I.2/ Influence
théorique de la dette extérieure sur le chômage
Dans cette sous-section, nous commencerons par
analyser les effets d'une solvabilité de la dette extérieure sur
le chômage et par la suite, nous présenterons l'importance de la
soutenabilité de la dette extérieure dans le processus de lutte
contre le chômage.
I.2.1. Incidence de la
solvabilité de la dette extérieure sur création
d'emplois
Le principal lien par lequel les fruits de la
croissance économique se répercutent sur les pauvres est
l'ampleur de l'emploi qu'elle génère. A cet effet,
l'intensité de la création d'emplois par rapport à la
croissance économique est déterminée par le type de
croissance économique, c'est-à-dire si la croissance a
été obtenue en augmentant la quantité des facteurs de
production (croissance extensive), ou en augmentant la productivité des
facteurs de production (croissance intensive), ou par une combinaison des deux
facteurs (Schmid, 2008).
Keynes (1936) et Hayek (1931) étaient en profond
désaccord sur les causes et la nature des cycles économiques,
mais tous deux auraient tenu pour acquis que l'évolution du
chômage était déterminée par la dynamique de
l'investissement et par l'état de confiance dans les rendements attendus
de la production (Smith et Zoega, 2009). Selon la théorie autrichienne
du cycle économique, une augmentation du désir d'épargner
entraîne une baisse du taux d'intérêt et une hausse de
l'investissement. Une telle accumulation de capital implique des processus de
production plus détournés lorsque le capital se situe à
des stades de production plus précoces. Pendant la période
d'expansion, les travailleurs sont de plus en plus souvent employés dans
les premiers stades de la production, tandis que pendant la phase de
récession, ils sont libérés des entreprises en faillite et
le chômage augmente (Snowdon et Vane, 2005). Il est clair que cette
théorie implique une relation positive entre l'investissement et
l'emploi. Si la difficulté de Hayek (1931) à expliquer la
mécanique du buste (en particulier comment le stock de capital diminue)
a conduit au succès de l'économie keynésienne, la
théorie offre néanmoins des perspectives intéressantes
(Smith et Zoega, 2009).
Il y a un volet de la recherche récente où
l'investissement joue un rôle de premier plan dans l'explication de
l'évolution du chômage d'équilibre au fil du temps. Phelps
(1994) présente un ensemble de modèles d'équilibre
général du taux naturel qui mettent l'accent sur le rôle de
l'investissement en capital physique, des travailleurs formés et de la
part de marché comme déterminants du taux naturel de
chômage. A cet effet, il apparait que les booms structurels
entraînent des investissements élevés et un faible taux de
chômage, tandis que les effondrements structurels entraînent un
faible investissement et un taux de chômage élevé
(Fitoussi, 2000). Bien qu'il y ait des exceptions, le courant dominant continue
de limiter sa recherche de l'explication du chômage sur le marché
du travail, plutôt que des facteurs qui stimulent l'investissement, comme
les rendements attendus (Smith et Zoega, 2009).
|