La participation politique dans les bidonvilles. Les cas de Newton-aéroport et de New-bell Douala.( Télécharger le fichier original )par Raouto Crazzilli NANTCHA Université de Douala - MASTER II- DEA Sociologie 2015 |
DEUXIEME PARTIE :L'IMAGINAIRE SOCIAL DES HABITANTS DES BIDONVILLES ET LA QUESTION DE LA PARTICIPATION POLITIQUE, LES FORMES ET DEGRES DE PARTICIPATION POLITIQUE DANS LES BIDONVILLESAprès avoir modélisé notre sujet de recherche et déterminé la démarche que nous avons sollicitée pour le démontrer et l'analyser, il est important de relever la conception que les habitants des bidonvilles ont de la participation à la gestion de la chose publique. Cette représentation nous permettra par la suite de toucher des doigts et de comprendre les formes de participation qui sont les leurs. Aussi, nous relèverons les degrés d'implication politique de la populace. C'est fort de tous ces objectifs que nous nous proposons de traiter dans le chapitre III de l'imaginaire sociale de la populace et la question de la participation politique ; et dans le chapitre IV des formes et degrés de participation politique dans les bidonvilles. CHAPITRE TROISIEME :L'IMAGINAIRE SOCIAL DE LA POPULACE ET QUESTION DE LA PARTICIPATION POLITIQUE.Pour pierre Ansart60(*)(2004), l'expression imaginaire socialerenvoie à l'ensemble des représentations imaginaires propres à un groupe social. Ces représentations sont constituées des mythes, des croyances cosmiques et religieuses, des utopies. Bref des normes et valeurs qui procurent des significations participant à la vie commune, aux pratiques sociales. Dans ce chapitre, nous passerons par ces imaginaires sociaux pour ressortir la conception que la populace a d'abord de la politique(I) et ensuite de la participation à la chose publique(II). 3-1- LA NOTION DU POLITIQUE ET LA POPULACE3-1-1- La conception des gestionnaires du quartierLa politique est une notion dont l'appréhension est flottante et diffère des uns aux autres ou alors d'un groupe à l'autre. Par conséquent, les individus agissent dans ce domaine en fonction de la conception qu'ils ont de la chose publique. En effet, Jean-Pierre Cot et Jean-Pierre Mounier relèvent dans cette question : « qu'est ce que la sociologie politique61(*) ? » l'ambigüité de la définition de ce concept de politique. C'est donc fort de cela que nous nous sommes proposés de ressortir la conception que les habitants de bidonvilles ont de cette notion, mais en passant par celle des gestionnaires de ces quartiers. Dans le cas d'espèce, il s'agit de New-Town III et de New-Bell Ngangue. Pour la mairie de Douala IIème, par l'entremisse de son secrétaire général, la politique c'est : « Participer à la construction de la vie publique, apporter du sien à la construction du bien-être commun » Ce qui nous laisse entendre que la construction de la vie publique par l'apport de tout un chacun en vue du bien-être est la ce que la plus haute autorité entend par politique. Cependant, ne pouvant nous limiter à cette acception, nous sommes allés au niveau des chefferies de nos deux quartiers. C'est ainsi que pour sa majesté M. Ndongo Nama, chef du quartier New-Town III, la politique c'est : « La manière de conduire les affaires publiques » Pour ces chefs de quartier, la politique c'est administrer, gérer, orienter et prévoir. Ce qui est en droite ligne avec leur position sociale puisqu'ils sont des relais de l'administration. Ce que nous retenons en définitive, c'est que pour les gestionnaires, la conception que l'on a de la politique, dépend de la hiérarchie. Car pour les mairies qui sont les garantes du développement économique, social et culturel de leur localité, le mot clé c'est la « contribution » et pour les chefs de quartier, le concept majeur c'est l' « administration ». C'est donc ce qu'il en est des gestionnaires, qu'en est-il au niveau de la population ? * 60 Ansart(pierre),Imaginaire Social, Juin 2014 * 61Cot(jean-pierre),Mounier(jean-pierre), Pour une Sociologie Politique, Tome1, Seuil, 1974 |
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