5.4.7. Appartenance à une association de
tontine
L'appartenance à une association de tontine, est une
variable qui joue significativement sur le fait pour la femme d'être
propriétaire terrienne et s'avère très déterminante
dans la hiérarchisation des facteurs. En effet, toutes choses
égales par ailleurs, les femmes qui appartiennent à des
associations de tontine ont 1.735 fois plus de chance d'avoir une
propriété foncière que leurs homologues n'appartenant pas
à ces associations. Autrement dit, lorsqu'une femme appartient à
une association de tontine, elle a plus de possibilités d'accéder
à certains biens et par ricochet à la terre que celles
n'appartenant pas à ce réseau.
Le résultat précédent, conforte les
résultats de Bibiane et al (2009) et ceux du rapport alternatif du
Burundi (2016). Le premier dans un contexte de recherche des solutions sur les
difficultés d'accès des femmes à la terre dans les pays du
Sud arrive à la conclusion selon laquelle l'appartenance à une
association est une opportunité pour les femmes d'acquérir un
lopin de terre. Le second résultat qui est celui du rapport alternatif
qui dans un contexte de contribution de la femme à l'acquisition des
terres familiales au Burundi est arrivé à la même
conclusion.
Ce qui confirme l'hypothèse
H7 qui stipule que: L'accès au crédit, est
un indicateur de modernité économique qui détermine la
capacité de la femme à accéder à un certain nombre
de biens. Ainsi, les femmes n'ayant pas obtenues un crédit au cours des
12 derniers mois précédent l'enquête, ont moins de chances
d'être propriétaires terriennes que leurs homologues ayant obtenus
de crédit.
5.4.8. Age de la femme
L'âge de l'individu est une variable qui discrimine
significativement l'accès à une propriété
foncière au Cameroun. De plus, elle se retrouve parmi les plus
déterminantes. Les résultats issus des analyses présentent
le fait que, la possibilité d'accès à la terre chez la
femme croît avec l'âge. En clair, les femmes de jeunes
générations (moins de 25 ans), ont 61% moins de chance d'avoir
accès à la propriété foncière que leurs
homologues de vielles générations (25 ans et plus).
Ce résultat corrobore avec l'étude menée
au Sénégal, par le Rapport Geste (2010) sur les droits des femmes
et leur accès au foncier, arrive à la conclusion selon laquelle,
plus la femme
95
Femmes et accessibilité à la
propriété foncière au Cameroun 2018/2019
ONANA Jean Christophe Master Professionnel en
Démographie
est âgée, plus son accès peut être
facilité par une possibilité d'allocation familiale soit de la
part du mari suivant sa position matrimoniale, soit de la part de ses fils qui
ont hérités.
Ce résultat pourrait s'expliquer par le fait que les
jeunes filles ou filles mères (moins de 25 ans), sont souvent à
la charge de leurs parents et n'ont rien de personnel. Tandis que, les femmes
de plus de 25 ans qui pour la plupart vivent en couple ou alors sont veuves ou
divorcées ont accès à la terre soit en raison des
privilèges liées à leur statut (usufruit, régime de
biens), soit en raison d'une activité rentable exercée par
celle-ci et qui lui permet de pouvoir acheter un lopin de terre (Mbayinil,
2017).
Ainsi, L'hypothèse H8 qui suppose
: le patrimoine d'un individu s'accroit avec l'âge de ce dernier.
Ainsi, les femmes des générations jeunes (moins de 25 ans) ont
moins de chance d'être propriétaires terriennes que leurs
homologues des générations plus vieilles (25 ans et plus). Plus
les femmes sont âgées, plus elles ont la possibilité
d'être propriétaires terriennes est
confirmée
|