3.1. Entretiens non-structurés
Une série d'entretiens non-structurés avec
plusieurs parties prenantes locales a été menée afin de
mieux appréhender le sujet dans le contexte de ce terrain et d'obtenir
le point de vue des gestionnaires de l'AWS. J'ai ainsi rencontré Mr
Madhusoodhanan, le directeur adjoint de l'AWS (qui est en charge des
opérations courantes), en Janvier pour un entretien préliminaire,
afin de cadrer le sujet, puis en Février pour un entretien plus
approfondi. J'ai ensuite rencontré Mr Rajan, le responsable de la
division forestière du district de Kannur en Février, ainsi que
le responsable du PRA d'Aralam, Mr Sreekumar, et deux travailleurs sociaux
impliqués dans le PRA, Mrs Jobi et Mrs Rohina. Plusieurs entretiens ont
été effectués avec des gardes forestiers de l'AWS, Mr
Biju, Mr Rahul, Mr Jos, entre les mois de Février et d'Avril. Je me suis
également entretenu avec le directeur de l'Aralam Farm, Mr Venugopalan,
en Mars.
3.2. Enquête sociale à l'aide d'un
questionnaire
Une enquête sociale a été menée en
personne auprès des foyers domestiques de la zone du PRA entre le 24
avril et le 8 mai, avec l'aide d'un traducteur (ma maitrise de la langue locale
étant imparfaite). Cette enquête a été
réalisée à partir d'un questionnaire administré
oralement. Il a fallu dans un premier temps former le traducteur aux exigences
de l'enquête sociale qualitative, ainsi qu'effectuer un travail
d'ajustement des questions aux particularités et au vocabulaire de la
langue locale, le Malayalam, pour qu'elles soient clairement exprimées.
L'enquête sociale a été menée de telle
manière à offrir aux interviewés un espace d'expression
allant au-delà de la simple réponse aux questions. Ceci a permis
d'une part d'instaurer une forme de confiance et d'autre part de mieux
comprendre la situation.
Un foyer est défini comme une ou un ensemble
d'habitations où réside une famille. Une personne par foyer a
été interviewée, la personne privilégiée
étant celle ayant le plus de chances d'être confrontée
à un animal sauvage. Bien que de nombreuses parcelles soient
utilisées mais
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non habitées, la restriction de cette étude aux
seules parcelles habitées découle de deux raisons : le fait d'y
habiter offre des informations beaucoup plus complètes (notamment sur
l'aspect temporel) et, le terrain étant difficile d'accès et le
type d'agriculture pratiqué ne requérant pas forcément de
travail journalier, les personnes non-résidentes ne viennent pas tous
les jours.
Un échantillon aléatoire simple
(Salès-Wuillemin, 2006) de 109 foyers a été
sélectionné parmi les 432 foyers se situant à moins de 1
km de la bordure de l'aire protégée. Pour une population
mère de 432 foyers, à un niveau de confiance de 95% et une
probabilité de réalisation positive p inconnue,
l'échantillon doit être en effet d'au moins 109 en
considérant une marge d'erreur de 8%. Cette distance de 1 km a
été choisie sur les conseils de Mr Madhusoodhanan, directeur
adjoint de l'AWS. Il m'a en effet affirmé que la majorité des
conflits avaient lieu à proximité des bordures de l'AWS, et qu'en
prenant en compte la totalité de la zone du PRA, je risquais d'obtenir
beaucoup de témoignages de foyers non-touchés par les conflits du
fait de l'éloignement aux bordures de l'AWS. Sachant que j'étais
limité en termes de temps, je souhaitais limiter la population
mère de mon échantillon pour conserver une marge d'erreur
raisonnable. Cette distance de 1 km a donc été choisie à
la fois pour permettre d'avoir un échantillon dont les données
obtenues seraient significatives de la population étudiée, ainsi
que pour limiter le biais de la distance dans l'étude des configurations
spatiales favorisant les conflits hommes-animaux sur ce terrain.
Le questionnaire comporte des questions ouvertes et
fermées. Une préenquête sur 10 foyers a été
effectuée. Cette préenquête a permis d'adapter le contenu
du questionnaire aux disponibilités des personnes. L'enquête a
été menée fin Avril-début Mai quand les habitants
sont occupés par la récolte des noix de cajou et les
préparations d'avant-mousson (ex. collecte de bois). Par
conséquent, les habitants n'ayant pas forcément le temps de
répondre à un long questionnaire, ce dernier a été
raccourci, notamment dans la partie des représentations et attitudes,
pour qu'un entretien ne dure pas plus de 30 minutes. D'autre part, il a fallu
l'adapter aux contraintes de la traduction sur le terrain. En effet, certains
concepts se sont avérés finalement plus difficiles à faire
comprendre en Malayalam qu'escompté. Ce langage est, de plus,
subdivisé en une multitude de dialectes locaux, compliquant la
traduction de certaines questions.
Les résultats ont ensuite été
codés sous forme numérique sur Excel. Les réponses des
questions ouvertes ont été traitées dans un premier temps
par regroupement par types thématiques.
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