6) LIMITES DE L'ETUDE
Comme toutes les autres, cette étude présente
des limites à considérer afin de pouvoir prendre du recul sur les
conclusions de cette étude et mieux les contextualiser.
· Biais de sélection
Il ne faut pas perdre de vue que notre échantillon a
été raisonné. Ainsi de nombreux facteurs ont pu influencer
les résultats.
-l'échantillon n'était pas représentatif de
la population étudiée
-Les conseillers devraient être choisis sur les
critères énoncés précédemment. Mais la
sélection s'est fait par recommandation du CTD après lui avoir
fait part de nos critères. Ainsi il est difficile de s'assurer du
respect des critères de sélection en particulier ceux concernant
le dynamisme du conseiller.
-les GIC étudiés nous ont été
proposés par les conseillers après présentation de nos
critères de sélection.
· Déroulement des entretiens
-Un premier biais lors des entretiens, notamment lorsque le
CGP était présent, est que les membres perçoivent les
entretiens comme un contrôle de la part d'ACEFA, même après
leur avoir bien fait comprendre les objectifs de l'étude.
-Le fait que le CGP assiste aux entretiens avec les membres
peut aussi biaiser les entretiens, notamment lorsque celui-ci répond
trop souvent à leur place, ne laissant pas les membres exprimer leur
perception. Nous avons pu réduire cet impact en réalisant une
grande partie des entretiens en l'absence des conseillers.
-pour les focus groupes, la plupart du temps le
délégué était le seul à s'exprimer. La
participation des membres était faible malgré les nombreuses
sollicitations de notre part.
-Le problème de la compréhension du
questionnaire par les interviewés était présent. En
voulant le rendre accessible, on courait le risque d'influencer
involontairement leurs réponses.
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CONCLUSION
L'approche CEF est une approche relativement récente.
Elle repose sur plusieurs principes dont une communication et un échange
entre le conseiller et le producteur. Certains économistes du
développement continuent de l'opposer à la vulgarisation ou
« Training and Visit ». Elle est ainsi opposée au conseil car
elle repose sur un transfert et donc ne tient pas compte de l'opinion du
producteur.
Le conseil fut ainsi appliqué dans de nombreux pays en
voie de développement. La question de sa capacité à aider
les producteurs est un sujet d'actualité. C'est dans ce contexte que
s'inscrit ce travail. L'objectif de ce travail était de voir dans
quelles mesures l'appui conseil permettait de lever les contraintes que
rencontrent les producteurs. Nous avions abordé cette question à
travers l'étude d'un cas concret : le Programme ACEFA au Cameroun.
Il en ressort de notre analyse que :
- le programme ACEFA, mis en place dans le cadre du D, est un
programme qui est très apprécié par les producteurs.
-les conseillers se sont bien approprié les principes
de l'appui conseil et méthodes préconisées par ACEFA mais
ces méthodes restent encore fortement influencées par la
vulgarisation. -les groupements ne se sont pas encore parfaitement
imprégnés de leurs rôles dans le système de
cogestion du dispositif d'appui-conseil. Mais ils ont parfaitement conscience
de leurs importances dans la définition des activités de conseil
et de l'importance du dispositif. Ce qui est un bon début.
-le conseil technique est le type de conseil le plus
répandu occupant ainsi une grande part des activités de
conseil.
-le fonctionnement du programme, la trajectoire du conseiller
et les besoins des producteurs semblent y être pour quelque chose.
-le conseil est très apprécié par les
producteurs et leur a permis dans une certaine mesure d'améliorer leur
situation. Ainsi de nombreux changements de pratiques (utilisation d'engrais,
de pesticides, de semences et races améliorées, application de la
prophylaxie...) ont été mis en évidence. Ils ont induit
des effets sur la situation économique des producteurs en permettant une
amélioration de la production mais aussi sa diversification.
-le dispositif rencontre certaines difficultés : un
problème d'organisation, le problème d'incitation des
conseillers, moyens techniques encore insuffisants...
Ainsi globalement le dispositif d'appui-conseil du programme
ACEFA, malgré quelques difficultés, a permis de lever certaines
contraintes à l'augmentation de la production que rencontraient les
producteurs. On peut déduire que l'approche CEF est une approche assez
satisfaisante à promouvoir dans les politiques de
développement.
Mais notre étude nous a aussi permis de mettre en
évidence que l'approche CEF et la vulgarisation ne sont pas aussi
opposées que certains le pensent. Le CEF, dans son volet conseil
technique, utilise une certaine forme de vulgarisation par l'usage de fiches
techniques, la sensibilisation sur des innovations (les races et semences
améliorées...).... Ainsi il serait possible de
récupérer certains outils de la Vulgarisation pour
améliorer le CEF. Une étude approfondie sur ce sujet serait
intéressante et permettrait de trouver un compromis entre ces 2
approches.
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