0.2. PROBLEMATIQUE
La population mondiale, qui est actuellement estimée
à plus de 7 milliards d'habitants, devrait atteindre 8 milliards d'ici
2020 et 9,4 milliards d'ici 2050. D'ici là, la population des pays en
voie de développement sera probablement de 8,2 milliards (Lal,
2000). Approximativement 50 pour cent des terres potentiellement
cultivables sont actuellement en cultures annuelles ou permanentes. De plus, 2
milliards d'hectares ont été dégradés et la
dégradation des terres continue en raison de nombreux processus,
principalement liés à une mauvaise gestion des terres par les
hommes. (Oldeman, 1994, FAO, 1995b, UNEP, 2000).
Dans ce contexte mondial, plusieurs pays en voie de
développement devront relever des défis majeurs pour atteindre
une sécurité alimentaire durable en raison de leur surface de
terre disponible par habitant, d'une grave pénurie des ressources en eau
douce, des conditions socio-économiques particulières de leur
secteur agricole, des structures internes et des conflits (Hulse, 1995).
Augmenter la production alimentaire durable exigera une
utilisation appropriée des ressources disponibles en terre et en eau,
c'est à dire: intensification agricole sur les meilleures terres
arables, utilisation adéquate des terres marginales et prévention
de la dégradation des sols et restauration des sols
dégradés. Afin d'augmenter l'intensification, la diversification
et la spécialisation des systèmes de production agricole pour
apporter des gains de productivité et des revenus, des technologies
innovantes spécifiques des divers sols devront être
développées, mises à l'essai et transférées
aux producteurs dans un temps relativement court. Ces technologies aborderont
des questions prioritaires comme: l'augmentation de l'intensité de
culture en exploitant des différences entre génotypes pour
l'adaptation à des environnements particuliers et pour
l'efficacité
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d'utilisation des éléments nutritifs,
l'augmentation de l'efficacité d'utilisation des éléments
nutritifs et du recyclage par la gestion intégrée des sources
d'éléments nutritifs dans les systèmes de culture, la
conservation des sols et des eaux par la gestion des résidus de
récolte et le travail de conservation du sol et l'amélioration de
l'efficacité d'utilisation de l'eau par l'élaboration de
méthodes efficaces d'irrigation, de collecte d'eau et de recyclage.
(Lal, 2000).
Afin de prévenir et inverser le processus de
dégradation des sols, les principaux thèmes liés au
développement durable concerneront le contrôle de l'érosion
des sols et de la sédimentation associée et les risques
d'eutrophisation des eaux de surface et de contamination des eaux souterraines.
(UNEP, 2000). De même, l'augmentation de la séquestration de
carbone dans les sols agricoles pour améliorer la qualité et la
productivité des sols et atténuer l'effet de serre sera
également une question importante.(Lal, 1999).
La limite des terres agricoles est susceptible de se
déplacer vers des terres marginales, avec des conditions
environnementales difficiles, qui comprennent des sols fragiles ayant une
capacité de production inférieure et un plus gros risque de
dégradation. L'emploi de génotypes de plantes ayant un potentiel
de rendement adapté, efficaces dans l'utilisation des
éléments nutritifs et tolérantes aux stress provenant du
sol et de l'environnement (sécheresse, acidité, salinité,
gel, etc.) sera d'une importance stratégique. Leur utilisation devient
de plus en plus importante dans beaucoup de programmes internationaux et
nationaux de sélection. (Date et al., 1995). Cette approche est
actuellement utilisée pour la gestion durable des sols acides
déficients en phosphore. (Rao et al., 1999).
Le développement et l'application d'une approche
intégrée de gestion des éléments nutritifs dans
l'agriculture des pays en voie de développement impliqueront
l'utilisation d'engrais chimiques et de sources naturelles
d'éléments nutritifs, tels que les phosphates naturels (PN), la
fixation biologique de l'azote (FBA), et les fumiers animaux et engrais verts,
en combinaison avec le recyclage des résidus de récolte. (FAQ,
1995a). L'utilisation de ces technologies nécessite l'évaluation
de l'offre en éléments nutritifs des matériaux localement
disponibles appliqués comme sources d'éléments nutritifs,
leur adaptation en fonction des systèmes spécifiques de culture
et la fourniture de directives pour leur
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application. (FAQ, 1998). C'est en particulier le cas des
ressources locales de PN sous les tropiques.
Le perpétuel conflit entre éleveur et cultivateur
date de la sédentarisation, de la domestication des bêtes et de la
culture des végétaux.
Il sied de remarqué une ségrégation parfois
jugé noble entre les cultivateur et les pasteurs, au sens globalisant
des termes, ainsi vous trouverez les pasteurs dans des savanes et montagnes,
les cultivateurs dans des forets et vallée.
En France, après plusieurs études sur les sources
de conflits entre éleveur et cultivateur, une principale a
été mise en évidence, la divagation des bêtes, alors
ceci a provoqué une réforme législative du code rural
Français en y ajoutant des articles suivants :
Il est interdit de laisser divaguer un animal domestique.
Lorsqu'un animal est trouvé en divagation sur la voie publique, il doit
être conduit à la fourrière animale du lieu où il a
été trouvé. La fourrière doit alors prévenir
son propriétaire, qui dispose d'un délai de 8 jours ouvrés
pour venir le chercher. L'animal n'est restitué à son
propriétaire qu'après paiement des frais de fourrière.
Chaque commune doit disposer d'une fourrière apte à l'accueil et
à la garde des chiens et chats trouvés errants ou en état
de divagation (Code rural Francais). A l'issue d'un délai franc de garde
de huit jours ouvrés, si l'animal n'est pas réclamé par
son propriétaire, il est considéré comme abandonné
et devient la propriété du gestionnaire de la fourrière.
Après avis d'un vétérinaire, le gestionnaire de la
fourrière peut céder les animaux à titre gratuit à
des fondations ou des associations de protection des animaux disposant d'un
refuge qui, seules, sont habilitées à proposer les animaux
à l'adoption à un nouveau propriétaire. (Code
rural Français).
Lorsque l'animal n'est pas identifié, il est gardé
pendant un délai franc de huit jours ouvrés. Si, à l'issue
de ce délai, l'animal n'a pas été réclamé,
il est considéré comme abandonné et devient la
propriété du gestionnaire du refuge. Après avis d'un
vétérinaire, le gestionnaire de la fourrière peut
céder les animaux à titre gratuit à des fondations ou des
associations de protection des animaux disposant d'un refuge qui, seules, sont
habilitées à proposer les animaux à l'adoption à un
nouveau propriétaire. (Code rural Français).
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En Afrique , nous arrivons à décrypter ce
conflit entre éleveurs et cultivateurs à travers l'histoire de la
désertification du Sahara et des migrations des peuples vers le sud ;
nous trouvons les précurseurs qui sont des Bantous à connotation
cultivateurs, ceci revient à dire que les cultivateurs sont les premiers
à deviner une probable désertification, par une perturbation des
pluies ou saison, des mauvaises production alors de ce fait, ils jugent les
premier le Sahara d'invivable.
Le peuple Pasteur, les nilotiques et les massai, le constate
un peu tard que leur frère Bantou, car leurs vaches s'habituaient encore
à la savane et puis aux steppes pendant que les bantous étaient
déjà partis.
Tous se dirigèrent au sud ou la saison est plus au
moins bonne, et de ce fait, ils se retrouvèrent tous vers le centre de
l'Afrique, mélangés cultivateurs et éleveurs, et c'est la
perpétuité des conflits qui jadis étaient latent devient
de ce jour plus criant que l'on craint dans le futur proche d'une
véritable guerre foncière entre cultivateurs et éleveurs.
Les uns se cachant derrière le masque d'autochtone car cultivateur et
donc premier arrivé et d'autres au nom de la minorité d'où
pasteur dernier arrivant ou occupant. C'est ce qui au fond gangrène les
raisons des guerres tribales et inter ethnique que nous vivons, les uns se
déclarant protecteurs de la minorité, les autres se
déclarant protecteur de leur sol ou terrain. Les conflits entre
agriculteurs et éleveurs au Tchad en général et dans la
zone méridionale en particulier sont devenus très
fréquents ces dernières années. Ces conflits qui dans la
plupart des cas trouvent leurs origines dans la gestion des ressources
naturelles et de l'espace, ne laissent personne indifférent tant les
dégâts sont impressionnants. Malheureusement les causes de ces
conflits ne sont pas clairement identifiées et peu de travaux de
terrains sont disponibles pour documenter ce fait de société.
A partir d'une étude menée dans plusieurs
cantons du Moyen-Chari et du Mayo-Kebbi, il ressort plusieurs points qui
méritent d'être discuté. Beaucoup d'écrits ont
montré que les conflits dans ces régions sont dus aux
perturbations climatiques, à la poussée démographique et
à la pression foncière.
Cependant, l'étude comparée des causes du
conflit dans les deux régions montre assez bien que la persistance des
conflits dans la zone soudanienne est provoquée surtout par
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l'arrivée brusque et massive des troupeaux dans une
région à tradition agricole et par les mauvaises gestions de ces
conflits.
En RDC, ce conflit se vit souvent en période de culture
pendant la saison pluvieuse, certains éleveurs mal intentionnés
laissent leurs bêtes en divagation ce qui ravage les champs des paysans
cultivateurs alors l'agissement de ce dernier en revanche occasionne de fois
des pertes soit d'animaux considéré comme bourreau ou simplement
la perte de vie de son propriétaire pris comme assaillant en laissant la
bête sous sa garde en divagation comme par exemple, l'élevage
traditionnel d'animaux en divagation est un élevage de subsistance
pratiqué généralement par des petits éleveurs en
milieu rural, en complément d'une activité agricole ou
artisanale. Ce type d'élevage est présent dans toutes les
provinces du pays dans un but alimentaire ou pour subvenir aux petits besoins
financiers du ménage. Les troupeaux sont constitués de deux
à une dizaine d'animaux élevés dans des conditions
rudimentaires, sans réel habitat, sans soins ni alimentation
spécifique. Cette pratique non seulement offense le cultivateur en
voyant impuissamment sa culture dévastée mais aussi et surtout
elle pose évidemment de vrais problèmes d'hygiène. Le
confinement n'est pas permanent, les animaux sont très souvent
libérés le matin ou le soir afin de parcourir le village ou le
quartier à la recherche de restes de nourritures et autres
déchets ménagers et/ou agricoles pour compléter leur
alimentation.
En RDC, ces élevages sont généralement
considérés par leurs propriétaires comme une «
épargne sur pied ». Les animaux ne font l'objet d'aucun suivi
sanitaire. Ce type d'exploitation, où règne un manque
d'hygiène manifeste, sans soins et où la divagation est de
règle, paye un lourd tribut aux dévastations des champs et
favorise les parasitoses et les maladies infectieuses graves.
La table-ronde a été organisé par APDIK
du 7 au 21 juillet 2012 sous la compétition de trois groupes
d'intérêt : les agriculteurs, les éleveurs, les
autorités administratives et les notabilités locales. Sous
l'appui financier de l'ONG Diakonia, ce qui a permis l'identification, la mise
en application de pistes des solutions suivies par un comité mixte
consultatif des agriculteurs et éleveurs. Dans l'ultime but de
contribuer à l'amélioration des revenus de ménages
à travers la promotion de la paix entre agriculteurs et éleveurs.
Et plus particulièrement à travers le renforcement de la
cohésion sociale entre les
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agriculteurs et les éleveurs. Le tout étant
sanctionné par de convenances. Et à présent des
conventions ont été élaborées et des couloirs
conventionnels pour la transhumance des bétails sont clairement bien
définis.
Le partenariat souscrit avec Diakonia a ainsi permis
de mettre en oeuvre une série d'activités pour la promotion de la
paix et la cohabitation pacifique entre les agriculteurs et les éleveurs
de cette partie du Sud-Kivu. Deux activités paysannes qui
s'avèrent interdépendantes. Ce partenariat permet alors de
sensibiliser les deux parties compétitives et dont les deux
activités se complètent mutuellement. A travers leurs
associations coopératives respectives et en faveur de la cohésion
sociale et pour l'amélioration des revenus de leurs activités.
En fin des comptes, un comité consultatif mixte des
agriculteurs et éleveurs a été mis sur pied. Par ailleurs
il y a eu la création des couloirs pour la transhumance. Et par-dessus
tout, l'APDIK poursuit sa mission d'accompagnement des agriculteurs et
éleveurs en étroite collaboration avec les autorités
locales.
C'est ce qui se fait remarqué au Nord-Kivu, à
Masisi plus précisément dans le groupement Mupfunyi Shanga, ou
les cultivateurs des maïs sont en perpétuel conflit contre les
éleveurs des caprins qui les laissent en divagation pendant la saison
culturale ; ces derniers dévastent des vastes étendues des
champs, ce qui constitue un manque à gagner au cultivateur et c'est la
raisons de cette juxtaposition de ces deux activités pourtant du
même secteur.
Pour mener à bon port cette étude, nous
émettons notre problématique :
? Quelles sont les causes profondes de la situation
conflictuelle entre éleveurs et cultivateurs de Masisi ?
? Quelles sont les conséquences immédiates et
lointaines de ce conflit, une fois non résolu ?
? Quelles sont les stratégies salvatrices de cette
juxtaposition de ces deux catégories des ruraux dans le territoire de
Masisi?
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