III-LES TROUS D'EAU ET LA PETITE IRRIGATION
Les trous d'eau sont des puits peu profonds creusés en
saison sèche par les agriculteurs pour besoin d'irrigation de cultures
maraîchères. La petite irrigation concerne les
pépinières à proximité de l'habitat. Ces deux
facteurs sont tous nouveaux à Babadjou.
1- Des trous d'eau réalisés pour l'irrigation
en saison sèche
Les flaques d'eau stagnantes et les trous d'eau
présents durant toute la saison des pluies ou les étendues d'eau
permanentes sont favorables aux anophèles qui abondent dans les secteurs
de déboisement (BART, 2003). Creusés en saison sèche les
trous d'eau ne sont pas comblés une fois les pluies arrivées. Ce
qui fait que les eaux y stagnent permettant ainsi le développement des
larves des moustiques. Des observations similaires ont été faites
à Pikine, un espace satellite de Dakar au Sénégal (Afrique
de l'Ouest) où la forte transmission du paludisme par Anophèle
Arabiensis dans certains quartiers est liée aux puits où l'eau
arrive à fleur de surface creusés par les habitants lors de la
pratique du maraîchage.
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Cliché : E. LONPI, août 2009
Photo 11 : Un trou d'eau creusé pour la
pratique du maraîchage en saison sèche et abandonné en
saison des pluies
2- La petite irrigation à proximité des
maisons
Pour ce qui est la petite irrigation, très souvent les
chercheurs concentrent leurs études sur les effets de la grande
irrigation sur la santé des populations, alors que toute modification
des modes d'utilisation de l'eau peut avoir les effets sur la santé. A
Babadjou, la population est constituée à majorité
d'agriculteurs. Ces agriculteurs créent des pépinières
à l'arrière des maisons qu'ils irriguent avant de transporter les
plants plus tard dans les champs. Cette petite irrigation contribue à
coup sûr à la prolifération des moustiques et à
l'augmentation des cas de paludisme dans la région.
En somme, il était question dans ce chapitre
d'identifier les facteurs de l'endémicité des maladies hydriques
à transmission vectorielle. Il en ressort que, l'association entre les
éléments suivants : climat pluvieux, sols humides des
vallées, le non respect des règles élémentaires
d'hygiène à travers la conservation près de l'habitat des
fûts d'eau et des puits non protégés, de la
végétation, des porcheries, des pépinières, ainsi
que la permanence des trou d'eau crées pour l'irrigation en saison
sèche et abandonnés en saison des pluies, assurent la
pérennisation des maladies hydriques à transmission vectorielle
à Babadjou tel le paludisme. Dans cette localité, le paludisme
est la première cause de consultation et d'hospitalisation dans les
établissements de santé.
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