PREMIERE PARTIE : SURLIQUIDITE BANCAIRE ET GESTION DES
RISQUES PAR LES BANQUES.
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LES ENJEUX DE LA SURLIQUIDITE BANCAIRE AU CAMEROUN.
La surliquidité bancaire peut être définie
comme étant la quantité de réserves détenues par
les Banques Commerciales à la Banque Centrale en plus du niveau
statutaire ou requis de réserves (Saxegaard, 2006). Khemraj (2008)
aborde le sujet dans le même sens en définissant la
surliquidité comme étant l'ensemble des actifs liquides des
banques auquel on soustrait les réserves obligatoires. Certains auteurs
apportent des définitions prenant plutôt en compte les
agrégats macroéconomiques tels que le ratio de crédit ou
de masse monétaire sur le PIB. Pour Gouteron et Szpiro (2006),
l'excès de liquidité est généralement entendu comme
le surplus de monnaie - ou de crédit - incompatible avec la
stabilité des prix à long terme et que cette définition
prend généralement appui sur la théorie quantitative de la
monnaie. C'est aussi la définition retenue par Wyplosz (2005) qui
indique que l'abondance de liquidité n'est pas un
phénomène propre à la zone Euro, mais qu'il concerne le
monde entier. Dans le même sens Bruggeman (2007) identifie la
surliquidité soutenue comme étant une déviation vers le
haut du ratio masse monétaire sur PIB, par rapport à son niveau
cible pendant trois trimestres consécutifs.
Plusieurs définitions en découlent pour
définir la surliquidité bancaire. Mais le problème se pose
au niveau du facteur déterminant de cette surliquidité. Plusieurs
auteurs se sont penchés sur le phénomène de la
surliquidité en cherchant à déterminer les principaux
facteurs qui l'engendrent. Dollar et Hallward-Driemeier (2000) affirment que la
surliquidité, en Asie de l'Est, résulte de la baisse de la
demande de crédit qui est due à la contraction de la demande
agrégée engendrée par la crise. Par contre, pour
Agénor, Aizenman, et Hoffmaister (2004), le phénomène
dérive plutôt de la contraction de l'offre de crédit par
les banques commerciales. Le débat se situe finalement sur la
volonté des banques commerciales à accorder du crédit ou
à détenir des réserves peu ou pas
rémunérées.
Si nous pouvons dire que la surliquidité est
déterminée par la gestion des risques par les banques, cela
permet de considérer cette surliquidité comme importante pour un
système bancaire et pour une économie en général
car cela permet de rendre celle-ci solide et diminue le risque de crise
bancaire et facilite une évolution de l'économie.
L'objectif de cette partie est de transposer la théorie
traditionnelle de la surliquidité bancaire comme dérivant d'une
bonne gestion des risques par les banques commerciales. C'est pourquoi, dans le
premier chapitre il sera exposé la surliquidité bancaire
comme un phénomène
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déterminé par le niveau de gestion des
risques par les banques commerciales. Puis, dans le deuxième
chapitre il sera exposé l'Analyse méthodologique et la
présentation des résultats sur la relation entre la
surliquidité bancaire et la gestion des risques par les banques
commerciales au Cameroun.
LES ENJEUX DE LA SURLIQUIDITE BANCAIRE AU CAMEROUN.
Chapitre 1 : Surliquidité bancaire : Un phénomène
déterminé par le niveau de
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gestion de risques par les banques.
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La surliquidité bancaire est un phénomène
qui se retrouve dans les banques commerciales, lorsque celles-ci
détiennent des liquidités au-delà du niveau
réglementaire. Ce qui nous permet de déterminer si cette
surliquidité ne provient pas de la gestion des risques bancaires
auxquels les banques sont exposées.
Le risque désigne un danger bien identifié,
associé à l'occurrence à un événement ou une
série d'événements, parfaitement descriptibles, dont on ne
sait pas s'ils se produiront mais dont on sait qu'ils sont susceptibles de se
produire dans une situation exposante. Il est aisé de comprendre
pourquoi la notion de risque, ainsi définie, ne permet pas de
décrire les situations d'incertitude et de rendre compte des
modalités de la prise de décision dans de tels contextes. On sait
ce qu'on ne sait pas mais c'est à peu près tout ce que l'on sait
: il n'y a pas de meilleure définition de l'incertitude. Savoir
anticiper, traquer les débordements potentiels, mettre en place un
système de surveillance et de collecte systématique des
données pour déclencher les alertes dès que des
événements inhabituelles se produisent : la liste des mesures
à prendre est longue, qui suggère que l'ignorance n'est pas une
fatalité et que raisonner en terme d'incertitude, c'est
déjà se donner les moyens d'en prendre la mesure.
La notion de risque ainsi définit nous conduit à
déterminer dans la littérature si la gestion de celle-ci n'est
pas la cause fondamentale de la surliquidité bancaire.
Nous allons présenter en premier lieu les
différents risques auxquels les banques sont exposées (section
I), avant d'en présenter par la suite les fondements théoriques
sur la relation entre surliquidité bancaire et la gestion des risques
(section II).
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Section 1 : Présentation des différents
risques auxquels les banques sont exposées.
Les risques bancaires sont nombreux et divers, ils sont de
deux types : il y a les risques financiers et les risques non financiers.
Les risques financiers sont les risques liés aux
variations de prix des actifs financiers (actions, obligations, taux de
change). Ils sont les suivants : Risque de liquidité ; risque de
crédit ; risque de taux d'intérêt ; risque de change ;
risque de marché.
Les risques non financiers, étant l'inverse des risques
financiers comprennent entre autres : Risque de marges (ou de volume) ; risques
réglementaires et légaux ; risque opérationnel.
Dans cette section, nous allons nous intéresser
à un risque par type de risque à savoir : le risque de
crédit pour les risques financiers et le risque opérationnel pour
les risques non financiers dont on va présenter les définitions
et les mesures.
1.1.Le risque de crédit.
L'un des risques auxquels les banques sont exposées,
est le risque de crédit. Celui-ci est l'un des risques les plus
importants, car il détermine la relation entre la banque et ses clients.
Nous allons présenter la définition de ce risque, avant d'en
présenter ses différentes mesures.
1.1.1. Définition
Le risque de crédit est défini comme
étant le risque de perte auquel la banque est exposée en cas de
détérioration ou de défaillance de la contrepartie. Il
résulte de la combinaison de 3 facteurs : le risque de contrepartie, le
risque d'exposition et le risque de récupération (modèle
dit CER).
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> Risque de contrepartie.
Le risque de contrepartie est caractérisé par la
probabilité de défaillance du client et qui concerne
principalement 2 facteurs qui sont : la qualité du débiteur
(classe de risque ou notation) et la maturité du crédit.
> Risque d'exposition.
Le risque d'exposition est l'évaluation du montant des
engagements au jour de la défaillance.
Ce montant dépend du type d'engagement accordé
(facilité de caisse, prêt moyen à terme, caution,
opérations de marché, ...), du niveau confirmé ou non, de
la durée de l'engagement et de sa forme d'amortissement
(linéaire, dégressif,...).
> Risque de récupération
Le risque de récupération est, après
coût de récupération et de partage, la valeur attendue de
la réalisation des garanties (sûretés réelles et
personnelles) et de la liquidation des actifs non gagée de la
contrepartie.
La valorisation des garanties détenues vient en
déduction de l'exposition. Elle est fonction de la valeur initiale du
bien, du caractère nécessaire ou non pour la poursuite de
l'activité, de sa durée de vie, du marché d'occasion et de
la décote10 en cas de vente forcée.
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