niveaux ». Ainsi, les adolescents des familles divorcées de l'Est-Cameroun sont aussi particulièrement pris en compte. Toutefois, la nécessité de cette prise en compte plus accrue mérite de passer aussi par l'institutionnalisation des programmes d'orientation et d'inclusion plus manifeste de ces adolescents dans le milieu éducatif. Alors, dans l'optique de mener à bien cette réflexion, l'on mènera l'étude à partir de 2018.

7.6.4 Annonce du plan

Cette étude présente l'apport et le rôle du Conseiller d'orientation, dans la démarcation sociale des adolescents des familles divorcées en milieu scolaire. Afin d'y parvenir, l'argumentaire sera bâti autour d'un développement structuré en quatre chapitres qui sont:

Chapitre 1 : Généralités

Chapitre 2 : Résultats

Chapitre 3 : Interprétation et discussion

Chapitre 4 : Intérêt didactique

8 CHAPITRE I : GENERALITES

Les propos génériques de ce travail de recherche comprennent certains éléments à développer, qui constituent la pierre angulaire, sinon l'épine dorsale de la recherche. Il s'agit en quelque sorte du cadre théorique de la présente recherche.

8.1 ANALYSE DES CONCEPTS ET THEORIES EXPLICATIVES DU SUJET

Afin d'appréhender nettement cette étude, il sera préalablement analysé les concepts qui forment l'ossature du sujet avant de présenter les théories qui la sous-tendent.

8.1.1 Analyse des concepts

Les termes ou expressions suivantes seront clarifiés :« Conseiller d'orientation », « adaptation », « adolescent » et « familles instables ».

8.1.2 La fonction de conseiller d'orientation

La fonction de conseiller d'orientation est reconnue par le Décret no 2000/359 du 05 décembre 2000, portant Statut particulier des fonctionnaires des corps de l'éducation nationale. Il précise que « le corps des conseillers d'orientation, (...) comprend un cadre unique : le cadre des conseillers d'orientation scolaire » (art. 52). Ce corps est soumis aux obligations spécifiques(art. 64-2) qui amènent à définir le Conseiller d'orientation.

8.1.2.1 Qui est le « Conseiller d'orientation » ?

Le Conseiller d'orientation est un professionnel chargé d'orienter de près les individus vers une voie professionnelle qui semble être adaptée à leurs envies, à leurs aspirations et à leurs compétences. En réalité, tous les mots qui forment cette définition peuvent être décodés. Mais, il faut s'intéresser uniquement à « professionnel » et à « orienter ».

Pour le premier : prit comme « adjectif », il renvoie à une profession. Saisit comme « nom », il s'agit d'un individu qui pratique un métier rémunéré. Ainsi, la compétence du professionnel est bien orientée vers une activité. Il aurait pour synonyme « spécialiste ». Pour le second : il s'agit de disposer quelque chose par rapport à une direction ou de diriger, guider quelqu'un. Pour donc guider ou diriger quelqu'un, il faut être près de lui. D'où le côté « clinique » de la fonction.

Le clinicien est un professionnel de santé qui aide son patient à retrouver l'équilibre mental compatible avec sa vie. Ceci dit, la fonction de conseiller d'orientation nécessite aimer être en contact avec l'autre afin de l'aider. Disposant déjà de cette qualité, le Conseiller d'orientation est donc un « clinicien » (Dr. NGONO OSSANGO, 2018 inédit). La raison étant que, sa formation l'invite à multiplier les besoins et les dispositifs d'intégration. À la base, il n'est pas psychologue, mais il se sert des stratégies de la psychologie pour « accompagner ». C'est pourquoi, il s'appuie sur la Psychologie clinique; car il exerce son activité au « chevet de son patient ». Sa tâche porte essentiellement sur l'interrelation individu-environnement. C'est pourquoi par ailleurs, il s'accote sur la Psychologie sociale, intéressant le « groupe ».

Il ne peut alors étudier l'individu sans le connaitre, et sans s'intéresser à son milieu. Ce qui amène à le considérer comme « un psychologue ». Sauf que, les Psychologues n'ont pas toujours accepté cela. Cette situation amène à traduire en clair ce à quoi renvoie ce terme.

Pour Hachette (2008) le « psychologue » est un spécialiste de psychologie. C'est celui qui fait preuve d'une certaine connaissance des sentiments d'autrui. Certainement, par le fait que le Conseiller d'orientation soit recruté suivant une particularité (art. 56 et S., du Décret de 2000 précité), et à cause de sa formation rudimentaire en psychologie dans les ENS, que l'accepter en totalité comme psychologue reste une opération compliquée. Toutefois, si l'on s'intéresse à l'aspect « connaissance d'autrui », n'est-il pas possible de le lui concéder ? Qu'à cela ne tienne, il reste le « psychologue de l'éducation » pratiquant « l'orientation-conseil ».

8.1.2.2 La clarification de « orientation-conseil »

Selon l'UNESCO, l'orientation-conseil est :

Un processus éducatif de type continu visant à aider l'élève à choisir lui-même la formation la plus conforme à ses aptitudes, à ses gouts et intérêts, à s'y adapter et à résoudre éventuellement les problèmes comportementaux, psychologique, personnels, relationnels et sociaux en vue de son plein épanouissement personnel et de son insertion dans la vie en conformité avec les besoins du pays et de ses perspectives de progrès économique, social et culturel .

Deux expressions connexes sont à clarifier au regard de cette définition: orientation scolaire et orientation professionnelle.

Mésestimée par de nombreux apprenants, l'orientation scolaire est pourtant une aide cruciale pour décider de son avenir avec un spécialiste de la question. Parmi les nombreux services offerts aux apprenants, elle fait partie des plus importants. Son rôle est vital : c'est grâce au « Conseiller d'orientation scolaire » qu'un adolescent peut trouver sa future filière.

Elle se déroule sous la forme d'un entretien individuel entre le Conseiller d'orientation et l'apprenant. Elle vise à intégrer ce dernier au sein du système scolaire grâce à une meilleure connaissance de soi, à une connaissance sur les filières de formation et leurs débouchés, et sur le monde du travail. Ainsi, faire le point sur sa situation personnelle permet une orientation professionnelle plus adaptée à des ambitions profondes et évite de se réorienter après le lycée lorsque la voie professionnelle devient confuse.

La formation du Conseiller d'orientation articule orientation scolaire, académique et professionnelle. On dira donc Conseiller principal d'orientation supérieur. Cette formation prend en compte l'éventualité que, le Conseiller d'orientation n'aura pas seulement l'adolescent-apprenant, mais aussi l'adolescent en situation de transitions ou de discontinuité professionnelle. Au sens de l'article 6 de la loi no 2018/010 du 11 juillet 2018, Loi régissant la formation professionnelle au Cameroun, l'expression orientation professionnelle désigne :

Une activité ayant pour objet de permettre à une personne en quête d'emploi professionnelle, de résoudre les problèmes relatifs soit au choix d'une profession soit à l'avancement professionnelle, compte tenu du profit de l'intéressé au regard des possibilités offertes par le marché de l'emploi.

Le conseil en orientation professionnelle consiste en un ensemble de pratiques comme des tests, questionnaires, des entretiens ayant pour objectif, d'aider à trouver sa voie de vie. Danvers, (2000) l'envisage comme un moyen de « prévenir et remédier pour éviter le `'gâchis humain `' ».

Au total, l'orientation-conseil est très nécessaire dans le processus de réussite des adolescents. Bénéficiant de l'étai du psychologue de l'éducation, ils pourront mieux s'adapter.

8.1.3 Le concept « adaptation »

D'une manière générale, le concept « adaptation » renvoie à l'action d'adapter. Il aurait pour synonymes : ajustement; et pour antonyme inadaptation. (Hachette, 2008).

En appréhendant « adaptation » suivant plusieurs sens, le Nouveau Larousse Classique (1959) semble plus expressif. D'abord, il fait allusion à la biologie. L'adaptation est la « correspondance plus ou moins étroite, (...), constatée chez les êtres vivants(...) ». Par la suite, il s'agit de l'ajustement au milieu. Ainsi, c'est l'action modificatrice des facteurs extérieurs sur le comportement. Et enfin, psychologiquement c'est l'« accord d'un être avec le milieu où il est ». L'analyse à faire de ces différents sens amène à les dissocier.

Dans une première approximation, la première idée aide à comprendre que, l'adaptation se rapporte à une sorte d'exigences devant être en conformité avec un élément moteur dans un mouvement entamé. Par exemple : l'adaptation des membres du cheval à la course. Dans une deuxième approximation, la deuxième idée aide à comprendre que, l'adaptation renvoie à une sorte d'accommodation du sujet à un nouvel environnement dissociable de son environnement d'origine. On aura à titre illustratif : l'adaptation des plantes à la sécheresse. Dans une troisième approximation, la dernière idée aide à comprendre que, l'adaptation est l'harmonie entre le sujet avec son environnement.

De ces idées, il devient facile de dire que l'adaptation est un mouvement du sujet allant involontairement d'une position primitive dégradante à une position seconde moins dégradante ou simplement honorant.

En systématisant les approches biologique et psychologique, Le Glossaire de la Psychologie et des Sciences Cognitives (1ere éd., 2009) appréhende l'« adaptation » comme l'acquisition ou la délétion par un organisme vivant de caractéristiques physiologiques, anatomiques ou mentales, ceci lui permettant de réagir de meilleure façon à son milieu ou à la situation.Pour sa part, et s'intéressant séparément aux approches biologique et physiologique, Le Grand Dictionnaire de Psychologie (1999) définit l'adaptation comme l'« ensemble des ajustements réalisées par un organisme pour survivre et perpétrer son espèce dans un environnement écophysique donné ».

Les processus d'adaptation sont mis en oeuvre chaque fois qu'une situation comporte un ou plusieurs éléments nouveaux, inconnus ou simplement non familiers. Piaget (cité par Bloch et al, 1999) les dit assimilateurs quand ils intègrent les données nouvelles à des patterns comportementaux antérieurement constitués, et accommodateurs quand les données nouvelles transforment un pattern ou un schème préexistant pour le rendre compatible avec les exigences de la situation. Entre les premiers exercices du réflexe de succion du nouveau-né et ses manifestations appliquées à divers objets (le pouce, la tétine, le hochet, etc.), il y a extension progressive de la réaction, mais aussi changement de forme par ajustement à la forme du nouvel objet. Assimilation et accommodation sont considérées par Piaget (Ibid.) comme des activités essentielles pour le développement de l'individu, dont elles expriment ensemble le dynamisme. Le développement de l'intelligence représente ainsi l'adaptation la plus élevée et la plus complète ; elle prolonge l'adaptation biologique en procédant comme elle a des régulations successives à des fins de connaissance et non plus simplement de survie.

Akkaour et Atmani, (2014-2015), pensent que l'adaptation se traduit au niveau cognitif par une reconstruction et une réorganisation évoluant dans un milieu lui-même changeant voir variable. Il s'agit en réalité d'un « processus correspondant entre deux mécanismes principaux et complémentaires, qui traduisent des échanges bidirectionnels ». Dans le même sens, Cheurfa (2014-2015) poursuit que, le concept adaptation désigne alors une capacité de changement pour vivre, évoluer et se défendre en fonction de la dynamique des influences extérieures, et une fixité pour se maintenir grâce à des mécanismes d'équilibration en dépit des variations de conditions extérieures.

Au total, toutes ces définitions aident à comprendre ce à quoi renvoie le concept « adaptation ». Mais elles n'entrevoient pas l'aspect « adaptation scolaire ».

Alors, l'adaptation scolaire désignerait l'ensemble des réactions par lesquelles un apprenant modifie son état pour répondre harmonieusement aux conditions scolaires. Cette appréhension permet de cerner ce qu'est « l'inadaptation scolaire »,  dont les causes peuvent être physiques (infirmité motrice), sensorielles (cécité, surdité), intellectuelles (arriération) ou caractérielle ; et qui se traduit par l'impossibilité de satisfaire ses exigences (Cheurfa, ibid.). En fonction de qui est incapable, on peut mener une étude. Ici, on s'intéresse à l'adolescent.

8.1.4 Qu'est-ce que l'adolescence ?

Parmi les différentes périodes qui constituent le développement de l'être humain, l'adolescence semble être l'une des plus excentriques. On peut voir l'adolescent comme ce jeune enfant pubère qui aspire à la maturité. Mais comment préciser les frontières qui séparent l'enfance des autres périodes du développement que sont l'enfance et l'âge adulte?

8.1.4.1 Les termes connexes à l'adolescence

L'enfance et l'âge adulte sont deux périodes du développement de l'Homme. Si la première précède l'adolescence, la seconde lui succède. Seulement, ils sont parfois générateurs de confusion vis-à-vis de l'adolescence.

8.1.4.1.1 L'enfance

La Convention Internationale relative aux droits de l'enfant (1989) définit l'« enfant » comme « [...] tout être humain âgé de moins 18 ans, [...]». Ce qu'il faut dire au regard de cette définition est que, l'instrument juridique cité semble ne pas distinguer substantiellement la période de l'enfance à celle de l'adolescence. En outre, elle manque de précision.

Etymologiquement, « enfant » vient du latin infan : « celui qui ne parle pas». Il faut prendre, « celui qui ne parle pas » dans le sens de « celui qui ne raisonne pas » ; car l'« enfant » chez les Romains, désignait le sujet à partir de sa naissance jusqu'à l'âge de 07 ans correspondant à l'âge de raison. Il faut dire que ce qui caractérise l'enfant, c'est sa jeunesse et sa vulnérabilité : c'est un être en pleine croissance sinon un adulte en devenir.

De 01 à 03 ans, l'enfance se caractérise par une accélération du processus d'accession à l'autonomie. Sa personnalité va s'affirmer et il va être moins dépendant de son environnement au travers des signes comme : la marche, l'acquisition du langage, la conscience de soi. Le progrès capital qui caractérise cette période est l'accession à une pensée véritable par la maitrise de la fonction symbolique qui lui permet de se détacher du réel immédiat et d'avoir une vie mentale autonome. Il accède à une meilleure maitrise de soi, du monde et des autres, sa démarche par rapport à l'extérieur est beaucoup plus active. Cette construction du rapport de soi aux autres et au monde permet la mise en place de certaines constantes de la personnalité qui pourront évoluer principalement avec les débuts du complexe d'oedipe qui va se manifester plus ouvertement à partir de la quatrième année.

De 03 à 05 ans, l'enfant se libère de la situation oedipienne et s'affirme intellectuellement grâce à l'école. Il s'ouvre sur l'extérieur et sort du trio infernal dans lequel l'oedipe l'a enfermé. Cette démarche de socialisation caractérise la période de latence, que les psychologues désignent suivant la période précédée par le complexe d'oedipe. C'est la phase la plus longue de l'enfance ; elle s'étend de 05 à 11 ou 12 ans. Ici, les problèmes suivants : meurtre, désirs incestueux, ambivalence, vont être mis entre parenthèses. Les conflits oedipiens sont oubliés, refoulés jusqu'à la puberté durant laquelle ils réapparaitront.

De 05 ans à 09 ans, le sujet est capable de classer des objets selon un ordre rationnel, en ayant des référents sous les yeux : c'est la période de la logique concrète. Et à partir de 09 ans on parle de la logique des possibles. Il se détache du donné concret, en mettant en oeuvre une logique réelle, mais aussi des raisonnements hypothético-déductifs. Il peut donc accéder à la logique formelle qui caractérise la pensée adulte.

8.1.4.1.2 L'âge adulte

Si la littérature concernant la psychologie de l'enfant et de l'adolescent est particulièrement bien fournie, celle relative à l'âge adulte est beaucoup plus fine. Cela semble dû au fait que cette période de la vie est la conséquence de l'enfance et de l'adolescence. Néanmoins, il ne faut pas voir l'âge adulte comme une période secondaire du développement: l'âge adulte a aussi sa spécificité et l'apparente stabilité qui pourrait le caractériser cache en fait certaines contingentes. C'est bien à cet âge que se fixent les traits fondamentaux de caractères résultant des expériences vécues au cours des périodes passées.

En définitive, au cours de l'enfance, le sujet devient plus sage. Il n'est plus le jouet de sa vie pulsionnelle et affective. Il prend un certain recul par rapport à la réalité et entre dans une étape de la vie que certains ont appelé « l'âge métaphysique ». En fait, il s'interroge sur le sens de l'existence et apaise ses angoisses par une demande plus réfléchie. Mais cette période de calme n'est qu'une transition qui s'achève dès que les premiers signes de la puberté se font sentir. Il va alors prendre conscience qu'il est en devenir sur le plan biologique, social et psychologique ; et va devoir construire une nouvelle identité. C'est là tout l'enjeu de la période difficile qui l'attend : l'adolescence.

8.1.4.2 La clarification du concept

Le concept « adolescent » provient du Latin adolescere (grandir), adolescens (qui est entrain de grandir). Alors que l'enfance est une période au cours de laquelle le sujet évolue et se transforme en restant toujours dans un état de dépendance, et que l'âge adulte est la période où le sujet a fini de grandir (adultus) et pour qui l'indépendance est un mode normal d'existence, l'adolescence se trouve quant à elle, être une période située dans une position intermédiaire et inconfortable en raison du caractère transitoire que le sujet traverse. Il n'est plus un enfant, mais il n'est pas encore un adulte. Il s'agit simplement d'un passage à l'âge adulte (Grand Dictionnaire de Psychologie, 1999).

Les définitions à donner au concept sont variables. Pour l'O.M.S., les adolescents sont âgés de 10 à 19 ans. Les « teenagers » correspondent à la classe d'âge 13-19 ans. Certains études donnent des résultats pour la tranche 15-24 ans correspondant aux « jeunes » (Devernay, 2014). Si l'enfance et l'âge adulte sont relativement des périodes de stabilité, l'adolescence est plutôt une étape marquée par des bouleversements. Elle s'accompagne de nombreux changements qui peuvent parfois inquiéter les béotiens. À ce propos, Shadili (2014) pense que, « parce que la puberté survient à des moments différents chez les individus, (...) le vide entre enfance et âge adulte ne laisse que peu de place à l'adolescence qui devient alors finalement un temps non défini dans la temporalité ». Toutefois, à travers la phase pubertaire et la phase juvénile, on peut essayer de comprendre le contenu de l'adolescence.

Ø La phase pubertaire

Première phase de l'adolescence, elle se caractérise par l'accélération de la croissance et le développement des caractères sexuels spécifiques. Se situant entre 09 à 14 ans chez la jeune fille, et entre 11 à 16 ans chez le jeune garçon, les comportements négatifs suivants sont constatés : l'instabilité de l'humeur, l'hyperémotivité, fatigabilité accrue, émergence de l'instinct, apparition de troubles de la conduite et du caractère, sentiment d'infériorité, opposition systématique à l'autorité, sentiment d'être incompris.

Ø La phase juvénile

Seconde phase de l'adolescence, contrairement à la première, elle correspond à la période plus positive. Elle se caractérise par une restructuration de soi sur le plan intellectuel et psychologique, une affirmation de soi, la découverte d'autrui, la quête d'autonomie et le besoin de participer à la vie sociale. Toutefois, c'est à ce niveau que le sujet découvre et structure sa personnalité tout en s'ouvrant sur la société.

L'apparition et la durée de ces deux phases peuvent varier selon les individus et les influences culturelles. Il y a d'ailleurs un aspect social de l'adolescence qui est indéniable et qui révèle que l'on ne peut limiter la période de l'adolescence à celle des transformations dues à la puberté5(*) : tous les problèmes de l'adolescent sont liés à l'image du « moi », c'est-à-dire des problèmes d'identité par rapport à son corps, à son statut social, aux relations affectives et à la sexualité. La tâche de l'adolescent s'avère ainsi difficile car il doit reconstruire une nouvelle image de lui-même, faire échoir sa véritable personnalité et conquérir son indépendance. Ceci dit, s'occuper de cette situation dans sa globalité est une entreprise difficile. L'adolescence est un temps au cours duquel, le sujet vit dans la précarité et les trajectoires de ce temps peuvent l'orienter vers des issues fâcheuses qui pourront perdurer jusqu'à l'âge adulte s'il n'est pas bien encadré. Cette période de maturation est aussi une période de vulnérabilité. Alors, les familles ont un rôle principal de prévention, d'orientation et de prise en charge des adolescents. Il s'agit des êtres d'une extrême fragilité. Mais lorsqu'elles sont instables, elles deviennent une impotence pour ces futurs adultes.

8.1.5 L'expression « familles instables »

Définir « familles instables », amène d'abord à définir « familles », avant de s'intéresser à l'expression elle-même. L'objectif est de rechercher une définition convenable.

8.1.5.1 Qu'est-ce que la « famille » ?

Donner une définition à « famille », suppose définir un objet si familier et commun à tous, qu'il risque d'être évident et donc un peu ennuyeux. À la vérité, chacun peut en savoir quelque chose. Mais, la définition dépend des tendances.

De prime abord, la famille est l'ensemble uni que forment les parents et leurs enfants. On parlera de l' « oïkos » pour désigner la cellule de base de la société : la maisonnée (Dortier, 2013 : citant Aristote, in la Grèce du IVe av. J.C.). Cette conception plus restrictive que large, renvoie généralement à ce qu'on perçoit dans les sociétés européennes.

En Afrique, le concept se particularise par son extension. On dira que, la famille est l'ensemble composite du père, de la mère, de leurs enfants ; des oncles, des neveux ; des grands-parents, etc. Ce qui revient à dire que, c'est une communauté de personnes unies par des liens de parenté. En outre, la conception africaine de « famille » va jusqu'à adjoindre à « communauté de personnes unies par des liens de parenté », d'autres personnes n'ayant aucun lien de filiation avec la famille. Il s'agit des personnes qui apportent une aide à la famille. C'est souvent le cas des voisins, des amis. L'on peut qualifier cette aide extérieure de « prolongement de la famille » qui intervient, lorsque les interrelations sont bonnes entre eux ou encore lorsque la famille devient incapable de jouer pleinement son rôle. L'incapacité ainsi mise en toile de fond témoigne l'instabilité de la famille.

8.1.5.2 La définition proprement dite de « familles instables »

Littérairement, le terme « instables » renvoie littéralement à ce qui n'est pas stable, ou qui est en équilibre instable. C'est en effet la traduction d'une idée de rupture possible de l'équilibre dans une position. On aura pour synonyme inconstance, déséquilibre, fragilité. Ainsi, l'instabilité (du Lat. Instabilitatem, de instabilis) est donc le défaut de stabilité

À la lumière de cette clarification, les familles instables peuvent être appréhendées comme des familles en difficulté dans lesquelles il faut impérativement intervenir pour le jeune adulte afin de lui donner une autre chance de grandir et d'évoluer normalement. Ces accueils familiaux de « rattrapage » lui permettront de partager une ambiance éducative apaisée. Dans le cadre de ce travail de recherche, c'est de l'intervention du Conseiller d'orientation dont s'agit. Sans être exhaustif, un catalogue-liste de ces familles a été fait6(*).

Dans le but d'approfondir théoriquement les connaissances sur la question, il est judicieux d'explorer les différentes théories qui sous-tendent cette étude.

8.1.6 Théories explicatives du sujet

La théorie retenue, qui sous-tend substantiellement cette étude est l'étayage. Mais, elle est accompagnée par deux autres qui en effet, permettent de comprendre davantage, non seulement sa consistance, mais les situations éparses des adolescents des familles divorcées. Il s'agit des théories : écologique et de l'attachement.

8.1.7 La théorie de l'étayage

Le concept d'étayage en pédagogie renvoie à la théorie de Bruner (1983) et à l'intervention de l'adulte dans l'apprentissage de l'enfant. Elle se présente comme suit :

Ø Consistance de la théorie

Étymologiquement, le terme étayage provient de l'allemand Anlehnung, qui signifie « appuyer sur, se poser sur... ». La compréhension à se faire de la théorie de l'étayage amène à se focaliser sur ce sens premier, retenu par la tradition psychanalytique. Elle désigne l'ensemble des interactions d'assistance de l'adulte permettant à l'enfant d'apprendre à organiser ses conditions afin de pouvoir résoudre seul un problème qu'il ne savait pas résoudre au départ.

S'inspirant de l'exposé de Djamila, Piaget (1896-1980) pense que l'environnement social n'influence que de manière marginale le développement cognitif. Il n'est pas constitutif de l'activité mentale. Le rôle du langage est secondaire dans le développement de la connaissance. Vygotsky (1985) quant à lui, considère que l'enfant grandit en interaction étroite avec deux aspects de la culture: les outils qu'elle produit (langage écrit et oral) et les interactions sociales (entre adultes et enfants et entre enfants). Et pourtant, l'apparente contradiction des deux approches n'a pas dissuadé Bruner (1983) d'en concilier les apports.

Bruner (1983) s'inspire du modèle de l'équilibration de Piaget (1896-1980) pour proposer un modèle d'acquisition des connaissances « en spirale ». Les notions enseignées dès l'enfance doivent être vraies, verbalisées correctement et adaptées à la structure cognitive de l'enfant. Par accommodation et sous l'influence du langage, l'enfant parviendra à élaborer des systèmes conceptuels performants et accéder aux modes de représentation symboliques. Il préconise une pédagogie de la découverte. Mais accorde un rôle capital au maître en tant que médiateur des apprentissages.

Bruner (1983) s'intéresse à la façon dont les adultes « organisent le monde pour l'enfant dans le but d'assurer sa réussite dans l'apprentissage des concepts ». L'interaction sociale est nécessaire ; c'est-à-dire l'interaction interpersonnelle entre l'enfant et l'adulte dans le contexte de la culture. Il parle « d'interaction de tutelle » qui existe entre un adulte et un enfant, et par laquelle l'adulte essaie d'amener l'enfant à résoudre un problème qu'il ne saurait résoudre seul. À ce propos, il compare ces interactions à un système de support. Pour lui, « ce système de support, fourni par l'adulte à travers le discours ou la communication (...), est un peu comme un étayage, à travers lequel l'adulte restreint la complexité de la tâche permettant à l'enfant de résoudre des problèmes qu'il ne peut accomplir seul ». L'étayage est ainsi lié au concept de ZPD, concept issu du travail de Vygotsky (1985). Ceci dit, l'étayage devient une aide provisoire, et le tuteur prive peu à peu l'apprenant des aides dont il disposait pour lui permettre de réaliser la tâche. C'est le principe de « désétayage ».

Bruner (1983) reconnait six fonctions de l'étayage caractérisant ce soutien temporaire de l'activité de l'enfant par l'adulte : il s'agit de : l'enrôlement, la réduction des degrés de liberté, le maintien de l'orientation, la signalisation des caractéristiques déterminantes, le contrôle de la frustrationet de démonstration/ présentation des modèles de solution.

Pour ce qui est de l'enrôlement, il faut susciter l'adhésion de l'enfant aux exigences de la tâche. S'agissant de la réduction des degrés de liberté, la simplification de la tâche est importante, ceci en réduisant la difficulté du processus de résolution. Pour le maintien de l'orientation, il faut faire en sorte que l'enfant ne change pas d'objectif durant la résolution de la tâche et qu'il conserve le but initialement fixé. La signalisation des caractéristiques déterminantes quant à elle, permet de faire prendre conscience à l'enfant des écarts qui existent entre ce qu'il réalise et ce qu'il voudrait réaliser. Le contrôle de la frustration préconise d'essayer de maintenir l'intérêt et la motivation de l'élève en utilisant divers moyens et en prémunissant d'une trop grande dépendance. Pour la démonstration enfin, il faut présenter sous une forme « stylisée » la solution de l'élève, pour qu'il tente de l'imiter en retour sous la forme appropriée.

Ø Synthèse de la théorie

La théorie de l'étayage est un concept lisière entre psychanalyse et éthologie. Elle stipule brièvement que, le jeune enfant a besoin nécessairement de l'accompagnement d'un adulte pour arriver à se suffire personnellement. Dans ce processus, l'adulte expert, assure un rôle pédagogique afin de permettre à l'enfant d'accomplir une tâche qu'il n'aurait pu effectuer tout seul. À ce propos, dans le cadre de l'école, le déroulement du cours et les objectifs pointés sont « pensés » par l'enseignant. Une fois qu'un contrat didactique est établi entre les inter actionneurs, les stratégies d'étayage de l'enseignant peuvent se déployer. Ici, l'appropriation des savoirs se fait suivant que, l'enseignant voit l'apprenant agir (seul), tout en le guidant. Cette tutelle donne à voir que l'étayage permet à l'apprenant de dépasser le niveau actuel de son expérience. Selon Bruner (1983 : 263) : « la plupart du temps, l'intervention d'un tuteur comprend une sorte de processus d'étayage qui rend l'enfant capable de résoudre un problème, de mener à bien une tâche ou d'atteindre un but qui auraient été, sans cette assistance, au-delà de ses possibilités ». De son coté, l'enfant doit reconstruire pour son propre compte le savoir qui est mis à sa disposition.

Bien que consistante, la théorie de l'étayage reste relative.

Ø Limites de la théorie

De prime abord, le caractère complexe de cette théorie n'amène pas à nettement la saisir. Entant que « pédagogie par découverte », les principaux postulats de base de l'étayage ne permettent pas de savoir préalablement dans quel type de pédagogie par découverte elle s'inscrit. C'est après moult réflexions qu'on sait qu'elle défend une pédagogie par découverte fortement guidée par l'enseignant. De principe, il existe deux types de pédagogies par découverte : les pédagogies non-guidées, qui limitent la participation de l'enseignant au strict minimum, et les pédagogies guidées, dans lesquelles l'enseignant enseigne les prérequis et guide fortement la découverte.

En outre, Vannier (2006) s'illustre comme l'un des auteurs ayant éprouvé de gênes. Elle rend compte d'observations réalisées auprès d'adolescents, scolarisés dans des institutions dédiées aux élèves reconnus en échec dans le cursus normal du collège. Selon elle, l'analyse des pratiques enseignantes met en évidence la difficulté à maintenir les conditions d'un progrès cognitif pour tous. De ce fait, elle aborde la question de la transposition du concept de tutelle telle que examiné par Bruner (1983) dans un cadre scolaire. Sa difficulté a trait aux questionnements suivant, « comment aider les élèves qui ont du mal à apprendre ? » à ceci, quelles compétences professionnelles développer pour arriver à la réussite de ces derniers? Pour répondre à ces questions, Vannier (2006) souligne que le sujet doit bénéficier d'une aide appropriée, dans la réalisation des tâches pour lesquelles il ne dispose pas encore de toutes les compétences requises, qu'il peut accéder dans un second temps.

La difficulté ci-dessus exprimée d'une manière interrogative de Marie-Paule Vannier, peut être retranscrite dans le cadre de ce travail, car suscitant tout l'intérêt qui y est porté. Le fait est que, Bruner confie dans l'entièreté cette délicate tâche (l'aide appropriée) au didacticien sachant pertinemment qu'il n'a reçu qu'une formation lapidaire et rudimentaire voire flasque en la matière. Cette tâche est à confier au spécialiste de la question.

Ø Plus-value de la théorie

Quoi qu'il en soit, il est clair que la théorie de l'étayage a tout son pesant dans le cadre de cette réflexion. En effet, grâce à elle, le tuteur sait assurément comment manier l'interaction entre l'apprenant et lui. Ceci, en accordant ses interventions aux capacités des élèves ainsi que tous ses processus d'ajustement (Granaty et Chemla, 2004). Parce qu'il est un geste professionnel (Bucheton, 2009), la pratique de l'étayage revient à faire un métier qu'il faut reconnaitre à « l'étayeur », qu'il partagera soit de manière explicite, soit implicite avec les membres d'une communauté professionnelle.

Aussi, en milieu scolaire, grâce à l'étayage, le Conseiller d'orientation fait avec son client pour l'accompagner dans ses apprentissages et dans la mise en place de conduites et attitudes qui leur sont propices. C'est l'intervention du maitre dans un espace d'apprentissage que l'élève ne peut mener seul (Bucheton, 2009 : 59).Qu'en est-il de la théorie écologique ?

8.1.8 La théorie écologique

L'approche écologique dans les théories de l'apprentissage concerne, comme plusieurs autres théories, le « sujet-apprenant ». Elle a un contenu qu'il faut excaver.

Ø Consistance de la théorie

L'approche écologique, extraite fondamentalement de Vygotsky et Lewin (cité par G. Absil, Vandoorne, Demarteau, 2004) trouve son essor théorique dans les travaux du psychologue russe Bronfenbrenner (1979), théoricien du développement humain. Connue surtout par la modélisation des emboitements de milieux qui interagissent entre eux et concourent au développement de l'enfant, la théorie écologique stipule à l'origine que, « les interactions sociales sont essentielles pour le développement de l'intelligence » : c'est la théorie du développement social telle que préconisée par Vygotsky (1985) pour qui, cette théorie met l'accent sur le rôle de la culture, des interactions sociales et du langage dans le développement cognitif de l'enfant. Deux idées la soutiennent: le « MKO » et la ZPD.

La première idée représente l'image d'une personne qui possède une connaissance, une maitrise plus élevée que l'apprenant. La seconde indique la différence entre ce qu'un enfant peut accomplir seul et ce qu'il peut accomplir lorsqu'il est accompagné et encouragé par un « MKO ». Bronfenbrenner (1979, 1986), ajoutant l'idée que le comportement est fonction des interactions entre les personnes et leur environnement reprendra les deux idées de Vygotsky (1985) et formera sa pensée qui permettra de le démarquer.

L'écologie du développement humain implique donc, l'étude scientifique de l'accommodation progressive et mutuelle entre un enfant et les changements des propriétés des milieux dans lesquels il vit ; étant donné que ce processus est influencé par les relations entre ces milieux et les contextes qui les englobent. Techniquement, cette théorie repose sur une idée motrice : l'environnement, au sens large influence le développement de l'enfant. Il développe une taxonomie des environnements emboités. Ainsi, l'environnement dans lequel l'enfant vit est représenté comme une série de milieux ajustés les uns dans les autres, à l'image d'une poupée russe. Le développement de l'enfant se produit dans l'interaction de quelques types d'environnements: le  microsystème, le chronosystème, l'exosystème, le macrosystème, et le mésosystème. Ces environnements, appelés systèmes sont différenciés selon le degré de participation de l'enfant et de ses parents (la mère surtout), selon que l'enfant et ses parents sont directement acteurs et impliqués.

Le microsystème est un milieu social formé des groupes ayant un contact direct et plus ou moins étroit avec l'enfant. Cet environnement a un effet à géométrie variable sur lui. Ses composantes sont la famille d'un coté, et l'école de l'autre coté. Ils abritent alternativement l'enfant. Et c'est du fait de ce tour à tour qu'ils parviennent à produire des effets sur lui. En réalité, si la famille est harmonieuse, l'enfant aura des bonnes performances à l'école, et son avenir est certain. Par contre, si la famille connait des turbulences, l'enfant aura moins de chance à s'adapter à l'école, et son avenir est contingent.

Le mésosystème quand à lui est constitué des relations existantes entre ceux du premier niveau que sont l'école et la famille. De cette façon, la relation des parents avec les enseignants de l'enfant aura une influence directe sur l'enfant. L'exosystème pour sa part,est lié à des éléments qui affectent la vie de l'enfant. Cependant, ces éléments n'ont pas de relations directes avec lui mais il subit l'influence de l'extérieur. C'est le cas de l'entreprise dans laquelle travaillent les proches du parent. Quant au macrosystème, il se compose des éléments de la culture dans laquelle est plongée l'enfant. Ici, l'influence se produit parce que les éléments déterminent la façon par laquelle les autres systèmes peuvent s'exprimer. Le chronosystème enfin, fait référence au moment de la vie où se trouve la personne, en lien avec les situations qu'elle vit peu à peu. Il peut s'agir du décès d'un parent survenu à un âge relativement fragile de l'enfant.

Ø Synthèse de la théorie

Urie Bronfenbrenner insiste sur une notion fondamentale : celle de l'interaction, de l'interdépendance entre les systèmes dans lesquels le développement de l'enfant est possible. Cette théorie est l'une des explications les plus souffertes à propos de l'influence du milieu social sur le développement des personnes. L'hypothèse de base est que, l'environnement dans lequel grandit le sujet affecte tous les plans de sa vie.

Pour Bronfenbrenner, la façon d'être des enfants change en fonction de l'environnement dans lequel ils évoluent. S'inspirant de son vécu, il a donc décidé d'étudier les éléments qui conditionnent le plus le développement infantile. Il comprenait l'environnement comme un ensemble de systèmes reliés entre eux. Toutefois, cette théorie n'est pas restée sans bémols.

Ø Limites de la théorie

Bien que séduisante, l'approche écologique développée par Bronfenbrenner a connu de critiques incisives et est restée trop souvent annihilée au moyen d'un schéma quasi vide de sens : « la poupée russe ». Mais d'une manière spécifique, Bouchard (1987), Absil et Vandoorne (2004) se sont faits remarqués comme les principaux examinateurs.

Pour Bouchard (1987), bien que depuis maintenant près de dix ans l'approche écologique a gagné la curiosité, la sympathie et, parfois l'engouement des intervenantes de différents domaines de la santé et des services sociaux, elle ne prescrit cependant aucune technique spécifique ; elle ne produit aucun « guide de l'usage », ne propose aucun « kit » d'intervention, aucun élément que les intervenantes pourraient rapidement ajouter à leur boîte à outils. En outre, elle présente même, à première vue, des éléments auxquels les milieux de l'intervention ont déjà été sensibilisés et qui ont été pour plusieurs, critiqués ou rejetés : analyse de type systémique ou structurel, analyse fonctionnelle et carrément pragmatique et empirique, abondance de références à des facteurs qui dépassent largement le pouvoir d'influencer de l'intervenant vu dans son cadre de définition de tâches. Etc.

Absil et Vandoorne (2004), pensent pour leur part que, la théorie écologique est avant tout interactionniste : l'individu se développe en interaction avec son environnement. En fait, dans cette théorie, il n'y a pas de place pour l'individu en dehors du microsystème. D'ailleurs, il s'agit d'une théorie du processus de développement et non d'une théorie de l'individu.

Belski (cité par Absil, et al, 2004) collaborateur de Bronfenbrenner, a ajouté aux différents systèmes l'ontosystème, c'est-à-dire l'individu en interaction avec lui-même et porteur de caractéristiques propres. L'introduction de l'ontosystème forcerait à conclure qu'un microsystème est un système d'ontosystèmes en interaction, ce que Bronfenbrenner nomme une « dyade », c'est-à-dire la relation engagée entre deux personnes. La qualité d'une dyade, c'est-à-dire ses effets potentiels, dépend du degré de réciprocité dans l'activité et du passage petit à petit du pouvoir en faveur de la personne en développement. Absil, et al, (2004), n'ont pas insisté sur l'ontosystème dans la présentation de la théorie Bronfenbrennerienne, ce pour plusieurs raisons.

Tout d'abord, Bronfenbrenner, inspiré par Lewin, est très attentif aux rôles des personnes engagées dans l'interaction. L'individu est donc implicitement présent, mais jamais seul. Ensuite, il semble que l'ensemble de ces concepts préserve la couture entre l'individu et la société. Le débat à propos de l'ontosystème se greffe sur la question de la sur responsabilisation de l'individu et des dérives liées à l'utilisation sociale de la génétique. D'une part, nier l'originalité de chaque individu serait le condamner au déterminisme social ; d'autre part réifier l'individuation revient à nier la dimension collective et sociale du sujet. Or, l'accent mis sur le développement comme processus d'interaction entre la personne et son environnement ouvre la voie à un retour du « social » et du déterminisme qu'il engendre, sans que ce déterminisme ne soit une fatalité. La théorie du développement humain n'est pas une théorie de la soumission de la personne au déterminisme, il s'agit plutôt de l'exploration des processus d'apprentissage qui permet à la personne de « maîtriser », de composer, de transformer son environnement. La pensée de Bronfenbrenner est toujours systémique : les environnements sont des systèmes qu'il faut envisager dans leur complexité. Réduire ces systèmes à un seul de leur composant conduit à une mécompréhension préjudiciable de la théorie.

Ø Plus-value de la théorie

La théorie écologique de Bronfenbrenner n'est pas parfaite. Mais elle a son pesant scientifique. Elle s'applique dans de nombreuses disciplines. Même si elle ne prend pas en compte les facteurs biologiques, il s'agit de l'une des meilleures explications qui existent à propos de la façon dont les différents groupes sociaux influencent sur la vie d'une personne. Aussi, malgré qu'elle fut sous exploitée, elle continue d'inspirer les chercheurs, notamment en santé publique qu'il s'agisse de prévention ou d'épidémiologie. Elledonneàtouslesindividusunemeilleurecompréhensiondece qu'ilspeuventfairepourconstruireunmeilleurfutur. Que dire de la théorie de l'attachement ?

8.1.9 La théorie de l'attachement

La théorie de l'attachement nait des plumes de Bowlby (1969), pour qui l'instinct qui conduit un bébé à rechercher sa mère n'est pas celui de l'alimentation, dite pulsion orale chez Freud, mais bien plutôt un instinct de protection satisfaisant un besoin de sécurité à travers la relation à autrui, et notamment sa figure d'attachement. Elle s'articule de la manière suivante :

Ø Consistance de la théorie

Bowlby (1969) met en évidence les mécanismes de formation et de développement des relations d'attachement intégrant les apports de la psychanalyse. Influencée et guidée par une longue littérature basée sur le lien mère-enfant et aux conséquences des séparations précoces, elle stipule que : le lien mère-enfant revêt une importance capitale. Il a ainsi appréhendé ce lien selon une perspective évolutionniste qui, selon Darwin (1859), la survie constitue l'objectif principal d'une espèce. Les caractéristiques de l'espèce permettant l'adaptation à l'environnement participent à sa préservation durant le temps.

À partir de l'observation des réactions des enfants au retour de la mère, Ainsworth (2017), à la suite de Bowlby (1969), a établi une classification de l'attachement des bébés en trois catégories : l'attachement insécure ambivalent/anxieux, l'attachement insécure évitant, l'attachement sécure.La principale caractéristique qui différencie un attachement sécure d'un attachement insécure est liée au fait que, dans le premier cas, le parent répond adéquatement aux signaux et aux besoins de l'enfant qui n'a pas d'effort particulier à faire pour être entendu. Dans le second cas, la réponse est soit inadaptée, soit incohérente, ce qui conduit l'enfant à devoir mettre en place des stratégies particulières d'adaptation.

Dans la première catégorie, les interactions entre la mère et son bébé se passent sans heurts mais sans véritable partage affectif non plus. La mère est jugée intrusive dans le sens où elle impose beaucoup sans tenir compte des envies de son enfant (de faire par lui-même, de décider de ses propres jeux, voire d'être laissé tranquille). Cette volonté de projet éducatif ne respecte pas nécessairement les capacités de l'enfant et conduit celui-ci à ne se sentir aimé qu'en cas de réussite. Il apparaît néanmoins comme un enfant aimable et éveillé.

Dans la deuxième catégorie, l'enfant maîtrise ses émotions et est très indépendant avec peu d'interactions avec sa mère (surtout pas affectives). Il arrive même qu'il se montre plus allègre avec un inconnu et sa mère se montrant souvent davantage intéressée par les visiteurs que par son enfant. Quand il exprime de la détresse ou de la douleur, sa mère détourne son attention. Les parents évitants découragent les tentatives de rapprochement de leur enfant et les parents anxieux découragent les tentatives d'exploration.

Dans la troisième catégorie, les bébés peuvent se montrer très inquiets lors de la situation étrange et pleurer beaucoup. Mais les chercheurs ont remarqué que le niveau de l'hormone de stress (cortisol) augmente peu pendant l'expérience, comme si les pleurs fonctionnaient seulement tel un signal devant assurer le retour de leur mère, et non comme l'expression d'un désespoir profond.

Une quatrième catégorie a été ajouté par Main (cité parAinsworth, 2017): l'attachement désorienté/ désorganisé. Mais l'attribution d'une des trois premières catégories reste préservée, par rapport à celle dont l'enfant se rapproche le plus quand il n'est pas totalement désorganisé. Chez les enfants désorganisés/désorientés, des ruptures et des incohérences apparaissent dans les stratégies d'attachement : ils sont susceptibles de s'immobiliser comme pétrifiés de peur au moment de rejoindre leur mère, qu'ils tentent parfois d'approcher de biais, ne parvenant pas à maintenir leur attention au point de paraître absents, confus, désorientés.

Ø Synthèse de la théorie

Bowlby (1969) décrit l'attachement comme étant le produit des comportements qui ont pour objet la recherche et le maintien de la proximité d'une personne spécifique. C'est un besoin social primaire et inné d'entrer en relation avec autrui. En ce sens, il s'éloigne de Freud pour qui, les seuls besoins primaires sont ceux du corps, l'attachement de l'enfant n'étant qu'une pulsion secondaire qui s'étaye sur le besoin primaire de nourriture.

La fonction de l'attachement est pour John Bowlby une fonction adaptative à la fois de protection et d'exploration. La figure d'attachement constitue une base de sécurité pour l'individu en situation de précarité. Prenant l'exemple du nouveau-né qui dispose d'un répertoire de comportements instinctifs, tels que s'accrocher, sucer, pleurer, sourire, qui vont pouvoir être utilisés au profit de l'attachement. Après un certain nombre de temps, une relation d'attachement, franche et sélective, à une personne privilégiée s'établit. Bowlby (1969) parle alors de monotropisme, c'est-à-dire d'une seule et unique relation.

Ø Limites de la théorie

Bowlby (1969) s'appuie sur une étude faite sur des délinquants pour présenter sa théorie de l'attachement de l'enfant qui cherche le confort et la sécurité. Bien que le bébé soit prédisposé dès la naissance à déployer des comportements instinctifs pour attirer sa mère, ceux-ci n'ont pas toujours les effets escomptés. Ainsi, certains enfants n'obtiennent pas de leur figure d'attachement une réponse satisfaisante à leurs appels. Pour dissiper le malaise à l'origine de ceux-ci, ils doivent élaborer des stratégies plus efficaces pour obtenir les soins dont ils ont besoin. Au fil du temps, ils intériorisent les régularités dans les échanges et ajustent leurs comportements aux réactions du parent. Ils modifient donc le niveau d'activation de leur système d'attachement en fonction de ce qui est le plus favorable pour eux. Ce faisant, ils développent des « stratégies secondaires d'attachement » (par opposition aux « stratégies primaires » qui correspondent aux comportements innés : Main, 1990).

Pour Bowlby (1969), la figure d'attachement est la personne vers qui l'enfant dirige ses comportements d'attachement. La mère est en général la première personne pour tenir cette fonction. Sauf que, toute personne qui s'engage dans une interaction sociale avec l'enfant et qui sera capable de répondre à ses besoins sera susceptible de devenir une figure d'attachement. De ce fait, le Conseiller d'orientation qui suit l'enfant dans une dynamique d'adaptation pourra nettement être une figure nouvelle d'attache pour lui ; sans pour autant avoir été son parent biologique, voire sa mère. Ainsi, le principe d'une seule figure d'attachement privilégiée apparaît caduc dans l'étude réalisée par Schaffer et Emerson (1964). Qu'à cela ne tienne, cette théorie a ses raisons d'être dans cette étude.

Ø Plus-value de la théorie

La théorie de l'attachement a toutes ses raisons d'être dans l'étude des interactions sociales. Elle permet d'être attentif aux besoins d'un individu. De ce fait, prêter attention à la situation d'un adolescent ne conduit pas forcément à faire de lui « un enfant gâté ».En plus, Bowlby (1969) a montré une véritable balance dynamique entre les comportements d'attachement et les comportements d'exploration : ce n'est que quand ses besoins de proximité sont satisfaits que le sujet peut s'éloigner de sa figure d'attachement pour explorer le monde extérieur. L'attachement va bel et bien servir l'autonomie et non la dépendance.

En définitive, l'exploration des théories explicatives du sujet ont véritablement aidé à expliquer ce sujet, car en constituent les fondements. Elles permettent de saisir aisément le contenu de cette étude. Mais préciser aussi son cadre et la méthodologie est aussi important.

8.2 CADRE DE L'ETUDE ET METHODOLOGIE

Le cadre de l'étude précèdera la méthodologie du travail.

8.2.1 Cadre de l'étude

Lato sensu, le Cameroun est le cadre de cette étude. Elle intéresse tous les adolescents des familles divorcées camerounaises. Car, leur idiosyncrasie est univoque. Toutefois, de par certaines considérations liées à la recherche, elle se limitera stricto sensu à Bertoua, chef-lieu de la Région de l'Est-Cameroun. Plusieurs établissements scolaires sont répandus dans la ville, et sont tous des sites fascinant de la présente étude. Seulement, il est privilégié le Lycée Bilingue, établissement scolaire secondaire, situé à Bertoua 2eme.

Créé par arrêté n° 1/A/501/MINEDUC/CAB du 02 janvier 1992, le Lycée Bilingue de Bertoua est un établissement mixte, fonctionnant avec les deux sections francophone et anglophone à cycle complet.

8.2.2 Méthodologie du travail et méthode d'analyse des données

On présentera d'abord la méthodologie à laquelle respectera ce travail avant de donner la méthode avec laquelle les données seront analysées.

8.2.3 Méthodologie du travail

On peut entendre par méthodologie, l'ensemble des méthodes appliquées à un domaine particulier de la science (Le Dictionnaire Hachette). Ceci dit, chaque chapelle scientifique présente une méthodologie appropriée. Alors, sachant qu'on est dans les « Sciences de l'éducation », la méthodologie sera constituée des éléments de ladite chapelle.

8.2.3.1 Type de recherche et définition de la population

Le type de la recherche sera présenté avant de définir la population de cette étude

Ø Type de la recherche

Dans les Sciences sociales en général, et en Sciences de l'éducation en particulier, il existe plusieurs types de recherche selon les objectifs visés. On fait référence à : la recherche d'action ; la recherche appliquée ; l'étude de cas ; la recherche comparative ; la recherche expérimentale ; la recherche évaluative ; la recherche expérientielle ; la recherche normative ; la recherche d'observation et à la recherche exploratoire. Cette recherche est de type exploratoire.

La recherche exploratoire est une recherche qui tente d'identifier des problèmes ou des propriétés de situations ou même d'évènements complexes. Elle peutenvisager de clarifier unproblèmequiaétéplusou moins défini.Ellepeutaussiaideràdéterminerle devisde rechercheadéquat, avantde menerune étudede plusgrandeenvergure.Contrairement à d'autres types de recherche, elle viseraità comblerunvide (VanderMaren, 1995).Elle peutêtreunpréalableà desrecherchesqui,poursedéployer, s'appuientsur un minimum de connaissances (Trudel,Simard, Vonarx, 2007).Ellepermettraitalorsde baliseruneréalitéà étudieroudechoisirlesméthodesde collectede donnéesles plusappropriéespour documenterles aspectsd'uneréalité.Comme les autres types de recherche, elle a besoin d'être menée sur une population.

Ø Définition de la population

D'après le guide de rédactiondes mémoires en Sciences de l'éducation, la population est l'ensemble fini ou infini d'éléments définis à l'avance sur lesquels portent les observations. En référence à ce guide, il existe deux types de populations. La population cible et la population accessible. La première se réfère à la population que le chercheur désire étudier et à partir de laquelle il voudra faire des généralisations. La seconde quant à elle, est la portion de la population cible qui est à la portée du chercheur. Celle-ci peut être limitée à un espace bien déterminé.

Cette étude a pour population cible les adolescents des familles divorcées. Mais, sa population accessible comprendra les adolescents du Lycée Bilingue de Bertoua. Mais, vue le volume trop élevé de ceux-ci, il est nécessaire d'avoir un nombre conséquent chez qui recueillir des données.

8.2.4 Définition de l'échantillon de l'étude et choix des méthodes de collectes des données

On définira l'échantillon de l'étude avant d'opérer le choix des méthodes de collecte des données.

8.2.4.1.1 Définition de l'échantillon

L'échantillon de l'étude est la fraction de la population sur laquelle le chercheur effectue des investigations. Il s'agit en réalité, de la population miniaturisée de la population initiale, et qui répond aux mêmes caractéristiques. Le Lycée Bilingue de Bertoua étant très vaste, il devient difficile de mener une étude qui comprendra tous les élèves des familles divorcées qui s'y trouvent. C'est pourquoi, définir un groupuscule d'élèves sur lequel s'appesantir n'est pas inconvenant. À cet effet, on usera d'une technique appelée échantillonnage, qui consiste à retenir parmi les adolescents des familles divorcées inscrits dans ce Lycée, un nombre représentatif qui fera l'objet de l'étude.

Dans les Sciences de l'éducation, il existe plusieurs types d'échantillonnage : l'échantillonnage aléatoire simple, l'échantillonnage aléatoire systémique, l'échantillonnage par quota. De tous ces types, l'échantillonnage choisi pour la faisabilité de cette étude est l'échantillonnage aléatoire simple. Elle consiste à sélectionner un échantillon de manière à ce que tous les individus dans la population aient les mêmes chances d'être présents dans l'échantillon. Pour cela, il sera fait un choix par tirage au sort des adolescents des familles divorcées du Lycée Bilingue de Bertoua. On en retiendra cinq qui constitueront l'échantillon. Mais pour assembler les données, il faut des techniques.

8.2.4.1.2 Choix des méthodes de collecte des données

Deux types de recherche sont généralement réalisés dans les Sciences humaines : la recherche fondamentale et la recherche appliquée, dans le cadre desquelles l'on peut faire une analyse à partir des données quantitatives ou qualitatives. Ici, c'est le devis qualitatif qui est choisi. Et les outils de collecte des données sont constitués de la recherche documentaire, de la phase d'observation et des entretiens.

Ø La recherche documentaire

Par recherche documentaire, il faut entendre l'ensemble des écrits qui fondent les soubassements de la présente étude. Il s'agit aussi des données préexistantes ou officielles qui ont été déjà documentés. Ainsi, les ouvrages et autres documents scientifiques, et même les théories qui ont trait avec les questions d'adaptation scolaire, sont d'une importance capitale. Ceci dit, il faut avoir nettement la main sur les connaissances théoriques des sujets qui intéressent l'étude. La recherche documentaire doit permettre de cerner les apprenants qui se trouvent dans une situation d'instabilité familiale due au divorce de leurs parents. Pour cela, l'exploitation des procès-verbaux et relevés des notes est de circonstance. Après avoir défini de manière opérationnelle le comportement ciblé au travers des documents accessibles, il est nécessaire de passer à l'observation des sujets retenus.

Ø L'observation

L'observation est une technique de collecte de données qui consiste à chercher à pénétrer une situation donnée à travers les comportements des individus. Elle repose sur le prélèvement visuel des informations. Il existe deux manières d'observer les individus : de l'intérieur ou de l'extérieur.

Lorsqu'on observe de l'extérieur, on utilise des grilles d'observation avec des définitions précises qui indiquent les comportements à observer. Cette observation est encore appelée observation désengagée car, l'observateur ne cherche pas ce qui est insolite ; il se limite à quantifier les comportements bien définis, attendus et prévus. C'est une observation qui trouve son utilité en ceci qu'elle permet de comptabiliser les comportements. Mais ce n'est pas le cas en ce qui concerne l'observation de l'intérieur.

L'observation de l'intérieur amène le chercheur à se plonger dans la recherche. Il participe à l'action. Cette observation est encore appelée observation participante car, l'observateur est immergé dans la recherche ; il est un acteur du processus de recherche. Le caractère exigent de cette manière d'observer rend la recherche quelque peu alambiquée ayant certains effets relatifs : la subjectivité et l'engagement émotionnel. En réalité, l'observateur est très souvent amené à se fondre dans la recherche. Il vit la situation en l'observant, et en l'analysant. Il recherche une compréhension plus profonde de la situation en examinant certains faits de l'intérieur. Cette observation est utile pour comprendre le phénomène étudié. C'est ce qui justifie ici son emploi prédominant. Seulement, pour mener à bien une observation participante, on peut faire appel à l'entrevue.

Ø Les entretiens

L'entretien est un outil de collecte des données qui s'inscrit dans le grand ensemble des sondages. Il consiste à écouter d'abord, et à observer par la suite des individus dans le but de dégager les éléments de leurs dires. Cette technique permet d'obtenir d'une personne des renseignements étant en lien avec le fait étudié. On l'appelle encore entrevue de recherche. Elle permet de connaitre un sujet peu connu ou mal connu, à travers des rencontres périodiques.

8.2.5 Méthode d'analyse des données

Cette étude a une méthode d'analyse de données qui lui est propre. Il s'agit de l'analyse de contenu. Mais il faudra aussi présenter la grille d'analyse des données.

8.2.6 Analyse de contenu

L'apparition de la théorie des représentations sociales est liée historiquement d'après Negura (2006), à l'analyse de contenu. Cette méthode a été un outil important pour Moscovici (1976) qui s'en est servie pour étudier la représentation sociale de la psychanalyse. Cette relation n'est pas arbitraire (Ibid.). Premièrement, l'objet de l'analyse de contenu est la communication, qui est le processus fondamental de la formation de la représentation sociale (Moscovici, 1976). Secondement, les représentations sociales fournissent le matériel pour alimenter la communication sociale.

Alors, s'inspirant de Negura (ibid.), on note trois types d'analyse de contenu dans l'étude d'une représentation sociale : l'analyse thématique, l'analyse des proportions évaluatives et l'analyse des stéréotypes. Seules les deux premières sont prises en compte.

Ø L'analyse thématique

L'analyse thématique comme méthode d'analyse de contenu, peut s'inscrire dans les techniques d'analyse de contenu qui ont pour objectif l'étude des unités fondamentales participant à la constitution des représentations sociales. Son but est de repérer les unités sémantiques qui constituent l'univers discursif de l'énoncé. Dans ces conditions, il s'agit de produire une reformulation du contenu de l'énoncé sous une forme condensée et formelle. Pour réaliser cette tâche, on procède en deux étapes : le repérage des idées et leur catégorisation. Ainsi, par la catégorisation, nous obtenons une modalité pratique pour le traitement des données brutes.

L'analyse thématique a en outre comme but de dégager les éléments sémantiques fondamentaux en les regroupant à l'intérieur des catégories. Les thèmes sont des unités sémantiques de base. Ils sont possiblement faits sans tenir compte forcément de la neutralité axiologique. Toutefois, après cette opération, il faut relever, si elle existe, la composante affective, et évaluer sa direction et son intensité. En ce sens, l'analyse thématique peut être considérée comme une technique d'analyse des unités de base qui ensuite peuvent être classifiées en opinions, attitudes et stéréotypes.

Si les opinions sont en général dépourvues d'une connotation évaluatives, en revanche, les attitudes sont caractérisées par une composante affective supplémentaire qui possède une direction et une intensité. Les stéréotypes sont des opinions figées qui sont le résultat d'un style de communication spécifique : la propagande (Moscovici, 1976) (cité par Negura 2006). Ces unités d'analyse de base ont des noms aussi différents que les auteurs qui les emploient. Pour Moliner (1994) c'est « élément cognitif » ; pour Codol (1969), il s'agit « des cognèmes » ; Flament (1987) parle « des schèmes » ; Abric (1994) c'est plutôt « des éléments » ; etc.

Ø L'analyse des proportions évaluatives

Pour mesurer les attitudes, Osgood (1959) a créé une technique d'analyse qui inspire encore les chercheurs contemporains. Comparable à la méthode d'analyse thématique par le fait qu'elle s'applique suivant la même technique de division de l'énoncé analysé à travers les unités de significations, l'analyse des proportions évaluatives permet de déterminer, entre autres aspects, les orientations affectives des unités sémantiques. Ainsi, on distingue non plus seulement la simple présence ou absence d'un thème (les opinions), mais aussi sa connotation évaluative représentée par une direction et une intensité (les attitudes).

La direction d'une attitude est déterminée par le sens occupé de celle-ci sur une échelle bipolaire. Elle peut être ainsi positive ou négative et est notée par les signes + ou -. Le point 0, qui sépare ces deux directions opposées, indique la neutralité. Il y a donc trois catégories d'attitudes marquant la direction : la favorable, la défavorable et la neutre. L'intensité d'une attitude, qui constitue la force avec laquelle elle s'exprime, est évaluée sur une échelle de sept points. Le codage est réalisé par l'interprétation de la signification du texte (Verbatim), associée à la catégorie thématique analysée.

Toutefois, il y a un désavantage lié à l'utilisation de cette technique dans l'analyse de contenu. Il découle essentiellement de la subjectivité qui peut intervenir dans l'interprétation des données. Cependant, certains auteurs, notamment Hatzivassiloglou et McKeown (1997), ont montré un degré élevé de similitude entre les évaluations des directions (positives ou négatives) des fragments de discours effectuées par différentes personnes.

8.2.6.1 Présentation de la grille d'analyse des données

La grille ci-dessous a porté sur les points suivants : l'environnement familial et le sentiment d'efficacité personnel. Cette grille permet de comprendre les situations relatives à l'effet que leur maison est susceptible d'avoir sur leur performances scolaires.

Tableau n° 2: Grille d'analyse des données

Thèmes

Codes

Sous thèmes

Codes

Répertoire comportemental

 

(0)

(+)

(-)

(#177;)

Environnement familial

A

L'encadrement familial

a1

 
 
 
 

Les facteurs écologiques favorables à l'inadaptation scolaire

a2

 
 
 
 

Les interactions sociales

a3

 
 
 
 

Sentiment d'efficacité personnel

B

Les facteurs de résilience favorables à l'adaptation scolaire

b1

 
 
 
 

La recension de quelques écrits intéressants la présente recherche sera d'un apport indéniable.

8.3 ÉTAT DE L'ART

La recension et l'examen de la littérature rendent facile la compréhension du problème de cette recherche. Mais également, ils permettent de se faire une idée de ce qui a été écrit avant cette étude. Alors, il est question ici de faire une lecture critique des documents utilisés et de les mettre en cohésion avec les orientations de l'étude.

8.3.1 Le milieu scolaire et la famille

Deux institutions complémentaires, l'école et la famille sont deux milieux ayant un lien étroit avec l'adolescent. Si le premier est le lieu où il s'instruit, le second est le lieu où il se fait éduquer. Le caractère complémentaire qui les définit amène à réfuter toute scission entre les deux quant on parle d'épanouissement de l'apprenant ou de l'adolescent. À ce propos la famille est le « premier système social » (Feyfant, 2011) (cité par Wangnio Ngansop, 2016) par lequel l'adolescent acquiert et développe des compétences cognitives et sociales qui l'aideront à l'école. Ceci dit, une collaboration franche entre les deux milieux serait d'un apport certain pour un accrochage scolaire.

Deslandes (2006: 146), (cité par Trembley Dumoulin et al. (2015), fait ressortir la notion de soutien affectif des parents. Le soutien affectif est un gage de suivi scolaire, qui est le premier rôle des parents envers leurs enfants. Ce soutien s'exprime par des encouragements, des compliments, de l'aide aux devoirs, des discussions sur le choix à faire, la présence à l'école pour assister à des activités dans lesquelles les enfants sont engagés. En réalité, l'enfant doit savoir qu'il peut compter sur l'affection de ses parents, et sur l'attention à son bien-être. Mais lorsque ce soutien manque, vers qui l'enfant peut se diriger ?

Trembley, Dumoulin et al. (2015) ont examiné attentivement la question de la collaboration entre l'école, la famille et la communauté en milieu à risque. Ainsi, ils sont arrivés à plusieurs conclusions que partage plus ou moins Malassigné (2006), s'intéressant pour sa part aux enfants-élèves en réseau d'éducation prioritaire. À cet effet, les enseignants ont toute la responsabilité de faire participer entièrement les parents dans l'épanouissement des enfants. Aux termes de ces études, on peut décrire six types de moyens utilisables pour mettre en relation l'école, la famille et la communauté, s'inspirant sur la méta-analyse de Jeynes (2012): le rôle parental, la communication bidirectionnelle, le volontariat, le soutien scolaire à la maison, la prise de décision, la collaboration avec la communauté. Tout ceci traduit les défis que les enseignants (du primaire) sont tenus de relever face aux difficultés que rencontrent les enfants en milieu à risque. C'est dans cette perspective que Laloux (2011-2012) met sur une place institutionnelle les parents à l'école (maternelle) ; car étant une donnée fondamentale de la relation famille-école. Sauf que ces auteurs ont minoré la place du Conseiller d'orientation dans le processus enseignement-apprentissage, remettant la totale responsabilité de l'épanouissement de l'apprenant au didacticien.

8.3.2 L'information, l'orientation, l'adaptation

Antoine Léon (1973) pose les problèmes pédagogiques des finalités, des contenus et des méthodes de l'information scolaire et extrascolaire, considérée comme un moyen propre à favoriser l'élaboration des choix et à mieux préparer l'élève aux exigences de la vie. L'analyse de ces exigences et de ces nécessités le conduit à approfondir le concept d'adaptation, sa nature, ses dimensions et ses critères, à évoquer le rôle de l'enseignant et à envisager certains aspects de l'environnement proche ou lointain.

Il faut dire que, l'information, conçue à des fins d'orientation scolaire ou professionnelle, soulève, comme toute action pédagogique, de nombreux problèmes qui relèvent d'approches différentes. Ainsi, parler de « psychopédagogie ouverte », c'est tout d'abord affirmer que tout fait psychologique est, d'une certaine manière, un fait éducatif, déterminé par toutes les influences, scolaires ou extra-scolaires qui pèsent sur les comportements individuels. Alors, après avoir précisé que l'adaptation est un équilibre dynamique entre la normalité et la normativité, l'auteur conclut ses analyses en donnant les fonctions de l'information dans une pédagogie de l'adaptation :

a- En tant qu'instrument de sensibilisation aux problèmes du monde moderne, l'information amorce un processus d'échange.

b- Elle contribue, en outre, à élargir l'horizon spatial et temporel de l'individu.

c- Elle suscite certaines attitudes de recherche et développe ainsi des conduites de normativité, susceptibles de compenser l'excès de normalité dont souffre toute l'institution fortement hiérarchisée.

d- En favorisant l'acquisition de certaines notions et la maitrise de certains instruments de la connaissance, elle prépare l'adaptation aux formations ultérieures.

L'accomplissement de ces différentes fonctions conditionne, dans les limites fixées par les contraintes socio-économiques, l'amélioration du processus d'orientation scolaire et professionnelle du sujet. À la lecture minutieuse de ce qui précède, il parait que l'auteur a perdu de vue que c'est l'apanage du spécialiste de l'orientation-conseil, et non pas totalement la fonction d'enseignant.

8.3.3 La réussite scolaire

La notion de réussite scolaire est polysémique et multidimensionnelle, les niveaux d'appréciation de la réussite étant variables selon les systèmes d'éducation et également suivant les personnes et leurs aspirations. Pour montrer que la réussite scolaire et son revers l'échec scolaire sont des constructions sociales propres à une culture particulière, Demba (2012) a utilisé deux voies : premièrement, il est parti de connaissances historiques bien connues sur l'origine de la forme scolaire actuelle dans la plupart des pays (notamment occidentaux), en montrant en quoi celle-ci a entrainé des caractéristiques particulières de ce qui est considéré comme réussite et comme échec à l'école. Secondement, il a présenté quelques propos d'élèves sur le sujet, à partir notamment de deux récentes études empiriques menées auprès des jeunes du secondaire au Gabon (Demba, 2012). Pour lui, et pour conclure sur la question, la notion de réussite scolaire n'est pas nouvelle, mais ses répercussions sur le sens de la carrière scolaire de l'élève ainsi que son éventuel insertion socioprofessionnelles n'ont pas toujours eu l'ampleur qu'on leur reconnait aujourd'hui. En réalité, cette notion est assortie d'une série de contingences relatives à l'objectif d'apprentissage. Ceci amène à s'intéresser aux déterminants de la réussite qui peuvent être au nombre de quatre : institutionnels, cognitifs, psychologique, et de vie.

Pour ce qui est du facteur institutionnel, les systèmes d'enseignement, les infrastructures, le milieu scolaire et les origines sociale et géographique sont à vérifier de près. Pour le facteur cognitif, les capacités cognitives et métacognitives, les relations enseignant-apprenant, le temps consacré à l'apprentissage, la qualité de l'enseignement sont à pérenniser. S'agissant du facteur psychologique, la motivation, la conviction/estime de soi, la combativité, la résistance au stress, les capacités d'adaptation, les relations sociales, sont très importantes. Pour le facteur de vie enfin, il est nécessaire de mettre l'accent sur les relations parent-enfant, les habitudes de travail, les activités péri et parascolaires, le sommeil et l'alimentation. Ainsi, la prise en compte de ces facteurs limiterait au mieux l'échec en milieu scolaire que Youcef Aïssani (2008) prend la peine d'expliquer. Il donne ses résultats sur le tableau ci-dessus :

Tableau n° 3 : Lareprésentationsocialedescausesdel'échecscolaire

 

F1

F2

F3

F4

-rythmesscolaires

.54

.13

-.05

.16

-contenudesprogrammes

.56

-.34

.1

0

-écolessous-équipées

.47

.01

.13

.4

- méthodes d'apprentissage de

.65

-.08

.14

.23

-attentesdel'instituteur

.62

.23

.2

-.14

- travail de l'enfant peu soutenu par

.45

.57

.09

.08

-travaildel'enfantinsuffisant

-.12

.79

.09

.12

-troublespsychologiquesdel'enfant

.03

.56

.36

-.01

-problèmesd'organisationdutravailde

.38

.58

-.20

-.15

-activitésménagèresfastidieuses

.06

-.20

.26

.54

-appartenanceaumilieuouvrier

.08

.01

.86

-.05

-originesétrangères

.11

.2

.68

.23

-troublesfamiliaux

.39

.20

-.25

.33

-parentstropprotecteurs

.18

-.14

-.18

.56

-éducationdonnéeparlesparents

.06

.35

.07

.71

Résultatsdel'analysefactorielleappliquéeauxitemsdereprésentationsociale,Youcef Aïssani Explicationde l'échecscolaireetreprésentationsociale, p. 70.

8.3.4 Synthèse de l'état de l'art

Au regard de la lecture des travaux consultés, il est évident que la question de l'adaptation du sujet-apprenant en milieu scolaire a suscité et suscite encore de l'engouement des chercheurs eu égard à l'importance que revêt la question. Si certains travaux ont porté sur l'adaptation scolaire pris individuellement, d'autres se sont intéressés à l'environnement dans lequel vit le sujet-apprenant ; et la question de la réussite scolaire n'est pas restée sans manifestation de l'intérêt des plumes scientifiques. Toutefois il reste que, peu d'entre ces encres sont ancrés à l'éventuel lien qui existerait entre l'adolescent, son milieu scolaire ; et du rôle que le Conseiller d'orientation pouvait jouer dans l'adaptation scolaire de l'adolescent lorsqu'il est issu d'une famille instable, notamment d'une famille divorcée. C'est donc tout le mérite de cette étude, qui par sa modeste contribution, présente en la traitant, la participation du Conseiller d'orientation dans la réussite de vie des adolescents des familles divorcées. Alors, dans le but d'approfondir théoriquement les connaissances sur la question, il est judicieux d'explorer les différentes théories qui sous-tendent cette étude.

9 CHAPITRE II : EXPERIMENTATION ET RESULTATS

Selon le Guide de rédaction des mémoires en sciences de l'éducation, l'objectif de ce chapitre est de procéder à une présentation des données en respectant les exigences scientifiques. Alors, il est question de présenter d'une manière descriptive les résultats obtenus lors des échanges dans une première approximation, et de concrétiser dans une seconde approximation, les hypothèses émises.

9.1 PRESENTATION DESCRIPTIVE DES RESULTATS

La présentation des résultats dont il s'agit correspond à l'exposition des données observables et obtenues. Afin de mieux comprendre l'élève en milieu scolaire, le Conseiller d'orientation joue un rôle qui peut être résumé à quatre niveaux d'intervention qui se font avec lui, soit en séance d'information, soit en entretien individuel. Dans ce cas, l'apprenant en difficulté bénéficie de son accompagnement afin de chercher ensemble les solutions qui permettront de résoudre ses difficultés. Ainsi, il est demandé à l'apprenant de « raconter sa vie », et de fournir toutes les informations nécessaires dans l'optique de mieux comprendre ses problèmes. Cette action de suivi permanant est appelée « examen psychologique »7(*). Lequel, aux termes des travaux, peut faire l'objet d'un compte-rendu.

9.1.1 Identification des enquêtés

L'identification des enquêtés s'est faite sous forme tabulaire. Par souci de confidentialité, des noms de code ont été attribués aux élèves choisis pour l'enquête.

Tableau n° 4 : Identification des enquêtés.

 

IDENTIFICATION DES ENQUETES

Code

Sexe

Age

Classe

Date 1ère rencontre

Quartier

Sujet 1

« Ena »

F

14

Form 4

24/09/2019

« Ngaikaida »

Sujet 2

« Oumar »

M

13

3eme

18/09/2019

« Kano »

Sujet 3

« Yonta »

M

16

Form5

09/10/2019

« Tindamba »

Sujet 4

« Aicha »

F

18

Tle

26/09/2019

« Enia »

Sujet 5

« Dalya »

F

19

Tle

12/11/2019

« Tigaza »

9.1.2 Anamnèse des enquêtés et observations enregistrées

On présentera d'abord l'anamnèse avant les observations.

9.1.3 Anamnèse des enquêtés

Ø Sujet 1 :

« Ena » est issue d'une fratrie de trois enfants dont elle est la dernière-née. Suite au divorce de ses parents, sa maman avec qui elle vivra désormais, voyant les conditions de vie difficiles, a trouvé bon de l'envoyer vivre à Bertoua chez une tante, qui lui avait proposée son aide d'avance. Révélatrice d'un caractère salvateur, l'aide ne pouvait être que la bienvenue. Une fois arrivée à Bertoua chez cette tante, la situation de la jeune fille se dégradait petitement. Ni la maman de la jeune fille, ni la jeune fille elle-même ne pouvaient s'imaginer qu'à Bertoua, la jeune fille serait mutée en domestique, ou du moins en « femme à tout faire » à la maison. Elle mange à peine le soir avant de dormir. Tout ceci la démotive, et finalement, elle veut retourner chez sa mère, malgré que celle-ci ne soit pas présentement dans une situation stable.

Ainsi, voulant joindre ses paroles aux actes, et suite à ces traitements qu'elle qualifie de « durs », elle a effectivement informé sa maman à l'aide du téléphone d'une amie. Dès que sa tante l'a appris, et après discussions vives avec sa mère qu'elle a convaincue d'ailleurs de ce que la petite se trompait à ce sujet, elle lui a administrée des fessées sévères ; et depuis ce jour elle a multiplié ses tâches quotidiennes. Cette situation d'ajout à la maison a entrainé comme conséquences à l'école : des absences répétées, la somnolence en classe, des punitions régulières par le Surveillant de secteur du fait qu'elle est toujours en retard, de la procrastination, du stress en longueur de temps, et finalement de la boulimie intempestive.

Tous les jours, dès que « Ena » rentre des classes, elle est contrainte d'effectuer des travaux champêtres. Aussi, elle est contrainte d'effectuer des éternels travaux ménagers chaque fois en soirée avant de se coucher. Elle dit que ses études sont menacées parce qu'elle manque de temps de repos, et de temps d'apprendre ses leçons.

Ø Sujet 2 :

« Oumar » est un jeune garçon issu d'une fratrie de quatre enfants dont il est le deuxième né. Son père est boutiquier et sa mère est restée ménagère depuis le divorce d'avec son père. Depuis lors, il a éprouvé d'énormes difficultés dans l'apprentissage des matières enseignées à l'école. Son papa jouait de temps en temps le rôle du répétiteur. De ce fait, il ne supporte pas le fait de vivre avec un seul de ses parents alors qu'il était habitué par le passé de vivre avec les deux. Sa maman avec qui il reste, n'a pas assez de moyens financiers pour subvenir à leurs besoins de base. Cette situation de précarité et d'indigence entraine que, les agents de la SONEL les ont suspendus de l'électricité. Et lorsqu'il se retourne vers son papa (sur incitation de sa mère), qui s'est de nouveau marié, ce dernier ne manque pas de les « envoyer se balader » ; car dit-il « votre mère saura quoi faire de vous ».

De tous ses frères, il est le seul qui a essayé de poursuivre des études malgré cette situation déplorable. Les autres se sont presque livrés à la débauche. Etant le seul à aller à l'école, il n'a pas de soutien à la maison, il se bat seul à apprendre ses leçons. Dans la quête du bien-être, afin de chercher à relier « les deux bouts », il se voit souvent obligé de mener certaines tâches au quartier qu'il n'aurait jamais faites par le passé lorsque ses parents étaient encore mariés. De là, il consacre difficilement de temps à ses études ; d'où les devoirs souvent mal faits et parfois non faits. Quand même il a un peu de temps pour apprendre, il bute aux éternels « bavardages et embêtements » de la part de sa maman qui, rentrée tard de « ses routes », s'est livrée à l'alcool. Toute cette situation ne l'encourage pas, et veut de ce fait partir de la maison. Et si possible abandonner le chemin de l'école.

Ø Sujet 3 :

« Yonta » est un jeune garçon, fils unique à ses parents biologiques. Après le divorce de ceux-ci, il a été contraint de vivre avec son papa, qui s'est récemment remarié à une femme qui avait déjà deux enfants issus de sa précédente union. Son papa ne reste pas très souvent à la maison parce qu'il est chauffeur de grumiers. Entre-temps, sa maman est partie vivre dans une autre ville loin d'eux, où elle a eu également à se remettre en couple avec un homme qui n'envisage pas « hébergerles enfants de sa femme chez lui »; avançant comme argument que : « leur père est encore vivant ; et chacun s'occupe de ses enfants ».

À la maison, il se retrouve très souvent à effectuer des tâches (ménagères) très lourdes et « dépassant ses forces ». Sa « nouvelle maman » ne manque pas de lui infliger des fessées même lorsqu'il estime n'avoir pas commis de fautes. C'est lui qui fait tout le ménage à la maison ; c'est lui qui fait toute la vaisselle, le repassage, et bien d'autres choses qui devraient en principe être partagées à tous les enfants vivant sous un même toit. Cet état de fait entraine comme situation : il manque de temps nécessaire pour se reposer et apprendre ses leçons. De surcroit, il n'a pas un emploi de temps personnel auquel il peut se référer ; donc il est inorganisé. Dans le même temps, ses « deux autres frères sont occupés à jouer», ne faisant rien d'important pour la maison ; tout au contraire, ils le « narguent parce qu'ils sont, eux,dans la maison de leur mère ».

A chaque fois que « Yonta » décide de reporter à son papa tous ces sévices et ces traitements inégaux, dès qu'il revient des voyages en fin de semaine, il ne cesse de le renvoyer, lui disant qu'il est très fatigué. Mais, « comme par coup de magie », il arrive qu'il trouve un peu de temps et cause avec lui. Alors, dans leurs conversations, son papa éprouve de la compassion. Mais, il ne réagit pas tout de suite à cause du caractère acariâtre et grincheux de sa femme. Ce qui fait qu'ils sont toujours interrompus par elle. D'après « Yonta », sa « maman » intervient dans le but de les étouffer afin qu'il ne dise rien de concluant à son papa ; qui ne lui accorde même pas un peu d'attention. À la maison, il n'apprend pas ses leçons. Il arrive régulièrement en retard en classe et se fait punir par le surveillant. Il est toujours absent aux cours de rattrapage qui passent le samedi parce qu'il est contraint d'aller au champ. Il n'a pas quelqu'un qui le suit, et qui s'occupe de lui. Il se bat à trouver à manger seul quand il a été absent lors du repas à la maison.

Ø Sujet 4 :

« Aicha » vit avec sa mère, qui s'occupe d'elle et de ses quatre frères depuis son divorce avec leur père. Elle est l'ainée de cette fratrie. Sa maman est commerçante ; et occupe une place au marché de Monou. Elle est revendeuse de « couscous de manioc » et fruits qu'elle va acheter tous les week-ends à Batouri. Etant en classe d'examen, elle n'éprouve pas trop de difficultés de rétention des matières parce qu'elle est particulièrement intelligente. Elle a des capacités de retenir des matières lorsque l'enseignant est entrain de dispenser son cours. C'est elle qui joue le rôle de répétiteur à la maison pour ses autres frères qui, eux par contre, ont besoin d'être suivi continuellement afin de retenir leurs leçons. Sa maman lui confie toutes les responsabilités à la maison. Elle s'y prend bien. Toutefois, au regard de ce contexte élogieux, et de la place de choix qu'elle occupe à la maison, elle estime que « quelque chose lui manque ».

En effet, un jour alors qu'elle discutait avec certains de ses camarades, l'un d'eux a eu à lui avancer « des paroles blessantes » au regard de ce qu'elle (et reprenant ce dernier) « se prend trop la tête ». Ce camarade lui rappelait qu'elle est  « une enfant abandonnée » par son papa ; et donc, elle n'a en principe rien à dire à ceux qui sont d'une famille normalement constituée. Pour ce camarade, le fait pour « Aicha » de ne pas vivre avec ses deux parents comme les autres adolescents de son âge, il y a des choses qui lui échappent totalement. D'après lui, elle a beau être brillante et intelligente en classe, mais elle doit s'abstenir et se préserver lorsqu'elle est au milieu des enfants qui ont toute l'attention de leurs parents.

Ces « mots blessants » l'ont amenée à se rétracter en classe. Elle est devenue presque inconfiante en elle. Elle s'est de plus en plus renfermée et devenue totalement émotive. Ses performances scolaires, qui étaient très bonnes avant cette situation à la première séquence, ont chuté à la fin du premier trimestre. De peur de se tromper, elle n'avait lus depuis ce temps, envie de lever sa main en classe lorsque les enseignants posaient des questions. Elle sortait difficilement lors des recréations ; préférait rester en classe et pleurait lorsqu'elle se retrouvait toute seule.

Ø Sujet 5 :

« Dalya » vit seule avec son papa qui ne s'est plus remis en couple avec une autre femme depuis que sa maman est partie en avril de l'année 2019. Etant dans une classe de dix élèves cette année, elle est la seule de seize élèves de la même classe l'an dernier qui a raté son examen. Ses précédents camarades ont pu passer tous leurs examens l'an dernier et poursuivent désormais leurs études dans diverses universités dans le pays.

L'échec lui a beaucoup déplu parce qu'elle avait toujours de meilleures notes en classe ; elle était même parmi les premiers lorsqu'on leur remettait les résultats. A la rentrée scolaire de cette année, certains de ses anciens camarades, venus lui rendre visite dans l'optique de lui remonter le moral, ont pris compassion pour elle parce qu'elle ne se cachait pas pour pleurer. Dans leurs conversations, ils ne manquaient pas de lui dire que, « certes ils ne sont plus ensemble cette année, mais ils resteront en contact ; encore qu'elle n'est pas seule puisque d'autres camarades partagent la classe avec elle ». Justement, elle n'est pas seule dans sa classe. Mais le problème réside au fait que, ses nouveaux camarades viennent tous d'une même classe. Ce sont des anciens camarades, et pour d'autres ce sont des amis. En réalité, elle se retrouve parmi des gens qui ont un passé commun, des habitudes et attitudes  communes; des gens qui s'entendent relativement tous. Car, ils sont très solidaires en classe.

« Dalya » n'éprouve en réalité aucune gêne de se sentir au milieu des gens qui partagent tout leur quotidien ensemble. Mais, ce qui la dérange et la frustre, c'est la perception que ces derniers ont d'elle. En fait, ses nouveaux camarades la voient comme « une raté » ; comme « la plus nulle d'une promotion collective ». De surcroit, ils l'abandonnent toute seule sur un banc. Quand il arrive qu'ils n'aient pas cours, tous sortent se balader, la laissent couchée en classe. Ses moments favoris sont la lecture des bouquins, et romans qui lui rappellent certains souvenirs. Supposée être la meilleure élève de sa classe cette année au regard de son statut de redoublant, elle piétine encore ; toute chose corroborant les dires de ses camarades.

Pour « Dalya », ce que ses camarades ignorent est qu'elle était l'une des plus brillants élèves de cette même classe l'an d'avant. C'est le départ de sa maman qui a bouleversé tout en elle. Son seul souhait est d'arrêter les études. Elle n'y trouve plus d'intérêt. Sa seule source de motivation était sa maman qui ne l'avait jamais abandonnée par le passé. Elle la conseillait toujours, et lui montrait toutes les choses aussi basiques qu'elles fussent par moment. En classe, il arrive que certaines de ses camarades parlent en mal d'elle parce qu'elle ne fait « pas son âge ». Et très souvent, la raison en est que, le centre de discussion de ces dernières ne l'intéresse pas. « Elles parlent de garçons, des sorties les week-ends, des charters ; elles évoquent même toutes leurs dérives commises entre elles ».

- Commentaires

Voici présentées ci-dessus les différentes histoires de vie des adolescents qui ont été choisis pour constituer l'échantillon de cette étude. Ces histoires ont été contées à l'occasion de nos premières rencontres au bureau du service de l'orientation-conseil du Lycée; généralement pendant les heures de pause. Le moment de ces entretiens a été délibérément choisi dans le souci de ne pas perturber les heures de cours. Mais aussi, dans le souci de ne pas occuper les heures de sortie des classes qui allaient pour la plupart des sujets à 17h. Pour d'eux, des tâches ménagères les attendaient à la maison, et il ne fallait pas être une cause de réprimande contre eux par « leurs parents », une fois qu'ils seront arrivés à la maison.

Afin d'avoir amples informations, il faut souligner que nous avons rencontré certaines personnes qui partagent plus ou moins le quotidien de ces adolescents à l'école dans l'optique d'avoir des contre-indications. Dans la plupart du temps, c'étaient les Surveillants Généraux, leurs Professeurs titulaires, leurs amis, leurs camarades de bancs. Les dires de ces personnes d'ajout pouvaient aider l'analyse à étendre des perspectives plus concluantes.

Quelques tests leur ont été passés opportunément. Notamment, l'EMT de Cantineau. Ce test a pour objectif de déterminer les attitudes vis-à-vis du travail scolaire. Il permet en réalité d'observer chez l'apprenant quatre niveaux : l'organisation du travail (Planning et timing) ; la technique d'étude et de méthode de travail ; la concentration ; la motivation. En outre, en dehors de l'EMT, il fallait faire recours à d'autres méthodes pratiques faisant intervenir des outils à l'exemple de l'entretien clinique. Cette méthode contribue à la démarche diagnostique en s'appuyant sur les informations, mais aussi sur l'observation du comportement non verbal.

C'est au regard de ces entretiens que certains maniérismes ont été observés, et enregistrés.

9.1.4 Observations enregistrées lors des entretiens

Les observations vont à l'endroit des sujets d'une part, et à l'endroit des personnes qui ont été rencontrées d'autre part. Toutefois, seules les données des personnes rencontrées pour le premier sujet sont concluantes et méritent d'être présentées.

Ø sujet 1 :

Pendant les entretiens avec « Ena », nous avons remarqué qu'elle baissait toujours sa tête et avait du mal à nous fixer ; même lorsque nous insistions à la voir avec la tête haute. Elle présentait sans cesse certains symptômes physiques comme la fatigue, le sommeil, elle se tordait de douleurs corporelles. Et ajouté à cela des symptômes psychologiques s'observaient à l'instar de l'anxiété. Elle n'hésitait pas à couler des larmes.

- Sa camarade de banc :

Lors des entretiens, sa camarade de banc semblait souvent froide quand elle nous donnait certaines informations. Elle présentait l'image de quelqu'un qui ignorait « Ena » ; pourtant elles étaient sur le même banc.

- Son chef de classe :

Le chef de classe était souvent hésitant lorsque nous l'interrogions sur la conduite en classe de « Ena ».

- Le Surveillant général :

Le surveillant général développait une attitude de compassion ; il restait à des moments silencieux avant de nous donner quelques réponses que ce soit.

- Son professeur principal :

Il semblait ignorer que « Ena » était un sujet délicat ; toutefois il savait qu'elle est une déplacée.

Ø sujet 2 :

« Oumar » développait des mines d'une personne abattue lorsque nous étions souvent en entretien. Il présentait sans cesse des signes de quelqu'un qui refuse de s'ouvrir. Mais, lorsque le temps passait il s'ouvrait petitement. Il grattait sans cesse sa tête, clignait constamment des yeux. Il avait par moment l'air pressé de rentrer. Même si à la vérité il n'avait pas grand-chose à faire.

Les tests de l'EMT ont démontré qu'il était démotivé. L'école devenait pour lui une perte de temps. Ce qui induit le fait qu'il voulait à tout prix obtenir son diplôme et chercher à faire un métier. Il manque de concentration et a des attitudes négatives sur ces études. « Les longues » études qu'il envisageait de faire lorsqu'il vivait avec ses deux parents devenaient hypothétiques. Seulement, ses mines devenaient différentes au fil du temps quand on se voyait. Il aimait déjà rester avec nous, il venait à tout moment au bureau. Il était aisé et ne voulait presque plus souvent rentrer.

Ø sujet 3 :

A chaque fois qu'on s'entretenait, « Yonta » était toujours triste. Il présentait l'image de quelqu'un qui est physiquement fort, mais son aspect visible ne manquait pas de révéler qu'il était moralement et psychologiquement atteint. Son corps était constamment recouvert de bleu et de blessure. Il avait une pomme de main très dure que celle d'un adolescent de son âge. Il arrivait toujours en retard à l'école, et se faisait punir par le Surveillant de secteur qui l'envoyait par moment rencontrer le Surveillant Général. Il obéissait à toutes ces punitions sans rechigner ; et il aimait être puni à la fin des classes pour arriver avec retard à la maison, qui était devenue pour lui un lieu de géhenne. Il somnolait à chaque fois qu'il venait au bureau, et présentait des signes de fatigue. On pouvait observer au regard des résultats obtenus de l'EMT qu'il avait une mauvaise planification de son temps ; il était démotivé et manquait de techniques adéquates pour apprendre ses matières.

Ø sujet 4 :

Lors de notre premier rendez-vous avec « Aicha », on observait qu'elle s'exprimait à voix basse et lentement. Elle prenait de tout son temps pour nous donner des réponses suite à des questions qui lui étaient posées. Mais à la suite des rendez-vous, le fait qu'on devenait déjà un peu plus proche qu'avant, elle répondait avec beaucoup d'assurance. Seulement, lorsque certains de ses camarades venaient au bureau et qu'ils nous trouvaient en entretien, elle devenait nerveuse ; et adoptait une attitude de résignée vis-à-vis de nous.

Pendant la passation de l'EMT, elle était particulièrement confiante que les autres camarades. Elle avançait comme raison que, le fait pour elle d'être proche de nous lui rappelait son Papa avec qui elle faisait presque tout. Ce qui induit que, les résultats issus du test étaient concluants. Lorsqu'il fallait discuter avec sa camarade de banc, celle-ci était très motivée de parler de « Aicha ». Elle souriait à des moments, et devenait légèrement trop pensive.

Ø sujet 5 :

« Dalya » avait toujours la mine froissée. Son problème est qu'elle ne voulait pas échanger avec les gens, y compris nous. Elle présentait des signes de lacement ; des signes de désinvolte. Les résultats de l'EMT montrent qu'elle planifie bien son temps. Par contre, elle a une mauvaise technique d'étude. La maison lui appartenant presque seule, elle a tout son temps d'étudier, mais les pensées de son passé avec sa maman l'envahissent et n'étudie pas bien. Elle est constamment fatiguée et dépressive. Elle n'est pas dynamique et devient nonchalante dans toutes les activités qu'elle mène. C'est avec beaucoup de peine qu'elle se déplace pour honorer un rendez-vous d'entretien. Il faut bien aller la chercher. Mais, lorsqu'elle se sent aimée, elle esquisse à des moments des sourires, qui lui redonnent son éclat.

Au total, il était question de présenter d'une manière descriptive les résultats obtenus lors des entretiens et éventuellement de l'Examen de la Méthode de Travail. Il en ressortait que, les sujets choisis pour la réalisation de l'étude ont des traits communs propres à leur statut social, bien qu'étant de familles différentes. Ces résultats conduisent à l'analyse.

9.2 ANALYSE THEMATIQUE DES ENTRETIENS

Sachant de prime abord que les hypothèses renvoient à une première vérité, il revient à les éprouver dans le but d'en être définitivement situé. C'est l'objet de cette partie du travail. Ainsi, il est question d'analyser lesinformations obtenues. Il s'agit de procéder à une clarification du lien entre les données obtenues et les postulats de base. Ceci dit, l'analyse sera faite aux fins de répondre aux différentes questions de recherche. Desquelles, il faut passer à la vérification des hypothèses émises qui sont issues des données recueillies sur le terrain. Ainsi, il en ressort que tous les cinq élèves objets de l'étude, expriment un même sentiment : celui du vide de l'un ou l'autre des parents à leur côté. Cette supposition nous amène à nous intéresser à certains éléments dans l'arbre thématique ci-dessous.

9.2.1 L'environnement

Tableau n°5: Arbre thématique en rapport avec l'environnement (maison et école)

THEMES

SOUS THEMES ET VERBATIM

L'environnement (maison et école)

 

1- L'encadrement familial

« A la maison, je suis obligée de tout faire si je veux espérer avoir à manger le soir quand je reviens de l'école. pendant ce temps, les enfants de ma tante ne font absolument rien. Tous les jours, à mon retour des classes, je dois aller au champ. Tellement je fins tard, je n'ai presque pas souvent le temps de me reposer ou même apprendre mes leçons ; parce que je suis fatiguée ». (« Ena »).

« A la maison, je ne parviens pas à étudier normalement parce que nous n'avons plus de lumière depuis un moment. Mon père ne manque pas de nous envoyer balader lorsque je me retourne vers lui en cas de besoin. puisque je suis le seul enfant à la maison à aller à l'école, mes autres frères ne m'aident. A cause de ca, moi j'ai déjà même envie de laisser l'école ». (« Oumar »).

« A la maison, je reste avec mon père, sa femme et ses deux enfants. Mon papa conduit les grumiers. Il n'est pas trop avec nous avec à la maison. C'est moi qui travaille plus que tout le monde à la maison. Même si je n'ai rien fait, on me fouette pour rien. Il y a beaucoup de choses qu'on doit faire nous tous, mais les autres me laissent tout faire seul. Dès que je finis, je suis très fatigué. Ils refusent de m'aider parce qu'ils passent le temps à jouer ». (« Yonta »).

« A la maison, je vis avec mes frères qui sont au nombre de quatre, plus notre maman qui est commerçante, et est très souvent absente le week-end parce qu'elle va acheter la marchandise. Ma mère me confie l'entière responsabilité de la maison parce que je suis l'ainée ». (« Aicha »).

« Je vis avec mon papa à la maison, depuis que ma mère est partie. A vrai dire, je n'aime pas parler de cette situation ». («Dalya »).

 

2- Les facteurs écologiques favorables à l'inadaptation scolaire

« A la maison, c'est moi qui travaille tous les travaux qu'il y a à la maison. je travaille beaucoup jusqu'à je viens toujours en retard à l'école. Quand je suis en retard, le surveillant me tape. Moi je ne veux même plus partir à l'école ; je veux seulement aller là que ma mère est ». (« Ena »).

« Quand j'ai faim, je suis obligé de chercher à faire des `'jobs'' pour avoir l'agent. Or que, quand mes parents étaient bien je ne faisais pas ca ». (« Oumar »).

« Je travaille seulement le genre de travail qui est dure. ca m'épuise beaucoup. Lorsque mon père rentre, j'ai souvent envie de lui dire tout ce que je vis quand il n'est pas là. Mais, il ne m'accorde pas trop de temps parce qu'il est fatigué ». (« Yonta »).

« A la maison, quelque chose me manque. Cette chose là m'empêche d'étudier. A la vérité, quand je pense aux mots durs que me lancent mes camarades, je ne parviens plus à bien me concentrer. Ils disent tout le temps que je suis une enfant abandonnée... (elle pleure) ». (« Aicha »).

 

3- Les interactions sociales

« Lorsqu'on est à la maison, je ne parle pas souvent aux gens. J'ai peur qu'ils ne me frappent. Ma tante me chasse souvent si je n'ai pas fini de travaillé. Je n'aime pas aussi beaucoup parler avec les gens qui sont dans ma classe. quand le professeur fait son cours, moi je le regarde seulement sans parler. S'il me demande de répondre, je ne sais pas ce que je vais dire ». (« Ena »).

« a la maison, mes frères ne m'aident pas ; que ce soit quand j'apprends, ou quand j'ai besoin de leur service. je ne parviens pas à bien apprendre quand maman entre de ses marches. elles est toujours saoule ». (« Oumar »).

« Je ne m'entends pas très bien avec mes frères de la maison. Ils se croient tout permis parce que leur mère est là. Avec leur mère, je suis obligé de souvent parler avec elle, sinon elle va me bastonner. Quand elle m'appelle, je suis obligé de vite répondre. Mon veut souvent pleurer quand je lui raconte tout ce que je vis à la maison quand il n'est pas là. Mais, chaque fois que lui et moi sommes entrain de causer, sa femme arrive nous distraire ». (« Yonta »).

« Je n'ai presque pas de problème à la maison. Mon véritable problème est à l'école. Mes camarades disent que je me prends trop la tête pourtant je suis une enfant abandonnée par mon père ». (« Aicha »).

« Au départ, parce que je croyais que j'étais la seule élève de la classe qui reprenait, mes camarades se moquait de moi. En fait même, je n'ai jamais aimé leur compagnie. Ils ont toujours des discussions qui ne me plaisent pas. Ils profitent alors de ce que je suis toujours retirée dans mon coin pour me provoquer. Ils ne cessent de dire de moi que je suis ratée ; comment se fait-il que je sois la seule à avoir échoué. En plus, parce que je n'entre pas dans leurs commentaires de filles et de garçons, ils disent que j ne fais pas mon âge. Du coup, je n'ai pas du tout envie de me rapprocher d'eux ». («Dalya »).

- Commentaires et analyse:

Ø Les facteurs favorables à l'encadrement

Les facteurs favorables à l'encadrement constituent l'un des éléments qui aideraient l'analyse à estimer l'hypothèse. Ici, le Conseiller d'orientation restreint autant que possible les nécessités des adolescents lorsqu'ils éprouvent de difficultés en milieu scolaire. Il est celui-là qui suscite chez les adolescents, l'adhésion aux exigences de la tâche qu'ils doivent accomplir afin d'éviter des ennuis à la maison. À titre d'illustration, le sujet 1 (« Ena ») se voyait constamment rappelée de terminer ses travaux domestiques avant de dormir même si elle ressentait de la fatigue. Ceci, lui permettait d'éviter des remontrances à la maison.

Ainsi, parmi les facteurs favorables à l'encadrement, on a l'élaboration d'un emploi de temps de maison, et d'un emploi de temps d'étude ; qui permettent de gérer efficacement le temps extrascolaire.

Ø Les facteurs écologiques favorables à l'inadaptation scolaire

Le fait que les familles de ces adolescents soient instables, crée des démotivations dans le vécu quotidien scolaire de ces derniers. En effet, le bonheur de toute personne commence à la maison. Si à la maison l'individu ne peut plus être à l'aise, la conséquence évidente est qu'il y aura des répercussions néfastes sur ses plans scolaire et professionnel.

Alors, au rang des facteurs écologiques disgraciant l'adaptation scolaire des adolescents des familles instables, on a la recomposition de la famille ; le vide de la fonction parentale dans l'éducation. Et dans la majeure partie des cas, ces facteurs liés à l'environnement familial font intervenir des interactions sociales funestes.

Ø Les interactions sociales

Les interactions sociales dont il s'agit sont de trois ordres. Il s'agit des interactions intragroupes, des interactions intergroupes et des interactions de tutelle.

Les premiers types d'interactions font intervenir dans une même maison, les adolescents de situations précaires, leurs frères et les parents.

Les deuxièmes types d'interactions renvoient, dans la société, aux adolescents de l'étude en interrelation avec leurs camarades à l'école.

Les interactions de tutelle quant à elles, s'intéressent en société à la place que les parents sont supposés occuper pour l'épanouissement de leurs enfants. Dans la présente étude, c'est le Conseiller d'orientation qui occupe cette place à l'école à cause de l'échec de la fonction parentale. Ici, le Conseiller d'orientation se charge d'organiser le monde pour eux, afin de leur assurer une réussite dans le processus de l'apprentissage. Ceci dit, il les amènera à résoudre un problème (d'inadaptation) qu'ils ne pouvaient résoudre seuls sans son aide.

Au regard des développements qui précèdent, il peut être conclu que :

Tous les élèves évalués sont susceptibles d'enregistrer des insuccès à l'école et dans la vie; parce qu'ils sont sujets à des échecs scolaires (voir le cas du sujet 5), à cause de la stabilité mentale en amont, devenue instable en aval (voir le cas du sujet 4). Dans ce cas de figure, il leur faut une assistance qui viendra possiblement les aider à ne pas décrocher (voir le cas du sujet 2), et de « garder en tête » que, seule l'école sera pour eux une aide cruciale. Donc, il ne faut pas baisser les bras. Dans cette optique, ils doivent se donner à fond dans leurs études pour se convaincre, et convaincre par la suite leur entourage de ce qu'ils ne sont pas inintelligents (voir le cas du sujet 1). On peut ainsi dire que, c'est le milieu dans lequel vit une personne qui est la raison de sa réussite, ou la cause de son échec.

9.2.2 Sentiment d'efficacité personnelle

Tableau n°6: Arbre thématique en rapport avec le Sentiment d'efficacité personnelle.

THEMES

SOUS THEMES ET VERBATIM

Sentiment d'efficacité personnelle

 

4- Les facteurs de résiliences favorables à l'adaptation scolaire

« Pour que je dois bien apprendre mes cours, il faut que ma mère vient me chercher pour qu'on reste ensemble. Ici, je souffre beaucoup. Je n'ai pas un emploi de temps pour étudier bien à la maison. Quand je finis de travailler la nuit, si je n'ai pas encore sommeil je prends un cahier que je trouve devant ». (« Ena »).

« Pour bien étudier, si une matière me dépasse à comprendre, je pars voir un grand frère qui habite à coté de notre maison. Parfois, il me dit qu'il est fatigué, et il me dit de revenir après. Voilà comment moi je fais souvent ». (« Oumar »).

« Monsieur, pour vous dire vrai `'non'', je n'apprends bien à la maison. C'est quand mon père est là que je parviens souvent un peu à lire. Je voulais même venir vous voir pour que vous me `'faites'' un emploi de temps de la maison. Quand on programme les cours de rattrapage à l'école, je ne pars souvent parce que ma mère refuse. Personne ne m'aide à la maison ; et souvent j'ai faim ce qui fait que je ne peux pas bien étudier ». (« Yonta »).

« Quand je travaille souvent avec mes frères, je profite de réviser aussi mes leçons. J'ai l'avantage que je retiens facilement mes cours depuis la classe. Notre professeur d'orientation de l'année passée m'avait fait un planning d'étude. C'est avec ca que je parviens à apprendre. Je l'ai modifié pour cette année ». (« Aicha »).

« L'année passée, je prenais bien mes cours. La preuve, mes camarades faisaient toujours des photocopies. Il m'arrive de lire avec ces cahiers maintenant. On avait un groupe d'étude mes camarades qui ont réussi et moi. Maintenant, tous étant partis, je suis obligée de souvent étudier toute seule. Parfois, quand mes amis là viennent me voir, on travaille sur des matières qui me dérangent un peu. Ils ne cessent de me dire que, même si on est plus ensemble cette année, on est obligé de garder le contact. Moi, quand on n'a pas cours, je préfère me coucher sur le banc. Parfois, si je ne suis pas fatiguée, je profite de lire les romans que ma mère m'avait achetés. Je croyais que, comme je suis redoublante, je pouvais facilement m'en sortir. Mais Monsieur, je suis tellement découragée. Moi j'ai envie d'arrêter l'école. C'est même parce que je suis déjà inscrite. J'ai seulement envie de ma mère. Je vous assure, si elle vient là maintenant, je serai première dans ma classe la séquence prochaine ». («Dalya »).

- Commentaires et analyse:

Ø Les facteurs de résilience favorables à l'adaptation scolaire

Afin de faire opposition à l'inadaptation en milieu scolaire, il nécessitait de rappeler aux élèves le bien-fondé de l'école. Ceci dit, les motiver à persister davantage à l'école malgré les difficultés qu'ils rencontrent devenait un élément clé dans le processus d'adaptation scolaire. Cette situation s'est traduite au travers de la nécessité de s'acclimater à l'école. Pour arriver à cet exploit, il fallait les encourager à élaborer des projets professionnels qui les motiveront.

Ainsi, cette étude permet de comprendre que, les adolescents qui sont issus des familles instables et scolarisés, ont involontairement besoin de l'étai de quelqu'un qui saura les comprendre. Et en milieu scolaire, ce serait le Conseiller d'orientation. Le fait est que, depuis la maison dans laquelle ils vivent, ils éprouvent d'énormes difficultés de plusieurs ordres. L'attention du parent étant nécessaire, son coté protecteur étant primordial dans la stabilité physique, mentale et même spirituelle de l'adolescent. En effet, c'est en cette phase du développement humain que, le sujet est très sensible et s'accroche aux détails. À l'évidence, même si le parent qui est présent s'efforce de remplir la fonction parentale autant qu'il le pourra, l'adolescent grandissant sans l'un de ses parents est dessaisi d'épanouissement parce qu'il connait des lacunes émotionnellement qui se répercutent visiblement. Et pour couronner le tout, certains de leurs camarades sont quelque fois sources de démotivation. Mais, à la vérité, cette situation incidente n'est que résiduelle. Parce que, l'origine du problème reste la maison. Leurs camarades auraient certainement leur causer de gène, mais il est constatant que si la maison était un lieu agréable, ils se passeraient de ces gènes.

Les familles changent de plus en plus. À l'ère contemporaine, la proportion de familles monoparentales augmente et, par conséquent, le rapport d'enfants qui grandissent sans l'un des deux parents aussi. Quelle que soit la raison qui est source d'instabilité familiale (divorce, séparation de corps), le fait d'être seul avec les enfants impose des défis et des difficultés à résoudre au quotidien. C'est donc logique qu'en milieu scolaire, le Conseiller d'orientation poursuive cet idéal, au regard du rôle qu'il joue suivant son « cahier des charges ».

Il faut alors retenir que, les adolescents des familles divorcées peuvent réussir à l'école lorsqu'ils sont accompagnés. Dans cette étude, l'étai du Conseiller d'orientation est un pilier très essentiel pour eux ; ceci s'est matérialisé par leurs résultats mélioratifs après les examens du premier trimestre.

Au regard de la présentation des résultats obtenus pendant les entretiens, et après analyse faite, la conclusion est que les facteurs généraux et globalisant, relatifs à l'inadaptation scolaire de ces adolescents sont confirmés. Cependant, quelle interprétation faire de ces résultats ?

10 CHAPITRE III : INTERPRETATION ET DISCUSSION

Dans les développements précédents, l'attention était portée sur la présentation descriptive des données. Ceci requérait de les ordonner, les classer et les regrouper par catégories pour en faciliter l'interprétation subséquente. La raison de cette démarche est que, « Conseiller d'orientation et adaptation des adolescents des familles instables en milieu scolaire : étude menée au Lycée Bilingue de Bertoua»,est une étude fondamentalement compréhensive ; elle repose sur un devis qualitatif. Et donc, le questionnement posé, les objectifs à atteindre et les hypothèses émises recommandent une attention particulière. De ce fait, il s'agit présentement de procéder de manière à comprendre le phénomène mis en relief. Pour cela, il faut rendre visible, intelligible et compréhensible la question d'adaptation scolaire des adolescents des familles divorcées.

10.1 INTERPRETATION

L'interprétation est une action évolutive d'un exégète, consistant à expliquer ce qui pose de gêne dans l'entendement ; ou alors à développer ce qui ne posant pas de gêne, mais n'est pas trop clair. En fait, c'est l'action qui souhaite rendre plus compréhensible un fait en évoquant des théorèmes explicatifs et éprouvés. En d'autres mots, lorsqu'on interprète, on est amené à donner du sens à quelque chose d'une manière démonstrative. Cela implique le caractère glossateur du chercheur.

Il faudra partir des hypothèses formulées afin de vérifier si elles corroborent avec les théories retenues. Il y a lieu de rappeler que, la théorie retenue dans cette recherche est la théorie de l'étayage de Bruner (1983) ; mais elle a été accompagnée  par deux autres qui permettent de comprendre davantage les situations des adolescents objets de l'étude. Il s'agit de l'approche écologique et de la théorie de l'attachement. Alors, opérationnalisée, il a été retenu deux fonctions de l'étayage à savoir : l'enrôlement etle maintien de l'orientation. Ce qui a permis de ressortir deux hypothèses spécifiques. C'est sur ces hypothèses notamment que l'interprétation sera basée aux fins de vérifications des théories.

10.1.1 Interprétation à partir de la première hypothèse spécifique

La première hypothèse spécifiques retenue est formulée ainsi : (HR1) : L'enrôlement par le Conseiller d'orientation permet l'adaptation scolaire des adolescents des familles instables pour leur insertion socioprofessionnelle.

Bruner (1983) voulant exposer des justificatifs au soutien temporaire de l'activité de « l'enfant » par « l'adulte », reconnait à travers l'enrôlement qu'il faut susciter l'adhésion de l'enfant aux exigences de la tâche. Les adolescents sont des êtres fragiles ; les prendre avec tendresse est la meilleure chose qui soit.

L'enrôlement est l'une des tâches essentielles du tuteur qui assure la place de la figure d'attache. Cette tâche consiste à engager l'intérêt et l'adhésion du sujet maintenu par des troubles de tout genre ; troubles l'empêchant de pouvoir s'épanouir. Il faut donc gagner la confiance du sujet en l'amenant à s'ouvrir. L'objectif étant de l'extérioriser pour mieux l'aider. Elle n'est pas aisée, parce qu'elle demande plus de tact. En milieu scolaire, le Conseiller d'orientation doit offrir nécessairement une situation de départ accrocheuse et stimulante à l'adolescent en difficultés. C'est la raison pour laquelle, trouver un espace propice pour les entretiens est très important. Le sujet veut se sentir en sécurité ; de laquelle sécurité, il pourra aisément parler. Ceci traduit en filigrane, le droit de réserve, et le secret. On peut observer les effets de l'enrôlement dans la situation de cas de :

Ø sujet 1

Le fait pour « Ena » de baisser la tête au début de nos entretiens, pouvait se justifier par le fait qu'elle avait du mal à s'ouvrir à nous ; et à nous faire confiance. Mais par la suite, et à travers l'encadrement continuel, elle le faisait par respect. Il fallait l'amener à parler. Suite à cet exercice, elle coulait des larmes. Ces larmes peuvent être appréhendées d'une manière duale. Premièrement, elles témoignaient des souvenirs qu'elle se remémorait. Secondement, elle les coulait lorsqu'elle donnait certaines réponses qui lui rappelaient des mots durs que lui avançait sa tante chaque fois à la maison.

L'entretien clinique a révélé que « Ena » n'a pas un emploi de temps personnel pour étudier; ce qui induit une planification anormale de ses études ; elle a tendance à se décourager rapidement ce qui explique sa démotivation.En classe, et d'après son professeur et sa camarade de banc, elle « est timide ». Sa timidité en classe fait mention de ce qu'elle craint les enseignants d'une part; et d'autre part cette timidité peut renvoyer au fait qu'elle devient petitement une personne renfermée. C'est pourquoi, elle parlait difficilement avec sa camarade de banc.Elle considère les enseignants comme des bourreaux. En outre, sa résistance à demander des explications au professeur résulte de la peur pour elle d'être condamnée. En réalité, un jeu cognitif rapide se produit en elle : soit, elle ignore que tout le monde peut se tromper ; soit alors, elle sait que tout le monde peut se tromper, sauf elle.

Au total, la jeune fille fait face à des situations suivantes : les problèmes de famille, les difficultés d'apprentissage et les problèmes de discipline à l'école. En prenant en compte les éléments de l'anamnèse, elle subit un double traumatisme. Premièrement, elle est victime de la situation de sa région d'origine (elle est une déplacée interne) ; secondement elle subit en aval les brusqueries de la part de la tante qui a décidé volontairement de l'aider en amont.

Ø sujet 2

Les données recueillies révèlent que, « Oumar » a du mal à s'adapter à la nouvelle situation familiale dans laquelle il se trouve. Bowlby explique cette attitude (in « Attachment »). L'auteur envisage cela comme un équilibre entre les comportements qui permettent d'explorer le milieu de vie du sujet. Le fait est que, le manque de tendresse et d'affection de la part de sa mère ont un lien étroit avec son incapacité à s'adapter, non pas seulement à la maison mais aussi et conséquemment à l'école.

Le fait pour « Oumar » d'être le seul enfant de la maison à poursuivre ses études témoigne de ce qu'il aime les études malgré que la situation dans laquelle il vit soit abjecte. Le fait de se battre seul pour subvenir aux besoins vitaux est cause de découragement. Cet état de fait le démotive, et crée en lui de la procrastination.

Ø sujet 3

L'absence de son père à la maison s'explique et peut se comprendre parce que celui-ci a un travail instable, et le rend de ce fait instable à la maison. Mais, cette situation a une autre signification pour le vécu de « Yonta ». Il a le sentiment d'être rejeté et abandonné par son papa. En effet, il l'est justement parce que sa position dans la maison permet d'affermir l'idée qu'il est un enfant entièrement à part.

Les interminables travaux ménagers qu'il subit, les fessées continuelles qu'il subit entrainent dans son état émotionnel un trouble psychique. Certes, même dans une famille normalement composée, un enfant peut être fouetté à cause de ses égarements. En effet, le fouet peut s'avérer déterminant dans l'éducation d'un enfant dans certains cas; surtout quand l'objectif est de le recadrer. Mais, dans la situation de « Yonta », le fouet est caractériel, car est susceptible de générer en lui des tourments qui troubleront son comportement, et engendreront un caractère favorisant une difficile adaptation à son milieu. Le fait est qu'il se fait fouetter à tort et à travers. Cette intervention malhabile du fouet, et les travaux persistants déchaînent une planification anormale de son temps qu'il gère d'ailleurs déjà mal. Son retard en classe résulte de ces multiples contraintes qu'il subit le matin. Ce qui explique sa fatigue en classe. Mais avant de s'être installé en classe, il subit des punitions de la part du surveillant général dû à des retards. Ses absences répétées les jours de rattrapage découlent des occupations qui lui sont imposées.

L'interprétation de toutes ces données rejoignent sans doute les travaux de Lokpo (2002) sur les liens qui peuvent exister entre les conditions socio-économiques des élèves vivant avec un tuteur, et leurs rendements scolaires. Pour l'auteur, les travaux domestiques et l'apprentissage scolaires n'influencent pas nécessairement les rendements scolaires des apprenants. Le fait d'effectuer quelques tâches ménagères le matin avant d'aller à l'école n'a rien d'abject. Par contre, chez certains élèves, on note la constance des difficultés d'adaptation dû au fait qu'ils ne sachent pas joindre les deux réalités. La raison en est que, ces élèves n'effectuent pas ces tâches ménagères en toute quiétude. Ils le font sous contrainte ; car ils sont butés à leurs conditions de défavorisés. Et le seul sentiment pour un adolescent d'être dans une position de défavorisé au milieu de plusieurs autres adolescents comme lui, est source d'errements conduisant à une asthénie psychologique et aussi physiologique.

Au regard de ce qui précède, l'enrôlement comme rôle de l'étayage permet au Conseiller d'orientation d'engager l'intérêt de l'adolescent en difficulté. L'objectif ici étant de relever le défi qui consiste à amener le sujet à s'ouvrir afin de trouver ensemble des voies de solutions. Il faut que, le Conseiller d'orientation sache faire preuve de bonne figure d'attache. Qu'en est-il de la seconde hypothèse ?

10.1.2 Interprétation à partir de la seconde hypothèse spécifique

La seconde hypothèse spécifiques retenue est formulée de la manière suivante : (HR2) : Le maintien de l'orientation par le Conseiller d'orientation permet l'adaptation scolaire des adolescents des familles instables pour leur insertion socioprofessionnelle.

Bruner (1983) voulant toujours exposer des justificatifs au soutien temporaire de l'activité de « l'enfant » par « l'adulte », reconnait au tuteur une fonction de recadrage. À travers le maintien de l'orientation, il faut faire en sorte que l'enfant ne change pas d'objectif durant la résolution de la tâche et qu'il conserve le but initialement fixé. Malgré les difficultés que ces adolescents endurent à la maison, il faut que le Conseiller d'orientation maintienne l'orientation sur la tâche ; laquelle comprise ici comme le résultat escompté à savoir la réussite scolaire et extrascolaire de l'adolescent.

Étant un secret que tout le monde connait, il faut cependant rappeler que le milieu de vie du sujet influe toujours sur son vécu. C'est pourquoi à l'école, le Conseiller d'orientation doit éviter que l'adolescent en difficulté s'éloigne de son objectif. Pour cela, il doit le motiver, lui montrer l'intérêt de s'adonner à ses études. Ainsi pour le :

Ø sujet 1

Il ressort de la plupart des entretiens avec « Ena » que, la jeune fille est émotive. Aussi, elle aime bien les études, mais presque rien ne la motive. Elle pense qu'elle est une moins que rien dans la société. Par conséquent, elle se demande « ce qu'elle est venue faire sur la terre ». Croyant avoir eu de réponses de Dieu par le fait de l'enlever au Nord-Ouest, elle s'est une fois encore désillusionnée à cause de ce que « cette méchante tante » lui réserve comme traitement. Ainsi, la laisser s'exprimer de cette façon devrait l'amener à comprendre que seuls ses efforts sauront la récompenser.

Ø sujet 4

Pour ramener « Aicha » à la raison, il faut lui dire que, le divorce de ses parents est facilement surmontable. En réalité, malgré que ses parents soient divorcés, elle est brave en classe ; son intelligence et sa lucidité à la maison restent intactes. D'ailleurs, sa maman lui confie toutes les tâches de responsabilité. Toutefois, le vide de la fonction du père dans sa vie est un élément très marquant. En outre, son intelligence est naturelle, et ne souffre d'aucun substrat pervers. C'est d'ailleurs la raison pour laquelle, elle n'éprouve pas de difficultés de rétention des matières enseignées en classe. Seulement, sa situation d'adolescente issue d'une famille divorcée est susceptible de causer en elle de gêne. C'est la principale raison de sa frustration en classe. Donc, il ne faut pas baisser les bras.

Son affirmation de soi devient pratiquement une impotence et source d'adversité pour elle. Le fait est qu'elle est victime des préjugés. Cette situation la rend captive, au point de se rétracter en classe ; et suite aux paroles déplacées de ses camarades, elle manque désormais de motivation. Ce qui la rend renfermée et introvertie. Son hypersécrétion continuelle pendant les heures de pause, témoignent sa solitude, et le manque d'attention de son entourage. Elle se sent seule, et abandonnée. Il est donc du devoir du Conseiller d'orientation de l'amener à avoir confiance en elle.

Ø sujet 5

Être la seule élève d'une classe à avoir échoué un examen officiel, est déjà très suffisant pour que « Dalya » soit déprimée. Mais ajouté à cette situation, ses camarades la dévisagent du regard au point de proférer des propos injurieux contre elle. Cette position de victime non résignée cause en elle des lamentations. Il faut souligner que, son échec à l'examen l'an d'avant résulte de la séparation de ses parents qu'elle a mal digérée et mal gérée. Elle l'a effectivement mal gérée, ce qui lui a enlevé tout enthousiasme aux études. D'où le souhait d'un décrochage scolaire. Les résultats de l'EMT montrent que « Dalya » a une assez bonne planification de son temps. Par contre, sa technique d'étude est médiocre. Pour ce qui est de la rubrique concentration, des attitudes négatives sur ses études  sont constatées; ce qui pourrait entrainer un manque de concentration. Dans la rubrique motivation enfin, son score traduit un manque de motivation qui a déjà été décelé plus.

Se référant aux informations données par son surveillant général, elle est trop calme. Ce calme fait suite à son échec, et l'introversion dont elle fait montre. Elle se fait rarement punir comme d'autres élèves, parce qu'elle ne trouble pas en classe. Sa seule préoccupation est de lire certains documents qui lui rappellent des moments d'exquise passés avec ses parents. Après ces moments d'évasion, elle se fatigue et s'en dort. Le fait pour elle de toujours s'endormir en classe rend compte de sa solitude et traduit son insensibilisation envers tous les maniérismes de ses camardes en classe. Elle manque de motivation dans ses études, ce qui cause facilement les chutes des notes en classe. Ainsi à travers le maintien de l'orientation, le Conseiller d'orientation est tenu de s'assurer que l'adolescent ne s'écarte pas du but.

Arrivés au terme de cette interprétation, il est possible de faire des généralisations au regard des données relativement semblables. C'est ce que nous appellerons discussion dans les développements subséquents.

10.2 DISCUSSION

Au regard des informations obtenues des sujets, il devient aisé de dégager la généralité que, les situations de détriment moral dans lesquelles se trouvent ces adolescents ne sauraient être facilement résolues si remède n'y est porté à bref délai. Les raisons pouvant être que, d'une part, ces détriments laissent des traces traumatiques dans l'organisme de ces adolescents ; et finalement les marque à vie. Cela vulnérabilise et diminue leur bien-être en milieu scolaire. D'autre part et conséquemment à la première raison, l'environnement dans lequel ils vivent n'est pas très favorable à leur épanouissement. Brofenbrenner (1979) l'explique nettement. En effet, il faut ressouligner que, le biotope dans lequel vit un sujet influence inlassablement sur son vécu quotidien. En l'espèce, la situation de précarité présente dans laquelle ces adolescents sont outrés de vivre (durant une bonne période), constitue pour eux une source d'adversité. Ainsi, à travers une sorte de résilience, ils peuvent surmonter leurs peines, sachant qu'il est possible de s'adapter à cet environnement morbide.

La résilience est donc la capacité pour un individu à faire face à une situation difficile ou génératrice de stress. Elle désigne la nette capacité pour un individu à surmonter les difficultés de la vie, et à s'épanouir bien que l'adversité subsiste. Pour B. Cyrulnik (1990), c'est un véritable « antidestin ». C'est en réalité « une force morale ; qualité de quelqu'un qui ne se décourage pas, ne se laisse pas abattre ».

D'après le neuropsychiatre français, les pires épreuves sont surmontables. Il entend donc la résilience comme cette « capacité d'adaptation d'une personne, suite à un traumatisme » (Cyrulnik, 1990). C'est dire au regard de ceci que, la guérison du sujet « malade » est toujours possible, et que nul n'est condamné au malheur. La résilience devient alors ce processus alambiqué par lequel les estropiés de la vie peuvent contrecarrer toutes les presciences évidentes. Le caractère alambiqué de cette théorie tient au fait que, ce n'est pas toujours facile pour le sujet de gagner la quiétude intérieur par ses propres efforts ; ou même par l'aide d'une personne non affidée à la tâche.

Prenant en compte les généralités faites, suivant les diversifications recueillies, il est arrivé que, bien que ce souhait de « résilier aux difficultés éprouvées» soit formulé, les adolescents des familles divorcées n'ont pas toujours toute la virtuosité nécessaire de faire face aux situations douloureuses qu'ils vivent à la maison. Ceci dit, cette résilience nécessite des interactions sociales pour être effective. C'est dire que, la présence d'un réseau extérieur soutenant cette envie est indispensable ; et les « soignants » ont notamment un rôle prépondérant dans cette reconstruction. C'est tout l'intérêt de la présence d'un complément.

Le complément dont ces adolescents ont dorénavant besoin fait suite à ce que, leur figure d'attachement8(*) n'est plus présente avec eux. En effet, étant des sujets qui grandissent encore, et susceptibles d'influences quelconques, ils ont besoin de se sentir en sécurité auprès d'une personne qui prenne soin d'eux, de façon cohérente et de façon continue sans préjugés, afin d'avoir des garanties pour leur plein épanouissement dans la vie. Or, la relation d'attachement qu'ils avaient de leurs parents a été rompue à cause du divorce de ceux-ci ; et cette situation non souhaitée les a conduits dans plusieurs difficultés d'adaptation entrainant des mésaventures à l'école.

Alors, à travers l'étayage (Bruner, 1983), ces adolescents en difficulté scolaire due au divorce des parents, peuvent se faire accompagner par le Conseiller d'orientation, qui sera pour eux un contrefort. Il les aidera à atteindre le but qu'ils n'auraient pas atteint sans son aide. Ainsi, la tutelle entre ces adolescents, et le spécialiste de l'orientation-conseil à l'école, se verra comme une interaction entre un parent et son enfant. En réalité, le Conseiller d'orientation saura les amener à résoudre leurs différents problèmes d'inadaptation qu'ils ne sauraient résoudre tous seuls. Comme Bucheton (2009) l'a dit, c'est « l'intervention du maitre dans un espace d'apprentissage que l'élève ne peut mener seul ».

Au demeurant, les adolescents en situation d'instabilité familiale due au divorce des parents peuvent aisément trouver des voies d'aide favorables à leur adaptation en milieu scolaire malgré les difficultés qu'ils endurent. Mais, pour y parvenir il leur faut nécessairement un étai. Ce soutènement en milieu scolaire peut provenir du Conseiller d'orientation à travers l'enrôlement et le maintien de l'orientation. C'est pourquoi, sa place est cruciale au milieu de ces adolescents qui partagent dans l'entièreté les mêmes caractéristiques et les mêmes difficultés.

Toutefois, il est quand même important, bien que ces développements précédents soient exaltants, d'adresser une invite apostropheur à certaines personnes mitoyennes de la communauté éducatives. C'est l'intérêt des développements ci-dessous.

11 CHAPITRE IV : INTERET DIDACTIQUE DE L'ETUDE

Le contenu de ce dernier chapitre est de montrer le caractère professionnalisant de la présente étude. En réalité, il est demandé au chercheur de montrer la plus-value de la recherche dans le domaine des Sciences de l'éducation, et partant de là, dans l'orientation-conseil. Ceci dit, il est question de décliner la présente étude dont le thème : « Conseiller d'orientation et adaptation des adolescents des familles instables en milieu scolaire : étude menée au Lycée Bilingue de Bertoua», en une démonstration suivant l'APC. Mais avant, il est judicieux de préalablement décliner à proprement parler le champ de l'étude.

11.1 CHAMP DE L'ETUDE

Il faut entendre par champ de l'étude, le domaine de l'étude. Alors, cette étude est inscrite en Orientation-Conseil. Montrer son importance pédagogique et professionnelle, permet de cerner le contour de la matière.

11.2 Importance pédagogique de l'étude dans l'orientation-conseil

La présente étude est importante en matière d'orientation-conseil dans la mesure où, elle traduit la relation entre le Conseiller d'orientation, qui à la charge de sensibiliser, informer et éduquer ; et son univers de travail, qui peut être le lycée, l'université ou tout autre administration dans laquelle il officie. L'étude débouche ici sur un comportement observé et qui cause un effet séditieux bien précis: l'inadaptation scolaire, causée par un phénomène itératif: le divorce des parents.

Au regard de ce qui précède, il est alors question de motiver autant que faire se peu, les différents acteurs de l'éducation, à s'investir davantage dans l'épanouissement des adolescents des familles divorcés. Il s'agit donc d'attirer l'attention des membres de la communauté éducative sur le fait que, un adolescent (d'une manière générale) abandonné à lui-même est un adulte qu'on entrevoit de perdre.

Si le Droit positif camerounais encourage vivement le mariage et le consacre, ce Droit est par contre très hostile au divorce. Cette hostilité peut se vérifier au regard de la lenteur et de la lourdeur du prononcé par le juge de la décision du divorce. Qu'à cela ne tienne, le divorce subsiste souvent malgré cette envie de rechercher des voies et moyens d'arrangement du couple. En Sciences de l'éducation, et dans le cadre de l'orientation-conseil, il est utile d'informer, de sensibiliser et de communiquer sur tout ce qui peut favoriser l'épanouissement du sujet. Ceci passe mieux lorsque c'est le Conseiller d'orientation qui le fait. C'est pourquoi, il faut lui donner des moyens pour y arriver ; et ne pas constituer une barrière à son office.

11.3 Importance professionnelle de l'étudepourl'orientation-conseil

Selon M. le Conseiller Principal d'Orientation Bomda, (2016),

La fonction du Conseiller d'orientation scolaire, universitaire et professionnel convainc peu. Devant la prégnance de l'orientation, par stéréotypie professionnelle, par suivisme des pairs, par injonctions parentales, ou de suite des décisions non avisées des conseils de classe, certains souhaitent la mue des conseillers d'orientation affectés dans les lycées et collèges en enseignants ou en cadres d'administration de fortune, tandis que d'autres se demandent s'il ne s'agit pas d'un luxe ou d'une sinécure.

Si l'on s'en tient à ces propos, il faut dire dès à présent que le Conseiller d'orientation, censé être la clé de voute et la clé de tout dans la réussite scolaire et professionnelle des apprenants, tient entre ses mains toute la charge nécessaire pour pouvoir redonner une utilité à son office, afin de le rendre beaucoup plus convaincant.

En réalité, personne en dehors du Conseiller d'orientation ne redorera le blason de son office à sa place. Ainsi, « s'insurgeant contre la prostitution dont dispose la profession de Conseiller d'orientation au Cameroun » (Bomda, 2008), il faut établir la nette distinction entre l'Orientation-conseil et celle d'enseignant donc de didacticien, dont on a à tort l'importune habitude de confondre. Ceci dit, il y a lieu d'adresser une énième invite au professionnel de l'Orientation-Conseil ; car détenant désormais « un autre cahier des charges » basé sur son potentiel et sur les différents défis auxquels il est tenu de faire face entre autres: relever le système éducatif de toutes ses pesanteurs. Car, comme le souligne Ngom Abba (2007), le Conseiller d'orientation « (...) a la charge de l'orientation personnelle, sociale, éducative et professionnelle au sein d'un établissement scolaire ».

In globo, cette étude permet au Conseiller d'orientation d'aider à la formation intellectuelle, physique, morale et civique des apprenants lato sensu, mais des adolescents défavorisés stricto sensu, en vue de leur plein épanouissement et de leur insertion harmonieuse dans la société. Car, au regard de l'objet de la matière, le Conseiller d'orientation est leur boussole pour la vie.

11.4 OBJET DE L'ETUDE

Les développements de cette partie du travail se veulent pragmatiques, donc utiles. Ainsi, éduquer la société sur le fait étudié est très nécessaire au regard de l'idée poursuivie. À cet effet, il sera présenté les interactions entre orientation-conseil et éducation familiale, avant de dérouler la fiche du Conseiller d'orientation en rapport avec cette étude.

11.4.1 Interactions entre Orientation-Conseil et Education Familiale

Le Conseiller d'orientation, dans la réalisation de ses missions doit être soutenu par plusieurs partenaires notamment les parents qui prodiguent l'éducation familiale.

La famille, comparativement à l'école, reste le lieu de socialisation primaire de l'individu. C'est-à-dire, la première société avec laquelle il entre en contact quand il nait. Si à l'école, l'enfant s'instruit, la famille se charge de l'éduquer. En Afrique, elle a un rôle très important qui s'inscrit en première position. Elle est alors chargée de l'apprentissage de la langue à l'enfant, de sa formation morale, son apprentissage des us et coutumes véhiculés par la rigueur et l'autorité parentale. Elle permet in fine, l'intégration de l'enfant dans la société.

Le Conseiller d'orientation à son tour, récupère cette matière première de la famille pour en faire un produit fini qui pourra être utile plus tard pour toute la société. Quant aux parents d'élèves, en tant que premiers éducateurs de l'enfant, ils sont appelés à prendre une part active dans l'encadrement psychopédagogique de l'enfant qu'ils doivent connaitre et suivre. Ceci dit, ils doivent :

- collaborer étroitement avec le Conseiller d'orientation en lui donnant toutes les informations utiles pour une meilleure connaissance de l'enfant ;

- s'investir dans la phase pédagogique en émettant à temps son avis circonstancié sur les voeux d'orientation scolaires de l'enfant ;

- participer activement aux entretiens d'aide ou aux causeries éducatives organisées au sein de l'établissement scolaire.

11.4.2 Séance d'information sous le modèle APC

La séance d'information est le déroulé du cours en Orientation-Conseil suivant le modèle APC. Ainsi, elle a deux parties d'inégale dimension mais d'égale importance. Il s'agit de la fiche du Conseiller d'orientation et de la fiche pédagogique.

11.4.3 Fiche du conseiller d'orientation

De prime abord, la leçon que dispense le Conseiller d'orientation est préétablie dans le cahier des charges. C'est dire que, rien n'est fait sur la base du hasard. Mais, dans le souci de présenter une leçon-modèle, l'on se greffera à un module existant.

FICHE DU CONSEILLER D'ORIENTATION

Activité n° 1 : Ecriture du chapeau

1- Module 2 : Aide à l'amélioration de la réussite scolaire de l'élève.

2- Famille de situation : Lutte contre l'échec en milieu scolaire.

3- Exemple de situation : Echec scolaire du fait de l'absence d'étai à la maison.

4- Catégorie d'action : S'approprier les techniques favorables à l'adaptation scolaire pour une réussite scolaire et une meilleure insertion sociale.

5- Palier de compétence : Sensibiliser, accompagner continûment l'élève en difficulté afin de l'aider à s'adapter à l'école et à y réussir pour une meilleure insertion sociale.

6- Session de formation n° (00) : Conseiller d'orientation et adaptation de l'élève en milieu scolaire.

Activité n° 2 : Vérification des prérequis

Qui peut nous rappeler ce que nous avons fait la dernière fois ? (on laisse la parole à quelques élèves ; et si leurs réponses sont approximatives, on procède à l'amendement).

Aujourd'hui, nous allons aborder une nouvelle SF qui s'inscrit dans la suite de la première. Pour davantage comprendre de quoi il s'agit, suivez attentivement le récit qui suit.

Activité n° 3 : Présentation de la situation de vie

Ndongo est un élève de 16 ans qui, après le divorce de ses parents, vit avec son papa qui s'est nouvellement remarié à une autre femme et mère de deux enfants. À la maison, il manque de temps pour apprendre ses leçons parce qu'il est toujours occupé par des interminables travaux ménagers que lui confie sa nouvelle maman. Faute de quoi, elle lui infligera des fessées non modérées. Entretemps, ses deux autres frères se divertissent et se moquent de lui sous le regard affable de son papa qui ne dit mot, et ne le défend pas. En outre, ce dernier ne l'aide pas à apprendre, et ne l'écoute jamais ; par contre se rallie à sa femme et ensemble le briment. Ndongo apprend seul ; lorsqu'il est dans sa chambre il pleure et ne cesse de penser à sa maman qui lui manque ; car elle savait s'amuser avec lui. Cette situation de tourment à la maison a entrainé qu'à la fin du premier trimestre, il a obtenu une note de 06/20 de moyenne. Il sera renvoyé du Lycée s'il n'améliore pas ce résultat en fin d'année.

1- Pistes d'exploitation du document

a- D'après vous, qui est Ndongo ? (un élève de 16 ans qui vit avec son papa, sa nouvelle maman et ses deux nouveaux frères). D'après vous, quel est son problème? (il est sujet à des échecs scolaires).

b- Qu'est-ce qui est à l'origine de son problème ? (il n'a pas le temps d'apprendre ses leçons, non seulement à cause des interminables travaux ménagers, mais aussi il ne se fait pas accompagner à la maison).

2- Les actions à mener permettant de résoudre le problème de Ndongo

a- Que doit faire Ndongo pour résoudre son problème ?(Il doit chercher à s'approprier les techniques qui vont l'aider à s'adapter à l'école pour réussir afin d'avoir une meilleure insertion sociale).

b- Comment devons-nous l'aider à y arriver ? (on doit le sensibiliser, l'accompagner continûment afin de l'aider à s'adapter et à réussir à l'école pour une meilleure insertion sociale).

Alors, qui peut nous proposer le titre de la nouvelle S.F. qu'on entame ce matin ?(Conseiller d'orientation et adaptation de l'élève en milieu scolaire).

Activité n° 4 : Détermination de l'intérêt

Après observations de la situation de Ndongo, qui peut nous dire pourquoi il est important pour un élève qui a des difficultés familiales (notamment qui vit dans une famille divorcée) de rencontrer le Conseiller d'orientation à l'école? (il est important pour un élève qui a des difficultés familiales de rencontrer le Conseiller d'orientation à l'école parce que celui-ci l'aidera à trouver d'autres issues secondaires favorables à son adaptation scolaire pour une meilleure intégration sociale).

Activité n° 5 : Trace écrite

Introduction

À la maison, plusieurs élèves vivent des situations difficiles à cause du divorce de leurs parents. Ils y manquent très souvent d'aide et d'accompagnement de la part du parent avec qui ils vivent. Et cette situation a des répercussions sur leurs résultats scolaires. Dans l'optique de pallier à ces difficultés, ils doivent rencontrer le Conseiller d'orientation au Lycée qui les aidera à mieux s'adapter et pourront réussir et garantiront leur avenir. Ainsi, à travers certains procédés, le Conseiller d'orientation les aidera à s'adapter à l'école et garantir leur avenir.

I- Les procédés d'étai du Conseiller d'orientation

Dans le but de manifester son soutien à un élève en difficulté en milieu scolaire, le Conseiller d'orientation fait recours à plusieurs techniques telles que préconisées par Bruner (1983). Nous en parlerons seulement de deux entre elles. Il s'agit de l'enrôlement et du maintien de l'orientation.

A- L'enrôlement

L'enrôlement est une fonction de l'étayage que Bruner (1983) préconise comme technique servant à l'adulte d'accompagner l'enfant. Elle nécessite qu'il faille susciter l'adhésion de l'enfant aux exigences de la tâche.

B- Le maintien de l'orientation

Le maintien de l'orientation est une fonction de l'étayage que Bruner (1983) préconise comme autre technique servant au Conseiller d'orientation d'aider l'élève en difficulté scolaire. Elle consiste pour le Conseiller d'orientation de faire en sorte que l'élève ne change pas d'objectif durant la résolution de la tâche et qu'il conserve le but initialement fixé, qui est la réussite scolaire.

Après observation de ces deux procédés d'étai du Conseiller d'orientation, il découle nécessairement une finalité.

II- La finalité de l'étai du Conseiller d'orientation

Lorsque l'élève en difficulté a bien été suivi par le Conseiller d'orientation, il est possible qu'il réussisse à l'école, et son insertion sociale parait évidente.

A- La réussite scolaire

La réussite scolaire est le fait pour un élève d'achever avec succès son parcours scolaire. C'est la situation de l'élève qui a atteint son objectif d'apprentissage et maitrise des savoirs. Il peut ainsi recevoir des diplômes, certificat, et attestations d'études. On distingue la réussite scolaire de l'échec scolaire qui peut aller jusqu'au décrochage scolaire si elle n'est pas rapidement interrompue.

B- L'insertion socioprofessionnelle

L'insertion social et professionnelle désigne le processus permettant l'intégration d'un élève au sein du système socio-économique par l'appropriation des normes et règles de ce système. C'est le fait pour quelqu'un de trouver un emploi stable qui lui convient et de pouvoir s'installer confortablement dans la société.

Conclusion

L'enrôlement et le maintien de l'orientation sont deux des six fonctions de l'étayage que Bruner (1983) reconnait comme caractérisant le soutien de l'enfant par l'adulte. Ainsi, ce soutien est une interaction entre le Conseiller d'orientation et un élève en difficulté scolaire, par laquelle le Conseiller d'orientation essaie d'amener l'élève à résoudre son problème qu'il ne saurait résoudre seul et freine sa réussite scolaire et son avenir.

Évaluation : Qu'est-ce que l'enrôlement? Qu'est-ce le maintien de l'orientation ?Comment le Conseiller d'orientation se sert-il de ces deux techniques d'étai en milieu scolaire? Qu'elle est la finalité de l'étai du Conseiller d'orientation ?

Intégration : votre voisin de banc a des difficultés d'apprentissage qui lui causent des échecs répétés parce qu'il vit seul à la maison : que doit-il faire qui l'aidera à pouvoir pallier à ses difficultés ?

11.4.4 Fiche pédagogique

12 CONCLUSION GENERALE

L'étude sur: « Conseiller d'orientation et adaptation des adolescents des familles instables en milieu scolaire : étude menée au Lycée Bilingue de Bertoua», semble dès l'entendement être une étude qui interpelle aussitôt le Conseiller d'orientation en milieu scolaire. De ce fait, elle se proposait de consacrer un privilège manifeste à une théorie soutenant le rôle et la place de ce technicien et professionnel du conseil individuel de près, dans l'adaptation des adolescents des familles instables en général, mais dans l'adaptation des adolescents des familles divorcées en particulier. Dans l'ensemble, il fallait donc proposer quelques éclairages au problème d'inadaptation scolaire conduisant fréquemment au manque d'épanouissement de l'adolescent vivant avec l'un de ses parents biologiques qui a conclu ou non un nouveau mariage.

Au regard de ce qui précède, le constat pouvait être fait de ce que, l'absence de suivi permanent du parent, son manque d'attention et d'affection ; les frustrations que le jeune subit à la maison, et sa quête effrénée d'un nouveau repère, sont sources d'adversité pour celui-ci ; et le rendent souvent complètement fermé et déboussolé à l'école. Donc, il devenait évident de postuler que son milieu de vie est un facteur d'influence négative sur ses performances scolaires. C'est pourquoi, il redevait en proposer quelques issues secondaires à emprunter afin qu'il s'adapte à l'école lors des difficultés. Alors, au regard des missions allouées au Conseiller d'orientation, s'interroger sur le procédé à saisir lorsqu'il participe à l'adaptation scolaire des adolescents des familles divorcées pour leur insertion socioprofessionnelle nécessitait.

La théorie de l'étayage, telle que conçue par Bruner (1983) devenait ainsi le support hypothétique de la réponse qu'il fallait proposer. La raison en est que, et conséquemment aux difficultés qu'il rencontre à la maison, l'adolescent a besoin d'un étai à l'école pour arriver à se suffire personnellement. Ceci dit, dans ce secours continu, le Conseiller d'orientation assure un rôle « parental » afin de permettre à l'adolescent d'accomplir des tâches qu'il n'aurait pu effectuer tout seul ; et finalement le rendra petitement capable de résoudre ses problèmes. Sauf que, la confirmation a posteriori de ce postulat requérait une certaine vérification a priori.

Dans l'optique d'éprouver le support hypothétique de ce travail de recherche, il fallait décrypter les différents contenus qu'indiquaient : non seulement les documents parcourus, les maniérismes de cinq élèves du Lycée Bilingue de Bertoua, choisis suivant l'échantillonnage aléatoire simple, et qui ont constitué l'échantillon de l'étude ; mais aussi les entretiens menés avec ces derniers. Aux termes de ces décryptages, il convenait de confirmer le postulat.

En effet, le fait d'appartenir à une famille divorcée a une nette emprise sur les performances scolaires d'un adolescent ; pour la simple raison qu'il lui manque l'affection de son parent, il est abandonné à lui-même mais accompagné par la seule réalité psychologique renfrognée qu'il vit au quotidien. Sa figure d'attachement n'étant plus avec lui, il est enclin à la déperdition qui l'affaiblit moralement et psychologiquement. Ce qu'il faut dire est que, c'est à cause du caractère fragile de son âge relativement jeune qu'il ne faut pas le négliger. Il n'est plus un enfant certes, mais il n'est pas encore un adulte. Ainsi, le Conseiller d`orientation à travers son soutien, devient son épaulement en milieu scolaire.

Les résultats ainsi obtenus peuvent être mis à la disposition de tous les adolescents confrontés aux mêmes situations sociales, pour leur permettre de trouver quelques issus secondaires d'adaptation scolaire, et de prédire un avenir radieux malgré les difficultés rencontrées à la maison. Ces résultats peuvent pareillement intéresser tous les spécialistes de l'orientation-conseil dans leur rapport et processus d'assistance au sein d'un établissement scolaire ; ceci en s'appuyant davantage et éventuellement sur la théorie de l'étayage eu égard à son ancrage théorique.

Au demeurant, la contribution aux sciences de l'éducation de cette recherche est d'un apport indéniable quant à la compréhension de l'effet séditieux qui résulte du divorce des parents dans le vécu de leurs progénitures encore adolescents, voir fragiles. S'il est évident que personne dans l'existence, n'aura jamais assez de finesse, voir de tact nécessaire et de parole mesurée qu'il y a à persuader deux anciens tourtereaux de garder leur mariage intacte et de rester ensemble parce qu'ayant déjà justement des enfants, il faut quand même souligner que, le divorce transforme les adolescents en victime qui ont très souvent la difficulté d'être résignés à la nouvelle condition de vie. La recomposition des familles, les déplacements internes des familles, le caractère monoparental de certaines familles qui ont perdu totalement ou partiellement la fonction du père ou de la mère : en sont des exemples criards de familles qui ont la maladresse non souhaitée de fabriquer vraisemblablement des « démons » si le suivi extérieur est absent.

En réalité, malgré le divorce ou la survenue de tout autre évènement rendant la famille instable, il y a lieu de réitérer une invite à plus de responsabilité, à tous les membres de la communauté éducative. Celle-ci, ne se limitant pas exclusivement « aux dirigeants, aux personnels administratifs et appui, aux enseignants, aux parents des élèves et aux élèves » (Cf. Article 32-1 de la Loi d'orientation de l'éducation de 1998); mais joignant aussi les tuteurs, les désormais beaux-parents des adolescents et même le voisinage. L'implication du voisinage n'est pas fortuite. Ceux-ci ont un devoir d'assistance morale et juridique envers les adolescents en danger. La raison en est que, un adolescent qu'on détruit présentement sous quelques formes que ce soit, est un adulte qu'on décide volontairement de perdre. Par ricochet, c'est la société qu'on décide volontairement de détruire. Et le prétendu « fer de lance de la Nation » sera à coup sûr l'épine dorsale de l'insécurité sociale dans la Nation. Reste à présent à questionner les mouvements de déviations reproduits par le contexte actuel de nos apprenants dans les établissements scolaires secondaires : les assassinats en milieu scolaire, les viols en milieu scolaire, l'insécurité en milieu scolaire, les agressions en milieu scolaire, la lutte des genres en milieu scolaire, le phénomène de charter des jeunes en milieu scolaire, la consommation des substances narcotiques en milieu scolaire, etc.

Tout ce qui ce précède amène à s'interroger ainsi in fine: la situation d'instabilité familiale n'aurait-elle pas une explication sinon une incidence dans les conduites ci-jointes ; voir dans les postures des élèves objets à querelle, et dont les comportements sont décriés aujourd'hui?

13 REFERENCESBIBLIOGRAPHIQUES

I- OUVRAGES PUBLIES

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Okene, R. (2009). Défis et perspectives de l'orientation-conseil au Cameroun. Paris : l'Harmattan.

II- ARTICLES DE REVUE

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Chabot, C. (1906). La coopération de l'école et la famille. Persée, Volume n°13, (326-343).

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Kahn, D., Baumann, D. (1954). De quelques difficultés d'adaptation rencontrées chez les adolescents orphelins élevés en collectivités. Persée, Tome 7, Volume n°1, (89-96).

Lefevre, L. (1961). Les problèmes d'adaptation scolaire par les adolescents poliomyélitiques. Persée, Tome 14, Volume n°4-5, (423-443).

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III- ARTICLES D'OUVRAGES COLLECTIFS

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IV- TEXTES JURIDIQUES

Circulaire no 00/0003/MINESUP/SDOA du 31 mars 2000 relative à l'organisation des activités d'orientation et à l'exécution des missions des Conseillers d'orientation au sein des universités d'Etat.

Décret n°2000/359 du 5 décembre 2000, Portant Statut Particulier des Fonctionnaires des Corps de l'Education Nationale.

Décret n°2001/041 du 19 février 2001, Portant Organisation des Etablissements Scolaires Publics et Fixant Les Attributions des Responsables de l'Administration Scolaire.

Décision n°2019/010, UN/DENS/DIV AARC, du 17 janvier 2019, Protocole de Présentation des Mémoires de DIPES II, DIPEN II, DIPCO, Master et Thèses de Doctorat.

Loi n°004/022 du 22 juillet 2004, Fixant les Règles Relatives à l'Organisation et au Fonctionnement de l'enseignement Privé au Cameroun.

Loi n°005 du 16 avril 2001, Portant Orientation de l'Enseignement Supérieur.

Loi n°2003-17 du 11 novembre 2003, Portant Orientation de l'Education Nationale en République du Benin, Rectifiée par la loi n° 2005-33 du 6 octobre 2005.

Loi no98/004 du 14 avril 1998 d'orientation de l'éducation au Cameroun.

V- MEMOIRES ET THESES

Akkaour, K. et Atmani, M. (2014-2015). L'adaptation scolaire des adolescents hyperactifs (âgés de 11 à 14 ans). Mémoire de fin de cycle, Université Abderrahme.

Amougou Assomo, T. C. (2016). Perception de l'équité par les enseignants et efficacité scolaire : cas des établissements secondaires privés de Bertoua. Mémoire de Master, Institut universitaire catholique de Bertoua.

Bélanger-Michaud, L. (2013). L'adaptation d'adolescents au fait de vivre avec un parent ayant un trouble. Mémoire de maitrise en service sociale, Québec-Canada.

Cheurfa, A. (2012-2013). L'adaptation psychologique chez les enfants scolarisés : étude de 6 cas réalisés à l'école primaire de Tala Moumène. Mémoire de Maitrise, Université Abdrahmane Mira Béfaia.

Labelle-Royal, M. (2014). Les facteurs influençant l'adaptation scolaire des élèves issus de l'immigration de l'Afrique des Grands Lacs. Mémoire, Université de Scherbrooker.

Leblanc, S. (2017). La théorie de l'attachement pour comprendre les difficultés d'apprentissage et les troubles de comportement chez les jeunes de milieux défavorisés à risque de mauvais traitement. Thèse de Doctorat, Université de Montréal.

Malassigné, J. (2006). Les relations entre la famille, l'école et l'enfant-élève en réseau d'éducation prioritaire à l'école. Mémoire, Université Lumière, Lyon 2.

Nantchouang, R. (2009). .Impact de l'absence des conseillers d'orientation à l'école primaire sur les rendements des élèves en cycle post-primaire. Mémoire de Licence, Ecole Normale des Instituteurs du Cameroun.

Wangnio Ngansop, N. (2014). Conflits parentaux et réussite scolaire des élèves : cas des élèves de la 3eme espagnole du Lycée de Makèpè. Mémoire, Ecole Normale Supérieure de Yaoundé.

VI- DOCUMENTS DIVERS

Manga, A.-M. (2019, inédit). Cours d'éducation familiale ou parentale. Ecole Normale Supérieure de Bertoua.

Manga, E. (2016). Traité de quelques thèmes du cahier des charges du Conseiller d'orientation au Cameroun.

Ngono Ossango, L. (2018, inédit). Cours de psychologie clinique. Ecole Normale Supérieure de Bertoua.

Ngono Ossango, P. (2019, inédit). Cours de psychologie de l'adolescent. Ecole Normale Supérieure de Bertoua.

Onambele Ngono, L. (2019, inédit). Cours de technique et méthode de recherche II. Ecole Normale Supérieure de Bertoua.

Onambele Ngono, L. (2019, inédit). Cours de théorie et recherche en orientation conseil. Ecole Normale Supérieure de Bertoua.

Onambele Ngono, L. (2020, inédit). Cours de psychologie différentielle. Ecole Normale Supérieure de Bertoua.

Youtha, R. (2019, inédit). Cours de méthode et technique de recherche Ecole Normale Supérieure de Bertoua.

VII- DICTIONNAIRES ET AUTRES DOCUMENTS DE METHODOLOGIE

Dictionnaire psychologique/psychanalyse.

Grand dictionnaire de la psychologie(1999). Larousse.

Guide de rédaction des mémoires en Sciences de l'éducation. Ecole Normale Supérieure de Bertoua.

Guide du stage pratique des élèves Conseiller d'orientation. (2015). Ecole Normale Supérieure de Yaoundé.

Le dictionnaire des sciences sociales. (S. dir), Dortier, J-F. (2013). Sciences Humaines.

VIII- WEBOGRAPHIE

Allès-Jardel, M. et Ciabrini, C., (2000). Adaptation scolaire et sociale d'enfants 6-7 ans en zone d'éducation prioritaire. Revue des sciences de l'éducation 26 (1), (75-98). Voir sur erudi.org.

14 TABLE DES MATIERES

AVERTISSEMENT i

SOMMAIRE ii

DEDICACE iii

REMERCIEMENTS iv

RESUME v

ABSTRACT vi

LES PRINCIPAUX SIGLES ET ABREVIATIONS vii

LISTE DES TABLEAUX viii

LISTE DES DOCUMENTS EN ANNEXE ix

INTRODUCTION GENERALE 1

1 CONTEXTE DU CHOIX DU SUJET 3

1.1 Justification de l'étude 3

1.2 Formulation et position du problème 4

1.2.1 Les constats 4

1.2.2 Le problème 4

2 QUESTIONS DE RECHERCHE 6

2.1 Question principale 6

2.2 Questions spécifiques 7

3 OBJECTIFS ET INTERETS DE LA RECHERCHE 7

3.1 Objectifs de la recherche 7

3.1.1 Objectif général 7

3.1.2 Objectifs spécifiques 8

3.2 Intérêts de la recherche 8

3.2.1 Intérêt social 8

3.2.2 Intérêt scientifique 9

4 HYPOTHESE DE TRAVAIL ET DEFINITION DES VARIABLES 10

4.1 Hypothèse de travail 10

4.1.1 Hypothèse générale 10

4.1.2 Hypothèses spécifiques 10

4.1.3 Justification de l'opérationnalisation 10

4.2 Définition des variables et tableau synoptique 11

4.2.1 Définition des variables 11

4.2.2 Tableau synoptique 11

5 PLAN DU TRAVAIL 12

5.1 Délimitations de l'étude 12

5.1.1 Plan thématique 12

5.1.2 Etendue temporelle 13

5.2 Annonce du plan 13

CHAPITRE I : GENERALITES 14

1 ANALYSE DES CONCEPTS ET THEORIES EXPLICATIVES DU SUJET 14

1.1 Analyse des concepts 14

1.1.1 La fonction de conseiller d'orientation 14

1.1.1.1 Qui est le « Conseiller d'orientation » ? 14

1.1.1.2 La clarification de « orientation-conseil » 15

1.1.2 Le concept « adaptation » 16

1.1.3 Qu'est-ce que l'adolescence ? 18

1.1.3.1 Les termes connexes à l'adolescence 18

1.1.3.1.1 L'enfance 19

1.1.3.1.2 L'âge adulte 20

1.1.3.2 La clarification du concept 20

1.1.4 L'expression « familles instables » 22

1.1.4.1 Qu'est-ce que la « famille » ? 22

1.1.4.2 La définition proprement dite de « familles instables » 22

1.2 Théories explicatives du sujet 23

1.2.1 La théorie de l'étayage 23

1.2.2 La théorie écologique 27

1.2.3 La théorie de l'attachement 30

2 CADRE DE L'ETUDE ET METHODOLOGIE 33

2.1 Cadre de l'étude 33

2.2 Méthodologie du travail et méthode d'analyse des données 34

2.2.1 Méthodologie du travail 34

2.2.1.1 Type de recherche et définition de la population 34

2.2.2 Définition de l'échantillon de l'étude et choix des méthodes de collectes des données 35

2.2.2.1.1 Définition de l'échantillon 35

2.2.2.1.2 Choix des méthodes de collecte des données 36

2.2.3 Méthode d'analyse des données 37

2.2.3.1 Analyse de contenu 37

2.2.3.2 Présentation de la grille d'analyse des données 39

3 ÉTAT DE L'ART 40

3.1 Le milieu scolaire et la famille 40

3.2 L'information, l'orientation, l'adaptation 41

3.3 La réussite scolaire 42

3.4 Synthèse de l'état de l'art 43

CHAPITRE II : EXPERIMENTATION ET RESULTATS 44

1 PRESENTATION DESCRIPTIVE DES RESULTATS 44

1.1 Identification des enquêtés 44

1.2 Anamnèse des enquêtés et observations enregistrées 45

1.2.1 Anamnèse des enquêtés 45

1.2.2 Observations enregistrées lors des entretiens 50

2 ANALYSE THEMATIQUE DES ENTRETIENS 52

2.1 L'environnement 53

2.2 Sentiment d'efficacité personnelle 56

CHAPITRE III : INTERPRETATION ET DISCUSSION 59

1 INTERPRETATION 59

1.1 Interprétation à partir de la première hypothèse spécifique 60

1.2 Interprétation à partir de la seconde hypothèse spécifique 62

2 DISCUSSION 65

CHAPITRE IV : INTERET DIDACTIQUE DE L'ETUDE 67

1 CHAMP DE L'ETUDE 67

1.1 Importance pédagogique de l'étude dans l'orientation-conseil 67

1.2 Importance professionnelle de l'étude pour l'orientation-conseil 68

2 OBJET DE L'ETUDE 69

2.1 Interactions entre Orientation-Conseil et Education Familiale 69

2.2 Séance d'information sous le modèle APC 69

2.2.1 Fiche du conseiller d'orientation 70

2.2.2 Fiche pédagogique 73

CONCLUSION GENERALE 74

REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES 77

TABLE DES MATIERES 81

ANNEXE 84

15 ANNEXE

Annexe n°1 :..................................................................L'attestation de recherche

Annexen° 2 :.............................La lettre de mise en stage au Lycée Bilingue de Bertoua

Annexe n°3 :.........................................................................Le guide d'entretien

* 1 Consulter utilement : www.journalducameroun.com, publié le 29 mars 2019 à 17h33, Nadine Guepi.

* 2 Cf. les faits du Lycée de Nkolbisson du 14 janvier 2020, où un élève assassine son enseignant en plein cours.

* 3 Voir sur la question : Akkaour Atmani, (2014-2015) ; Paré (2017) ; Belanger-Michaud (2013) ; Kahn, Baumann, (1954 : 89-96) ; Lefèvre, (1961 : 423-443).

* 4 Lire utilement : les théories relatives au développement personnel et à la santé mentale : Jaotombo (2009), Keyes (2002-2006), Ryff (1989) ; et les théories relatives au développement personnel comme actualisation de soi (Self actualization): Les travaux de Leclerc, Lefrancois, Herbert et Gaulin (1998).

* 5Cf. texte de G. Mendel, « De l'adolescence sociale comme phénomène récent ».

* 6Supra, p. 12.

* 7L'examen psychologique est donc cette méthode de connaissance et de compréhension de l'individu, visant d'une part à obtenir un éclairage sur la nature et les origines des difficultés de l'élève ; et d'autre part, à lui proposer des solutions

* 8Pour certains leur mère et pour d'autres leur père.






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"Aux âmes bien nées, la valeur n'attend point le nombre des années"   Corneille