Première partie :
Caractérisation physiographique des bassins
versants de Soungrougrou en amont de Diaroumé
La première partie est consacrée à la
description des paramètres physiques qui régissent les bassins
versants de Soungrougrou en amont de Diaroumé. Ces paramètres
sont liés à la nature des terrains (structure géologique,
aspect morphostructural, lithologique...) et la couverture
végétale, constituant les facteurs stables de
l'écoulement.
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Chapitre 1 : Les caractéristiques physiques des
bassins versants
Toute étude hydrologique nécessite au
préalable une bonne connaissance du milieu physique (sol,
végétation, géologie) (Sylla, 2005). Tout d'abord, la
carte 1 montre la situation géographique du bassin versant
étudié à l'échelle du Sénégal.
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Carte 1: Carte de présentation des
bassins
Cependant la zone d'étude s'intègre parfaitement
dans le système de la moyenne et de la haute Casamance. Beaucoup de
recherches ont été menées pendant plusieurs
décennies dans cette zone (Fauck, 1955 ; Michel, 1970 ; Villefond,
1975). Ainsi, il conviendra de s'y référer pour une approche plus
détaillée de la géologie, de l'hydrogéologie, de la
pédologie et de la
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biologie végétale, en leur donnant une
brève synthèse accompagnée de cartes des sols, et de leurs
occupations permettant de faire ressortir des traits dominants du bassin.
I. La géologie et l'hydrogéologie
L'étude de la géologie et de
l'hydrogéologie constitue un aspect important pour l'hydrologie de
surface (Sadio, 1992). En effet la nature des terrains, des roches et de leurs
caractéristiques (porosité, perméabilité et
imperméabilité) et la présence des nappes
aquifères, permettent de déterminer le comportement hydrologique
des bassins versants de Soungrougrou en amont de Diaroumé.
A. La géologie du bassin
Le bassin de Soungrougrou en amont de Diaroumé
appartient à la région naturelle de la moyenne et de la haute
Casamance. La partie australe se situe dans le domaine sédimentaire
Sénégalo-mauritanien dont les séries d'épaisseurs
accroissent de l'Est vers l'Ouest. La zone est couverte par des formations
gréso-argileuses appelées : Continental-Terminal. Cependant
quatre formations géologiques s'identifient dans la structure
géologique du bassin :
Le socle métamorphique paléozoïque
est formé de schistes, grés, quartzites. Le toît
du crétacé inférieur a été atteint à
Diana Malari et Kolda respectivement à 563 m et 378m.
Le maestrichtien, la mer occupe tout le
bassin de la Casamance (P. Michel, 1973) et y dépose des sables
hétérométriques le plus souvent grossiers
mêlés à des argiles feuilletées de couleur
gris-foncé. L'épaisseur de la série maestrichtienne est
variable et les sables maestrichtiens ont été tronqués par
le socle métamorphique. Et l'examen des coupes géologiques des
forages pétroliers et les corrélations établies entre
elles font ressortir la diminution de l'épaisseur des termes du
crétacé au fur et à mesure que l'on s'approche des limites
orientales du bassin de la Casamance (Diop. E.S. 1987).
Au dessus du maestrichtien sableux, discordant sur un
substratum composé de séries précambriennes, s'est
déposé un paléocène, puis un éocène
marno-calcaire. Une discordance sépare l'éocène de la
série sablo-argileuse sus-jacente. Les termes de l'éocène
sont essentiellement calcaires avec des variations de faciès allant des
calcaires phosphatés à des marno-calcaires. C'est au cours du
miocène que se produit une importante phase tectonique cassante. Les
réseaux de fractures vont fortement conditionner l'hydrographie du
bassin de la Casamance (Berger, 1980).
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Le Quaternaire : Il s'agit des formations
alluvionnaires déposées par le fleuve ou par ses affluents. Elles
sont très hétérogènes et diversifiées :
calcaires lacustres, vases, sables marins, alluvions fluviatiles, dunes rouges
fixées, cuirasses latéritiques.
Ainsi, l'étude des formations géologiques pour
l'hydrologie de surface revêt son importance dans la connaissance de la
perméabilité des séries en place. Et si l'on en croit
à la classification d'un bassin selon la méthode ORSTOM qui
permet de ranger les séries en trois grandes formations
caractéristiques de P1 à P3, nous pouvons obtenir les
résultats suivants :
De façon générale, le bassin de
Soungrougrou en amont de Diaroumé est pratiquement recouvert de la
série du Continental-Terminal. Les caractéristiques de
perméabilité que l'on peut obtenir sont :
P1. Nous avons les roches à
perméabilités d'interstice (sables, grés) et l'hydrologie
des nappes drainée, recèle des nappes profondes.
P2. Alternance de roches perméables et
imperméables (grés argileux, calcaire argileux sur plusieurs
mètres). Les débits sont ici souvent faibles.
P3. Regroupe les roches imperméables telles que les
argiles et les marnes.
Cependant cette classification de l'ORSTOM ne tient pas compte
de l'altération des faciès et des formes.
y' A titre illustratif, les schistes avec le matériel
sableux sont favorables aux nappes.
y' Jl existe de nappes alluviales de graviers sous berges et qui
ont de très bon aquifères car la porosité des graviers est
très grande.
y' L'altération des grés du continental terminal
entraine une frange perméable. Les schistes avec du quartz donnent une
perméabilité, les granités altérés sont
perméables. Les caractéristiques géologiques des bassins
versants de Soungrougrou en amont de Diaroumé nous permettent
d'étudier le système aquifère qui y prévaut.
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