Concernant ces facteurs, de nombreuses études ont
montré que le statut matrimonial et l'âge de la femme
influencent l'accès à la propriété
foncière chez les femmes au Cameroun. Parmi celles-ci, on peut citer
celles de celles de l'ONU-HABITAT (2007) ; l'INS (2014) et celles de Mbayinil
(2016).
? Statut matrimoniale
L'influence du statut matrimonial, sur l'accès
à la propriété foncière a été
montrée dans plusieurs études ; dont celle de l'ONU-HABITAT
(2007) et celle de Mbayinil et ombgassomben (2016). Ainsi, dans la plupart des
pays, les femmes ne peuvent avoir accès aux droits fonciers et de
propriété qu'en vertu de leur rôle d'épouse, de
fille ou de soeur, et encore ne s'agit-il que de droits secondaires, qui sont
fonction des structures familiales et du lignage, de l'emprise des normes et
pratiques coutumières, du respect de plein gré ou non de la
législation, et du degré d'organisation et d'activisme des femmes
(ONU-HABITAT, 2007). Pour Mbayinil (2016), la fille mère et la jeune
fille sont généralement à la charge des parents ou de la
famille, exploitent juste les terrains familiaux, et n'ont rien de personnel ;
de plus, les femmes mariées, divorcées et les veuves
préfèrent ne pas revendiquer pour protéger leurs
progénitures. La femme célibataire, en général
s'assume, tout dépend de son pouvoir économique.
Omgbassomben (2016), quant à lui, montre que les
célibataires, au plan coutumier, il leur est reconnu une portion
à utiliser tout au long de leur vie. Au cas où elle décide
de se marier, la terre reste le patrimoine familial. Pour la mariée,
elle acquiert l'usage de la terre par son mari. La femme n'a que l'usufruit sur
les terres qu'elle occupe. La femme veuve, selon qu'elle a eu des enfants ou
non. Quand elle n'en a pas, elle peut se voir chasser et ses terres
arrachées par sa belle-famille ; la condition pour qu'elle reste est la
présence des enfants.
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Femmes et accessibilité à la
propriété foncière au Cameroun 2018/2019
ONANA Jean Christophe Master Professionnel en
Démographie
? Âge de la femme
Cette variable, très capitale en démographie,
saisie le temps écoulé depuis la naissance de l'individu,
jusqu'à la date de l'enquête. Elle se mesure en années
révolues. L'étude menée au Sénégal, par le
Rapport Geste (2010) sur les droits des femmes et leur accès au foncier,
arrive à la conclusion selon laquelle, plus la femme est
âgée, plus son accès peut être facilité par
une possibilité d'allocation familiale soit de la part du mari suivant
sa position matrimoniale, soit de la part de ses fils qui ont
hérités.
Cameroun sur la participation des femmes au
développement par l'INS (2014) arrive à la conclusion selon
laquelle la chance d'avoir une propriété foncière
évolue positivement avec l'âge. En effet, les moins de 25 ans
accèdent à une propriété foncière à
hauteur de 6,3% et les plus de 25 ans accèdent à une
propriété foncière à hauteur de 84,7%. De plus,
Mbayinil (2016) arrive à la conclusion selon laquelle, ce sont les
femmes mariées, veuves et ou divorcées qui ont la chance
facilement d'avoir accès à la terre que les célibataires.
Ceci, voudrait dire implicitement que ce sont les femmes des vielles
générations (25 ans et plus) qui détiennent plus de terre
que les femmes de jeunes générations (moins de 25 ans).
Dans nos investigations, nous n'avons pas recensé
assez d'études qui traitent de la relation entre l'âge de la femme
et l'accès à la terre.