IV. PROBLEMATIQUE
Depuis plus de dix ans, la République
Démocratique du Congo met en oeuvre une politique monétaire afin
de réduire la demande globale et de limiter les risques d'inflation. Le
présent travail cherche à évaluer l'efficacité de
la politique monétaire en République Démocratique du
Congo, ses possibilités et ses limites sur l'économie
réelle à travers les canaux de transmission. De manière
précise notre préoccupation tourne autour des questions
fondamentales ci-après :
? Quel est le degré de variation du taux
d'inflation en fonction des changements spécifiques de la masse
monétaire ?
? La variation du taux directeur influe-t-elle sur
l'inflation de manière instantanée, temporaire ou permanente
?
C'est à cette préoccupation que nous allons tenter
de répondre dans les phrases qui suivent.
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V. LES HYPOTHESES DE LA RECHERCHE
L'hypothèse étant une réponse provisoire
aux questions soulevées dans la problématique dans le cas
précis de notre travail, nous nous sommes proposé les
hypothèses ci-après :
? Les variations du taux d'inflation ont un effet
négatif et considérable sur le secteur réel. En effet
l'instabilité des prix est une source d'incertitude, fausse de processus
des décisions économique et entrave la croissance
économique. Cette hypothèse refait l'approche monétaire de
MILTON FRIEDMAN (Economiste monétariste de l'Ecole de CHICAGO). Il
soutient que l'inflation est toujours et partout un phénomène
d'origine monétaire car elle entretient une relation considérable
avec la masse monétaire. Ainsi toute variation monétaire entraine
dans un sens ou l'autre une variation du niveau général des
prix.
? « Tout croissance de la quantité de monnaie
supérieure à celle de la production est à moyen ou long
terme source d'inflation »1. Or très souvent cette
instabilité résulte de l'inflation qui peut se définir
comme étant une « hausse persistante des prix
généralement exprimé par l'indice de prix à la
consommation, étant entendu que cet indice mesure la variation du
coût d'un panier de bien et service, y compris
l'électricité, l'alimentation et le transport
».2
L'inflation serait liée directement à
l'incohérence des politiques monétaires
et indirectement à l'instabilité de la monnaie
nationale. Classiquement la politique monétaire Congolaise est
dédiée à assurer la stabilité
macroéconomique qui serait interprétée comme le maintien
de l'économie sur son sentier de croissance potentiel sachant que ce
taux de croissance est déterminé par les seules conditions
d'offre sur les marchés de produits et du travail. La maitrise de
l'inflation représente un objectif clé de la politique
monétaire de la RDC car la stabilité des prix réduit leurs
incertitudes auxquels sont confrontés les producteurs et les
consommateurs et facilite les décisions économiques notamment
d'investissement.
1 FRIEDMAN M, Prix et théories
économiques, Ed Economica, Paris 1983. Page 80
Toute croissance de la quantité de monnaie
supérieure à celle de la production est à moyen ou long
terme source d'inflation. La demande de monnaie dépend finalement de la
richesse des agents économiques et des rendements anticipés des
autres actifs comparés à la monnaie. Cette demande est
également liée au revenu permanent, au rendement anticipé
de la monnaie et au taux d'inflation anticipé.
2 CARARE A., STONE M., « pourquoi cibler
l'inflation ? », les institutions financières et le
développement économique des pays émergents,
décembre 2015, p.26
10
Si la maitrise de l'inflation constitue un objectif essentiel de
la banque centrale du Congo, une saine croissance réelle et soutenue en
est l'objectif final.
? Nous signalons dès le départ que les
incidences de la politique monétaire Congolaise sur l'économie
réelle à travers les canaux de transmission n'affecteraient pas
considérablement le secteur réel.
La manipulation du canal du taux d'intérêt aurait un
impact insignifiant sur l'inflation (influence instantanée). La
variation des taux d'intérêts directeurs, du taux de change et du
taux de crédit et des agrégats de monnaie aurait un impact
négatif sur le niveau général des prix. Dans ce contexte
les mécanismes de transmission de la politique monétaire
congolaise au secteur réel sont plus complexes : l'effet indirect
entraine beaucoup d'incertitude sur la portée et l'efficacité des
instruments utilisés.
Selon la théorie Keynésienne, une politique
monétaire expansive est susceptible d'élever le niveau des prix
attendues et donc l'inflation anticipée, entrainant toutes choses
égales par ailleurs, une réduction des taux
d'intérêts réels stimulatrice des dépenses
d'investissement et par la même occasion de la production.3
Par ailleurs même si à ce jour la RDC ne dispose
pas d'un véritable marché financier substitut au financement
bancaire, l'ouverture du pays sur l'extérieur a pu affecter les canaux
de transmission de la politique monétaire congolaise. D'où
l'efficacité de la politique monétaire congolaise serait soutenue
par l'opérationnalisation de ses canaux de transmission.
Il est important de signifier la précision selon
laquelle, le canal du taux d'intérêt, le canal du de change, le
canal de crédit « taux de refinancement de la Banque Centrale
auprès des banques commerciales afin d'octroyer du crédit
à l'économie » (canaux de transmission de la politique
monétaire congolaise) et la masse monétaire constituent les
principaux déterminants de la politique monétaire congolaise.
3 WICKENS M, Analyse macroéconomique
approfondie, Ed. DE BOECK Bruxelles 2010, Page 733.
« L'inflation du modèle Keynésien
nécessite une croissance de l'offre de monnaie en vue d'accroitre la
production car l'inflation est expliqué par la demande. Selon Keynes :
Toute demande supplémentaire à l'offre est source d'inflation car
les biens et services seront rares et par conséquent leurs prix vont
augmenter en vertu du principe de ce qui est rare est cher. L'offre devra donc
s'ajuster à la demande.
11
Si le canal du taux d'intérêt est utilisé
de façon adéquate, celui-ci a toutes les chances de produire des
effets attendus, mais dans le cas de l'économie Congolaise, le canal du
taux d'intérêt agit inefficacement sur l'économie
réelle principalement sur le niveau général des prix
(inflation). La politique monétaire appliquée par la Banque
Centrale du Congo aurait une faible influence sur la stabilité du taux
d'inflation en République Démocratique du Congo.
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CADRE THEORIQUE DE L'ETUDE
VARIABLES EXPLICATIVES OU EXOGENES
VARIABLES INTERMEDIAIRES
VARIABLES EXPLIQUEES OU ENDOGENES
Stabilité de prix/Action conjoncturelle de la politique
monétaire
Action sur le taux d'intérêt /Vecteur
d'investissement
CANAL DU TAUX D'INTERET
CANAL DU TAUX DE CHANGE
CANAL DU CREDIT
CANAUX DE
TRANSMISSION DE LA POLITIQUE MONETAIRE
Réduction de la base monétaire (M1)
Stabilité du taux de change
Hausse de taux d'intérêt débiteur
des banques commerciales
Stabilité du niveau général des
prix (Inflation)
Faible Croissance économique
MECANISME DE TRANSMISSION
THEORIE MONETARISTE
ACTION CONJONCTURELLE DE LA POLITIQUE MONETAIRE
Source : Elaboré par nous-mêmes sur base de notre
phénomène observé.
13
RELATIONS CADRE THEORIQUE-HYPOTHESE
|
Réduction de la base monétaire M1
Hausse de taux d'intérêt débiteur
des banques commerciales
Stabilité du taux de change
Action conjoncturelle de la politique monétaire
FAIBLE IMPACT DES CANAUX DE TRANSMISSION SUR LE SECTEUR
REEL
H2
Stabilité du niveau général du prix
(Inflation)
Faible taux de croissance
Action sur le taux d'intérêt / vecteur
d'investissement
H1
Source : élaboré par nous-mêmes sur base de
nos hypothèses et phénomènes observés.
GRILLE D'ANALYSE
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DIMENSIONS
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AXES D'ANALYSES
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VARIABLES OPERATIONNELLES
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INDICATEURS
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ANALYSE CONJONCTURELLE DE LA POLITIQUE MONETAIRE : UNE
EVALUATION DES CANAUX DE TRANSMISSION SUR LE SECTEUR REEL
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Incidence des mécanismes de transmission sur
l'économie réelle
|
L'utilisation adéquate des canaux de transmission produira
des effets attendus
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Instruments opérationnels de la politique monétaire
et les règles de sa conduite.
|
Taux d'inflation et
Taux de croissance
|
APPORT A L?EFFICACITE DE LA POLITIQUE MONETAIRE
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La modification des canaux de transmission de la politique
monétaire et son influence sur le niveau des prix et la croissance
économique
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Impact insignifiant des canaux de transmission de la politique
monétaire
|
L'action sur le taux d'intérêt,
Le taux de change et le taux de crédit
|
- Agrégat
monétaire
- Taux et variation des agrégats monétaires
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Le découlement le caractère opérationnel de
canaux de transmission de la politique monétaire.
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Le caractère opérationnel est fonction de la
modification des canaux de transmission et l'agencement des divers
agrégats de la politique monétaire
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Mesure progressives des agrégats monétaires
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- Instrument de
la politique monétaire
- Agrégats monétaires
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Source : élaboré par nous-mêmes sur base de
notre problématique et de nos hypothèses.
Dans cette sphère axée sur la démarche
méthodologique il nous sera question de montrer comment nous
procédons pour récolter et traiter les données.
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