CHAPITRE I
Chapitre 8 CADRE THEORIQUE ET APPROCHE METHODOLOGIQUE
Pour ce chapitre, il est développé le cadre
théorique de la recherche et l'approche méthodologique qui a
permis d'atteindre les résultats.
1.1.Cadre théorique
Il comprend l'état des connaissances, la clarification
des concepts et la problématique.
1.1.1. Etat des connaissances
L'importance de l'eau dans la vie a amené bon nombre
d'organismes et auteurs d'ouvrages à réaliser des études
sur le devenir du monde dans la perspective de la pénurie de l'eau de
bonne qualité. Parmi ceux-ci, nous présentons quelques-uns.
Selon M. Idieti (2004, p. 14), l'eau est d'une
nécessité incontournable à tous les aspects de la vie. De
ce fait les ressources en eau constituent un élément très
important de tous les écosystèmes terrestres. La rareté de
plus en plus accentuée de l'eau exige une intégration de la
planification et de la gestion des ressources en eau.
F. Cocker (2007, p. 10), a montré que la
satisfaction des besoins en eau est non seulement fonction de la
disponibilité des ressources en eau, mais aussi de la qualité et
de la quantité de ces ressources, fer de lance du développement
économique et de l'épanouissement de l'Homme. Mais il se trouve
que les ressources hydrographiques sont inéquitablement réparties
dans l'espace. L'eau est abondante à certains endroits et sous plusieurs
formes mais bien rare dans d'autres.
Pour F. Blot (2004) cité par Akpona et
al. (2015, p. 10), la gestion endogène de l'eau à
Savè peut être appréhendée comme le produit d'une
relation où l'eau devient réelle par des pratiques sociales
construites collectivement qui lui confèrent non seulement une dimension
instrumentale et politique, mais surtout une dimension religieuse et
symbolique.
Pour M. Eliade (2009), la gestion et la
régulation endogènes de l'eau à Savè est alors un
acte éminemment sacré qui renouvelle un pacte entre les hommes et
les dieux.
W. Boko (2009, p. 6) montre que la
responsabilité effective des populations à la base est l'une des
conditions incontournables pour accroître les chances de succès
d'un développement qui ne peut ni s'administrer, ni s'imposer tout
simplement parce qu'on ne développe pas, mais on se développe.
Pour lui, parmi les principaux problèmes qui freinent le
développement à la base, on note en bonne place celui de l'eau.
Il note enfin que la gestion sectorielle des ressources en eau,
caractérisée par une multiplicité des centres de
décision, la faible implication des acteurs et des usagers dans la prise
de décision et la gestion des conflits entre agriculteurs et pasteurs
sont à la base de la mauvaise gestion des ressources en eau dans la
vallée de l'Ouémé.
A. Adjajo (1998) cité par M. Djedji (2011, p. 11) pour
sa part, a identifié les ressources en eau et leur utilisation par la
population de la sous-préfecture de Bantè. Il a
énuméré plusieurs maladies liées a l'eau (la
diarrhée, le paludisme, etc.) qui sont surtout dues aux comportements
des populations, donc au mode de gestion de cette eau.
Gandin (1976) cité par M. Djedji (2011, p. 11) a
traité la notion de l'eau dans toutes ses dimensions dont celles
spirituelle, domestique, agricole, économique, sociale, etc. Il a
montré l'importance et le rôle de l'eau dans les différents
domaines et a souligné que cette précieuse ressource est
gérée de manière peu orthodoxe par les populations.
O. Azonnakpo (2005, p. 13) a montré que les facteurs
physiques et humains sont les éléments qui
conditionnent la disponibilité des ressources en eau dans une
localité. Par ailleurs, il a fait remarquer que la population utilise
anarchiquement l'eau, sans aucun contrôle et qu'il n'y a pas de
planification dans sa gestion, des quantités importantes d'eau sont
déversées dans la nature sans aucune possibilité de les
conserver et de les gérer rationnellement. L'auteur a eu le
mérite de montrer les difficultés d'approvisionnement en eau dans
une Commune située à une altitude plus élevée que
celle de la zone objet d'étude. Mais il n'a pas du tout travaillé
sur la gestion qui implique les savoirs faire des populations en la
matière.
F. Boko (2012) cité par A. Kanhonou (2012, p.
9) dans son étude portant sur : « la contribution
à la mobilisation et à la gestion des eaux pluviales dans
l'arrondissement de Banikoara », estime que les modes de gestion des eaux
pluviales doivent passer notamment par la modification des techniques
culturales au niveau des versants et la mobilisation des eaux de pluies. Pour
l'auteur, la meilleure gestion des eaux passe par un suivi rationnel des
techniques de gestion par les populations de la commune.
Chleq et al. (1997) et Geny (1992)
cité par A. Kanhonou (2012, p. 11) ont élaboré un guide de
gestion des ressources naturelles à partir de l'étude des
relations de l'homme avec l'environnement, de l'analyse des ressources
naturelles des composantes de l'environnement et des stratégies de
gestion des ressources en eau. Ces auteurs pensent que la gestion durable des
ressources en eau d'une localité dépend des modes de gestion
pratiqués dans cette localité.
J. Oucho (1999) dans son article intitulé `'L'eau
douce et la dynamique démographique en Afrique'', a analysé
la relation d'interaction entre les ressources en eau et l'évolution
démographique en Afrique. En se fondant sur les travaux de UNDP
(Programme des Nations Unies pour le Développement), il a
montré les difficultés d'accès à l'eau potable des
populations en Afrique. Cela lui a permis de classifier en 5 catégories
les pays africains selon leur accessibilité à l'eau potable
(très difficile, difficile, bon, très bon et excellant). Cette
étude décrit une situation qui pourrait compliquer la vie sur la
terre puisque l'eau doit être non seulement disponible mais de bonne
qualité pour sa consommation.
R. Vilagnes (2000), dans son ouvrage intitulé
`'Eau, environnement et santé publique'' après avoir
évoqué l'évolution de l'eau entre l'hydrosphère,
l'atmosphère et la lithosphère (eaux
atmosphérique, superficielles et souterraines) et le principe pollueur
payeur mis en vigueur pour la gestion des eaux en France, a
montré la relation entre l'eau et la santé publique
à partir des maladies hydriques et parasitaires. Il a
présenté ensuite les consommations d'eaux dans
l'industrie et à domicile, quelques types de pollution par les
micropolluants et les méthodes de traitement des eaux. Parmi
ces méthodes, il est revenu sur celles de l'assainissement
(individuel et collectif) et des eaux destinées à la consommation
humaine.
Selon C. J. Houssou (2010, p. 8) la gestion de l'eau est donc
entendue comme la gestion des eaux pluviales, des eaux de surface et des eaux
souterraines. L'interaction des ressources en eau avec d'autres ressources
naturelles et les différents milieux écologiques ont conduit
à une prise de conscience internationale de la nécessité
d'associer à la gestion des ressources en eau la prise en compte de la
dimension environnementale de l'eau d'où la naissance du concept de
gestion intégrée des ressources en eau.
Enfin, T. Yamongbe (2011) cité par A. Kanhonou (2012,
p. 11) souligne dans son mémoire de maîtrise que les
problèmes de gestion de l'eau que rencontre la Commune de Zè sont
liés à la mauvaise utilisation des modes de gestion des
ressources en eau et aux manques d'entretien des points d'eau par la
population. Il fait d'abord l'état des lieux des sources
d'approvisionnement de la commune et a montré ensuite que la
multiplicité des sources d'approvisionnement doit
bénéficier d'une gestion particulière des utilisateurs.
L'auteur pense que les propositions de solution à préconiser
comporteront : l'accessibilité à l'eau potable, la
sensibilisation des populations pour l'adoption de meilleure politique de
gestion des eaux dans la Commune de Zè.
La présente recherche montre de façon
spécifique, les stratégies endogènes de mobilisation et de
gestion des ressources en eau dans la Commune des Aguégués
à travers l'association des populations à la base.
|