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La participation politique dans les bidonvilles. Les cas de Newton-aéroport et de New-bell Douala.

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par Raouto Crazzilli NANTCHA
Université de Douala - MASTER II- DEA Sociologie  2015
  

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5-2- DESAFFECTION POUR LA POLITIQUE, PARTIS POLITIQUES ET FAIBLE IMPLICATION DE LA POPULACE DANS LA GESTION DE LA CHOSE PUBLIQUE.

Certes l'incompétence et le défaut de culture politique apportent une compréhension de cet investissement insuffisant de la populace ; toutefois ils ne sont pas exhaustifs. Puisque d'autres éléments, pourvus de sens méritent d'être évoqués ici. Il s'agit de la désaffection jumelée au désintérêt et les partis politiques.

5-2-1- Désaffection, désintérêt pour la politique

La philosophie nous enseigne que l'individu (Homme dans son jargon), se caractérise par sa singularité, sa subjectivité (ses choix et préférences), sa liberté. Bref, par sa marge de manoeuvre, car il est avant tout un acteur (au sens de Merton). En rapport avec notre travail, il apprécie aussi la scène politique et décide de prendre part ou pas à ce qui s'y passe. Ce qui nous appelle à observer le tableau ci-dessous :

Tableau 15 : raisons de la non implication et pourcentage

Raisons de non implication

Par désintérêt

Par manque de moyens

Par découragement

Autres (manque de temps)

Total

Effectif

74

50

41

10

178

%

41%

28,08%

23,03%

5,61%

100%

Source : par nos soins

Ce tableau permet de répertorier quelques raisons avancées par ces habitants à la question de savoir pourquoi ils ne participaient pas aux autres activités politiques de leurs quartiers ; et à nous de constater que le désintérêt l'emporte sur les autres raisons. Pour avoir plus de précisions, nous sommes allés auprès d'eux pour les interviewer quant' à pourquoi ils ne s'intéressaient pas à la vie politique. C'est ainsi que le chef du quartier New-Town III nous relata que :

« La mairie ne répond pas favorablement aux doléances des populations, c'est pour cela qu'ils ne sont pas très actifs politiquement »

C'est aussi ce que pense le chef d'antenne d'ELECAM douala IIème :

« Nous rencontrons beaucoup de difficultés dans les bidonvilles, parce que de manière général ils ne croient plus en la politique »

Egalement, cette ménagère explique son découragement et son désintérêt en ces termes :

« Nos jeunes d'aujourd'hui ne s'intéressent qu'à de l'argent, tout le monde y va pour en tirer un profit et non pour écouter les problèmes qui y sont exposés afin de débattre pour en tirer des solutions »

Cet autre anglophone justifie son désintérêt par :

« There is always war among the opposition during the eletorial vote, which causes heatred»

Une quinquagénaire pour sa part ne soutient que :

« Ça ne me nourrit pas »

De plus, certains expliquent cette désaffection par le fait qu'ils ne se sentent pas pris en compte. En se basant sur le concept de démocratie, en tant que système qui confie le pouvoir au peuple, ils estiment que leurs voix ne comptent pas. En effet, même si dans certains quartiers il existe des espaces de concertation, ce ne sont pas tous les habitants qui y sont conviés. Plus encore, cette forme de concertation se limite au niveau du quartier, puisqu'il n'y a pas d'espace public113(*) (entendu comme le lieu de production et d'échange public d'arguments sur les affaires de la cité, aussi, il est communication entre les divers interlocuteurs que sont les hommes politiques et les citoyens « ordinaires ») entre les quartiers de la mairie114(*). Comme pour dire que le pouvoir ne leur appartient pas. Nous pouvons donc dire que ce désintérêt et cette désaffection tire ses sources de l'histoire commune de ces quartiers ; allant dans le sens d'Hirschman115(*) (1983) pour qui :

« La participation politique des individus est fonction des différents types de déceptions qu'ils peuvent être amenées à connaitre »

Cette insuffisante implication serait liée à l'apathie de ces populations à l'égard de la chose publique. Quel peut être la responsabilité des partis politiques ?

* 113 Habermas (Jurgens), l'Espace Public. Archéologie de la Publicité comme Dimension Constitutive de la Société Bourgeoise,Ttrad., Paris, Payot, 1978

* 114 Le sécrétaire général de la mairie de douala IIème

* 115Hirschman, Bonheur Privé, Action Publique, Fayard, 1983

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"Il faut répondre au mal par la rectitude, au bien par le bien."   Confucius