SECTION DEUXIEME : NOTIONS SUR L'INFLATION
2.1. La définition de l'inflation
Change d'un pays à l'autre également. La BCE
utilise comme référence l'indice des prix à la
consommation alors que la Reserve fédérale utilise depuis 2000
l'inflation sous-jacente (core inflation) qui exclut de l'indice des prix
l'énergie et les biens alimentaires qui sont des biens dont le prix est
sujet à de fortes variations temporaires. Cet indice est par
conséquent plus stable et informative que l'indice des prix complets et
semble pour les Etats-Unis (mais apparemment moins pour l'Europe) un meilleur
prédicteur de l'inflation de moyen terme. Cela contribue à
expliquer la différence de politique monétaire.
Pourquoi les Banques Centrales visent une inflation faible ?
L'inflation ne doit pas être trop élevée en raison de :
> L'incertitude pour les agents économiques augmente
avec le niveau moyen d'inflation. Effets néfastes des variations
surprise de l'inflation sur le système financier, le marché des
biens et sur le marché du travail : distord les prix, les salaires et
les taux d'intérêt réels. Travaux de Fisher (1933) sur la
dépression des années 30 (plus récemment Bernanke et
Gertler, 1999).
> Les coûts psychologiques. Gabaix: le harassement
à recalculer perpétuellement les prix relatifs, stress financier
en cas d'illusion nominale = explications de l'impopularité de
l'inflation
> évite une trop grande variabilité.
L'inflation ne doit pas non plus être trop faible :
> Rigidité à la baisse des salaires nominaux
(Akerlof, Dickens et Perry, 1996 The Macroeconomics of Low Inflation) :
environnement dans lequel les entreprises font face à des chocs
individuels. Certaines augmentent les salaires, d'autres devraient baisser les
salaires. Si les salaires nominaux sont rigides à la baisse, il faut de
l'inflation pour suppléer cette défaillance.
> Risque de déflation / trappe à
liquidité
> Biais dans la mesure de l'indice des prix (effet «
Boskin »)
2.2. Le biais inflationniste
La banque centrale décide de la politique en prenant
comme données les anticipations d'inflation des agents et en observant
le choc d'offre, un avantage observationnel
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formalisant simplement la fonction de stabilisation de la
banque centrale. Formalise l?idée que la politique monétaire peut
réagir à tout instant aux informations nouvelles, alors que les
contrats de salaire sont révisés seulement
périodiquement.
2.3. L'inflation d'équilibre
En anticipations rationnelles, les agents prennent en compte
cette fonction pour déterminer leurs anticipations:
= E( )= (1 - ) ( + ) +
La recherche d'un point fixe entre les anticipations et les
réalisations. D'où:
-
=
Erreur d'anticipation des agents dûs à l'ignorance
du choc:
- = (1 - ) ( + ) - - (1 - ) -
= - (1 - )
En ce qui concerne la stabilisation du taux de chômage,
nous reprenons la courbe de Phillips:
-
- -
Interprétation : élevé => poids
élevé sur l'inflation => peu de stabilisation du
chômage. Inflation d'équilibre :
= (1 - ) ( + + ) +
-
-
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Inflation moyenne:
-
E( )= +
Le biais inflationniste d'autant plus fort que le poids sur la
stabilisation de l'inflation est faible. L'inflation est supérieure
à l'inflation désirée par la BC. Cette perte en inflation
se fait sans gain en terme de chômage :
Cercle vicieux : anticipation de déflation => taux
réels élevés => PM restrictive => demande faible et
pas d?inflation. La trappe à liquidité est fondamentalement une
trappe à anticipations.
La crédibilité peut être une mauvaise chose
ici.
Un cercle vicieux similaire existe en économie ouverte
: anticipation de déflation => rendement élevé des
titres domestiques => appréciation de la monnaie => faible
compétitivité => effet dépressif sur la demande.
Un cycle auto-entretenu déflationniste a
également un impact sur la dette publique pris entre deux ciseaux. Un
taux d'intérêt nominal faible peut être inefficace si le
taux de LT reste élevé.
De même, la récession peut conduire les banques
à adopter une politique de crédit prudente qui limite l'impact de
la base monétaire sur la masse monétaire. Les pertes
passées pèsent sur les bilans et amplifient le mécanisme.
Enfin, le rendement des crédits ne sera pas tellement plus
élevé que le rendement de la monnaie, ce qui conduira les banques
à ne pas transformer les dépôts en crédits
supplémentaires.
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