Paragraphe 2 : Vérification des
hypothèses.
Dans ce paragraphe, nous analyserons les résultats des
différentes hypothèses de l'étude afin de pouvoir les
vérifier.
Nous retiendrons que tout élément ayant un poids
supérieur ou égal à 50% est nécessaire pour
vérifier chaque hypothèse.
A. Vérification de l'hypothèse
N°1
L'hypothèse N° 1, qui stipule que la
prolifération de cette activité s'explique par
l'incapacité de l'Etat à réduire le taux de chômage,
l'inexistence de stratégies adéquates pour lutter contre la
prolifération de cette activité et la mauvaise organisation au
niveau du secteur formel, sera vérifiée lorsque la
majorité des enquêtés répondent favorablement.
Les réponses données par les
enquêtés aux questions n°1 et 2 du questionnaire
adressé aux acteurs informels d'une part et n°1, 2 et 3 de celui
adressé aux consommateurs d'autre part, nous renseignent sur
l'incapacité de l'Etat à réduire le taux de
chômage.
Celles données aux questions n°5 du questionnaire
adressé aux acteurs informels et n°3 de celui adressé aux
consommateurs, nous renseignent sur l'inexistence de stratégies
adéquates pour lutter contre la prolifération de cette
activité et la mauvaise organisation au niveau du secteur formel.
Ainsi, les résultats des tableaux n°7 et 13 nous
relatent de façon exhaustive, que la prolifération de cette
activité est due au chômage qui n'arrête de croître de
jour en jour. Face aux besoins, 56% de ces personnes sans emplois (cf. tableau
n°7) sont en quête d'une activité capable de fournir des
revenus immédiats. Il ne s'agit point pour fuir les taxes puisque selon
ces vendeurs, ils versent une part de leurs revenus mensuels dans la caisse
municipale. Quand bien même 77% des consommateurs confirment les motifs
de ces acteurs informels, 86% affirment également que c'est surtout
parce que cette activité est source de revenus immédiats.
Remarquons qu'au niveau du tableau n°11, 34% des acteurs informels
affirment gagner au minimum 30.000 F.CFA/jour. Cette activité rapporte
suffisamment pour mettre les informels à l'abri de toutes
difficultés financières si on ne devrait ignorer les
dégâts et dommages corporels dont ils sont victimes.
- Les tableaux n° 8 et 14 signalent plutôt
l'incapacité de l'Etat à réduire le taux de chômage,
les 74% des acteurs (cf. tableau n°8), ayant refusé de changer
d'activité, affirment que l'Etat ne pourrait venir à bout de leur
véritable préoccupation, étant donné que ce dernier
a déjà des difficultés à satisfaire les
fonctionnaires au service du public. Par ailleurs, les consommateurs affirment
que cette activité est un mal nécessaire, la supprimer serait
donc un acte d'homicide. D'un autre côté, le secteur informel est
si bien organisé au point où dès qu'ils prennent une
décision, elle est sue par tous les acteurs dans les minutes qui
suivent, une petite grève de leur part et toute l'économie est
paralysée.
- Au niveau du tableau n° 14, en dehors du fait que la
prolifération de cette activité soit due au manque d'emploi, 92%
des consommateurs affirment que c'est surtout parce que l'Etat manque de
stratégies adéquates pour éradiquer définitivement
celle-ci.
- Selon les autorités interviewées au
ministère du commerce, il est question de motif économique d'une
part et d'intérêts politiques d'autre part. En effet, les
statistiques ont évaluées l'effectif approximatif des acteurs
informels du commerce illicite des produits pétroliers à 40.000
individus en 2004. Ce qui représente un gros carnet de relation à
ne pas ignorer pour « tout homme politique » projetant
renouveler son mandat.
- Malgré les démarches antérieures
adoptées par la CONAMIP et la mise sur pied du comité de crise
depuis mars 2012, faute est de remarquer que cette activité
évolue tant bien que mal. Tout dépend de la décision que
prendrait le chef de l'Etat, car les stratégies il n'en manque point
pour supprimer définitivement cette activité.
Nous constatons que les résultats obtenus pour les
différentes questions complètent celles du guide d'entretien.
Nous déduisons que la prolifération de cette activité
s'explique par l'incapacité de l'Etat à réduire le taux de
chômage, l'inexistence de stratégies adéquates pour lutter
contre la prolifération de cette activité et la mauvaise
organisation au niveau du secteur formel. Par conséquent,
l'hypothèse n° 1 est confirmée.
B. Vérification de l'hypothèse
N° 2
Pour la résolution du problème lié
à l'hypothèse n° 2 qui rappelons-le s'articule comme
suit : la noncontribution du secteur informel au développement est
due à l'inexistence d'un cadre institutionnel adéquate à
celui-ci.
Nous exploiterons les résultats obtenus au cours de
l'interview et des questions n° 6, 7 et 8 du questionnaire adressé
aux acteurs informels et la question n°4 de celui adressé aux
consommateurs.
Le tableau n° 12 faisant référence à
la question n° 7 nous montre que la totalité des vendeurs sont
disposés à verser au moins 5% des ventes mensuelles dans la
caisse de l'Etat. Ils gagnent suffisamment au point de pouvoir contribuer au
développement du Bénin, si l'Etat de son côté leur
garantit la sécurité.
Par contre les réponses données par les
autorités du Ministère du Commerce, ne sont guère
favorables dans la mesure où ceux-ci pensent qu'il s'agit là
d'une concurrence déloyale et que cela ne ferait que grossir le nombre
de vendeurs informels et donc il est d'office évident que cette
proposition ne puisse être prise en compte par l'Etat.
Les avis sont divers et multiples au niveau des consommateurs
qui approuvent cette idée. Par ailleurs, ils suggèrent
que :
- l'Etat subventionne davantage le secteur formel ;
- renouer les négociations avec les autorités
nigérianes ;
- libéraliser la fixation des prix des produits
pétroliers du côté des acteurs formels ;
- permettre à ceux-ci aussi de s'approvisionner de la
même manière que l'informel.
Nous constatons que les résultats obtenus pour ses
différentes questions nous permettent de confirmer également
l'hypothèse n° 2.
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