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Les conséquences du commerce international sur le développement durable: cas de la chine


par Yanis Zaoui
Université de Bordeaux - Master Économie internationale 2021
  

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2. Croissanceendogèneeteffetamplificateurdecroissance

a) Undébatsuscitantdenombreusesétudes

Le débat sur l'effet amplificateur de croissance de la libéralisation des échanges a fait un l'objet denombreusesétudes.

Dans le modèle néoclassique de Solow, l'évolution technologique est dite comme étant exogène etn'étantpas enlien avecl'ouvertured'un pays auxéchanges extérieurs.

Cependant,d'autresthéoriesplusrécentesconcernantlathéoriedelacroissanceendogèneexpliquent que les politiques commerciales affecteraient la croissance à long terme par l'effetqu'elles auraient sur l'évolution technologique. La littérature sur la croissance endogène a été à lafois très variée et complète afin de nous donner la possibilité aujourd'hui d'étudier de nombreuxmodèles différents qui démontrent que les restrictions aux échanges peuvent freiner ou encoreaccroitre le taux de croissance mondiale. Cette idée fait référence aux travaux de Romer (1990),Grossmanet Helpman(1990), Rivera-BatizetRomer (1991)et Matsuyama(1992).

EneffetselonleséconomistesGrossmanetHelpman,l'ouvertureaucommerceinternationalfournirait l'accès aux facteurs de production importés incluant la technologie et l'innovation, etaugmenterait par conséquent le marché des producteurs nationaux en terme de volume, ce quiaméliore les rendements liés à l'innovation et la spécialisation des pays dans une production à fortedensité de recherche. Ils font également remarquer que l'intervention dans les échanges pourraitaméliorer la croissance à long terme si l'investissement était protégé dans dans les secteurs à fortedensitéderecherche.

Cesdeuxéconomistesvontégalementrejoindrel'idéedestravauxdeLucas(1988),Young(1991)et Rivera-Batiz et Xie (1993) qui visent à démontrer que même s'il existe un défaut de symétrieentre les partenaires commerciaux qui possèdent des technologies et dotations en investissementstrès différentes, l'ouverture économique peut avoir un effet négatif sur certains pays, même sitoutefois,letaux decroissancemondial est en croissance.

Denombreusesétudesempiriquesonttentésdecherchers'ilyavaitunecorrélationentrelibéralisationdes échanges et croissanceéconomique.

Le degré d'ouverture des pays étant difficile à mesurer, divers indicateurs ont été utilisés afind'évaluerl'impactdel'ouverturedespaysaucommerceinternationalsurlacroissanceéconomique.

Plusieurs économistes ont mesurer la corrélation entre les taux moyens de droits de douane et lacroissance. Lee (1993), Harrison (1996) et Edwards (1998) ont trouvé une corrélation négative.Cependant les travaux d'Edwards ont cependant concluent à une faible corrélation. Toutefois,Rodriguez et Rodrik (1999) ont repris ses travaux et ont trouvé que les taux moyens de droits dedouane avaient un effet positif significatif sur la croissance de la productivité globale des facteursdans43 pays ala findu XXièmesiècle.

D'autres auteurs économiques ont étudié d'autres indices concernant les échanges tels que l'indiced'ouverture de Leamer (1988), l'indice de distorsion et de variabilité des prix de Dollar (1992) ouencore l'indice d'ouverture de Sach et Warner (1995). Ils ont tous appuyé la théorie selon laquellelespaysouvertàl'extérieuravaientunemeilleurecroissancequelespaysferméssureuxmême.

b) Oppositiondetravauxempiriques:SachsetWarner(1995)etRodriguezetRodrik(2002)

J. Sachs et A. Warner ont travaillé en 1995 sur la corrélation entre croissance et ouverture des paysen se basant sur un indice d'ouverture reposant sur plusieurs éléments tels que l'importance desbarrières non tarifaires, des taux moyens de droits de douane, l'écart entre le taux de change officielainsiqueletauxdechangedumarchénoir,etl'importancedesentreprisescommercialesappartenant à l'Etat. Les deux auteurs réussissent à démontrer qu'entre 1970 et 1995, tous les paysouvertsontconnuunecroissanceéconomiquesupérieureàcelledes paysfermés.

Au niveau des pays émergents l'écart entre les pays ouverts et fermés est énorme. La croissancepour ceux qui sont ouverts est de 4,5% par an contre 0,7% seulement pour les pays émergentsferméssureux-mêmes.L'écartestmoindrepourlacatégoriedespaysdéveloppés.Onparlede2,5%par an contre0,7% pour les non ouverts.

Lesrésultatsmontrentquel'ouverturepermetàlafoisd'accélérerlacroissanceéconomiquemaisde réduire les écarts de croissance entre pays riches et pauvres également. Effectivement, les paysémergents ouverts ont une croissance supérieure à celle des pays développés, ceci est le signe d'unrattrapageéconomique,d'uneconvergenceentrelesdeuxcatégoriesdepays.Cependant,iln'yapas d'écart de taux de croissance entre les pays fermés des pays développés et ceux des paysémergents.

En 2002, les économistes D. Rodrick et J. Rodriguez ont remis en cause les conclusions faites parSachs et Warner notamment le lien de causalité trouvé entre ouverture et croissance. Ils appuient surle fait que l'ouverture aux échanges n'est qu'un aspect dans un ensemble de critères d'organisationséconomique dans un pays. Ils démontrent que les pays qui font le choix de s'ouvrir sont le plussouvent ceux qui sont les plus organisés sur le plan interne du pays (stabilité politique, économique,socialeainsi quebonneadministration).

Laqualitédel'organisationinterneestlemoteurdelacroissanced'unpaysouvert,etnonl'ouverture elle-même. Le choix de l'ouverture sera naturellement imposé aux pays qui savent qu'ilsont la capacité de profiter de l'ouverture. La libéralisation des échanges est plus le résultat de laprospéritéqu'unecausedeprospérité.

Les critiques de Rodrick et Rodriguez soulèvent un problème: on ne peut isoler complètement lesvariables pour analyser leurs effets de manière indépendante. Il est indéniable que l'ouverture deséchanges est rarement un fait isolé et qu'elle est presque toujours associée à des facteurs internes decroissance,cequifaitdeladétermination delacausalitéun problème.

Cependant, cet argument peut être renversé. En effet, l'ouverture internationale peut être la sourced'incitations à la réforme interne. C'est l'exemple des pays d'Europe centrale et orientale afin depréparer leur adhésion à l'Union européenne ou encore de la Chine dans le but de pouvoir entrer enaccordavecl'OMC.

L'intensification de la concurrence internationale conduit également les agents privés à s'adapter, enrecherchantlesgainsdeproductivité,oueninvestissantdavantagedanslarechercheetdéveloppement,par exemple.

Ajoutée à ceci, l'ouverture des pays à l'internationale permet d'avoir accès plus facilement à latechnologie, aux méthodes de management ou encore aux règles juridiques par exemple, qui sontessentielsàl'efficacitééconomiqueinternedu pays.

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