2.2. Ouganda
L'Ouganda avec une superficie de 237.000 km2
s'affirme comme étant le deuxième grand pays après la R.D.
Congo dans la région de Grands Lacs. Ce pays a comme principales
ressources naturelles le Cuivre, le cobalt, le tungstène,
l'étain, le béryl, pétrole et a comme principales
ressources agricoles le manioc, le plantain, la patate douce, la canne à
sucre, le maïs, le millet, le sorgho, le haricot, le café.
L'Ouganda a 2.698 km de frontière dont 765 km avec la R.D. Congo, 933
avec le Kenya, 169 km avec le Rwanda, 435 km avec le Soudan et 396 avec la
Tanzanie. La capitale de l'Ouganda s'appelle Kampala
En 1961, le Democratic Party et Benedicto KIWANUKA
remportèrent les élections, la même année il sera
rédigé à Londres une constitution avec les principaux
partis politiques.
Le 09 octobre 1962, l'Ouganda devient indépendant,
Milton OBOTE devint Premier Ministre dans un Gouvernement d'union contre le DP.
En 1963, la République fut proclamée et MUTESA II devint
Président de l'Etat Fédéral81.
En 1966, l'instabilité politique qui avait élu
domicile en Ouganda ne permit pas au jeune Etat d'avoir des structures
administratives et économiques nécessaires à son
développement, c'est dans ce contexte que Milton OBOTE suspendra la
constitution et s'attribuera les pleins pouvoirs.
81 Dictionnaire Le Petit Larousse
illustré, Ed. 2017, Paris, 2017, p. 1768.
82 Idem, p. 1768..
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Mais seulement en 1971 Idi AMIN DADA, Général
d'armé de son état réalisa un coup d'Etat et instaura une
dictature sanglante où le parlement fut dissous, les opposants
systématiquement traqués, les indiens expulsés, etc.
En 1978, les troupes ougandaises envahirent une partie de la
Tanzanie, en 1979, avec l'appui des opposants à Idi AMIN DADA en exil et
à l'occasion avait créé l'Uganda National
Libération Front (UNLF), la Tanzanie pourchassa le dictateur Ougandais
et le chassa du pouvoir. Il y aura des moments d'instabilité
après le départ du dictateur, plusieurs Gouvernements vont se
succéder sans vraiment décrisper la crise.
En 1980, l'UPC de Milton OBOTE, malgré les
contestations des opposants, remporta les élections et signa aussi le
retour de celui-ci aux affaires. En 1981, un certain YOWERI MUSEVENI, ancien
membre de l'UNLF, suite aux élections truquées d'OBOTE, prend le
chemin des maquis et tente de renverser ce dernier. Sous la pression
grandissante, OBOTE, en 1985, va s'en fuir en laissant derrière lui un
Gouvernement provisoire incapable de mettre fin à la guerre civile
déjà aux portes de Kampala. En 1986, le 26 janvier YOWERI KAGUTA
MUSEVENI entre dans la capitale et le 29 janvier devint chef de l'Etat en
prêtant serment82. Il forma un Gouvernement de coalition qui
tenta de rétablir l'ordre en cherchant à prendre le
contrôle de l'ensemble du territoire. Mais le Nord et l'Est du pays
demeuraient la proie de troubles violents ; la guerre civile avait fait plus de
800.000 morts.
MUSEVENI avait instauré une politique originale
où il n'existerait aucun parti politique, avec la présence des
comités de résistance au niveau local chargés de la lutte
contre la corruption et de l'instauration de l'ordre.
En 1992, sous la pression de l'opposition, MUSEVENI
rétablira les partis politiques. En 1994, il réunira une
assemblée constituante et organisa les élections
législatives où son parti s'en sortira de justesse avec une
majorité absolue.
83 Dictionnaire Le Petit Larousse
illustré, Ed. 2017, Paris, 2017, p. 1768.
84 BRAECKMAN, C., Terre africaine. Burundi, Rwanda,
Zaïre : les racines de la violence, Op. cit., pp. 203-266.
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En 1996, l' s'organisa l'élection présidentielle
en Ouganda et MUSEVENI remporta haut la main avec 75,5% des voix, il sera
réélu en 2001, 2006, 2011 et 201683 face à son
principal opposant KIZZA BESIGYE.
L'Ouganda sera mêlé en 1996 avec le Rwanda
à la guerre dite de libération en R.D. Congo visant à
chasser MOBUTU du pouvoir en appui à la rébellion congolaise
(AFDL) conduit par L.D. KABILA.84
En 1998, le 02 août, s'étant brouillé avec
leur ancien ami L.D. KABILA, les ougandais, sous prétexte de vouloir
combattre leurs rébellions particulièrement celle de LRA, Lord
Resistance Army (armé de résistance du Seigneur) de Joseph KONI
qui sème la terreur à l'Ouest et au Nord de l'Ouganda]
réfugiée dans les montagnes congolaises, lanceront une attaque
contre la R.D. Congo directement et indirectement par rébellions et
milices interposées. Des affrontements qui feront plus de 5 millions de
morts dans l'ensemble en R.D. Congo et durera de 1998 à 2003 selon le
Gouvernement de la RDC.
Les effets se sentent encore jusqu'aujourd'hui que ça
soit en R.D. Congo ou dans la région des Grands Lacs toute
entière.
Lorsque MUSEVENI chassa Milton OBOTE du pouvoir, les quelques
partisans de ce dernier se dispersèrent dans la région des Grands
Lacs, notamment en R.D. Congo. Mais la problématique de la LRA, comme
cause principale de l'intervention ougandaise au Congo, est certes à
considérer et les raisons économiques de cette intervention sont
aussi à ne pas négligées.
La LRA qui, autrefois soutenu par Khartoum pour se venger de
l'aide ouvert des Etats-Unis au mouvement rebelle de John GARANG par l'Ouganda
interposé, sévi aujourd'hui en R.D. Congo et une partie du Sud
Soudan où il y a sa principale base. Par sa présence au Congo, la
LRA a fait du problème Ougando-ougandais une affaire Congolo-ougandaise.
Et l'Ouganda, de ce fait, ne s'était pas gêné de soutenir
des rebelles Congolais, d'en créer d'autres de toute pièce et de
s'expliquer avec le Rwanda sur le sol
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Congolais. Et un autre groupe rebelle ougandais
dénommé ADF (Allied Democratic Force) mène des attaques
armées meurtrières au Nord-Kivu plus particulièrement dans
le territoire de Beni. L'ADF aurait de liens avec des Shebab somaliens et
l'Etat Islamique.
Donc, la LRA et l'ADF sont combattues, affaiblies mais gardent
leurs capacités de nuisance et l'Accord-cadre d'Addis-Abeba
prévoit notamment l'éradication de ces groupes armés
négatifs ougandais. Et le Président ougandais YOWERI KAGUTA
MUSEVENI et le nouveau Président de la RDC Félix-Antoine
TSHISEKEDI TSHILOMBO se sont rencontrés à Addis-Abeba (11
février 2019) en marge du 32ème sommet de l'Union
Africaine (UA) et Kampala (22 mars 2019) durant ce premier semestre de
l'année en cours pour notamment la résolution de ce
problème sécuritaire commun.
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