I-1.4. Prix des aliments de rue
Le contraste entre le coût des aliments de rue et ceux
des ménages, reste très discuté. Selon Khan et
al. (2012), la restauration de rue coûterait plus
chère que celle du domicile. Cependant, plusieurs auteurs soulignent que
le recours à l'alimentation de rue est lié à son prix
relativement faible (FAO, 2010; Gelormini et al.,
2015). Cette illusion d'offre alimentaire d'un bon rapport
qualité-prix est entretenue sans doute, parce que le citadin acquiert
à travers ce mode de restauration une autonomie lui permettant de manger
ce qu'il veut quand il veut. Ainsi, la restauration de rue contribue à
la survie de nombreuses personnes citadines et à la diversification de
l'alimentation des groupes vulnérables notamment les enfants d'âge
préscolaire.
I-1.5. Consommation d'aliments de rue
Les aliments de rue sont consommés par tous, quels que
soient le statut social, l'âge et le sexe (Bendech, 2013; Joo
et al., 2015). La diversité et le type d'aliments
achetés et consommés dépendent à la fois de la
catégorie socio-économique et de l'âge des sujets.
Certaines études révèlent qu'environ 20 % des apports
énergétiques quotidiens des individus proviennent de ce mode
d'alimentation. De plus, environ 40 % du budget quotidien des consommateurs y
est consacré (Khan et al., 2012).
L'alimentation de rue offre un débouché aux
productions locales ou importées, peu consommées en famille, tels
que les fruits et légumes, les boissons traditionnelles et les produits
de friture. Elle s'avère un complément nutritionnel indispensable
aux individus de niveaux socio-économiques intermédiaire et
défavorisés (Rane, 2011; Kouamé-Sina, et al.,
2012; Privitera & Nesci, 2015). De multiples raisons
expliquent le recours à l'alimentation de rue notamment la contrainte
liée à l'activité professionnelle, le plaisir gustatif, le
complément alimentaire individualisé et la solitude urbaine
touchant surtout les migrants et les célibataires isolés
(Bendech, 2013; Koffi et al.,
8
2014). La vente des aliments de rue permet
d'acquérir un revenu non négligeable qui est réinvesti
dans l'alimentation familiale à domicile, particulièrement dans
les familles urbaines les plus pauvres.
De même, c'est grâce à ce secteur que les
populations à revenus intermédiaires des villes accèdent
à des aliments riches en micronutriments comme les fruits et
légumes, et à des aliments industriels enrichis en vitamines ou
susceptibles de l'être à travers les produits de friture (huiles)
et les boissons traditionnelles (sucre) (Bendech, 2013).
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