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L'évaluation des effets de l'appui-conseil sur le développement des groupements de producteurs et des exploitations familiales agropastorales. Cas du programme ACEFA (Cameroun).

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par Albert Thibaut KASME
Montpellier Supagro - Master Agriculture, Alimentation et Développement Durable (A2D2) 2014
  

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6) LIMITES DE L'ETUDE

Comme toutes les autres, cette étude présente des limites à considérer afin de pouvoir prendre du recul sur les conclusions de cette étude et mieux les contextualiser.

· Biais de sélection

Il ne faut pas perdre de vue que notre échantillon a été raisonné. Ainsi de nombreux facteurs ont pu influencer les résultats.

-l'échantillon n'était pas représentatif de la population étudiée

-Les conseillers devraient être choisis sur les critères énoncés précédemment. Mais la sélection s'est fait par recommandation du CTD après lui avoir fait part de nos critères. Ainsi il est difficile de s'assurer du respect des critères de sélection en particulier ceux concernant le dynamisme du conseiller.

-les GIC étudiés nous ont été proposés par les conseillers après présentation de nos critères de sélection.

· Déroulement des entretiens

-Un premier biais lors des entretiens, notamment lorsque le CGP était présent, est que les membres perçoivent les entretiens comme un contrôle de la part d'ACEFA, même après leur avoir bien fait comprendre les objectifs de l'étude.

-Le fait que le CGP assiste aux entretiens avec les membres peut aussi biaiser les entretiens, notamment lorsque celui-ci répond trop souvent à leur place, ne laissant pas les membres exprimer leur perception. Nous avons pu réduire cet impact en réalisant une grande partie des entretiens en l'absence des conseillers.

-pour les focus groupes, la plupart du temps le délégué était le seul à s'exprimer. La participation des membres était faible malgré les nombreuses sollicitations de notre part.

-Le problème de la compréhension du questionnaire par les interviewés était présent. En voulant le rendre accessible, on courait le risque d'influencer involontairement leurs réponses.

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CONCLUSION

L'approche CEF est une approche relativement récente. Elle repose sur plusieurs principes dont une communication et un échange entre le conseiller et le producteur. Certains économistes du développement continuent de l'opposer à la vulgarisation ou « Training and Visit ». Elle est ainsi opposée au conseil car elle repose sur un transfert et donc ne tient pas compte de l'opinion du producteur.

Le conseil fut ainsi appliqué dans de nombreux pays en voie de développement. La question de sa capacité à aider les producteurs est un sujet d'actualité. C'est dans ce contexte que s'inscrit ce travail. L'objectif de ce travail était de voir dans quelles mesures l'appui conseil permettait de lever les contraintes que rencontrent les producteurs. Nous avions abordé cette question à travers l'étude d'un cas concret : le Programme ACEFA au Cameroun.

Il en ressort de notre analyse que :

- le programme ACEFA, mis en place dans le cadre du D, est un programme qui est très apprécié par les producteurs.

-les conseillers se sont bien approprié les principes de l'appui conseil et méthodes préconisées par ACEFA mais ces méthodes restent encore fortement influencées par la vulgarisation. -les groupements ne se sont pas encore parfaitement imprégnés de leurs rôles dans le système de cogestion du dispositif d'appui-conseil. Mais ils ont parfaitement conscience de leurs importances dans la définition des activités de conseil et de l'importance du dispositif. Ce qui est un bon début.

-le conseil technique est le type de conseil le plus répandu occupant ainsi une grande part des activités de conseil.

-le fonctionnement du programme, la trajectoire du conseiller et les besoins des producteurs semblent y être pour quelque chose.

-le conseil est très apprécié par les producteurs et leur a permis dans une certaine mesure d'améliorer leur situation. Ainsi de nombreux changements de pratiques (utilisation d'engrais, de pesticides, de semences et races améliorées, application de la prophylaxie...) ont été mis en évidence. Ils ont induit des effets sur la situation économique des producteurs en permettant une amélioration de la production mais aussi sa diversification.

-le dispositif rencontre certaines difficultés : un problème d'organisation, le problème d'incitation des conseillers, moyens techniques encore insuffisants...

Ainsi globalement le dispositif d'appui-conseil du programme ACEFA, malgré quelques difficultés, a permis de lever certaines contraintes à l'augmentation de la production que rencontraient les producteurs. On peut déduire que l'approche CEF est une approche assez satisfaisante à promouvoir dans les politiques de développement.

Mais notre étude nous a aussi permis de mettre en évidence que l'approche CEF et la vulgarisation ne sont pas aussi opposées que certains le pensent. Le CEF, dans son volet conseil technique, utilise une certaine forme de vulgarisation par l'usage de fiches techniques, la sensibilisation sur des innovations (les races et semences améliorées...).... Ainsi il serait possible de récupérer certains outils de la Vulgarisation pour améliorer le CEF. Une étude approfondie sur ce sujet serait intéressante et permettrait de trouver un compromis entre ces 2 approches.

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