3- L'existence de nombreux cours d'eau
Les cours d'eau constituent le plus important réseau
d'alimentation en eau de consommation domestique d'où leurs importances
dans cette étude.
a- Un réseau hydrographique dense
Le réseau hydrographique de Babadjou (figure 4) est
constitué en totalité de rivières s'écoulant plus
ou moins parallèlement de l'Ouest à l'Est, c'est-à-dire
prenant leurs sources vers les Monts Bambouto, traversant le groupement en
s'enrichissant des eaux des eaux nombreuses, pour se jeter plus loin dans le
Noun
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Figure 4 : Le réseau hydrographique de
Babadjou
Le potentiel hydrique de Babadjou est important et peut
être classé en plusieurs catégories qui sont :
- Les rivières qui portent généralement
l'initiale «Tchi » qui signifie «Eau» en langue «
Ngombale » parlée dans ce groupement, suivie du nom de la zone
traversée (FOBASSO YEMELONG, 1998). Ainsi, on a :
· Tchi-Malou
· Tchi- Meloung
· Tchi- Toussong
· Tchi- Dodji
· Tchi- Facfo
· Tchi-Meza
Ces cours d'eau sont souvent distants entre eux de plusieurs
kilomètres (par exemple 4 km entre Malou et Meloung) définissant
de larges bandes de terre mal alimentées en eau.
Ces zones correspondent à des terres à nappes
phréatiques très profondes car il faut parfois creuser
jusqu'à 25 m à Toumaka (centre commercial) pour avoir de l'eau.
Ce sont aussi des zones de socle impossible à creuser par des moyens
usuels.
- Les points d'eau de source sont aussi nombreux. On les
rencontre souvent dans les bas fonds ;
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- Les eaux pluviales : l'influence de l'altitude à cette
latitude offre une grande opportunité à Babadjou, celle d'avoir
une pluviométrie ressemblant à celle des régions
équatoriales.
D'après la DAADR de Babadjou, le débit des cours
d'eau va de 0,1 au mètre cube d'eau par seconde ;
b- Des cours d'eau aux régimes
irréguliers
Les cours d'eau ont un régime irrégulier à
cause de l'influence du climat. Ainsi un fort débit en saison des pluies
contraste avec un faible débit en saison sèche. NGOUFO,
(1988)9 donne les caractéristiques suivantes des cours d'eau
de Babadjou :
- Un fort déficit d'écoulement entre février
et mai à cause de l'évapotranspiration; potentielle qui est
très élevée et la reconstitution des réserves du
sous-sol ;
- un déficit moins prononcé entre octobre et
novembre parce que les ressources se sont déjà constituées
;
- un déficit nul en décembre et janvier.
Cependant le coefficient de tarissement varie en fonction de la
nature de la roche mère sur laquelle l'eau s'écoule. Ainsi il est
faible sur les bassins à matériaux basaltiques à la fin de
la saison sèche ; moyens sur les bassins à matériaux
trachytique ; et élevé sur les bassins à matériaux
de socle.
Le coefficient de tarissement traduit des pertes d'eau sur un
tronçon du cours d'eau au bout d'un certain temps. Il s'avère
encore plus élevé sous des conditions de couvert
végétal détruit car ceci entraîne des
répercussions graves sur le cycle hydrologique avec :
- La diminution de l'infiltration et l'augmentation du
ruissellement qui entraîne un approvisionnement insuffisant de la nappe
phréatique ainsi que l'érosion du sol ;
- l'exposition des cours d'eau à l'évaporation
directe sous l'effet des rayons solaires, ce qui contribue à la baisse
des réserves hydriques de la région.
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