2.6. Le débat des instruments
Pratiquement toutes les banques centrales utilisent comme
instrument le taux d'intérêt à court terme. Suivant les
pays, ce sont des taux qui vont d'une maturité de 24 heures à 15
jours. La raison de ce choix est simple : c'est le seul taux qu'une banque
centrale peut effectivement contrôler de manière précise.
En effet les actifs de très court terme sont très proches de la
monnaie (liquidité), et la banque centrale a un monopole pour
l'émission de monnaie. En contrôlant l'offre de liquidité,
la banque centrale exerce une influence décisive sur les taux courts, et
par ce biais les taux longs.
Le débat ciblage de la masse monétaire contre le
taux d'intérêt : deux
stratégies
Taux à CT => objectifs (inflation et stabilisation)
Taux à CT => objectif intermédiaire (M) =>
objectifs (inflation et stabilisation)
La distinction entre une règle d'évolution
monétaire et une règle de taux d'intérêt peut
sembler fine dans la mesure où dans les deux cas, la banque centrale
contrôle le taux d'intérêt interbancaire. Si toutefois la
banque centrale ajuste le taux interbancaire de façon à maintenir
la masse monétaire le plus près possible d'un sentier cible de
croissance, il sera préférable de parler d'une règle de
masse monétaire.
Quel est l'instrument le plus adapté ? Tout
dépend nous dit Poole de la nature des chocs qui affectent
l'économie.
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*Si M est fixe => ciblage de la masse monétaire, i et Y
sont constants si å = 0. Si å > 0, la demande de monnaie
augmente => i augmente ou Y baisse => a les mêmes effets qu'une
restriction monétaire.
*Si i est fixe => ciblage du taux d'intérêt =>
l'offre de monnaie se déplace continuellement pour stabiliser le taux
d'intérêt.
Quel ciblage préférer ? Graphiquement « M -
å » peut se déplacer sans que la masse monétaire ne
change. La Banque Centrale peut alors choisir de neutraliser ou non les
mouvements de M - å sur i :
Graphique N°4 : fixer le taux d'intérêt quand
la monnaie varie
Source : Catherine Mills « économie
monétaire » 2ème édition, Montchrestien,
Paris 2014, page 214.
IS : i = a - bY + è. Une augmentation de è
signifie qu'une composante de la demande globale s'accroît sans que cette
variation ne soit attribuable à une baisse du taux
d'intérêt. Cela peut être une variation exogène de la
consommation ou des dépenses publiques par exemple. Dans ce cas, cibler
la masse monétaire est préférable au ciblage du taux
d'intérêt:
« A l'origine de la trappe à liquidité se
trouve la borne inférieure sur le taux d'intérêt nominal.
Le taux d'intérêt nominal ne peut pas être négatif
car dans ce cas, la monnaie
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Graphique N°5 : fixer le taux d'intérêt en cas
de chocs sur le marché des biens
Source : Catherine Mills « économie
monétaire » 2ème édition, Montchrestien,
Paris 2014, page 217.
En effet se déplacer le long de LM fixe revient
à conduire une politique de taux d'intérêt contra-cyclique
alors que dans le cas inverse le taux d'intérêt reste constant
quel que soit l'état du cycle conjoncturel.
Conclusion : Fixer le taux d'intérêt est
préférable à fixer M si les chocs de demande de monnaie
dominent les chocs de dépenses. Intuition: les chocs de demande de
monnaie devraient être parfaitement accommodés pour isoler le
marché des biens et services, alors que les chocs de demande provenant
d'IS devraient être combattus. Une bonne manière d'accommoder les
chocs de demande de monnaie est de maintenir un taux d'intérêt
constant. En pratique, les chocs sur la demande de monnaie sont les plus
fréquents. Cela permet de comprendre pourquoi les taux sont fixes
à basse fréquence.
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