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La participation politique dans les bidonvilles. Les cas de Newton-aéroport et de New-bell Douala.

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par Raouto Crazzilli NANTCHA
Université de Douala - MASTER II- DEA Sociologie  2015
  

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CONCLUSION

Au terme de ces investigations, il importe de repréciser les objets qui ont fait l'économie de notre travail sur le thème : la participation politique dans les bidonvilles. Ce travail était axé autour de quatre principaux objectifs, à savoir : ressortir la conception qu'ils ont de la chose publique, le détenteur du pouvoir dans ces quartiers, ceux qui participent et comment, le degré et le pouvoir de participation et enfin les raisons et causes de ce degré de participation. Dès lors, le problème est celui de la non implication politique des habitants des bidonvilles dans la gestion de la chose publique. Ce qui entraina la question de savoir comment appréhender le fait que ces habitants ne s'impliquent pas suffisamment en dépit des efforts des pouvoirs publics allant dans le sens de la participation politique de tous ? En termes d'hypothèse générale, l'implication politique des habitants de bidonville est fonction de la compétence politique qu'ils recèlent et des déterminants sociaux. Pour parvenir à nos fins, les théories telles que celle de : la participation (Sherry A, Arnstein, 1969), du cens caché (D. Gaxie) et celle du déterminisme social (Durkheim) ont été indispensables. aussi, vu la complexité de ce phénomène, l'option a été celle de la méthode quali-quantitative, de la logique déductive et inductive, qui ont permis d'avoir une vision macro et microsociologique de cette réalité ; c'est - à - dire de partir à partir des études de cas et des expériences pour toucher la représentation que ces habitants se font de la participation politique ; et d'un nombre important pour mettre en évidence la causalité .Afin de pouvoir le faire, l'outil choisi c'est le guide d'entretien et le questionnaire et d'un échantillon à la fois probabiliste et non-probabiliste. De ce travail structuré en trois parties comprenant chacune deux chapitres, il ressort dans la première partie qui portait sur le cadre théorique et méthodologique de la recherche que :

Nous sommes là dans le domaine de la sociologie politique en général, et dans celui de la sociologie électorale et du monde d'en bas en particulier. De plus, la participation politique est un concept dont l'approche est complexe, plus encore lorsqu'il est mis en rapport avec les bidonvilles, car ce sont des milieux qui échappent à tout contrôle. Au regard donc de cette complexité, l'approche par le fait social total de Marcel Mauss a été sollicitée ; avec comme milieux d'étude New-Bell Ngangueet New-TownAeroportIII.

Dans la deuxième partie qui traitait de l'imaginaire sociale de la populace et la question de la participation politique, les formes et degrés de participation politique dans les bidonvilles, nous avons obtenu que :

La politique pour eux est un domaine qui touche à la gestion de la société, un domaine de duperie, de peu ou pas de confiance, une affaire d'intérêt, mais qui demande que plusieurs conditions soient remplies. Bref quelque chose de très compliquée et par conséquent réservé à ceux qui en ont les capacités. Aussi, nous pouvons retenir de cette partie que l'absence de socialisation politique primaire et l'insuffisante socialisation politique de l'école, font en sorte que la majorité des jeunes de ces milieux ignorent ce que c'est que participer à la vie politique. Cependant, de ceux qui en savent quelque chose, ils développent une réticence comme leurs parents. Fort de cela, cette partie a permis de noter qu'ils ne s'investissent pas suffisamment dans la politique.

En ce concerne la troisième et dernière partie qui évoquait les raisons et les causes de cette faible implication politique, elle nous a apporté que :

En termes de raisons, leur faible implication politique est liée au sentiment d'incompétence politique que la majorité a dans ces milieux, ce qui se manifeste par un défaut de culture politique. Tout ceci est accentué par le vide que laisse la non présence des partis politiques dans ces milieux et la désaffection qu'ils ont pour la chose politique. Au rang des causes, nous pouvons retenir que l'âge, le sexe, le niveau d'étude et de revenus, procurent une explication de ce faible investissement de la populace dans la politique. Puisque ce sont des milieux qui regorgent plusieurs jeunes (se caractérisant par leur volatilité), des milieux en proie à la déperdition scolaire et à la pauvreté matérielle.

Au regard de ces résultats obtenus par partie, nous pouvons dire que nos hypothèses se vérifient. En effet, leur degré d'implication politique est lié à leur démotivation, au fait qu'ils se sentent incompétents politiquement et que malgré une certaine concertation avec les pouvoirs publics, le niveau d'étude et de revenu freinent ou empêchent la participation de certains.

En dépit des difficultés rencontrées, telles que :

Le caractère herméneutique sur de la politique ; la réticence que ces habitants des bidonvilles ont face à la politique à cause des préjugés venant de leurs familles qui est un agent de socialisation politique ; la difficulté d'accès aux informations.

Nous avons pu noter que ce qui bloque leur implication politique c'est ce sentiment d'incompétence politique, mais aussi le fait qu'il n'y a pas une politique adaptée à leur milieu, puisque ces derniers veulent quelque chose de nouveau et de concret.

Cependant, nous n'avons pas la prétention d'avoir tout examiné, car la recherche n'a pas été très approfondie sur l'aspect contestataire de la participation et sur l'aspect de projets dans le sens du développement.

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"Il y a des temps ou l'on doit dispenser son mépris qu'avec économie à cause du grand nombre de nécessiteux"   Chateaubriand