VI - Les sources hydriques
L'Hydrographie de la Commune de Mont-Rolland est largement
dépendante de la pluviométrie mais aussi de la topographie de la
zone. En effet les cours d'eau sont saisonniers. Les principaux cours d'eau qui
sont orientés vers l'ouest en direction du Lac Tamna (Carte 2) prennent
naissance pour la plupart au niveau des parties basses du plateau de
Thiès et sont alimentés par un réseau d'affluents
importants renforcé par le ravinement. Ils alimentent les mares
temporaires du glacis et particulièrement au niveau des bas fonds,
où les marigots sont plus importants. Aujourd'hui, les mares au contact
des buttes ont perdu leurs réservoirs l'ensablement depuis la
sécheresse des années 1970 (par exemple «lahi
der'reu» de Tivigne Tanghor et
«Singat» à Loukhouss), tandis que les
mares temporaires des bas fonds sont de plus en plus asséchées,
depuis le début de la sécheresse. Elles sont des sources d'eau
pour la culture des tomates en contre saison froide. Mais avec leur tarissement
précoce en octobre, dû à la baisse des pluies, ces mares
ont aujourd'hui perdu leur valeur.
Pendant les années 1950 les marigots du
«Yéhé» (bas-fonds),
étaient permanents pendant toute l'année, tandis qu'aujourd'hui
ils ne retiennent l'eau que pour une durée qui dépasse rarement 5
mois (juillet- novembre).
La Commune dispose aussi d'un lac dans sa partie extrême
ouest; le lac Tamna, qui est alimenté par les grands cours d'eau aux
lits débordant en cas de grandes averses.
Ils existent aussi des bassins de rétentions
artificielles, dont le bassin de rétention de Mont-Rolland construit sur
un bassin versant, et capable de conserver l'eau des pluies pendant une
durée allant jusqu'à 10 mois (juillet-avril) en fonction de
l'importance des pluies. C'est dans ce bassin que vient s'abreuvoir une grande
partie du bétail.
A côté de ces ressources en eau il y a les eaux
souterraines qui sont la principale source d'approvisionnement des populations.
Ces eaux souterraines sont marquées par un tarissement des nappes de
sub-surfaces. Les forages fonctionnels ont des profondeurs de plus de 100m.
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L'eau des puits provient principalement des nappes
phréatiques (30 à 100 m de profondeur) alors que le principal
forage, tire son eau de la nappe du Maëstrichtien (100 à 350 m de
profondeur). Des puits de 5 mètres de profondeur moyenne sont
observés aux abords du lac Tamna et sont confrontés aujourd'hui
à la fois à un tarissement et une salinisation.
VII - Les formations végétales et la
faune
La végétation est dominée par la
présence d'une strate arbustive épineuse et d'une strate
herbacée. Les grands arbres qui formaient la strate arborée ont
disparu, ou en voie de disparation car le baobab (Andansonia digitata)
et le Cadd (Accia albida), sont les rares grandes espèces
végétales les plus rencontrées dans la région et
sont éparpillées dans des arbustes. Les parties basses sont
dominées par des arbustes essentiellement épineux : Zizyphus
mauritiana, Guiera senegalensis, et de quelques grands arbres ;
Andansonia digitata, Borassus aethopum (rônier). L'abondance des
baobabs sur les versants de toute la région témoigne de la forte
présence du calcaire. La végétation est moins dense dans
les parties hautes et est essentiellement composée de Acacia
ataxacaltha, de Acacia farnesiana, du Combretum micrantum
(kinkéliba), Boscia senegalensis (bagné en Ndut),
Grewia bicolor (kel) d'Euphorbes. La forêt
classée de Pout se prolonge de 3500ha dans la partie sud de
Mont-Rolland. C'est une savane arborée. Les espèces dominantes
sont : Acacia albida (karat), Adansonia digitata et le
«nep nep», Guiera senegalensis avec un tapis herbacé
peu fourni, dominé par Cenchrus biflorus(xaaxam).
La faune est dominée par les petits animaux tels que
Lepus nigricollis (lièvre), Siurus vulgarius
(écureuil), Perdix perdix (perdrix grise), Felis
silvestris (chat sauvage) et beaucoup d'oiseaux et de reptiles. Mais des
animaux de plus grande taille comme les singes sont toujours présents
même s'ils se raréfient de plus en plus. Crocuta crocuta
(hyène tacheté) était présent dans la zone
après la sécheresse, alors des animaux comme Phacochoerus
africanus (phacochère), Cervus elaphus (cerf),
Panthera pardus (léopard) ..., ont été
tués dans les années 195013.
Tout cela révèle, aujourd'hui, la
fragilité de la faune et de la végétation de la zone. Une
végétation de steppe arbustive remplace la savane et l'ancienne
forêt arborée (Carte 4).
13 Témoignage de la tradition
orale
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Carte 4 : Occupation du sol de la Commune de
Mont-Rolland
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