2.2.2. Les facteurs internes aux banques.
La surliquidité bancaire peut provenir des facteurs
externes à la banque, mais la banque peut aussi avoir une situation
d'excès de liquidité due à sa propre gestion.
En dehors du rationnement de crédit et de la gestion
des risques évoqués plus haut, d'autres facteurs internes
à la banque peuvent engendrer la surliquidité bancaire. Nous
pouvons avoir :
Le manque de concurrence interbancaire qui peut être un
facteur important de la détermination de la surliquidité
bancaire. En fait la concurrence pousse les banques à réaliser
plus de profits et cela ne peut se réaliser que dans le cas de la non
mobilisation de leurs ressources, mais quand cette compétition de
recherche de profits perd place, les banques se contentent d'un niveau stable
de rentabilité qui va donner naissance à un excès de
liquidité.
En ce qui concerne les taux créditeurs, les banques
dégagent un profit des intérêts qu'elles perçoivent
sur les titres qu'elles détiennent et sur les prêts qu'elles
accordent qui doivent être supérieurs aux intérêts
versés sur les dettes (dépôts) et leurs autres
dépenses. La différence entre les intérêts
perçus et les intérêts payés forme la marge
d'intérêt. Une hausse des taux créditeurs va inciter les
ménages et les entreprises à déposer leurs avoirs
auprès de la banque, ce qui va apprécier le nombre de
dépôts, mais une politique d'augmentation des taux
créditeurs va obliger les banques à recevoir à la hausse
les taux débiteurs dans l'objectif de réaliser une marge
d'intérêts positive. Dans ce cas, le coût du crédit
revient cher et la demande va se détériorer et les flux sortants
ce qui entraine la surliquidité de ces banques.
L'inefficience du système bancaire se présente
comme le facteur fondamental causant de la surliquidité bancaire et qui
résume les différents autres facteurs bancaires cités
auparavant. Ces éléments peuvent freiner la transmission des
fonts des banques très liquides aux banques dans lesquelles la demande
de crédit est relativement forte. Une mauvaise gestion interne des
MASTER II RECHERCHE EN COMPTABILITE ET FINANCE 2012-2013 Page
37
LES ENJEUX DE LA SURLIQUIDITE BANCAIRE AU CAMEROUN.
liquidités bancaires engendre d'une manière
systémique une surliquidité bancaire dans le cas de la non
mobilisation rationnelle des ressources.
Nous pouvons enfin voir que les pays en développement
sont caractérisés par un faible niveau d'infrastructure
financière (Hugon, 2006) pouvant occasionner des goulots
d'étranglement rendant impossible le désengorgement des Banques,
ayant accumulé une forte liquidité. L'absence d'un marché
de titres et l'existence des avances aux trésors nationaux, n'offrent
pas beaucoup de possibilités aux Banques Commerciales de détenir
des actifs rémunérateurs, et ainsi elles se contentent
d'accumuler plutôt des liquidités excédentaires, qui
constituent la surliquidité bancaire. La surliquidité des banques
provient de la sur tarification des services offerts par les banques aux
grandes entreprises (Wanda, 2007).
Aux termes de ce chapitre, nous pouvons relever que les
banques commerciales dans leurs activités au quotidien sont
exposées à plusieurs risques. Ces risques sont de deux types
à savoir les risques financiers qui sont les risques liés aux
variations de prix des actifs financiers (actions, obligations, taux de
change). Nous avions vu que ces risques pouvaient être entre autres le
risque de liquidité, de taux d'intérêt de change et de
marché. Nous avions présenté le risque de crédit
car c'est ce risque qui est considéré comme le risque le plus
important pour les risques financiers des banques. Ensuite, nous avions vu les
risques non financiers qui étaient entre autres le risque
opérationnel, le risque de marge les risques légaux ou
réglementaires où nous avions présenté le risque
opérationnel en détail. Ensuite nous avions
démontré que la surliquidité bancaire provenait de la
gestion de ces risques par les banques selon la littérature. Mais nous
avions aussi vu les limites à cette relation car cette
surliquidité pouvait aussi provenir soit des facteurs internes ou
externes aux banques. Il restera alors pour nous de voir si la
surliquidité des banques camerounaises provient d'une bonne gestion des
risques par celles-ci ?
LES ENJEUX DE LA SURLIQUIDITE BANCAIRE AU CAMEROUN.
|