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Stratégie de dissémination de l'information juridique sur le foncier rural. Cas de la phase du projet sécurisation foncière du MCA-BF.

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par Gaoussou NABALOUM
Université de Ouagadougou - Département communication et journalisme  - Maà®trise en sciences et techniques de l'information et de la communication, Option Communication pour le développement 2014
  

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PARTIE 2: LA DISSEMINATION DE L'INFORMATION JURIDIQUE SUR LE FONCIER

CHAPITRE 1 : LE CADRE GENERAL D'INTERVENTION

I. RÉFORME FONCIÈRE AU BURKINA-FASO : UNE NOUVELLE DONNE LÉGISLATIVE

1. LA SITUATION FONCIÈRE AU BURKINA FASO

Le Gouvernement du Burkina Faso considère le développement rural comme l'une des principales voies d'un développement économique durable. L'agriculture, l'élevage, la foresterie, la chasse ou la pêche constituent des activités à fort potentiel économique pour les populations rurales, mais elles nécessitent la mobilisation efficace et la mise en valeur effective des terres rurales et de leurs ressources, d'où la nécessité de mise sur pied d'une véritable politique nationale de sécurisation foncière en milieu rural.

Face à l'accroissement accéléré de la population, l'amélioration des productions et de la productivité rurales sont considérées comme des objectifs prioritaires par le Gouvernement du Burkina Faso. La sécurité foncière est l'une des conditions d'un développement économique et social durable.

La situation foncière au Burkina Faso se caractérise par :

- une compétition accrue et conflictuelle entre acteurs pour le contrôle et l'exploitation des terres (premiers occupants, migrants, entrepreneurs agricoles) ;

- une poursuite et même une intensification dans certaines régions, des migrations agricoles et des transhumances pastorales ;

- une multiplication et une aggravation des conflits entre acteurs ruraux à l'occasion de la mise en valeur des terres et de l'exploitation des ressources naturelles ;

- une faible efficacité des mécanismes juridiques et institutionnels de gestion foncière et de gestion des conflits en milieu rural.

Depuis 2005, le Burkina Faso s'est engagé, dans un processus de réforme de la politique et de la législation foncière au niveau national. La Politique Nationale de Sécurisation Foncière en Milieu Rural (PNSFMR)a été adoptée par décret en septembre 2007 et a donné lieu à l'élaboration de la loi 034-2009 portant régime foncier rural du 16 juin 2009 assortie depuis juillet 2010 de ses décrets d'application. Le 03 août 2012, la Réorganisation Agraire et Foncière (RAF) qui était en révision depuis 2010 a été adoptée par l'Assemblée Nationale.

2. LES TYPES DE CONFLITS FONCIERS RÉCURRENTS AU BURKINA FASO

Au Burkina Faso, on rencontre au moins quatre (4) principaux types de conflits fonciers: ceux qui opposent les autochtones aux immigrés; ceux qui opposent les éleveurs aux agriculteurs ; ceux qui opposent les exploitations agricoles familiales aux agro-industries; et ceux qui opposent les usagers privés de ressources naturelles rurales à l'Etat.

Ces dernières années, le Burkina Faso a enregistré une demande croissante en ressources foncières qui sont limitées en termes de quantité. Les nombreuses demandes foncières émanent des populations migrantes dont la volonté de se réinstaller s'expliquent par différents facteurs dont, les projets de développement initiés par l'État (tels que les périmètres irrigués ou les pâturages aménagés), l'éradication de l'onchocercose dans les années 70 et 80 dans le Nord, l'Ouest et l'Est du pays, le surpeuplement du Plateau Central, la sécheresse qui frappe un certain nombre de zones y compris la zone aride du nord, et l'instabilité politique en Côte d'Ivoire qui a contraint certains Burkinabè travaillant la terre au retour. Ces populations migrantes sont confrontées à la réalité des revendications de droit primaire qui frappe la quasi-totalité de toutes les terres du pays en vertu de la première occupation, d'une conquête, ou des migrations et installations antérieures.

Les conflits opposant les agriculteurs aux éleveurs ont prévalu au cours de l'histoire connue du Burkina Faso. Ce type de conflit semble s'exacerber dans des zones traditionnelles, telle que la zone sahélienne, et s'étendre également à d'autres régions du pays. Cette recrudescence apparente des conflits entre agriculteurs et éleveurs peut s'expliquer par les changements environnementaux et démographiques. La dégradation environnementale du fait des années de sécheresse des dernières décennies du 20ème siècle, et le bouleversement des populations de bétail qui en résulte, a intensifié la concurrence pour une base de ressources en diminution dans certaines localités. La demande grandissante en terres de culture de la part d'une population sédentaire de plus en plus nombreuse à travers le pays a également accru les risques de rivalité agriculteurs-éleveurs pour le contrôle de l'occupation et de l'accès aux zones de production.

Les entrepreneurs basés en milieu urbain - connus dans le domaine de la propriété foncière au Burkina comme les «nouveaux acteurs» - ont eu accès aux meilleures terres de culture dans certaines régions du pays. Au nombre des zones particulièrement affectées par ce phénomène figurent le Centre-Sud, plusieurs zones aménagées pour l'exploitation agricole irriguée, et des portions de l'extension de la zone cotonnière. Ce genre de conflit est une variante du genre de conflit opposant les autochtones aux migrants mentionné ci-dessus. La caractéristique additionnelle, cependant, est que de nouveaux acteurs, bénéficient souvent d'un accès à la connaissance et aux institutions spécialisées de même qu'à l'influence politique, toutes choses qui ne sont pas à la portée des populations autochtones par l'intermédiaire de qui ils ont accès à la terre.

Enfin, une situation de conflit latent existe dans les cas où des acteurs privés ont empiété sur les zones ou les ressources que l'Etat a désigné comme forêts classées, périmètres aménagés (y compris l'aménagement de zones pastorales) et réserves naturelles (tels que les parcs et les zones de chasse sportive). Ce genre de conflit se manifeste souvent très peu en l'absence de revendications claires de l'Etat.

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"Là où il n'y a pas d'espoir, nous devons l'inventer"   Albert Camus