I.1.2. Influence de la
soutenabilité de la dette extérieure sur l'inflation en Afrique
subsaharienne
Dans ce deuxième aspect, nous continuons
à suivre l'évolution de la dette extérieure en Afrique
Subsaharienne au cours de la période 2002-2017, mais en changeant de
dimension. Afin de capter l'influence potentiellede la soutenabilité de
la dette extérieure sur l'inflation en Afrique subsaharienne, nous
centrerons notre analyse sur l'évolution de l'indicateur d'IDE. Tout
comme dans le premier aspect, nous distinguerons le cas des 10 plus faibles
inflations et celui des 10 plus fortes
a) Soutenabilité de la dette
extérieure et Inflation : cas des 10 plus faibles inflations
La soutenabilité de la dette
extérieure captée ici par les IDE est relativement moins mauvaise
que la solvabilité de la dette extérieure présentée
précédemment. En effet, l'indicateur d'IDE pour l'ensemble des 10
plus faibles inflations de l'Afrique a été en moyenne de
3,21milliards de dollarsau cours de la période 2002-2017. La Cote
d'ivoire (1,53milliards de dollars), le Cameroun le Burkina Faso (1,62milliards
de dollars), la Guinée Biseau (1,82milliards de dollars) et le Mali
(1,88milliards de dollars) sont les pays où cet indicateur a
été particulièrement mauvais. Paradoxalement, ces pays ont
enregistré des taux d'inflation relativement faibles pour toute la
période, soient 2,28%, 2,19%, 2,07%, 2,04% respectivement. Par ailleurs,
les pays qui ont été relativement plus attractifs sont le Niger
et le Cap-Vert. Ces derniers sont même les seuls pays dans cette
catégorie à avoir obtenu des scores élevés, soient
6,88 milliards de dollars et 8,37milliards de dollars respectivement.
Graphique 4.5 : Evolution de l'indicateur
d'IDEen fonction de l'inflation (Groupe 1a)
Source : Auteur, à partir des données de la Banque
Mondiale (WDI 2018)
b) Soutenabilité de la dette
extérieure et Inflation : cas des 10 plus fortes inflations
Les pays qui ont enregistré les plus forts
taux d'inflation en Afrique ont relativement été les plus
attractifs que ceux ayant présentés de faibles taux d'inflation.
En effet, le score moyen de l'indicateur d'IDE dans cette seconde
catégorie a été de 7,12milliards de dollars contre 3,31
milliards de dollars dans la première catégorie.
Néanmoins, le Liberia, le Sao Tomé-et-Principe et le Ghana qui
sont trois des dix pays à fort taux d'inflation en Afrique, ont obtenu
les meilleurs scores pour cette catégorie, soient 31,45milliards de
dollars ; 13,51milliards de dollars et 5,55milliards de dollars respectivement.
En revanche, le Burundi est le pays dans cette catégorie qui a obtenu le
plus mauvais score qui s'avère être le plus élevé
dans tous les deux groupes, soit 0,17milliards de dollars. D'autres pays
à l'instar du Nigéria (2,57milliards de dollars), l'Ethiopie
(2,74milliards de dollars) et le Kenya (1,61milliards de dollars) ont
également enregistré des performances inquiétantes.
Graphique 4.6 : Evolution de l'indicateur
d'IDEen fonction de l'inflation(Groupe 2a)
Source : Auteur, à partir des données de la
Banque Mondiale (WDI 2018)
Dans cette première sous-section, nous nous sommes
intéressés à l'inflation pour décrire l'impact de
la dette extérieure sur la stabilité économique interne en
AfriqueSubsaharienne. Etant donné que la stabilité
économique est bidimensionnelle, nous allons dans la sous-section
suivante, continuer notre analyse descriptive en nous appuyant sur la
stabilité économique externe (la balance commerciale).
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