3.2.2 Eau de surface
Le caractère oral des connaissances endogènes
rend difficile leur transmission et est à la base de diverses
interprétations dans le milieu.
Les connaissances endogènes subissent des mutations
à cause de la disparition des supports de l'information et de la
régression des impacts socio-psychologiques de gestion des ressources en
eau. Les règles communes pour certains cours d'eau, c'est l'interdiction
de chercher l'eau du fleuve et autres la nuit. Mais aujourd'hui, avec
l'avancée grandissante du christianisme et la prolifération des
églises évangéliques, ces interdictions sont
foulées au pied ; ce que 60 % des personnes âgées
rencontrées prennent comme la cause des problèmes d'eau et
même du manque des ressources halieutiques aujourd'hui aux
Aguégués.
Les personnes âgées détentrices des
connaissances et pratiques utilisées par les ancêtres
disparaissent sans léguer leurs savoirs. Le
désintéressement et le non-respect des jeunes vis à vis
des pratiques ancestrales et des personnes âgées justifient le
manque de transfert des connaissances. L'efficacité des formes de
gestion endogène des ressources en eau est de nos jours mise en doute.
Autrefois, les "impacts rituels seraient plus palpables et immédiats".
Aujourd'hui, ils sont aléatoires.
Les peines des femmes augmentent car il faut ramer pendant une
heure et demie pour aller chercher l'eau de Boué lorsque la
période de l'eau salée arrive.
En cas de crue, les risques d'accident sont
élevés. Des inondations sont ainsi enregistrées dans la
zone inondable où les cultures sont détruites.
Bien qu'il y ait des coïncidences des faits qui
justifient l'efficacité des pratiques, des croyances et attitudes
populaires, la gestion endogène n'offre pas une garantie suffisante pour
la maîtrise des ressources en eau. En outre, les acquis culturels en
matière de l'eau ne sont pas mis en valeur.
L'eau, dans son cycle habituel s'infiltre dans le sous-sol
vers les nappes souterraines.
3.2.3 Eau souterraine
De nombreux risques environnementaux menacent les ressources
en eau de la commune. Plusieurs facteurs de pressions agissent sur ces
ressources. Entre autre, les actions anthropiques (activités humaines)
et le mode de gestion utilisé. Les ressources en eau subissent des
pressions de plus en plus fortes de la part des populations qui en tirent une
partie de leur revenu. On note une faible mobilisation sociale autour des
programmes de développement liés aux ressources en eau et des
difficultés d'accès aux points d'eau pendant la crue et les
ouvrages hydrauliques qui tombent régulièrement en panne.
L'inexistence d'une politique et/ou stratégie claire et
bien documentée de gestion des potentialités en eau (absence
d'instruments de gestion des ressources et d'outils d'aide à la
décision) empêche les autorités locales et les
gestionnaires d'eau dans leur action dans la Commune. Aussi, le manque
d'information et de connaissances sur les principes et orientations sectoriels
et la protection des ressources en eau au niveau des collectivités
locales, la faible implication des acteurs et des usagers dans les prises de
décisions menacent également la gouvernance des ressources en
eau.
Les autorités locales ont une faible connaissance des
ressources d'eau disponibles dans la commune et ne s'intéressent pas
à la promotion des eaux souterraines. L'accès difficile des
populations aux infrastructures adéquates d'alimentation en eau potable
et d'assainissement, à cause des manques d'investissements, l'absence
d'assistance technique et financière aux fermiers et aux
gestionnaires.
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