CHAPITRE I : REVUES DE LITTERATURE SUR LA MICRO
FINANCE
1.1. INTRODUCTION
L'accès aux crédits par les micro-entrepreneurs
est un problème aussi complexe qui puisse attirer l'attention de
beaucoup dans notre environnement, raison pour laquelle pour aborder au mieux
ce travail, il sera important de présenter une revue de
littérature sur le concept de la microfinance tout en présentant
quelques évidences empiriques sur les déterminants de
l'accès au microcrédit par les micros-entrepreneurs.
1.2. REVUE DE LITTERATURE THEORIQUE SUR LA
MICROFINANCE
1.2.1. DEFINITION DE LA MICROFINANCE
De façon plus générale, la microfinance
réfère à une vision du monde où « le maximum
de foyers pauvres ou assimilés peuvent avoir un accès permanent
à une gamme de services financiers de grande qualité et
adaptés à leurs besoins, incluant non seulement le crédit
mais aussi l'épargne, l'assurance et les transferts de fonds3
». D'une façon plus restrictive, la microfinance se
réfère à un certain nombre d'institutions privées
ou publiques qui se réclament de la microfinance.
Les services de microfinance fournissent un
ensemble de produits financiers aux personnes exclues du système
financier classique ou formel. Ils concernent en général les
habitants pauvres des pays en développement.
Pour être plus claire nous pouvons retenir à ce
point de notre travail, que la microfinance se présente actuellement
comme un moyen de développement économique permettant aux
personnes à faibles revenus exclues du système bancaire
classique, d'améliorer leur mode de vie, d'augmenter leurs revenus, en
leur offrant un ensemble de services financiers tels que : l'épargne, le
crédit, l'assurance, le transfert d'argent, comme déjà
pré-citer en haut.
Il est à signaler tout de même que la
microfinance ne concerne pas seulement les pays en développement, mais
également les pays riches. La microfinance se développe ainsi
dans les pays développés pour aider les populations exclues du
marché du travail à créer leur propre micro-entreprise.
3 Robert Peck Christen,
Richard Rosenberg & Veena Jayadeva. Financial institutions with a
double-bottom line: implications for the future of microfinance. CGAP
Occasional Paper, juillet 2004, p. 2-3.
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1.2.2. LES ENJEUX DE LA MICROFINANCE
Normalement, les banques ne fournissent pas de services
financiers à des clients dépourvus d'un minimum de revenus. Pour
gérer un compte client, ces mêmes banques doivent supporter un
coût fixe assez substantiel qui ne dépend pas du montant des
sommes d'argent mises en jeu. Par exemple, le total des profits
dégagés par une centaine de crédits de 1 000 USD chacun
est à peu près égal au profit dégagé par un
crédit de 100 000 USD, alors que la gestion de cent crédits
implique cent fois plus de travail et de diverses dépenses que la
gestion d'un seul. La même équation de base régit
l'économie d'autres services financiers. Il y a un seuil de
rentabilité associé au crédit ou au dépôt qui
veut dire que la banque perd de l'argent lorsqu'elle effectue une transaction
au-dessous d'un certain montant. Les besoins financiers des pauvres se situent
généralement au-dessous de ce seuil.
De plus les pauvres ne possèdent pas suffisamment de
biens qui puissent être considérés comme un
collatéral, c'est-à-dire qui puissent servir de garantie.
Même lorsqu'ils possèdent leurs terres, ils n'en ont souvent aucun
titre de propriété. Cela a été
particulièrement bien étudié par
l'économiste Hernando de Soto4 Cela implique
que les banques n'ont pratiquement pas de recours contre les emprunteurs
défaillants.
À cause de ces difficultés, lorsque les pauvres
sont amenés à emprunter, ils doivent souvent faire appel à
leur famille ou à des prêteurs locaux qui pratiquent des taux
d'intérêt très élevés. Alors que ces
prêteurs sont souvent stigmatisés et traités d'usuriers,
leurs services sont accessibles, rapides et très flexibles lorsque les
emprunteurs doivent faire face à des problèmes. Les espoirs qu'on
a pu caresser de les éliminer du circuit se sont avérés
irréalistes même dans des contextes où les institutions de
microfinance étaient très actives.
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