B- L'Agenda du Travail Décent
L'agenda du travail décent est une stratégie de
développement qui reflète les aspirations des gens pour le
travail décent, de meilleures opportunités, une voix pour se
faire entendre et une représentation effective. Il est une
réponse que l'OIT veut apporter à une mondialisation
équitable qui serait une « force positive » pour les peuples.
Cet agenda doit en quelque sorte permettre à chaque homme et chaque
femme l'accès à un travail décent et productif dans des
conditions de liberté, d'équité, de sécurité
et de dignité.
1) Les droits
Tous ceux qui travaillent, en particulier les travailleurs
pauvres et défavorisés, ont besoin d'avoir des droits reconnus.
L'OIT réclame l'amélioration des conditions de travail pour tout
travailleur, que ce soit l'économie formelle ou informelle, à
domicile, dans la communauté ou dans le secteur bénévole,
ou que les travailleurs soient dans une organisation ou non (BIT 2013, «
Travail décent et économie informelle » P.12)
Les travailleurs ont besoin que des lois appropriées
soient mises en oeuvre pour défendre leurs intérêts :
« L'informalité en terme de droits peut exister parmi les
populations qui ne sont pas protégées par le droit et
l'administration du travail, qui n'ont pas d'accès aux mécanismes
de règlement des litiges , qui ne peuvent pas former d'associations
reconnues par la loi, qui n'ont pas accès aux connaissances juridiques
et quant à leurs droits et qui travaillent dans des conditions
d'esclavage et inéquitables qui échappent à la
surveillance de l'Etat. » (BIT 2013, « Travail décent et
économie informelle » P.12)
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2) L'emploi
La route principale pour sortir de la pauvreté, c'est
le travail d'où la nécessité d'offrir aux individus
davantage de possibilités de trouver un travail productif et de gagner
décemment leur vie. Au sujet de l'emploi, « l'informalité et
l'exclusion incluent l'accès non seulement à des emplois de
qualité garantissant des revenus décents, mais également
à des moyens permettant d'améliorer la capacité des
acteurs de l'économie informelle à trouver des
opportunités productives (par exemple, la formation professionnelle, les
services financiers, des informations sur les marchés, et des politiques
qui encouragent les activités économiques des pauvres, utilisent
leurs atouts et développent leurs marchés. » (BIT 2013,
« Travail décent et économie informelle » P.11)
3) La protection sociale
Cette protection concerne la sécurité et la
santé des travailleurs. Elle permet à l'individu de
répondre à ses besoins primaires (soins primaires, nourriture,
logement, eau, sanitaire, éducation primaire) et de les protéger
contre les aléas dus aux catastrophes naturelles. L'informalité
au niveau de la protection sociale « apparaît lorsque les
systèmes de sécurité sociale sont hors de portée de
certains types de travailleurs et d'entrepreneurs, ce qui les met à la
merci d'une paupérisation soudaine ; et lorsque les services de
sécurité au travail et les services consultatifs sanitaires ne
dépassent pas les cadres des entreprises formelles. » (BIT 2013,
« Travail décent et économie informelle » P.11)
4) Le dialogue social
Les travailleurs ont besoin de comprendre l'importance de la
négociation, et de savoir que le dialogue est la voie qui permet de
résoudre les problèmes pacifiquement. La liberté
d'association et le dialogue social constituent les pierres angulaires d'une
bonne gouvernance démocratique sur le marché du travail. Le
document du BIT, Economie informelle et travail décent : Guide de
ressources sur les politiques : Soutenir la transition vers la
formalité précise que : « l'informalité
et l'exclusion des processus de dialogue social apparaissent lorsque
les acteurs de l'économie informelle sont incapables d'organiser et
d'articuler leurs besoins et leurs intérêts ; lorsque les
organisations constituées de salariés et de travailleurs
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indépendants ne sont pas
reconnues, et pire, lorsqu'elles sont supprimées ; lorsque les
travailleurs et les pauvres sont exclus des possibilités de
participation au profit des intérêts dominants ; et lorsque les
organisations de travailleurs et d'employeurs ainsi que les formatons
tripartites excluent certaines catégories de travailleurs et
d'entrepreneurs. »15.
Le travail décent et les quatre piliers de l'agenda
pour le travail décent sont ainsi devenus des éléments
essentiels du nouveau programme du développement durable pour 2030 (ODD)
adopté en 2015 par les Nations Unies (ONU). L'objectif 8 de ce programme
invite, par ailleurs, « à promouvoir une croissance
économique soutenue durable et partagée, le plein emploi
productif et le travail décent ». Le travail décent est
également au coeur des plans d'action du G20, du G7, de l'Union
Européenne (UE), de l'Union africaine (UA), du G5 Sahel et de bien
d'autres organismes multilatéraux et régionaux pour la sortie de
la crise et de développement durable.
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