INTRODUCTION
Dans la vague des réformes de
modernisation de l'administration publique au cours des années 1990, le
« Nouveau management public » est apparu comme un
nouveau paradigme de gouvernance publique (Mazouz et al., 2006, p.
1 ; Mercier, 2002, p. 14). La Gestion par résultats (GPR),
considérée comme l'un des éléments dominants de ce
nouveau paradigme (Proulx et Machiavelli, 2005, p. 42), est
devenuel'alternative aux problèmes de performance de l'appareil public
(Mazouz et Rochet, 2005, p. 70). Elle est un cadre de gestion fondé sur
la réalisation des engagements de résultats préalables
dans un souci permanent de transparence à travers la reddition de
comptes, la responsabilité et l'imputabilité, en vue de fournir
des services de qualité aux citoyens (Mazouz et Leclerc, 2008, p. 184).
Implantée dans la structure publique, la GPR permetde dépasser
les considérations légales et formelles, d'instaurer une synergie
d'action, de rationaliser les ressources disponibles et d'atteindre les
objectifs fixés en termes d'efficacité et d'efficience (Proulx et
Machiavelli, 2005, p. 43).
Au Bénin, la Gestion axée sur les
résultats a été instituée en 2005 par Décret
n° 2005-789 du 29 décembre 2005 portant Cadre de réforme de
la gestion budgétaire axée sur les résultats (CAFRAD,
2013, p. 2), avant d'être renforcée en 2013 par la Loi n°
2013-14 du 27 septembre 2013 portant loi organique relative aux lois de
finances (Kakpo, 2015, p. 14). Mais force est de constater que
malgré ces dispositions, les outils et les concepts résultants de
la GPR ne sont pas intégrés de la même façon dans
les différents niveaux hiérarchiques des organisations. Il en
découlequ'il n'existe pas un modèle officiel contextualisé
de gestion axée sur les résultats au Bénin, soit les
gestionnaires n'adhèrent pas aux principes de la GPR perçus trop
exigeants, soit ils ne comprennent pas les concepts et outils. Ce qui les
empêche alors d'implanter une stratégie de GPR dans leur
structure. En effet, la Direction générale de la microfinance
(DGM) est actuellement confrontée à cette situation. On remarque
principalement une absence de synergie entre les actions des différentes
directions et services qui composent l'organisation. Des activités
similaires orientées vers les mêmes cibles et clientèles,
se retrouvent dans le même Plan annuel de travail (PTA) de la Direction.
De même, les objectifs et les résultats pour lesquels ces
activités sont prévues ne sont pas clairement définis. Ce
qui contraste avec la vision du Gouvernement qui consiste à rationaliser
les ressources pour répondre aux besoins réels de la population
(PAG 2016-2021). C'est fort de ces constats et pour remédier au
problème que notre projet se focalise sur le sujet
intitulé : « La Gestion par
résultats : un levier pour une meilleure coordination des
interventions de la Direction générale de la microfinance au
Bénin ».
L'objectif de cette étude est d'analyser la mise en
oeuvre de la gestion par résultats au sein de la DGM et de voir de
quelles façons ses composantes sont présentes et
appliquées au regard du contexte et du modèle choisi. Elle se
fixe également comme objectif d'arriver à persuader les
dirigeants et autres membres de la DGM de la nécessité d'adopter
et d'intégrer la GPR comme cadre de gestion et du changement pour une
meilleure coordination des actions.
Le développement du projet permettra non seulement
à la DGM de prendre conscience des problèmes de gouvernance dont
elle fait face, mais aussi à tous ses membres de savoir ce que signifie
la GPR, ses différents facteurs et ses produits. Il a également
pour bénéfice de les amener à comprendre le processus
d'intégration de la GPR et les mécanismes qui permettent de la
pérenniser (Mazouz et Leclerc, 2008, p. 359).
Le présent rapport est structuré en cinq
parties. La première étape va consister à présenter
le contexte de l'étude à travers la présentation
générale de l'organisation, la description du problème
organisationnel et l'établissement du lien entre le projet et les
objectifs du programme de maîtrise. La deuxième étape va
aborder le cadre conceptuel en recensant les écrits des auteurs, les
modèles et théories en lien avec le sujet de l'étude, et
en opérant un choix du modèle sur lequel vont fonder l'analyse
des résultats et les recommandations. À la troisième
étape, le rapport va s'intéresser à la démarche
méthodologique utilisée pour la réalisation du rapport
ainsi que les limites de l'étude. Dans la quatrième partie, les
résultats de l'étude seront présentés. Enfin, la
cinquième et dernière étape sera consacrée aux
recommandations et aux conditions de mise en oeuvre.
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