VII. Recommandations
La création de la ZLECAf est une initiative qui vise en
principe à engendrer des bénéfices pour les pays africains
signataires. Sa mise en oeuvre peut, toutefois, être
désavantageuse pour les pays qui ne se seraient pas
préparés conséquemment. Il importe donc aux acteurs du
commerce du Burkina Faso notamment, l'administration publique, le secteur
privé, la société civile, les organisations des
producteurs, les transformateurs, les commerçants et les consommateurs
de se concerter afin de profiter au mieux de l'ouverture de ce vaste
marché. Cette concertation doit avoir pour objectif que compte soit tenu
les intérêts de chaque acteur dans les négociations
nationales sur les questions telles que l'identification des produits sensibles
et des produits à exclure, ainsi que sur les questions qui feront
l'objet de futures négociations au niveau régional.
Au regard des résultats de la présente
étude, nous formulons les recommandations spécifiques
suivantes.
a) Gérer efficacement les coûts
commerciaux
L'un des défis pour un accroissement des exportations
du Burkina Faso reste la pénétration du marché mondial et
surtout celui africain. La réduction des coûts commerciaux
s'avère être un facteur important pour l'accroissement des
exportations du pays. Cela revient à disposer d'infrastructures de
transport et de logistique (construction de routes, amélioration de la
flotte de la compagnie nationale aérienne et du parc automobile,
construction de chemin de fer) qui facilitent le commerce entre le Burkina Faso
et le reste de l'Afrique. En outre, une réduction considérable du
coût de l'énergie à travers des investissements
considérables et durables est obligatoire. Il s'agit aussi de
réduire au maximum les procédures à l'exportation sous
toutes ses formes (prélèvements ou taxes, licences,
agréments,...).
Le pays devra, par ailleurs, prendre les dispositions
nécessaires pour participer aux différents forums de
négociation ainsi qu'aux rencontres des instances de la ZLECAf afin de
contribuer aux démantèlements des éventuels obstacles aux
échanges entre les Etats membres.
b) Renforcer la capacité productive du Burkina
Faso
Il est primordial pour le Burkina Faso de diversifier ses
produits à exporter et accroître leur valeur ajoutée par la
transformation. Cette action consistera à explorer les filières
non encore exploitées et à développer les filières
porteuses définies dans la SNE. Dans ce sens, le pays doit
développer le dispositif productif de sorte à satisfaire aussi
bien le marché africain que le marché mondial.
c) 25
Améliorer l'environnement des affaires
Le pays devrait mettre en place de mesures incitatives en
faveur des investisseurs, à travers un code d'investissement clair et un
cadre juridique favorable de sorte à accroître
l'attractivité des investisseurs étrangers ainsi que
nationaux.
d) Projeter une meilleure insertion dans les
chaînes de valeur régionales et mondiales
Le Burkina Faso devrait s'insérer dans les
chaînes de valeurs régionales pour profiter au mieux de la ZLECAf.
Pour ce faire les solutions aux difficultés d'accès à une
énergie (électricité et hydrocarbure) disponible et
à bon prix doivent etre trouvées. Par ailleurs,
l'amélioration de l'accès aux technologies de l'information et de
la communication doit etre accélérée. Il est aussi
indéniable de renforcer les capacités des centres de recherches
pour favoriser la recherche et le développement afin de mettre à
la disposition des acteurs, des inputs qui soient nécessaires à
l'amélioration de leur production. En outre, il est impérieux
d'encourager et faciliter la coopération et la coordination entre les
entreprises des différents maillons de la chaîne.
e) Mettre sur le marché des produits de
qualité
Les acteurs de chaque maillon des filières devront
s'impliquer rigoureusement et avec intégrité dans le
développement de leurs activités. À cet effet, les
producteurs et industriels doivent mettre sur le marché des produits
compétitifs et en quantité suffisante qui tiennent compte des
normes nationales, régionales et internationales. Quant aux
commerçants, le respect des textes qui régissent le commerce
national, régional et international doit être observé pour
éviter de plomber la dynamique qui sera amorcée dans la
conquête du marché africain. Le Gouvernement et l'administration
publique doivent jouer leurs rôles de régulation et de conseil et
sanctionner aussi positivement que négativement les acteurs qui se
seront identifiés particulièrement dans leurs activités.
L'amélioration de la qualité des marchandises et des services
doit être un crédo constant et progressif si l'on veut
conquérir ce vaste marché africain.
f) Mettre en place un dispositif pour
d'éventuelles mesures correctives commerciales
Ce dispositif devrait permettre de proposer efficacement des
mesures correctives commerciales appropriées qui permettront de
gérer les éventuelles distorsions au commerce
burkinabè.
g) Améliorer les conditions d'accès au
financement au profit des acteurs
Il s'agira de mettre en place des systèmes de
financement en dehors des circuits ordinaires (banques), avec des conditions de
financement beaucoup plus flexibles et accessibles au plus grand nombre
d'acteurs.
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