b- Une végétation humanisée
La végétation favorise
l'évapotranspiration et influence l'humidité de l'air et par
conséquent le degré de saturation de l'air. De plus, les racines
facilitent l'infiltration des eaux qui vont alimenter les nappes
phréatiques.
A première vue, la végétation de Babadjou
fait penser à une « forêt » dans les
caféières des zones d'occupation ancienne, et à une savane
arborée dans celle récemment peuplée. En effet, la
végétation de Babadjou est au 4/5 le résultat de
l'activité humaine. Le reste de la végétation sauvage se
retrouve dans les forêts sacrées et les galeries
forestières loin des zones à forte densité des
populations, mais aussi dans les zones à fortes altitudes comportant
surtout la flore naturelle. On observe que la forêt montagnarde a
été presque entièrement déboisée pour des
fins agricoles, médicinales et économiques laissant place
à une forêt anthropisée constituée pour l'essentiel
d'eucalyptus qui est très hygrophile. L'eucalyptus est l'arbre le plus
dominant dans la région. Il est cultivé en haie vive et son but
est surtout économique.
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La forêt montagnarde recouvrait le sol et créait
des effets d'ombre, or sa destruction expose le sol à une intense
évapotranspiration et les nappes phréatiques sont de ce fait de
moins en moins fournies en eau. Les distances entre la surface du sol et l'eau
des profondeurs sont devenues très grandes. Selon SAKOU ingénieur
des travaux en service à la DAADR « sur les versants des
monts Bambouto, points de naissance des eaux, il faut creuser en moyenne
jusqu'à 10mètres de profondeur pour avoir de l'eau par contre
dans les bas fonds il faut moins de 10 mètres, ce qui n'était pas
le cas il y a 20 ans ». Cette situation est imputable à la
destruction du couvert végétal pour l'installation des cultures
et à la plantation d'eucalyptus, une hyperhygrophyte.
Outre l'eucalyptus, on note également l'existence dans
les vallées d'une forêt galerie constituée pour l'essentiel
des palmiers raphias qui sont aussi en destruction dans certains secteurs pour
la plantation des cultures maraîchères. D'autres espèces
végétales sont : des avocatiers, des kolatiers qui ont une grande
importance économique dans la région.
Au total, la destruction de forêt primaire au profit
d'une formation végétale secondaire est préjudiciable pour
les ressources hydriques.
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