CONCLUSION
Au terme de ces investigations, il importe de
repréciser les objets qui ont fait l'économie de notre travail
sur le thème : la participation politique dans les bidonvilles. Ce
travail était axé autour de quatre principaux objectifs, à
savoir : ressortir la conception qu'ils ont de la chose publique, le
détenteur du pouvoir dans ces quartiers, ceux qui participent et
comment, le degré et le pouvoir de participation et enfin les raisons et
causes de ce degré de participation. Dès lors, le
problème est celui de la non implication politique des habitants des
bidonvilles dans la gestion de la chose publique. Ce qui entraina la question
de savoir comment appréhender le fait que ces habitants ne s'impliquent
pas suffisamment en dépit des efforts des pouvoirs publics allant dans
le sens de la participation politique de tous ? En termes
d'hypothèse générale, l'implication politique des
habitants de bidonville est fonction de la compétence politique qu'ils
recèlent et des déterminants sociaux. Pour parvenir à nos
fins, les théories telles que celle de : la participation (Sherry
A, Arnstein, 1969), du cens caché (D. Gaxie) et celle du
déterminisme social (Durkheim) ont été indispensables.
aussi, vu la complexité de ce phénomène, l'option a
été celle de la méthode quali-quantitative, de la logique
déductive et inductive, qui ont permis d'avoir une vision macro et
microsociologique de cette réalité ; c'est - à - dire
de partir à partir des études de cas et des expériences
pour toucher la représentation que ces habitants se font de la
participation politique ; et d'un nombre important pour mettre en
évidence la causalité .Afin de pouvoir le faire, l'outil choisi
c'est le guide d'entretien et le questionnaire et d'un échantillon
à la fois probabiliste et non-probabiliste. De ce travail
structuré en trois parties comprenant chacune deux chapitres, il ressort
dans la première partie qui portait sur le cadre théorique et
méthodologique de la recherche que :
Nous sommes là dans le domaine de la sociologie
politique en général, et dans celui de la sociologie
électorale et du monde d'en bas en particulier. De plus, la
participation politique est un concept dont l'approche est complexe, plus
encore lorsqu'il est mis en rapport avec les bidonvilles, car ce sont des
milieux qui échappent à tout contrôle. Au regard donc de
cette complexité, l'approche par le fait social total de Marcel Mauss a
été sollicitée ; avec comme milieux d'étude
New-Bell Ngangueet New-TownAeroportIII.
Dans la deuxième partie qui traitait de l'imaginaire
sociale de la populace et la question de la participation politique, les formes
et degrés de participation politique dans les bidonvilles, nous avons
obtenu que :
La politique pour eux est un domaine qui touche à la
gestion de la société, un domaine de duperie, de peu ou pas de
confiance, une affaire d'intérêt, mais qui demande que plusieurs
conditions soient remplies. Bref quelque chose de très compliquée
et par conséquent réservé à ceux qui en ont les
capacités. Aussi, nous pouvons retenir de cette partie que l'absence de
socialisation politique primaire et l'insuffisante socialisation politique de
l'école, font en sorte que la majorité des jeunes de ces milieux
ignorent ce que c'est que participer à la vie politique. Cependant, de
ceux qui en savent quelque chose, ils développent une réticence
comme leurs parents. Fort de cela, cette partie a permis de noter qu'ils ne
s'investissent pas suffisamment dans la politique.
En ce concerne la troisième et dernière partie
qui évoquait les raisons et les causes de cette faible implication
politique, elle nous a apporté que :
En termes de raisons, leur faible implication politique est
liée au sentiment d'incompétence politique que la majorité
a dans ces milieux, ce qui se manifeste par un défaut de culture
politique. Tout ceci est accentué par le vide que laisse la non
présence des partis politiques dans ces milieux et la
désaffection qu'ils ont pour la chose politique. Au rang des causes,
nous pouvons retenir que l'âge, le sexe, le niveau d'étude et de
revenus, procurent une explication de ce faible investissement de la populace
dans la politique. Puisque ce sont des milieux qui regorgent plusieurs jeunes
(se caractérisant par leur volatilité), des milieux en proie
à la déperdition scolaire et à la pauvreté
matérielle.
Au regard de ces résultats obtenus par partie, nous
pouvons dire que nos hypothèses se vérifient. En effet, leur
degré d'implication politique est lié à leur
démotivation, au fait qu'ils se sentent incompétents
politiquement et que malgré une certaine concertation avec les pouvoirs
publics, le niveau d'étude et de revenu freinent ou empêchent la
participation de certains.
En dépit des difficultés rencontrées,
telles que :
Le caractère herméneutique sur de la
politique ; la réticence que ces habitants des bidonvilles ont face
à la politique à cause des préjugés venant de leurs
familles qui est un agent de socialisation politique ; la
difficulté d'accès aux informations.
Nous avons pu noter que ce qui bloque leur implication
politique c'est ce sentiment d'incompétence politique, mais aussi le
fait qu'il n'y a pas une politique adaptée à leur milieu, puisque
ces derniers veulent quelque chose de nouveau et de concret.
Cependant, nous n'avons pas la prétention d'avoir tout
examiné, car la recherche n'a pas été très
approfondie sur l'aspect contestataire de la participation et sur l'aspect de
projets dans le sens du développement.
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