INTRODUCTION GENERALE
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LES ENJEUX DE LA SURLIQUIDITE BANCAIRE AU CAMEROUN.
La liquidité d'une banque peut se définir comme
la capacité d'une banque à faire face à ses obligations de
trésorerie suivant leur échéance (Valla et al 2006). La
littérature bancaire propose deux définitions de cette
liquidité bancaire. Au sens strict, la liquidité bancaire est la
liquidité qui est nécessaire pour satisfaire les demandes de
retraits de fonds à court terme provenant des épargnants. Au sens
large, cette liquidité est assimilée à la liquidité
de marché1. Valla et al (2006) proposent des indicateurs de
liquidité basés sur les actifs des bilans bancaires. Ces
principaux indicateurs sont : la gestion de la trésorerie et les
opérations interbancaires, titres acquis dans le cadre des
opérations de prise de pension, titres de transaction, titres
d'investissement auxquels on ajoute les engagements de refinancement hors
bilan. A cette définition de liquidité bancaire basée sur
les actifs des bilans bancaires, l'on peut ajouter celle proposée par
Poole(1968) et Batlensperger(1980).
Le modèle de gestion des ressources de Poole(1968) et
Batlensperger(1980), qui a fait l'objet de nombreuses applications aussi bien
dans les économies développées qu'en développement,
est fondé sur une définition de la liquidité basée
sur les réserves et les dépôts des banques. En effet, dans
le cadre de leur activité d'intermédiation, les banques sont
tenues de procéder à des ajustements de leurs portefeuilles aussi
bien sur le marché monétaire qu'auprès de la banque
centrale (Severin Yves Kamgna and Houdou Ndombenda). Ces ajustements
s'expliquent aussi bien par d'éventuels retraits inopinés des
ménages que par le respect des normes réglementaires. Pour
simplifier la compréhension, d'autres auteurs apprécient cette
liquidité à travers le comportement des réserves libres
des banques, qui sont des encaisses, des dépôts des banques en
compte courant ainsi que des placements auprès de la Banque Centrale.
En dehors de ces définitions purement comptables,
d'autres auteurs ont proposé une définition de la
liquidité fondée sur les agrégats monétaires
(Gouteron et Szpiro, 2005 ; Bruggeman, 2007). Gouteron et Szpiro (2005)
définissent la liquidité bancaire à partir de trois
indicateurs, qui sont : le ratio monnaie sur PIB nominal ; le ratio
crédit sur PIB nominal et enfin l'évolution du taux
d'intérêt.
Afin de mieux cerner les éléments qui rentrent
dans la définition de la liquidité bancaire, Valla et al (2006)
proposent un indicateur de la liquidité basé sur les flux
nominaux et
1 La liquidité de marché est la
capacité d'une banque à liquider un actif non monétaire
dans le cadre d'une action en dernier ressort afin de lever des fonds en
monnaie banque centrale (Valla et al 2006)
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idiosyncratique2. Ces flux bruts de
liquidité sont élaborés par agrégation des
variations positives et négatives des encours des éléments
d'actifs (gestion de la trésorerie et opérations interbancaires,
titres acquis dans le cadre d'opérations de pension titres de
transaction, titres d'investissement et les engagements de refinancement hors
bilan) du bilan de chaque banque. Les flux nominaux de la liquidité
bancaire sont la somme des taux de croissance de la liquidité de chaque
banque par rapport à zéro, mais pondéré par les
parts de marché, alors que les flux idiosyncratiques par contre sont la
somme des taux de croissance de la liquidité de chaque banque.
Cette mesure de la liquidité bancaire qui porte
exclusivement sur les éléments de l'Actif de la banque est
critiquable en ce sens qu'elle ne prend pas en compte les
éléments du Passif de la banque (Severin Yves Kamgna and Houdou
Ndombendia, 2008). En effet, malgré l'intensification des mouvements des
capitaux, la gestion de la liquidité ne se limite pas seulement aux
seules opérations relatives aux acquisitions et cessions d'actifs en vue
de satisfaire les exigences de rentabilité et de financement de
l'économie au sein d'une banque, mais aussi assurer l'
exigibilité des dépôts collectés auprès des
ménages.
Afin de remédier aux exigences de rentabilité et
de contraintes réglementaires, la mesure de la liquidité
fondée sur la gestion des réserves bancaires trouve son
utilité d'intervenir. Mais la question de la liquidité bancaire
n'est importante que lorsqu'on constate que l'économie ou le
système bancaire est soit en situation de surliquidité ou en
déficit de liquidité. La situation de surliquidité est
celle qui préoccupe beaucoup plus les Economistes, les Financiers et
même les autorités monétaires, car elle est incompatible
à long terme avec l'objectif de stabilité de prix, mais aussi
à l'objectif de développement des entreprises par ricochet
à celui de développement économique.
La situation de surliquidité a longtemps
préoccupé les entrepreneurs et même les Financiers. Cette
situation rend difficile la mise en oeuvre des politiques de
développement économique et conduit à l'augmentation de la
pauvreté dans un pays. Cette surliquidité peut être vue
sous deux angles : excès de liquidité systémique ou
excès de réserves. Elle est généralement
perçue dans la littérature bancaire comme l'écart entre le
total des actifs liquides et le total des actifs liquides
réglementaires. Mais nous pouvons poser la question qui est de savoir
quelle est la différence entre les deux types d'actifs liquides. Mais
lorsqu'on dispose déjà d'une norme
2 Les flux de liquidité sont qualifiés
d'idiosyncratiques en raison de la nature spécifiquement bancaire dont
ils sont le reflet (stratégies de négociation spécifiques,
chocs de liquidité isolés, modification du gouvernement
d'entreprises ou des structures interne...) (Valla et al 2006).
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réglementaire sur la liquidité 3des
banques, cette question n'a plus lieu d'exister. D'après les accords de
Bâle III, le ratio de liquidité doit être au moins
égal à 100 % ; mais la difficulté se trouve au niveau du
seuil après lequel la liquidité devient sur liquide.
Pour remédier à cette situation, plusieurs
auteurs ont considéré le niveau minimal de cette norme de
liquidité comme seuil de surliquidité. Il y'a surliquidité
lorsque le ratio dépôts sur crédits est supérieur
à un (Wanda, 2007). De plus, le seuil minimal de liquidité ne
garantit pas nécessairement l'objectif de maximisation du profit de la
banque et la satisfaction d'autres exigences réglementaires, les
éléments d'actifs liquides et de passifs exigibles qui rentrent
dans la définition de la surliquidité ne sont pas suffisants.
La surliquidité bancaire peut aussi être
étudiée par rapport à l'excès de réserves
bancaires. Ces réserves peuvent être vues comme la partie des
dépôts constitués auprès des banques que les banques
ne prêtent pas. Une partie de ces réserves se trouve dans leurs
coffres-forts mais la majeure partie est en réserves auprès de la
Banque Centrale (Mankiw, 2001). Cette définition nous fait voir deux
notions à savoir les réserves libres et les réserves
obligatoires.
Les réserves libres peuvent être
considérées comme l'écart entre les réserves
statutaires ou réserves obligatoires et les emprunts de la banque
à la Banque Centrale.
Les réserves obligatoires désignent les
réglementations par lesquelles les Banques Centrales obligent les
banques commerciales à respecter un coefficient de réserves
minimal (Mankiw, 2001). Ces réserves obligatoires peuvent donc
être assimilées à une taxe sur une activité
particulière qui est la production des comptes de dépôts
(Batlensperger, 1982).
Comme instrument de contrôle de la liquidité
bancaire ; les réserves obligatoires jouent un rôle important dans
l'analyse de la surliquidité bancaire. Par rapport à cette
approche, la surliquidité bancaire est donc une situation de resserves
excédentaires qui est l'écart entre les réserves libres et
les réserves obligatoires.
De même, Agenor, Hoffmaister et Aizenman (2004), en
s'inspirant des travaux de Batlensperger (1980) sur le modèle de gestion
des réserves bancaires montrent que l'excès de liquidité
est l'écart entre les réserves non
rémunérées des banques et les réserves
obligatoires, c'est une fonction décroissante de la volatilité du
PIB. Ce modèle propose un modèle
3 La commission bancaire établie
généralement une norme de liquidité qui est le ratio
éléments d'actifs liquides sur éléments de passifs
exigibles (Valla et al, 2006).
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stochastique par le caractère aléatoire du
montant de réserves de la banque à la Banque Centrale et des
dépôts bancaires.
Face à cette situation de surliquidité, une
banque sur liquide a trois options que l'on mentionne selon un ordre de
rentabilité décroissant :
-Prêter à la clientèle qui est
diversifiée à savoir les grandes entreprises et les PME, l'Etat
et aussi les particuliers4 ;
-Conserver auprès de la Banque Centrale sous forme de
réserves libres ;
-Conserver auprès d'elle-même. Mais une banque
peut combiner ces trois options au même moment.
Le constat fait est que les banques préfèrent
les deux dernières options à savoir conserver l'excédent
de liquidité auprès de la Banque Centrale ou conserver
auprès d'elle-même. Nous nous questionnons sur les causes de ce
comportement par les banques. Mais la réponse à cette question a
été proposée par plusieurs auteurs qui ne sont pas
unanimes dans leurs réponses.
Pour Wanda (2007), les banques n'octroient pas de
crédits parce qu'elles se méfient de leurs clients. Cela veut
dire que les banques réduisent le risque de crédit, car il existe
une asymétrie d'information entre les banques et leurs clients. Selon
Wanda (2007), la principale fonction d'une banque commerciale est de collecter
l'épargne et de la distribuer à ses clients sous forme de
crédits. Ce qui montre que lorsqu'une banque est sur liquide, elle ne
joue pas son rôle et cela a des effets néfastes sur
l'économie en générale et sur la rentabilité de la
banque elle-même en particulier (Brahim Mansouri et Saïd Afroukh,
2009).
Le renforcement de la politique de crédit
élève les profits bancaires. Autrement dit, plus une banque
octroie des crédits, plus les réserves augmentent et donc les
profits (Bashir, 2000 ; Ben Naceur, 2003). Mais la politique de crédit
peut parfois entraver la profitabilité bancaire, en particulier
lorsqu'une politique expansionniste de crédit est incompatible avec la
stratégie poursuivie en matière de recherche de ressources
financières. Dès lors le renforcement de la politique de
crédit devrait être conduit en symbiose avec une stratégie
efficiente de drainage de ressources additionnelles. En conséquence, la
maitrise de la politique de dépôts devrait normalement aider la
banque à augmenter ses profits (Moulneux et Thornton, 1992 ; Bourke,
1989 ; Ben Naceur, 2003). Abreu et Mendes (2002), ont estimé par exemple
que la profitabilité
4 Dans cette option, les banques
préfèrent octroyer des crédits à l'Etat, car c'est
un prêt sans risque .C'est ce qu'on qualifie de dette souveraine .Donc
à ce niveau la banque a encore des préférences.
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et le ratio des emplois mesurés par le rapport
crédits /dépôts entretiennent une relation positive
confirmant ainsi la complémentarité entre les politiques de
crédits et de dépôts bancaires.
Une politique de crédits bien maitrisée favorise
l'augmentation des marges d'intérêts. La nature de l'effet positif
de cette variable est analysée en profondeur par Ben Naceur (2003). La
maitrise de la politique de crédits nécessite cependant le
maintien de l'équilibre entre la collecte des dépôts et la
distribution des crédits.
Dans le cas des pays de la zone franc en général
et au Cameroun en particulier, la crise des années 1980 a secoué
l'ensemble du système économique et financier. Elle a pour
causes, les défauts de paiement, les créances douteuses, la
suspension des découverts, les pertes financières des agents
économiques du fait de la non liquidité des banques et les
faillites (Mathurin Tchakounte Njoda et Charles Alain Bita, 2009). Cette
situation a conduit à la liquidation de huit banques camerounaises et
d'autres restructurées. L'objectif de cette restructuration était
d'inverser la tendance et de retrouver des banques saines et liquides.
Cette opération de restructuration5 a pour
but non seulement de résoudre les difficultés présentes du
système bancaire, mais aussi de prévenir des risques de
fragilisation ultérieurs (Tomba et Tchamambé, 1995 ; Adam Madji,
1997 ; Bekolo- Ebé, 1998). Elle se traduit par la liquidation des
banques insolvables et par la restauration durable de la solvabilité ;
la liquidité et la rentabilité des banques restant en
activité, seul gage d'un système bancaire sain et solide (Servant
1993).
Après la réforme, les déposants ont
encore eu de la confiance vis-à-vis du système bancaire. Mais
malheureusement après cette situation, les banques sont devenues
frileuses et s'engagent peu dans le refinancement de l'économie (Joseph,
1998). Ce sont les crédits à court terme qui sont beaucoup plus
octroyés. Dans un premier sens, les banques hésitent de financer
les projets à long terme. Dans un deuxième sens, les agents
à besoin de liquidité, plus précisément les PME
sollicitent les crédits à long terme. D'où l'existence du
paradoxe de surliquidité et d'insuffisance de financement dans
l'économie camerounaise.
Quoi qu'il en soit, il apparait que le principal objectif des
débats théoriques engagés a trait à
l'efficacité et l'importance de l'octroi de crédits à
l'économie, que se soient pour les banques elles mêmes ou alors
pour le tissu économique en général. Très peu
d'auteurs se sont
5 Cette restructuration a été
menée au début des années 1990(Lenoir, 1989) et le
système bancaire a retrouvé son évolution normale au
Cameroun à partir de 1997.
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arrêtés pour démontrer l'importance d'un
système bancaire sur liquide pour une économie en
développement comme celle du Cameroun. Il importe donc pour nous
de se demander quelle est la portée de la surliquidité bancaire
au Cameroun ? Autrement dit, En quoi la surliquidité
bancaire peut-elle être un catalyseur ou un frein pour l'économie
camerounaise?
Nous constatons en effet que depuis la sortie de la crise des
années 1980, l'économie camerounaise tarde à
décoller. Mais ce constat est aussi valable pour le marché
financier6 camerounais crée en 2001 par les autorités
camerounaises car il tarde à décoller effectivement parce que
très peu d'entreprises y sont cotées. Mais aussi nous remarquons
depuis cette sortie de crise, que le système bancaire camerounais est
solide, solvable et le risque d'une nouvelle crise bancaire est faible car les
normes prudentielles édictées par la COBAC aux banques sont
respectées. Ce qui garanti une bonne croissance de l'économie.
L'objectif principal de cette étude est donc de
mettre en évidence les effets positifs et négatifs de la
surliquidité bancaire sur l'économie camerounaise. Deux
objectifs spécifiques en découlent, tout d'abord,
élucider la relation entre le niveau de surliquidité
d'une banque et sa capacité à bien gérer ses risques.
Ensuite, montrer l'impact de la surliquidité bancaire
sur l'exclusion bancaire des particuliers par les banques.
Ainsi, pour atteindre nos objectifs, deux hypothèses
orienteront notre analyse :
H1 : Plus une banque est sur liquide, plus elle a une
bonne gestion des risques. En effet, la crise des années 1980 a
permis au système bancaire de la CEMAC en générale et
celui du Cameroun en particulier de se préoccuper de la bonne gestion
des risques auxquels les banques sont exposées, seul gage d'un
système bancaire sain et solide (Servant 1993). C'est à cet effet
que la Commission Bancaire de l'Afrique Centrale (COBAC)7 a
été crée en 1990 pour assurer la régulation et la
réglementation du système bancaire de la CEMAC.
H2 : Plus une banque est sur liquide, plus elle a
tendance à exclure les particuliers de ses services. La
surliquidité ou excès de liquidité que certains auteurs
qualifient d'excès de réserves est définie comme la
détention d'actifs liquides au-delà
6 Le marché financier camerounais
appelé DSX ou bourse de Douala ne compte actuellement que trois
entreprises cotées depuis le lancement de ses activités en 2006
à savoir : la Société des eaux minérales du
Cameroun (SEMC), la SOCAPALM et la SAFCAM.
7 La commission Bancaire de l'Afrique Centrale(COBAC)
a été crée le 16 octobre 1990, ayant pour mission la
supervision bancaire de la CEMAC
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du niveau réglementaire (Saxegaad, 2006). Ce qui
amène une banque sur liquide à refouler les épargnants de
petites sommes qui veulent faire des dépôts ou à ne pas
faire bénéficier à ceux-ci tous les services qu'elle
offre. Mais ce comportement a des effets négatifs car il diminue la
liquidité nécessaire pour le bon fonctionnement de
l'économie et modifie l'activité bancaire.
Depuis 1997, le système bancaire camerounais se trouve
dans une situation de surliquidité bancaire. Celle-ci peut se
déterminer par un ratio Q qui est le rapport des dépôts
(dépôts à vue et dépôts à
terme)/crédits net de provisions octroyés. Lorsque Q est
supérieur à 1, alors cette banque est en situation de
surliquidité (Wanda, 2007). Vu la difficulté d'obtention des
données sur l'activité des banques, nous allons baser notre
étude sur une période allant de 2006 à 2010, une vingtaine
d'années après la sortie de crise des années 1980.
Le Cameroun compte actuellement en 2014, 13 banques
commerciales8. Mais il est alors favorable pour nous de baser notre
étude sur 6 banques des 12 banques dont comptait le Cameroun en fin
2010.
Vu la difficulté d'obtention des données sur les
banques, nous baserons notre étude sur les périodes 2006, 2007,
2008, 2009 et 2010.
Les différentes variables de notre étude seront
catégorisées en variables endogènes (dépendantes)
et en variables exogènes (indépendantes).
En ce qui concerne les variables exogènes, deux seront
retenues à savoir :
La bonne gestion des risques par une banque.
Cette variable est obtenue dans les rapports annuels de chaque banque de 2006
à 2010 concernant les banques commerciales du Cameroun. Les
données obtenues nous montrent le niveau de minimisation par chaque
banque commerciale au Cameroun du risque de crédit, car c'est le risque
le plus important pour une banque. L'étude concerne la période
allant de 2006 à 2010.
Le degré d'exclusion des particuliers par une
banque. Sachant que la sélection des épargnants
dépend de la politique de chaque banque, cette
8 Il s'agit de l'Afriland First Bank(AFB), de la
Banque Atlantique(BA), de la Banque Internationale du Cameroun pour l'Epargne
et le Crédit(BICEC), de la Citibank NA Cameroun(CB), de la Commercial
Bank of Cameroon(CBC), du Crédit Agricole SCB Cameroun (CA SCB), de
l'Ecobank Cameroun SA(EBC) de la National Financial Crédit(NFC), de la
Standard Chartered Bank Cameroun(SCBC), de la Société
Générale des Banques du Cameroun(SGBC), de l' Union Bank of
Cameroon(UBC), de l' United Bank For Africa(UBA), de la BGFI Bank Cameroun.
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variable sera obtenue dans les rapports annuels de chaque
banque commerciale de 2006 à 2010 concernant les banques commerciales du
Cameroun, ainsi que dans les rapports de la COBAC qui vont nous
présenter le nombre d'agences que chaque banque possédait chaque
année correspondante à la période de l'étude.
Pour ce qui est de la variable endogène, une seule
variable sera retenue comme variable endogène en fonction de nos
hypothèses. Il s'agira de la surliquidité bancaire. Comme nous
l'avons dit plus haut, d'après Wanda (2007), cette variable se
détermine par un ratio permettant de déterminer la
surliquidité de chaque banque. Il se détermine par le rapport :
Q=dépôts9/crédits net de provisions. Selon cet
auteur, il y a surliquidité lorsque Q>1. Les données de cette
variable seront obtenues toujours grâce aux données obtenues dans
les rapports annuels de chaque banque commerciale au Cameroun de 2006 à
2010.
La méthode statistique utilisée est
l'observation la régression des données de panel par le
modèle dynamique. Les tests multidimensionnels étant moins
pertinents, vu la taille réduite de notre population qui est de 6
banques. Le nombre d'observations est obtenu en multipliant le nombre de
banques, que nous prenons en compte dans notre étude au Cameroun dans la
période de 2006 à 2010 par le nombre d'années
d'observations. C'est-à-dire 6 banques multipliées par les 5
années d'observations et ces observations sont introduites dans le
logiciel STATA 12. L'analyse des résultats obtenus, nous permet d'une
part de vérifier le lien pouvant exister entre la surliquidité
d'une banque commerciale au Cameroun et son niveau de gestion des risques,
auxquels elle est exposée, mais aussi d'observer la relation entre la
surliquidité d'une banque et le degré d'exclusion des
particuliers par cette banque. Alors nous élaborons deux modèles
statistiques mais qui sont identiques :
Le premier modèle, élucide la relation entre la
surliquidité d'une banque et son niveau de gestion des risques auxquels
elle est exposée. Ainsi, le niveau de surliquidité de cette
banque est indicé par Yi et les données
temporelles pour cette banque par t, tel que le modèle
d'analyse est :
Yi,t = constante +Yit-1+ aX1i,t+
bX2i,t+cX3i,t+dX4i,t+eX5i,t+fX6i,t + €it t=1,2,3,4,5
(2006, 2007, 2008, 2009 et 2010) et i=1,2,....,6.
9 Ces dépôts sont constitués
des dépôts à vue (DAY) qui sont des dépôts
à court terme et des dépôts à terme (DAT) qui sont
des dépôts à moyen et à long terme.
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Avec Yi,t la variable de surliquidité ; Yi,t-1, la
variable de surliquidité retardée d'une période et X1 ; X2
; X3 ; X4 ; X5 ; et X6, les variables exogènes qui sont susceptibles
d'expliquer la surliquidité bancaire.
Le second modèle, présente la relation entre la
surliquidité d'une banque commerciale camerounaise et son degré
d'exclusion des particuliers de ses services. Le niveau de surliquidité
pour cette banque est indicé par Yi et pour chaque
période par t. Le modèle correspondant est le
suivant :
Yi,t = constante +Yit-1+ aX1i,t+
bX2i,t+cX3i,t+dX4i,t+eX5i,t+fX6i,t + €it t=1,2,3,4,5
(2006, 2007, 2008, 2009 et 2010) et i=1,2,....,6.
Avec Yi,t la variable de surliquidité ; Yi,t-1, la
variable de surliquidité retardée d'une période et X1 ; X2
; X3 ; X4 ; X5 ; et X6 les variables exogènes sont aussi susceptibles
expliquer la surliquidité.
Ainsi, notre étude est segmentée en deux
parties. La première partie : Surliquidité bancaire et
gestion des risques par les banques, a pour objectif de
déterminer la relation théorique existante entre la
surliquidité bancaire et la politique de gestion des risques, par les
banques concernées. Mais aussi de faire l'étude empirique sur la
relation pouvant exister entre la surliquidité bancaire et la gestion
des risques par les banques commerciales au Cameroun. La deuxième partie
quant à elle : Surliquidité bancaire et exclusion
bancaire des particuliers par les banques, a pour objectif de faire
une étude théorique, pour déterminer s'il existe une
corrélation entre le niveau de surliquidité d'une banque et son
degré d'exclusion des particuliers. Mais aussi, de faire l'étude
empirique concernant cette relation pour ce qui est des banques commerciales
camerounaises.
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