III.1.2. LES INSTRUMENTS
Pour atteindre son objectif final, la Banque Centrale du Congo
utilise trois instruments à savoir le taux
d'intérêt directeur, le coefficient de
la réserve obligatoire et les appels d'offres
des bons de la Banque Centrale du Congo.
La modification du taux directeur entraine celle du taux
débiteur des banques et par conséquent le volume de crédit
accordé à l'économie. Par ailleurs, l'action du taux
directeur agit sur le taux moyen pondéré des Bons BCC. En effet,
un relèvement du taux directeur implique celui du taux moyen
pondéré et accroit donc l'attractivité du titre de la
Banque Centrale du Congo. Ainsi, il peut être opéré une
ponction de la liquidité entrainant une réduction de la base
monétaire.
Le coefficient de la réserve obligatoire est
utilisé en cas de choc structurel sur la liquidité bancaire tel
qu'un changement dans les habitudes d'usage de la monnaie fiduciaire ou dans
l'accélération du processus de la bancarisation.
Le Bon BCC est utilisé par la Banque Centrale pour la
régulation courante de la liquidité bancaire. En effet, les
appels d'offres permettent aux banques de placer à la Banque Centrale
leurs excédents de liquidité. En cas de sous-liquidité,
les appels d'offres permettent d'injecter de la liquidité. Ce qui permet
de disposer à chaque instant d'un niveau de liquidité compatible
au besoin de l'économie.
38Politique monétaire de la Banque Centrale
du Congo : cadre de référence, 2013, p
96
III.1.3. L'ANALYSE DE LA LIQUIDITE
Un cadre de prévisions de la liquidité permet de
procéder à une prévision des facteurs autonomes de la
liquidité bancaire en vue d'orienter de façon proactive les
instruments de la politique monétaire. Ainsi, les facteurs avoirs
extérieurs nets, crédit net à l'Etat et circulation
fiduciaire peuvent être prévus.
Toutefois, l'économie congolaise est affectée
par trois types de chocs qui affectent la liquidité bancaire :
? Les chocs permanents qui sont
causés par les déficits infra annuels du budget de l'Etat,
induisent l'expansion de liquidité bancaire. Cela s'explique par le fait
que l'Etat n'émet pas des titres pour financer ses besoins ;
? Les chocs transitoires liés
notamment aux excédents de la balance des paiements liés à
l'amélioration des termes de l'échange. La hausse des cours de
produits miniers suite à la hausse de la demande mondiale entraine
souvent une rentrée importante des devises sur le marché ;
? Les chocs cycliques : ils
surviennent en infra mensuel gonflant les dépôts des banques par
suite de la liquidation de la paie des agents de l'Etat. Le décalage
avec l'exécution effective par les banques entraine une période
de surliquidité bancaire. Par ailleurs, en infra annuel, il est
noté une forte demande des devises pour importation en janvier, une
accélération des dépenses privées et donc celle de
la demande des billets apparait en Aout et septembre suite à la
rentrée scolaire. En décembre, les festivités de fin
d'année entrainent des déficits budgétaires
récurrents.
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