VIII. Conclusion
Ce travail de recherche a eu pour objectif d'analyser les
gains et les pertes du Burkina Faso du fait de sa participation à la
ZLECAf. Les données commerciales annuelles sont obtenues sur la
période 19622016 et proviennent des bases de données WITS, CEPII,
WDI et de la CNUCED. Le mémoire a eu recours à une
méthodologie empirique appuyée sur le modèle de
gravité ainsi qu'une analyse documentaire.
Le modèle de gravité est estimé par le
pseudo maximum de vraisemblance de Poisson. Trois principaux scénarios
ont été examinés, à savoir (1) les effets de la
ZLECAf si elle avait été mise en oeuvre entre 2000 et 2016, (2)
les effets retardés de la ZLECAf et (3) les effets futurs de la ZLECAf.
Les résultats économétriques montrent que les variables du
modèle expliquent près de 75 % de la variance des exportations du
Burkina Faso. Globalement, la ZLECAf devrait avoir des effets positifs sur les
exportations du Burkina Faso au-delà de la 12e année.
Toutefois, sur la période 2000 à 2016, elle aurait eu un effet
négatif sur les exportations du pays, signifiant un détournement
de commerce vers les pays africains au détriment des partenaires hors
Afrique. Néanmoins, le Burkina Faso tirera profit de la ZLECAf en
s'insérant dans les chaines de valeurs régionales.
Il ressort de notre étude qu'il est important que le
Burkina Faso tienne compte de certains facteurs en vue d'accroître ses
exportations au sein de la ZLECAf. Il s'agit de la gestion des coûts
commerciaux, de l'amélioration des infrastructures de commerce, et du
développement d'une industrie conséquente qui lui permette de
s'intégrer au mieux dans les chaînes de valeurs
régionales.
En outre, un défi majeur pour le commerce
burkinabè demeure la qualité des produits qui seront mis sur le
marché africain. En effet, il est très souvent relevé que
certains produits burkinabè ne sont pas conformes aux normes
internationales et à certaines normes développées par des
partenaires sur d'autres continents. Ces difficultés sont très
souvent liées à des cas d'étiquetage et de présence
d'éléments indésirables dans les produits comme le
sésame, la noix de cajou et le beurre de karité. Les efforts
fournis, sur le plan national et sous régional, pour accompagner les
PME/PMI permettent actuellement d'améliorer la qualité des
produits.
Au regard de ces différents défis, le Burkina
Faso doit élaborer une meilleure stratégie commerciale pour
conjuguer crises économique et sécuritaire et mise en oeuvre de
la ZLECAf. Pour ce faire, les recommandations dans le chapitre
précèdent devront faire l'objet d'une attention
particulière.
Il est important de relever que le processus
rédactionnel adopté dans ce memoire de recherche pourrait
inspirer des travaux similaires dans lesquels les gains et les pertes de la
ZLECAf sur d'autres pays africains pourraient être évalués
en termes de valeur.
27
|