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Port-Saint-Louis-du-Rhône tente de reprendre son destin en main. L'exemple de ses politiques sportives.

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par Laura Lemaire
Université Aix-Marseille - Master 2 Urbanisme et aménagement 2015
  

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Conclusion de la Partie 1 :

Cette première partie consiste donc en une présentation générale du terrain d'études. Port-Saint-Louis-du-Rhône a connu une période faste qui correspond à la période d'activité du port de marchandises, durant laquelle la ville devient un pôle industriel important et voit sa population passer en moins de 100 ans de 300 habitants en 1881 à plus de 10 000 en 1975. A cette période faste succède une période de crise liée au transfert des activités portuaires vers la ZIP de Fos-du-Mer. Depuis le milieu des années 1990, cependant, la ville sort de la crise, notamment grâce à la création de la plate-forme logistique Distriport sur son territoire communal par le Port autonome de Marseille. On voit donc que Port-Saint-Louis-du-Rhône est une ville dont le destin est étroitement lié aux industries liées au transport maritime de marchandise et soumis à des décisions extérieures à elle.

L'idée d'une ville dont le destin a été influencé de l'extérieur se retrouve également dans le retard pris par la commune en termes d'équipement par rapport aux communes telles que Fos-sur-Mer, Istres et Miramas qui ont pu profiter des investissements du SAN Ouest Provence.

Port-Saint-Louis-du-Rhône n'est plus aujourd'hui cette ville laissée au ban de l'intercommunalité parce qu'elle n'est pas assez prospère. La commune a en effet intégré le SAN Ouest Provence depuis 2003 et profite ainsi de la solidarité communautaire. C'est cependant une commune qui est intégrée dans un système complexe d'échelles territoriales au sein duquel elle a invariablement un statut de périphérie.

D'autre part, si la commune n'est plus en crise, elle n'en est pas moins en pleine stagnation. En effet, elle ne parvient pas à se défaire d'une image de « ville du bout du monde » ravagée par le chômage et donc ne parvient pas à devenir attractive. Charge à l'équipe municipale élue en 2014 de faire évoluer le destin de la commune, à faire que cette fois, le destin de Port-Saint-Louis-du-Rhône ne soit pas dicté de l'extérieur.

Cette présentation générale du territoire avait pour objectif d'ancrer notre objet d'études, les politiques sportives de Port-Saint-Louis-du-Rhône dans son contexte. Les deux parties suivantes seront consacrées de manière plus spécifique aux politiques sportives.

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2. Les politiques sportives de Port-Saint-Louis-du-Rhône : une périphérie au sein du SAN Ouest Provence en matière de sport

Dans la partie précédente nous avons donc esquissé un portrait de Port-Saint-Louis-du-Rhône. Il s'agit d'une ville qui a connu un âge d'or, puis une crise importante et qui aujourd'hui semble s'être stabilisée. Mais justement, elle stagne et a du mal à se défaire de son image de territoire ravagé par le chômage et défiguré par les friches industrielles. Il s'agit d'une ville dont le destin a été jusqu'à présent déterminé de l'extérieur et qui cherche aujourd'hui à être actrice de son destin.

A la lumière de la présentation du territoire, il s'agit à présent d'entrer dans notre objet d'étude : les politiques sportives de Port-Saint-Louis-du-Rhône. Cette deuxième partie sera donc consacrée à la présentation des politiques sportives de Port-Saint-Louis-du-Rhône et à la manière dont elles ont été façonnées. Nous présenterons d'abord la compétence en matière de sport de la commune en France. Ensuite nous présenterons les particularités des politiques sportives de Port-Saint-Louis-du-Rhône. Enfin, dans une troisième sous-partie, nous présenterons les politiques sportives du SAN Ouest Provence en ce qu'elles influent sur Port-Saint-Louis-du-Rhône.

2.1. Le sport : une compétence communale récente et définie de manière imprécise par la loi

Dans cette première sous-partie nous présenterons les politiques sportives communales en France. Nous reviendrons donc d'abord sur l'apparition des politiques sportives, puis nous montrerons que le cadre juridique est relativement imprécis et enfin, nous présenterons les grands domaines d'intervention de la commune en matière de sport.

2.1.1. Les politiques sportives communales : repères historiques

De la fin du 19e siècle aux années 1930, « premier-âge du sport », les premiers équipements sportifs sont construits et gérées par des personnes privées. Les communes commencent à s'intéresser au sport par le billet des équipements sportifs et c'est essentiellement pour les besoins scolaires que sont construits les premiers gymnases. Si quelques communes telles que Lyon commencent à s'équiper à partir des années 1920, pour l'essentiel des communes, l'histoire des politiques sportives commence dans les années 1930, sous l'influence de l'Etat. La construction d'équipements sportifs est une facette de la politique d'aménagement du territoire national.

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Genèse de la politique d'équipements sportifs des communes :

C'est dans les années 1930 que la première réflexion globale sur les équipements sportifs en France est menée. En effet, en 1936 Léo Lagrange, nommé sous-secrétaire d'Etat aux Sports et aux loisirs dans le gouvernement du Front Populaire, réalise le premier inventaire général des équipements sportifs français. Cet inventaire met en lumière un retard important de la France dans ce domaine avec un total de 4234 équipements répartis sur l'ensemble du territoire56 et des inégalités d'équipements entre les territoires. Un programme d'équipement est donc engagé pour un montant de 63 millions de francs sur deux ans dans le financement duquel l'Etat intervient pour moitié, le reste étant à la charge des communes.

En 1946 apparait la première grille d'équipements sous forme de circulaires ministérielles et ces grilles vont devenir obligatoires à partir des années 1950. Dans les années 1960, la politique d'équipement s'intensifie avec la 1ère Loi-programme de 1961 qui fixe des objectifs à l'horizon 1985 pour rattraper le retard accumulé par la France par rapport à ses voisins. Le 1er Plan d'équipement (1961-1965) impose donc un nombre moyen théorique de mètres carrés de terrain de sport par habitant dans les zones urbaines. Les 4e et 5e plans vont donner la priorité à la création de piscines, stades et terrains de jeux. Mais la grille la plus élaborée est celle du 15 mai 1974, relative à la grille globale d'urbanisme qui indique des surfaces minimales de terrains à réserver pour recevoir des équipements sportifs et socio-éducatifs.57

Ce modèle de planification était celui de « l'attraction gravitaire ». Il s'agit de couvrir le territoire d'équipements sportifs afin de permettre à l'ensemble des Français de pratiquer des activités sportives variées dans des lieux quasiment identiques quel que soit leur lieu d'habitation. L'idée est que la distance aux équipements doit être limitée au quartier. 58 C'est ainsi que les communes vont être obligées de s'intéresser au sport puisqu'elles ont désormais l'obligation de construire et de gérer des équipements sportifs.

56 A titre de comparaison, il y a aujourd'hui plus de 320 000. Atlas des équipements sportifs français : Ministère de la jeunesse et des sports, juillet 2011

57 BAYEUX, Patrick : Le sport et les collectivités territoriales, PUF, Collection Que sais-je ?, 5e édition, 2013 : Chapitre 1 « Histoire des politiques sportives territoriales » : P. 5 à 12

58 AUGUSTIN, Jean-Pierre : op. cit.

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Vers la création des services des sports municipaux :

A partir des années 1930, apparaissent les Offices municipaux des sports. Il s'agit de structures associatives qui réunissent des personnes bénévoles souhaitant organiser la pratique de l'éducation physique et sportive sur la commune : professeurs de sport, dirigeants d'associations sportives, médecins ou encore fonctionnaires municipaux. Ces structures, regroupées dans la Fédération nationale des offices municipaux des Sports (FNOMS), militent pour la création de services municipaux des sports. Le premier service municipal des Sports est créé à Clermont-Ferrand en 1945.

Parallèlement, le statut de la fonction publique se construit. Le 16 mai 1966, un arrêté fixe les conditions de recrutement des services municipaux des sports, D'autre part, la construction des équipements sportifs ainsi que l'obligation faite aux communes à partir de 1951 de faire surveiller toute baignade d'accès payant par du personnel qualifié va pousser les commune à se doter de services des sports pour gérer ces nouvelles fonctions. C'est à partir des années 1970 que les services des sports vont se multiplier. Enfin, la création en 1992 de la filière sportive de la fonction publique territoriale vient parachever le système.

C'est ainsi que sous influence de l'Etat, les communes vont progressivement être obligées de se doter de services municipaux des sports pour faire face à de nouvelles responsabilités liées à la construction, l'entretien et la mise à disposition des équipements sportifs.59 Cependant, comme on le verra par la suite, les politiques sportives communales sont aujourd'hui loin de se limiter à la seule politique d'équipement.

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