b) Méthode utilisée
Les dernières décennies ont vu émerger
une véritable culture de l'évaluation, et ce dans un objectif de
recherche de performance et d'efficacité. Plusieurs approches et
critères ont été utilisés dans les
différentes études d'évaluation. Partir d'un programme
existant (ou qui a existé), et en réaliser son évaluation
sur la base d'objectifs prédéfinis dans le programme, est la
configuration la plus simple. C'est pourquoi la plupart des études
recensées sont orientées sur un programme précis et un
objectif du programme facilement mesurable (par exemple, l'augmentation du
revenu des agriculteurs). Les évaluations sont fondées sur
diverses méthodologies telles que des enquêtes rapides (Astia et
Shivakoti, 2003 en Indonésie), une analyse compréhensive et fine
d'une situation (Gerhardt et Schmidt, 1998 au Lesotho), des traitements
statistiques et des calculs économétriques (Manmeet et Khuruna,
2004 en Inde) ou encore des revues d'études de cas (Berg et Jiggins,
2007 ; Davis, 2006). Le débat porte alors sur le choix entre une
évaluation externe pour formuler des recommandations ou bien une
évaluation interne à partir d'objectifs propres aux acteurs du
dispositif.
Dans notre cas, nous essayons d'évaluer le dispositif
d'appui-conseil selon les objectifs qu'il s'est fixé lui-même mais
aussi et surtout par rapport à la problématique des exploitations
agricoles.
L'état de l'art fait apparaitre que les méthodes
les plus souvent utilisées sont des méthodes quantitatives. Il
existe cependant des auteurs qui plaident pour des méthodes combinant
analyses quantitatives et analyses qualitatives, jugées plus aptes
à saisir la complexité des dynamiques. Les recherches sur les
mesures d'impact au-delà du niveau de l'exploitation sont
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plus rares. Une approche classique consiste à
interroger les bénéficiaires sur leurs acquis, comme le font Hall
et Yoganand (2004) aux Etats-Unis auprès d'éleveurs bovins.
C'est cette approche que nous avons utilisé en nous
appuyant sur la « méthode de recherche qualitative
». C'est une méthode qui produit et analyse des
données descriptives, telles que les paroles écrites ou dites et
le comportement observatoire des personnes (Taylor et Bogdan, 1984). Elle
renvoie à une méthode de recherche intéressée par
le sens et l'observation d'un phénomène social en milieu naturel.
Elle traite des données difficilement quantifiables. Elle est utile
quand il s'agit de chercher à comprendre, chercher à
décrire et explorer un nouveau domaine, évaluer les performances
d'un projet (Hygin KAKAI, 2008).
Ainsi nous allons par des interviews demander
aux différents GIC et producteurs étudiés sur les effets
qu'ils attribuent aux conseils dont ils ont bénéficié. Ces
entretiens seront complétés par des observations
de conseillers en pratique.
? L'interview :
Pour Labov et Fanshel, « l'interview est un «
speech-event » dans lequel une personne A extrait une information d'une
personne B ». Plusieurs types existent dont l'interview
semi-dirigée où l'interviewer prévoit quelques
questions à poser en guise de point de repère. C'est le cas
ici.
? L'observation
Pour De Ketele, `'observer est un processus incluant
l'attention volontaire et l'intelligence, orienté par un objectif
terminal ou organisateur et dirigé sur un objet pour en recueillir des
informations». Elle nous a donc permis de recueillir des informations
supplémentaires sur les pratiques des conseillers.
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