CONCLUSION PARTIELLE
Dans ce chapitre nous avons établi la causalité
au sens de Granger et modéliser premièrement la relation entre
instruments de la politique monétaire et le niveau des crédits
à l'économie, puis celle entre le niveau des crédits et la
croissance économique en R.D.Congo par le modèle ARIMA.
Ensuite nous avons présenté nos
différents résultats, avant de les discuter par rapport,
premièrement aux théories économiques (de Keynes et
Friedman) et deuxièmement aux autres travaux empiriques cités
dans l'introduction.
En définitive, nous avons trouvé que la
politique monétaire avait un impact sur le niveau des crédits
accordés à l'économie mais pas sur la croissance
économique. En outre, les instruments de la politique monétaire
s'adaptent en fonction du niveau de croissance.
CONCLUSION GENERALE
Nous voici donc au terme de notre étude qui
s'était assignée comme objectif de percevoir l'incidence de la
politique monétaire sur la croissance économique en
République Démocratique du Congo en utilisant des données
trimestrielles pour la périodeallant de 2003 à 2018, via le canal
de transmission du crédit (étroit).
Ce travail est compartimenté en trois chapitres hormis
l'introduction et la conclusion :
Dans le premier chapitre, nous avons eu à
présenter les différentes théories et notions
économiques en rapport avec la politique monétaire et la
croissance économique. Nous avons également expliqué de
façon théorique les liens pouvant exister entre la politique
monétaire et la croissance économique.
Au second chapitre nous avons présenté la
situation monétaire en République Démocratique du Congo
pour la période sous-étude et les performances
économiques.
Et pour finir, au troisième chapitre, nous avons
procédé à l'évaluation de l'incidence qu'a la
politique monétaire de la BCC sur la croissance. Pour ce faire, nous
avons usé de l'économétrie.
Nous sommes partis de l'observation selon laquelle la
politique monétaire en R.D.Congo pourrait avoir un impact positif sur le
niveau de production. En usant de façon optimale du canal de
crédit, elle se donnera les moyens d'influencer considérablement
la demande globale et donc le niveau de production pour l'ensemble du pays.
C'est ainsi que sont nées en nous ces quelques interrogations :
Quel est apport total de la politique monétaire menée par la BCC
dans l'évolution du PIB en R.D.Congo ? Quels pourraient être les
éléments qui limitent les effets de cette dernière? A ces
interrogations nous avons estimé que la politique monétaire n'a
pas d'impact considérable sur la production. En outre, ses actions
seraient limitées par une forte dollarisation de l'économie, un
faible taux de bancarisation et une forte prédominance du secteur
informelle. De fait, en résolvant ces problèmes, elle peut
grandement impacter l'économie réelle de façon positive.
Pour vérifier ces hypothèses, nous avons fait
usage des méthodes systémique, inductive et
démonstrative soutenues par les techniques d'observation directe et
documentaire.
Nous avons développé dans le cadre de cette
étude deux modèles économétriques basés sur
le modèle ARIMA afin de nous rendre compte de la causalité au
sens de Granger de cesdeux variables principales que sont la politique
monétaire et la croissance économique.
Lalittérature économique, via le modèle
IS-LM, confirme le fait que la politique monétaire par
l'intermédiaire du taux d'intérêt peut avoir de l'effet sur
la sphère réelle.
Pour ce qui a été de notreétude, nous
l'avons faite en utilisant deux modèles. Le premier a
évalué les effets des instruments de la politique
monétaire de la BCC, à savoir : le taux directeur, le
coefficient de réserve obligatoire et le Bon BCC sur le niveau des
crédits accordés à l'économie. Le second, quant
à lui, s'est chargé d'évaluer l'incidence des
crédits accordés à l'économie sur la variation de
la production.
Les résultats de notre première analyse ont
été positifs, il en est sorti que la politique monétaire
de la Banque Centrale du Congo avait un impact via ses instruments sur le
niveau des crédits accordés à l'économie. Notre
modèle après avoir subi différents tests
économétriques s'est avéré optimal et explicatif.
Les variations du taux directeur, du coefficient de réserve obligatoire
ou encore du Bon BCC influencent en sens inverse le niveau de crédits
accordés à l'économie dans un délai de quatre
trimestres. Cela s'explique par le fait qu'à très court terme
(moins d'une année) le niveau des crédits est expliqué par
lui-même et qu'il faut toujours un temps d'adaptation pour les banques
commerciales afin d'appliquer les nouvelles normes.
Les résultats de notre deuxième et principale
analyse ont étés quant à eux négatifs, il en est
sorti que la politique monétaire de la Banque Centrale du Congo n'avait
pas d'impact majeur sur le taux de croissance économique. Malgré
le fait que notre second modèle après avoir subi
différents tests économétriques s'est avéré
optimal. Le lien de causalité entre les deux variables n'a pas
été significatif. La croissance économique serait donc
mieux expliquée par d'autres facteurs tels que l'extraction
minière. En outre, cette faible incidence de la politique
monétaire peut-être expliquée par le faible taux de
bancarisation, le pays n'a pas une grande culture bancaire, également le
niveau élevé du secteur informel. Ce qui réduit le champ
d'action via le canal étroit du crédit de la politique
monétaire menée par la Banque Centrale du Congo.
Ces résultats confirment nos hypothèses.
La politique monétaire menée par la BCC pourrait
avoir un apport considérable sur la croissance économique, le
fait qu'elle influence le niveau des crédits accordés à
l'économie est d'ores et déjà un point positif. En
développant le système financier dans le pays et en
l'élargissant, la politique monétaire pourrait agrandir son champ
d'action et influencer mieux l'activité réelle.
Il faut signaler que la politique monétaire en
République Démocratique du Congo est sur une dynamique positive.
De jour en jour, elle devient de plus en plus indépendante et tend
à réaliser les objectifs qu'elle se fixe à
différents niveaux.
Pour clore ce travail, disons que c'est ici son aboutissement
heureux d'un long et difficile parcours jonché d'embuches et d'obstacles
de toutes sortes ; de ce fait, nous ne prétendons pas avoir
épuisé notre étude, c'est pourquoi nous prions le lecteur
attentif d'être indulgent pour les erreurs et omissions
éventuelles, notre responsabilité de chercheur restant pleine,
toutes les remarques et suggestions seront les bienvenues pour pallier aux
dites lacunes.
|