III.4.3. DEFINITION CLAIRE DE L'OBJECTIF PRINCIPAL DE LA
POLITIQUE MONETAIRE
Avant 2002, il y avait une absence de clarté dans les
attributions de la Banque Centrale du Congo notamment en matière de
politique monétaire. Sa mission allait jusqu'au développement
économique, mission dont la banque centrale ne saurait atteindre. Cela
s'explique par faute d'instruments monétaires appropriés.
Avec la promulgation de la loi n°005/2002 du 07 mai 2002
sur la Banque Centrale en 2002, un contenu clair a été
donné à la mission principale de la BCC, en son article 3, qui
stipulait que la mission première de l'Institut d'Emission est de
définir et de mettre en oeuvre la politique monétaire du pays
dont l'objectif principal est la stabilité du niveau
général des prix. En conséquence, des indicateurs
précis ont été établis pour mesurer les
performances de l'action de la BCC au regard de la loi.
III.4.4. CONSECRATION DE L'AUTONOMIE ET DE L'INDEPENDANCE
DE LA BANQUE CENTRALE
La même loi sus évoquée, renforcée
plus tard par la Constitution de la République de 2006 (article 176) va
consacrer l'autonomie et l'indépendance de la Banque Centrale du Congo.
Jusqu'en 2002, la Banque Centrale était certes autonome, mais le
Gouvernement détenait des larges pouvoirs sur l'orientation de la
politique monétaire et des activités de la Banque. Des membres du
Gouvernement siégeaient au Conseil d'Administration de la Banque.
A cet effet, les membres du Gouvernement ne pouvaient plus
siéger dans les instances dirigeantes de la Banque Centrale et une
interdiction a été faite à la Banque Centrale d'accorder
des crédits à l'Etat41 pour mettre fin à la
dominance budgétaire. Par ailleurs, un processus de recapitalisation de
la Banque a été enclenché pour renforcer son assise
financière.
41Loi n°005/2002 susévoquée,
article 157
101
III.4.5.PRECISION DES OBJECTIFS INTERMEDIAIRE ET
OPERATOIRE
A partir de 2005, grâce à une bonne
compréhension des mécanismes de transmission de la politique
monétaire, la base monétaire et la masse monétaire ont
été choisies respectivement comme objectifs opérationnel
et intermédiaire. Compte tenu du poids de la dollarisation de
l'économie, une attention particulière a été
accordée au canal du taux de change dans le cadre analytique. Par
ailleurs, un dispositif des prévisions des facteurs autonomes de la
liquidité a été mis en place en 2008 pour orienter les
interventions de la Banque sur le marché monétaire.
III.4.6. COORDINATION DES POLITIQUES MACROECONOMIQUES
Dans le cadre du renforcement de la coordination entre les
politiques macroéconomiques, la BCC a d'abord réorganisé,
en 2009, sa structure interne et de décision en vue de faciliter en
premier lieu la coordination de la politique monétaire et celle de
change. Dans ce contexte, une Direction Générale de la Politique
Monétaire et Opérations Bancaires a été
créée et les interventions sur les marchés
monétaires et de change sont désormais conduites par une seule
Direction des Opérations Bancaires et des Marchés.
La BCC et le ministère des finances se sont
employés à rechercher la coordination des politiques
monétaire et de change avec la politique budgétaire. Un cadre de
coopération interinstitutionnelle a été créé
à cet effet, regroupant les ministères des finances et du budget
ainsi que la BCC. Ce cadre permet, non seulement une meilleure circulation
d'informations, mais aussi des concertations régulières en vue de
l'harmonisation des décisions en matière des politiques
macroéconomiques.
Aussi, au plus haut niveau, d'autres concertations avec le
chef du Gouvernement ont permis le renforcement de la coordination entre la
politique monétaire et les politiques structuro sectorielles. Les fruits
de l'amélioration de la coordination ont été notamment
l'obtention des bons résultats en matière de stabilité du
cadre macroéconomique lesquels ont facilité l'atteinte du point
d'achèvement de l'Initiative PPTE en juin 2010.
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