B. Pourquoi étudier la monnaie et la politique
monétaire ?
Dichotomie classique : la sphère monétaire n'a
pas d'influence sur la sphère réelle. Etudier la monnaie devrait
être ennuyeux.
La monnaie dans l'économie représente bien plus
qu'un simple vecteur des échanges. Son évolution est intimement
liée à des variables macroéconomiques clés comme
l'inflation, le chômage, les crises ou la croissance. Par
conséquent, comprendre le lien qui unit la sphère
monétaire et ces variables économiques est nécessaire si
l'on veut comprendre le fonctionnement des économies modernes.
La quantité de monnaie en circulation est ainsi
connectée aux fluctuations économiques. Les économies de
marché font l'expérience des cycles économiques
récurrents où des phases d'expansion succèdent à
des phases de récession. Les spécialistes suggèrent que la
monnaie joue un rôle important dans les fluctuations
économiques.
Cependant, toutes les baisses du taux de croissance de la
monnaie ne sont pas suivies d'une récession. Il existe également
un lien étroit entre monnaie et inflation. L'inflation a
été très variable en République Démocratique
du Congo depuis une longue période. Le niveau des prix a parfois
augmenté, parfois diminué.
1.1 Le rôle de la banque centrale Le bilan de
la banque centrale
Les banques ont donc besoin de monnaie pour régler
leurs transactions financières entre elles. Elles s'échangent de
la monnaie scripturale de la même manière que les particuliers
règlent leurs dettes par des transferts de compte à compte.
La banque peut ensuite accroître ses dépôts
en prêtant plus, d'où de la création monétaire qui
bénéficie aux particuliers. L'opération a les mêmes
effets qu'un prêt. C'est la version électronique de la planche
à billet.
Le contrôle de la création
monétaire
Les deux outils : les réserves obligatoires qui rendent
plus coûteux les opérations de crédit, et le coût du
refinancement.
26
deux autres taux directeurs sont le taux de
rémunération des dépôts (TRD) et le taux du
prêt marginal (TPM). Il est directement contrôlé par la
banque centrale dans la mesure où elle peut fournir à
volonté des réserves aux banques dont le niveau est compatible
avec le taux d'intérêt cible.
Graphique N°1 : l'équilibre sur le marché
monétaire
Source : Alexis Direr : la politique monétaire
française, mai 2012, page 24.
La demande de liquidité est celle des banques
commerciales. L'offre de liquidité est contrôlée par la
banque centrale. La courbe d'offre est horizontale car les Banques centrales
modernes fixent le taux directeur pour des durées longues, en
général plusieurs mois. Supposons que la demande de
liquidités des banques augmente:
Un accroissement de la demande de liquidités :
Source : Alexis Direr : la politique monétaire
française, mai 2012, page 26
27
Graphique n°2
I
Ce cas se produit quand l'activité de prêt des
banques augmente générant un besoin de refinancement croissant.
La BC refinance intégralement les besoins des banques sans augmenter ses
taux.
Cet exemple illustre le fait que dans un schéma de
refinancement avec offre horizontale, les banques sont libres d'emprunter
toutes les liquidités dont elles ont besoin au taux
d'intérêt décidé par la banque centrale. La base
monétaire varie au jour le jour sous l'effet des fluctuations de la
demande alors que le taux d'intérêt qui la rémunère
reste fixe.
Au moment où la banque centrale décide de
changer le taux directeur, elle affecte la demande de réserves des
banques et influence par là même leur politique de crédit
et d?offre de monnaie.
Graphique n°3 : un accroissement de la demande de
liquidé
28
Un redressement monétaire :
Le graphique montre les effets d'un assouplissement de la
politique monétaire sur la liquidité bancaire. Le coût de
refinancement des banques baissant, les banques peuvent à leur tour
prêter plus, ce qui accroît la masse monétaire.
1.2. Les effets réels de la politique
monétaire
La position largement partagée parmi les banquiers
centraux et les économistes est qu'une expansion monétaire
diminue temporairement le chômage et conduit à une hausse
retardée et graduelle de l'inflation. L'effet est symétrique en
cas de baisse. Une contraction monétaire augmente le chômage au
moins temporairement et conduit à une baisse progressive et
retardée de l'inflation.
Tout est déjà là, y compris la
différence de délais entre les quantités et les prix.
Cette théorie des effets de la monnaie sur la production et les prix est
ensuite incarnée par la courbe de Phillips décroissante à
court-terme et verticale à long-terme.
|