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Comparaison des peuplements de poissons entre une aire marine protégée (le bolon de Bamboung) et un site non protégé (le bolon de Sangako) dans l'estuaire du sine Saloum (Sénégal).

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par Oumar SADIO
Université Cheikh Anta Diop - Master II 2012
  

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1.2. La notion d'effet réserve

L'étude des effets attendus des AMP sur les écosystèmes et sur les stocks (regroupés sous la notion d'effets biologiques des AMP) nécessite de faire la distinction entre deux grands types de zone de protection en fonction principalement des objectifs, de la taille et du degré de protection : les réserves intégrales et les aires multi-usages (Kelleher, 1999). La création d'une AMP n'est pas sans effet sur les peuplements de poissons et sur leurs habitats. Bell (1983) a défini l'effet réserve comme étant l'ensemble des conséquences positives des mesures de protection sur les peuplements benthiques. Sur le plan écologique, l'effet réserve englobe plusieurs modifications des caractéristiques structurelles et fonctionnelles du milieu, qui peuvent être regroupées en trois catégories : les bénéfices provoqués dans l'AMP, les effets bénéfiques provoqués à l'extérieur de l'AMP et les effets négatifs de l'AMP. En ce qui concerne les réserves intégrales, les effets peuvent se produire à l'intérieur de leurs frontières (McClanahan et al., 1999 ; Mosquera et al., 2000 ; Gell et Roberts, 2003 ; Westera et al., 2003 ; Evans et Russ, 2004 ; Stobart et al., 2009) comme à l'extérieur de leurs frontières (Schroeder et Love, 2002 ; Graham et al., 2003 ; Halpern, 2003 ; Stobart et al., 2009). D'après Gell et Roberts (2003), les meilleurs résultats sont obtenus lorsque la zone protégée est de l'ordre de 10 à 35% des zones exploitées. L'effet réserve possède une composante spatiale (effet refuge) et une composante temporelle (effet tampon). La composante spatiale représente les différences qui peuvent exister entre secteurs protégés et non protégés (Francour, 2000). L'effet refuge consiste à une variation de l'abondance, une augmentation de la biodiversité, de la taille moyenne des organismes et de la richesse spécifique. La variation de l'abondance des organismes est surtout étudiée sur les peuplements de poissons et se traduit par une augmentation ou une diminution significative de l'abondance relative globale (nombre total d'individus appartenant à toutes les espèces) de poissons dans l'AMP (Stobart et al., 2009 ; Edgar et Barett, 1999 ; Evans et Russ, 2004 ; McClanahan et al., 1999 ; Halpern, 2003 ; Harmelin-Vivien et al., 2008 ; Garcia-Charton et al., 2004 ; Westera et al., 2003). L'augmentation de la biodiversité se traduit par le retour de certaines espèces qui avaient disparu de la zone sous les diverses pressions anthropiques (Francour, 2000 ; Côté et al., 2001 ; Halpern, 2003 ; Lester et al., 2009). La création d'une

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AMP peut entrainer une réhabilitation de structure de taille (Edgar et Barret, 1999 ; Rowe, 2002 ; Jouvenel et Pollard, 2001 ; Willis et al., 2003 ; Halpern, 2003 ; Gell et Roberts, 2003 ; Floeter et al., 2006). En effet, la pêche entraine la disparition des individus de grande taille. Il reste alors dans le milieu des individus de plus en plus petits. La mise en place d'une AMP, qui entraîne la réduction de la pression de pêche, autorise donc une espérance de vie plus élevée des espèces cibles. Ce qui se traduit globalement par une augmentation des tailles moyennes et maximales (Mosquera et al., 2000). Le troisième effet est l'effet cascade qui se traduit par une diminution de l'abondance de certaines espèces suite à un phénomène de prédation accrue (Pinnergar et al., 2000 ; Westera et al., 2003). Le quatrième effet réserve est l'effet « modification des comportements ». La mise en AMP d'une zone maritime permet de préserver les zones de nurseries, les habitats des espèces et ainsi sauvegarder les lieux d'implantation des larves, le recrutement, l'alimentation et la reproduction des espèces. Elle permet aussi à la faune marine de se réinstaller dans son habitat originel, sans risque de prédation humaine (Château et Wantiez, 2005 ; Chiapone et Sealey, 2000 ; Gell et Roberts, 2003 ; Jones et al., 2007 ; Yemane et al., 2008).

Les effets bénéfiques provoqués à l'extérieur de l'AMP sont communément appelés effet de débordement ou effet « spillover » (Russ et al, 2003 ; Stobart et al., 2009). Il s'agit de l'émigration d'adultes et de juvéniles de poissons. Pour le premier effet, la création d'une AMP entraîne une augmentation de l'abondance des individus au sein des réserves qui se retrouvent assez rapidement confrontés à des compétitions inter et intra-spécifique sévères (Russ et al., 2003). Ce phénomène favorise l'émigration des adultes et des juvéniles vers les zones non protégées (Alcala et Russ, 1990). Les effets négatifs d'une AMP sont l'augmentation de la pression de pêche sur les zones voisines de l'AMP et les effets nuisibles dus aux usages de non exploitation (Kellner et al., 2007).

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