b) Service de la dette extérieure
et inflation
La relation entre l'endettement extérieure et
l'inflation a été très préoccupante au cours des
dernières décennies et a suscité beaucoup d'attention ces
derniers temps. Plusieurs auteurs ont observé que l'existence
d'obligations importantes en matière de service de la dette
extérieure se traduit généralement par une
instabilité des prix due à la surévaluation de la monnaie
et les déficits budgétaires importants (Dornbusch, 1993).
Le lien entre le service de la dette extérieure et la
dynamique des prix a été largement débattu dans le
paradigme économique selon lequel un service de dette extérieure
importante réduit la souplesse de la politique budgétaire. En
effet, Comme il est presque impossible de réduire les paiements du
service de la dette, en particulier dans les situations où on
procède à une correction du taux de change, l'ajustement a un
impact plus sérieux sur les dépenses intérieures, y
compris celles effectuées pour les biens non échangeables ;
ce qui provoque le chômage (Reinhart, Reinhart et Rogoff, 2012). Compte
tenu des difficultés inhérentes à la mobilisation des
recettes et à la réduction des salaires, les corrections
prendront vraisemblablement la forme d'un gel des salaires, d'une hausse de la
dette intérieure, ou d'une activation de la planche à billets,
nuisant ainsi sérieusement à la compétitivité
nécessaire pour améliorer l'aptitude à assurer le service
de la dette. La contradiction entre l'amélioration de la
compétitivité et le maintien d'un budget équilibré
est plus sérieuse en conditions d'endettement public élevé
(Dornbusch, 1993).
Ainsi, pour corriger ces effets que la théorie s'est
préoccupée du lien étroit qui existe entre endettement et
performances économiques. En ce sens que, le paiement du service de la
dette (dans le présent comme dans le futur) peut réduire
l'investissement (courant et futur) et par la suite la croissance
économique. Dans la mesure où, la croissance est
tronquée dans le présent, si le fardeau de la dette affecte le
flux courant de ressources disponibles pour le pays ; dans le futur un
taux élevé de ressources destinées au paiement du service
de la dette décourage l'investissement (Rajan, 2007). De plus, le
fardeau de la dette comme paiement son service ainsi que son
rééchelonnement peut affecter l'environnement politique en
vigueur et pervertir les politiques économiques.
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