5 CONCLUSION GENERALE
Lors de ce travail intitulé « Mise en oeuvre de la
prévention des risques dans une entreprise de travaux publics : cas de
la SADE-CGTH », nous avons abordé ce sujet en montrant comment en
responsabilisant les compagnons et en dynamisant leur engagement, on pourrait
mettre sur pied un politique de maîtrise des risques efficaces et ceci
grâce aux propositions et pistes d'améliorations découlant
de la mise à jour du document unique et de l'étude sur les
accidents.
Mettre en place un politique de maîtrise des risques est
une démarche qui demande un préalable, et l'EvRP est ce
préalable à toute entreprise de maîtrise des risques. C'est
pourquoi dans notre démarche qui s'est voulu globale (en
considérant l'organisation, l'environnement de travail, les
méthodes de travail et l'homme...), nous avons commencé par
mettre à jour le document unique. Nous nous sommes
intéressés plus particulièrement à cette nouvelle
activité au sein de la direction régionale qu'est le «tout
corps d'état« (carrelage, plâtrerie, plomberie,
chauffage...). Un plan d'action a été proposé suite aux
faits constatés sur le terrain lors de cette mise à jour. Cette
EvRP fut suivie d'une étude qui a porté sur les accidents. Etude
au cours de laquelle nous avons déterminé les populations
à risques, les mois et les jours de l'année les plus
accidentogènes, les éléments matériels mis en cause
dans les différents évènements observés. Ainsi,
nous avons pu relever ce qui suit :
- Les populations à risques sont celles dont
l'âge se situe entre 20 et 29 ans.
- Le lundi passe pour être le jour le plus
accidentogène de la semaine où il est observé le plus
d'évènements.
- Les mois de juin début des congés et septembre
reprise de l'activité sont ceux pour lesquels il est observé le
plus d'évènements indésirables.
- L'élément matériel « objet en
cours de manipulation » est la principale cause d'accident au sein de la
direction régionale avec un pourcentage moyen de 31,34 %
d'évènements survenus.
Suite à ces observations, des pistes
d'améliorations ont été proposées :
- Nous avons préconisé qu'un mécanisme de
suivi soit mis en place pour les populations les plus jeunes en âge et en
ancienneté dans l'entreprise. Un suivi qui consisterait à
parrainer chaque nouvel entrant au sein de l'entreprise.
- La mise sur pied des campagnes de prévention
ciblées et taillées sur mesure qui devraient tenir compte des
spécificités socio-culturelles des acteurs, de leur âge, de
leur niveau intellectuel .Nous avons montré que dans un soucis
d'efficacité, les messages délivrés pour les campagnes de
prévention devraient adopter le registre tonique qui sied à
l'effet que l'on voudrait avoir sur les compagnons.
Un accent fut mis sur la communication. La façon de
communiquer et les canaux utilisés pour la communication devraient
être adaptés à la cible. La communication est le
début d'une formation, il faudrait aller au-delà de la «
communication-information » pour tendre vers la «
communication-formation ».
Le déploiement d'une politique de maîtrise des
risques réussie passe aussi par l'engagement, l'adhésion des
individus à cette politique. Ainsi, l'intéressement des acteurs
aux actions de prévention passe par leur appropriation des risques. Nous
avons montré qu'une démarche d'appropriation des connaissances
sur les risques est la condition sine qua non à une bonne maîtrise
des risques. On ne peut parler de maîtrise des risques sans parler
d'anticipation. Cette anticipation qui est fondamentale passera
nécessairement d'une part, par la formation des acteurs aux actions de
sécurité et de santé ; mieux on est formé, mieux on
anticipera sur les évènements et d'autre part, par
la mise sur pied d'une veille stratégique en
matière de sécurité dont l'axe principale sera
l'optimisation de l'utilisation des Rex (Retour d'expérience).
Une politique de maîtrise des risques ne saurait
perdurer dans le temps si elle n'est pas contrôlée. Nous avons
montré que le système, en plus d'être évalué
au travers des indicateurs de performances existants que sont les taux de
fréquence et de gravité, devrait tenir compte du taux de
fréquence 2, qui traduit quant à lui mieux de la
sinistralité car, prenant en compte les accidents avec arrêt et
sans arrêt. Et aussi la prise le mise sur pied d'un système
d'auto-évaluation de sa gestion des risques qui permettrait à
l'entreprise d'être dans un processus d'amélioration continu.
Dans notre démarche de mise sur pied d'une politique
globale de maîtrise des risques, bien que nous ayons voulu
intégrer dans notre travail plusieurs composantes de cette
problématique à savoir l'homme, l'organisation à laquelle
il appartient et l'environnement dans lequel il se déploie, nous n'avons
pas fait le tour de la question. Le travail qui a été fait, bien
que nécessaire, est loin d'être suffisant, il a été
un travail de repérage et d'identification de certains facteurs
susceptibles de remettre en cause la sécurité des compagnons, ...
des explications et des pistes d'améliorations ont été
proposées face à tout ce que nous avons relevé. Bien que
le facteur humain soit pris en compte dans ce travail au travers des rapports
pouvant exister entre les acteurs et leur hiérarchie, il faut tout de
même noter que nous n'avons tenu compte que d'une infime partie de ce
concept et que nous aurions bien voulu aller plus en profondeur. Nous aurions
voulu déterminer les proportions des évènements
enregistrés dont la survenance serait liée aux erreurs, aux
violations, aux indisciplines ou alors au contexte , ce qui nous aurait permis
de développer une approche ciblée, pointue et plus efficace quant
à la mise sur pied d'une politique de maîtrise des risques.
La démarche sur les risques étant une approche
pluridisciplinaire, nous pensons qu'il faudrait compléter ce travail par
une approche psychologique surtout au niveau des jeunes dans l'optique de mieux
comprendre leur fonctionnement cognitif face au danger, leur perception du
risque. Ce qui pourrait expliquer peut-être leur prise excessive du
risque, et cela permettrait sans doute d'adapter les formations à ce
type d'individus et de rendre les actions de préventions plus
efficaces.
Le travail présenté pourra trouver une
application directe au sein de l'entreprise surtout au niveau des pistes
d'amélioration proposées dans ce document qui demande tout de
même à être adapté selon les cas.
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