2.1.1.2.DISPOSITIF INSTITUTIONNEL
L'indépendance de la Banque Centrale du Congo lui a
été conférée par le décret n° 005/002
du 07 mai 2002. Cette indépendance concerne tant le choix des
instruments que la définition des objectifs de la politique
monétaire jusqu'à l'objectif intermédiaire.
En effet, en ce qui concerne l'objectif final, il est
défini en concertation avec le Gouvernement. Cette indépendance
permet à la BCC d'observer la règle qu'elle définit et
qu'elle entend respecter.
2.1.1.3. LA STRATÉGIE
Depuis 2001, la Banque Centrale du Congo a amorcé un
processus d'amélioration de la transparence de sa politique
monétaire. Dans ce cadre, elle applique la stratégie de la
règle, consistant à l'annonce préalable des objectifs
qu'elle entend atteindre et de toutes les mesures qu'elle mettra en oeuvre pour
les réaliser, avec un engagement ferme de s'en tenir au dispositif
annoncé.
Cette stratégie est attestée par les
interventions régulières de Monsieur le Gouverneur sur les
médias publics et privés, à travers notamment des
discours, des interviews ainsi des communiqués et points de presse.
2.1.1.4. OBJECTIFS DE LA POLITIQUE MONETAIRE DE LA BCC
a. Objectif final
Comme pour toute politique monétaire au monde, la
banque centrale du Congo a pour objectif final la maitrise du taux d'inflation.
Figure 2-1 Evolution de l'objectif final de la
politique monétaire de la BCC
Source : Elaboré sur base des données
de la BCC (tableau 2-1)
Selon les prévisions de la Banque Centrale,
sous-tendant la loi des finances 2019,il est prévu une
décélération du rythme des formations des prix sur le
marché desbiens et services en 2018 et 2019 comparativement à
2016 et 2017. En effet, venantde 54,7% en 2017, le taux d'inflation à la
fin décembre 2018 s'établirait à 13,6% etpourrait se
situer à 11,2% à la fin décembre 2019, face à un
objectif de moyen termede 7,0%.Cette évolution favorable des prix
à la consommation, dans un contexte dedollarisation de l'économie
congolaise, serait consécutive au maintien de la stabilité de la
monnaie nationale qui résulterait de l'amélioration des
conditions intérieureset de la poursuite de la coordination efficiente
des politiques macroéconomiques.
b. Objectifs
intermédiaires : la masse monétaire moins les
dépôts en devises et les provisions pour importations.
Pour ce qui est des objectifs intermédiaires, en
analysant les différents rapports annuels de la banque centrale
congolaise (pour la période allant de 2003 à 2018), il est clair
que cette dernière a clairement optée pour le niveau de la masse
monétaire.
Cet objectif à court terme permet de déterminer
la politique monétaire en vigueur selon la conjoncture
économique. En période de forte inflation, la politique
monétaire ne doit pas être accommodante (expansive), mais
plutôt restrictive et donc les niveaux de la masse monétaire via
le taux directeur se verra revu à la baisse (par la hausse du taux
d'intérêt). En outre, pour une politique monétaire ayant
pour but de soutenir la croissance économique, le niveau de la masse
monétaire (taux intérêt rabaissé) sera revu
à la hausse.
Figure 2-2 Evolution de l'objectif intermédiaire
(la masse monétaire) de la politique monétaire de la BCC
Source : Elaboré sur base du tableau
2-1
En 2017 la politique monétaire serait conduite dans un
environnement caractérisé par leralentissement du rythme de
dépréciation de la monnaie nationale sur le marchédes
changes, couplé à une relative stabilité des prix sur le
marché des biens etservices.Dans ce contexte, la Banque Centrale du
Congo poursuivrait une politique monétaireprudente de manière
à préserver la stabilité du cadre macroéconomique
et à créerles conditions favorable pour soutenir la croissance
économique à moyen terme. Dans ce cadre, l'Autorité
monétaire, dans un contexte d'anticipation sur la poursuitede la baisse
des poussées inflationnistes, postule pour 2018 et 2019, un
niveauprévisionnel de croissance de la masse monétaire (M2)
compatible avec l'atteintede l'objectif de moyen terme de 7% en 2020.
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