INTRODUCTION
Les pays du sahel, terre de contraste en matière de
climat sont très fragilisés d'un point de vue environnemental,
d'une part par la forte pression anthropique qu'ils subissent, d'autre part par
les problèmes croissants de dégradation des sols. Etant
donné la gamme et l'ampleur des contraintes de développement, le
Sahel subit de plein fouet les variations climatique. Cette zone se
révèle ainsi, un objet d'étude approprié pour la
connaissance des ressources en eau, dans la mesure où son
développement économique repose très largement sur la
maîtrise de l'eau. De plus, la région subit depuis plus de trente
ans une sécheresse persistante, dont les conséquences
socio-économiques sont difficiles à résorber.
Face aux réalités du changement climatique, le
développement durable est devenu un enjeu de recherche. Au Sahel, la
crise persistante de l'eau, causée par la baisse de la
pluviométrie et la dégradation des écosystèmes,
renforcent la nécessité d'une gestion rationnelle des ressources
hydriques (Dasylva S. et al, 2002). Ce phénomène est
accentué par les fortes températures et
l'évapotranspiration. Les conditions climatiques et hydrologiques ont
déstabilisés les hydrosystèmes des pays du sahel.
Cependant, la nécessité d'une gestion efficace des ressources en
eau disponibles (eau de surface et eau souterraine) est apparue comme un
impératif pour les décideurs politiques, les organismes de
développement et des bailleurs de fonds (Mendy A. 2001).
Cette partie sahélienne du continent est plus
influencée par la dualité sécheresse-inondation : trop
d'eau ou pas assez (Coly A. 1996). Cette opposition constitue l'accès et
le déficit des ressources en eau des populations, engendrant des
conséquences souvent désastreuses pour l'environnement.
Cependant, la gestion de cette eau nécessite une bonne
connaissance des régimes hydrologiques des bassins versants, plus
particulièrement en période critique des basses eaux
(étiages) et des hautes eaux (crues). Cette connaissance permettrait la
réalisation d'ouvrages de retenues afin d'assurer le
développement agricole. C'est ainsi qu'au Sénégal, comme
dans la plupart des pays au sud du Sahara, des stratégies ont
été adoptées parmi lesquelles le projet des bassins de
rétentions, qui permet d'une part de stocker le maximum d'eau de
ruissellement, et d'autres part, le projet des lacs artificiels.
Au Sénégal, chaque année durant la saison
pluvieuse des quantités importantes d'eau se déversent en mer
alors que l'eau constitue pour notre agriculture un facteur limitant (Bodian A.
2006). Pendant l'hivernage, l'eau reçue par les bassins à
écoulement temporaire est drainée
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vers le fleuve casamance, ce qui constitue un manque à
gagner pour les populations. Par ailleurs, le ruissellement de ces eaux
provoque l'érosion des sols, le ravinement
généralisé. Ce qui constitue une contrainte pour le
développement de l'agriculture.
C'est dans ce cadre que nous avons décidé
d'étudier le ruissellement dans le bassin versant du Soungrougrou en
amont de Diaroumé. La connaissance de ce dernier à travers
l'estimation du volume d'eau (débit de pointe de crue) ruisselée
et ces caractéristiques (temps de bases ; et de montée des eaux,
et de coefficient de forme de la crue) aidera au dimensionnement
sécuritaire des ouvrages de retenues afin de propulser le
développement socio-économique du bassin versant de Soungrougrou
en amont de Diaroumé. Elle permettra de retenir l'eau pour le
développement agro-sylvopastorale, la réduction du taux de
salinités des parcelles, et de favoriser la double saison ou double
récolte afin d'atteindre l'autosuffisance alimentaire. Le bassin versant
de Soungrougrou en amont de Diaroumé couvre deux sous bassin : le
sous-bassin de Diaroumé avec une superficie de 3267, 48 km2
et celui de Saré-Fodé dont la superficie est de 1933
km2. Ces deux sous-bassins se situent au Sud- Est du
Sénégal, dans les régions de Kolda et de Sédhiou.
Dans ce bassin le réseau hydrographique est essentiellement
constitué de rivières à écoulement pérennes,
d'où l'intérêt de le matérialiser à travers
l'outil cartographique. Cependant, deux types d'écoulements sont
identifiés : la zone où l'écoulement est pérenne,
marquée par un processus de salinisation très accentuée
(axe Diaroumé-Dialambéré) et une zone d'écoulement
intermittente qui se caractérise par une certaine aridité. Ces
deux types d'écoulements nécessitent des aménagements
hydro-agricoles pour le développement du bassin. Ainsi pour entreprendre
ces aménagements, il faut une étude d'évaluation,
d'estimation des potentialités hydriques du bassin versant. D'où
le choix du thème : « Caractérisation physiographique et
prédétermination de la crue décennale des bassins versants
de Soungrougrou en amont de Diaroumé. » Cependant, cette
présente étude s'assigne comme objectif de déterminer le
débit des écoulements à partir des eaux pluviales. Une
telle étude n'a jamais été menée dans cette zone.
Elle consistera à fournir aux aménageurs, des données
quantitatives fiables sur les précipitations, les écoulements de
surfaces, sur la bases desquelles une solution globale à la gestion
rationnelle des ressources en eau, à la maîtrise du ruissellement,
au drainage des eaux pluviales pouvant permettre la réalisation
d'ouvrages hydrauliques efficients.
Ainsi une connaissance précise des
caractéristiques du bassin versant et de son régime
d'écoulement, conditionne tout aménagement destiné, d'une
part à contribuer à terme au développement sensible et
généralisé de la production agricole, et d'autre part
à améliorer les conditions de vie des populations rurales
victimes depuis des décennies de paupérisation.
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OBJECTIFS DE L'ETUDES
Ainsi le bassin versant de Soungrougrou en amont de
Diaroumé que nous envisageons d'étudier, vise les objectifs
spécifiques suivants :
· délimitation des sous-bassins versants de
Saré-Fodé et de Diaroumé ;
· cartographie du réseau hydrographique du bassin
versant ;
· caractérisation physique et climatique
détaillée du bassin versant ;
· étude des méthodes hydrologiques pour
l'estimation des débits de crues décennales ou « crues de
projets » ;
· constitution d'une banque de données hydrologiques
et pluviométriques. Pour atteindre ces résultats, nous avons
suivi la méthodologie suivante :
· Documentation et collecte des
données
Il a consisté pour cette étape de collecter
toutes les informations quantitatives et qualitatives se rapportant à ce
travail d'études et de recherches :
y' la recherche sur les documents ayant trait au thème
d'étude, aux travaux d'aménagements et de gestion des ressources
en eau ;
y' la collecte des paramètres climatiques
(températures moyennes mensuelles, évaporations, vitesses et
directions du vent, insolations, humidités relatives) et des
données pluviométriques des stations de Ziguinchor et de
Kolda.
· Travail de terrain
Après la recherche documentaire, le travail de terrain a
permis de compléter la recherche d'information.
La première phase a consisté à contacter
avec les personnes ressources pour avoir une meilleure perception du
fonctionnement hydrologique des bassins versants de Soungrougrou en amont de
Diaroumé.
La seconde étape a constitué
l'élément décisif du travail de terrain : la collecte des
données pluviométriques.
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? Traitement de l'information
Cette dernière étape est exclusivement
exécutée par le support de l'informatique : le logiciel ArcMap
pour le géoréférencement, la numérisation des
cartes topographiques, l'élaboration de modèle numérique
de terrain (MNT), mettant en exergue la structure et la morphologie du bassin
versant.
Le logiciel Excel est utilisé pour le calcul
statistique et l'élaboration de tableaux, de figures ; le logiciel
Hydraccess a permis le traitement des données hydrologiques,
l'ajustement des lois statistiques aux données pluviométriques et
hydrologiques, la sortie des résultats sous formes numériques et
graphiques.
Toutes les données ainsi traitée seront
analysées à partir du plan suivant :
y' la première portera sur le milieu physique. Elle
portera à définir avec précision les paramètres
géomorphologiques, pédologiques et morphométriques qui
influencent les écoulements.
y' la deuxième partie sera consacrée au
traitement des données pluviométriques et mettra l'accent sur une
approche pratique, pour une prédétermination des
écoulements : une mise en relation des écoulements avec les
paramètres physiques et climatiques du bassin versant pour une
estimation rationnelle des débits de crues décennales par des
méthodes de prédétermination en vue du dimensionnement des
ouvrages hydrauliques.
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