4.3.2. Caractéristiques
physiques de sols
La détermination macroscopique des
caractéristiques physiques des sols a été faite à
partir des affleurements observés sur le terrain,c'est-à-dire ce
qu'on a vu et toucher.
Les techniques d'observation nous ont conduits à la
caractérisation mécanique de nos sols. L'étude des
caractéristiques physiques ainsi que la présentation des profils
des sols tiennent en ligne de compte des facteurs (caractéristiques)
ci-après (Otfrieds ISCHEBECK, 1984) :
A. La couleur : elle est la
caractéristique la plus importante pour toute étude
géotechnique des sols. Elle conduit à une configuration distincte
de l'état de lieu entre le sol et la roche en place et permet de ce fait
de déterminer le degré d'altération d'un sol ;
B. Texture (structure) : elle
représente l'arrangement relatif des composants ou mode d'assemblage des
particules.Elle a été faite au niveau macroscopique, elle
détermine la répartition dans l'espace de la matière
solide et des pores (vides) dont certains sont occupés par de l'eau,
d'autre(le plus grossiers) par l'air.
On distingue alors :
1) Texture (structure) particulaire meuble : sol à
texture grossière, sable ou sable limoneux.
2) Texture (structure) massive ou cohérente : sol
à texture fine (limon) insuffisance de ciment argilo-humique
floculé pour former des agrégats ; il existe cependant des
ciments minéraux très diffus en pellicules autour des particules
(oxyde de Fer ou d'Al, silice) ce qui augmente la cohésion de
l'ensemble.
3) texture (structure) à ciment chimique :
structure dite précipitée.
* Calcaire pseudomycélium, calcaire pulvérulent,
concrétion croute calcaire durcies ; des différents types
suivant la quantité et le degré de cristallisation de
calcaire.
* Organique : alias humique, compact mais
incomplètement durcis.
* Hydrate de Fer et d'Al :
· Alias ferrugineux souvent très durcis
· Cuirasse ferrugineuse ou ferralitique (souvent
concrétionné, roulé, souvent hydromorphes).
4) Texture (structure) par fragmentation : classée
suivant la forme et l'orientation préférentielle des fentes de
retrait (horizontale, verticale, oblique, mixte, polyédrique, cube en
plaquette, en prisme).
5) Texture mixte pour les sols brunifiés.
C. Etat de sol: à l'état
naturel, le sol peut être humide ou sec. A l'état humide le sol
acquière une certaine plasticité lui conférant un aspect
collant ; laissant le film aux doigts et peut fluer.
A l'état sec, le sol sera pulvérulent, friable
à la main ou encore compact.
D. Etat de déformation de sol :
pour cette caractéristique on se réfère surtout aux
différentes fentes de dessiccation susceptibles d'affecter la surface du
sol nu.
Ces fissures de retrait peuvent être
monodimensionnelles, bidimensionnelles voir même pluridimensionnelles. Il
a été impossible de décrire l'état
d'altération de la roche-mère d'autant plus qu'elle n'est pas
visible sur tous les profils décrit sur le terrain, ainsi que les
différents processus ayant conduit à sa déformation et
cela devrait se faire pour chaque station d'observation.
E. Consistance de sol : c'est une notion
qui accompagne généralement la désignation de la structure
dans les descriptions des sols. Elle traduit la cohésion et la
résistance à la pression des unités structurales.
Elle varie en fonction de la granulométrie, de type de
structure et de sa stabilité. Elle peut être différente
selon le degré d'humidité du sol.
Surtout en ce qui concerne les sols riches en argiles on
emploi les termes tel que meuble, friable, cohérent, faible, dur et
mi-dur à l'état sec ou plastique à l'état
humide.
Elle traduit la résistance à la
pénétration d'une pointe soit d'un marteau piqueur, soit d'une
machette, soit encore d'une pioche ou barre de mines.
Elle offre une grande importance car elle conditionne les
possibilités de travail de sol.
F. Granulométrie : la
caractéristique la plus importante pour l'étude des sols
après la couleur est la granulométrie. On se réfère
à la taille de grains et à leur arrangement, les sols peuvent
être grenus ou pulvérulent. On distingue dans ce cas, le sol
à granulométrie fine, moyennement grossier et grossière.
La description granulométrique permet de classer le sol dans le rang
qu'il occupe sur base de la taille des particules.
G. Composition minéralogique : un
sol peut regorger une proportion considérable des minéraux issus
de la roche qui a donné lieu suite à la formation du sol aux
différents processus de dégradation de cette dernière.
C'est ainsi qu'on retrouve au sein d'un sol riche en
minéraux de fer et d'Aluminium destaches noires ou brunâtre qui
sont des oxydes et hydroxydes de Fer et d'Aluminium.
Dans un terrain granitique, on trouve des sols sablonneux ou
argilo-sablonneux avec des grains de quartz disséminés dans la
matrice argileuse.
H. Porosité : elle
représente la proportion des vides ou pores qu'occupait l'eau en
période fortes pluies ou de l'air et dont la présence se fait
remarquer après l'échappement de cette eau en saison
sèche.
Signalons que dans le secteur ainsi étudié, nos
sols sont faiblement poreux ce qui témoigne que la
perméabilité est d'autant plus faible que la masse d'argile est
humide ;
I. Indices d'activité
biologique : seul l'horizon de sol noir riches en matière
organique et couvert d'épaisses couches de débris
végétaux est jugé de forte activité biologique.
Dans notre secteur d'étude cet horizon est presque inexistant surtout du
côté de l'avenue cimetière où l'horizon de sol blanc
à tendance rougeâtre se fait remarquer en surface du sol nu. Ce
sol est fortement altéré mais, il reflète tout de
même les propriétés macroscopiques de la roche en place. Ce
sol se situe tout le versant gauche de la rivière Ruzizi, à
partir du poste frontalier Ruzizi II jusqu'au pont Ruzizi I et se prolonge tout
le long du lac Kivu.
J. L'enracinement : faute de
l'absence de la plus grande couverture végétale, nos sols ne sont
traversés que par des petites racines des plantes. Seul le
quartier /Avenue Kerhedi regorge d'importantes plantes susceptible de
pouvoir tenir le sol à l'érosion, on y retrouve des bambous, des
Eucalyptus, de bananerais ; et autres plantes caractéristiques du
milieu ;
K. L'aspect de la transition entre
horizons : ce facteur est en plein essor dans notre secteur
d'étude vue la répétition des différents horizons
des sols sur les profils pédologiques. Les limites de couches ne sont
pas très bien identifiées, elles ne sont pas non plus nettes,
elles sont continués et demeurent la question épineuse quant
à l'identification des horizons pédologiques.
Cette étude de caractéristiques physiques des
sols nous a conduit à identifier le sol en fonction de la couleur, de la
granulométrie, la texture (structure) ; etc. Dans l'ensemble, les
sols rencontrés présentent les caractéristiques d'un sol
argileux. Les observations ont été présentées dans
le tableau ci-dessous (tableau 1).
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