UNIVERSITE DE GOMA
«UNIGOM»
B.P. 204 Goma
FACULTE DES SCIENCES ECONOMIQUES ET DE GESTION
PRODUCTIVITE ET PERFORMANCE FINANCIERE DE
LA COOPERATIVE D'EPARGNE ET DE CREDIT POUR L'ENTRAIDE
ET L'APPUI AU DEVELOPPEMENT (COOPEC-EAD)
De 2006 à 2009
Par : AMANI KAZAMARANDE
Etienne
Mémoire présenté en vue de l'obtention du
diplôme de licence en sciences de gestion.
Option : Gestion financière
Directeur : GAKURU SEMACUMU J.B
Professeur ordinaire
Encadreur : OLENGA TSUBA Charles
Assistant2
Année académique 2009-2010
EPIGRAPHE
« Car là où est ton trésor,
là aussi sera ton coeur ».
Matthieu : 6 :21
DEDICACE
A notre Père KAZAMARANDE S.
Eugène ;
A notre mère
NYIRANSABIMANA ;
A notre grand père et grand mère
respectivement SEMUGABO Aloys et NTAMABYARIRO Madeleine ;
A nos frères et soeurs DUSHIME
Clément, REHEMA Alliance, BYIRINGIRO Patrick, Chantal MAOMBI, FEZA, Eric
Bonheur, grâce, Innocent et olivier pour leurs sacrifices et
soutien.
Nous dédions ce travail.
AMANI KAZAMARANDE Etienne
REMERCIEMENTS
Le regard sur notre cursus universitaire de 5 ans explique le
vrai sens de la souffrance couronné des fruits immenses. Gloire à
Dieu le Père pour son don sacré de vie, d'intelligence et d'amour
infini.
Nos remerciements s'adressent au Professeur GAKURU SEMACUMU et
à l'Assistant OLENGA TSUBA Charles qui, malgré leurs multiples
occupations, ont accepté la direction et l'encadrement de ce travail.
Au corps professoral de l'Université de Goma,
particulièrement à la Faculté des Sciences Economiques et
de Gestion pour les enseignements de qualité dont nous avons
été bénéficiaires.
A notre beau frère MBARUSHIMANA John pour ses
conseils.
Que tous les membres de la famille SAMUGABO Aloys,
frères, soeurs, oncles et tantes, cousins et cousines à
l'occurrence NYIRABAGENZI et son mari MUPENDA, BARIHONGA Jean Damascène,
NYIRARUKUNDO et son mari ZIRIMWABAGABO, NZITONDA, TUYISHIME, HATUNGA,...
trouvent ici le témoignage d'une incommensurable reconnaissance pour
leurs soutiens tout au long de notre parcours académique.
Il serait lâche de mettre fin à ces remerciements
sans saluer les efforts de NSENGIYUMVA Josué et sa famille,...
Nos camarades et compagnons de lutte : BITEGETSIMANA
FIDELE, Prosper BAHATI, SENGA Abdoul, TUMUSIFU SAFARI, BONANE Innocent et son
épouse, André, Daniel HABAMUNGU, Christian, FURAHA, ODJIMA
Michel, Johnson MUHIIRWA, MICHOMYIZA, Dieudonné et bien d'autres.
Que tous ce qui nous ont soutenus d'une manière ou
d'une autre et dont les noms ne sont pas repris sur cette page, trouve ici
l'expression de notre profonde gratitude.
AMANI KAZAMARANDE Etienne
0. INTRODUCTION
0.1. ETAT DE LA QUESTION
La micro-finance est apparue ces dernières
décennies comme un instrument efficace de lutte contre la
pauvreté. De ce fait, comme ce type d'activité (octroi de
crédit) consiste justement à prendre le risque à la place
des autres, il convient de délimiter le risque normal lieu à la
profession du risque anormal qui met éventuellement en péril les
autres acteurs (clients, institutions financières). La maîtrise du
risque des IMF passe par l'adoption d'un comportement prudent à travers
l'analyse des certains indicateurs en vue de la réalisation de
l'intérêt général.
Nous ne sommes pas les premiers à orienter nos
idées dans ce domaine :
Jean Baptiste KANYESHAMBA dans son TFC a traité sur le
processus d'octroi de crédit dans une coopérative
d'épargne et de crédit cas de la banque populaire de Gisenyi. Il
a constaté que le système d'octroi des crédits n'est pas
bon à la banque populaire, il ne permet pas une évaluation de la
garantie et de la capacité de remboursement. Pour ce qui est de l'impact
économique, il a montré que les bénéficiaires de
ces crédits obtiennent le financement de leurs activités et la
banque bénéficie des intérêts1(*).
Du point de vu impact social, après ses recherches,
il a vu qu'à partir des crédits, les conditions de vie des
bénéficiaires des crédits s'améliorent.
Gilbert PALUKU KATUSELE, pour sa part a étudié
le rôle des micros crédits dans le développement
socio-économique de la population. Il a constaté que les micros
crédits contribuent positivement à l'amélioration des
conditions de vie des ménages et au développement
socio-économique2(*).
Quant à Julien SAFARI MANANA qui a
étudié sur la gestion commerciale de la clientèle à
travers la file d'attente et son impact sur la rentabilité des IMF, a
vérifier s'il y a une incidence majeure ou du moins directe lors que les
clients se trouvent pour une longue durée en attente de déposer
leur sommes sur la rentabilité. Il a confirmé son
hypothèse selon laquelle il y aurait une incidence d'une longue
durée en attente des clients sur la rentabilité des IMF. Certain
clients risqueraient de se décourager et d'orienter leurs sommes dans
d'autres activités suite aux services jugés lents aux guichets.
Ce qui entrainerait un manque à gagner à l'IMF
concernée3(*).
En fin, Vanny NDABAGORAGORA BAHATI a analysé la
performance financière de la coopérative d'épargne et de
crédit des Agri éleveurs de Ruhengeri au Rwanda (CEA). Il a
constaté que la CEA a amélioré ses activités depuis
l'année d'investissement. L'évolution des dépôts et
l'effectif de ses membres prouvent le niveau de sa performance4(*).
0.2. PROBLEMATIQUE ET
HYPOTHESES
Les pays en voie de développement ne constituent pas
un ensemble économiquement homogène, ils connaissent en
général des fortes inégalités. Cela se justifie par
l'inégale répartition des richesses, mais certains auteurs
pensent que le difficile décalage des ces pays est lié en partie
à la faiblesse du système financier pouvant favoriser
l'allocation des ressources nécessaires à la relance de leur
économie.
Selon la théorie dominante sur le financement du
développement au début des années 1980, et sur laquelle
était assis la plupart des travaux impulsée notamment par Cameron
(1967), il existait d'une part une forte corrélation entre le niveau de
développement atteint par un pays et ses structures financières
et qu'il y avait d'autres part, une nécessité de lutter contre la
répression financière par une politique d'innovation
financière visant à améliorer la
rémunération de l'épargne5(*).
En effet, dans toute l'économie, il existe des agents
à capacité de financement (c'est-à-dire qu'ils ont une
épargne disponible qu'ils n'utilisent pas pour investir eux-mêmes
et qu'ils peuvent mettre à la disposition de l'économie) et ceux
à besoins de financement (avec une épargne inférieure aux
investissements qu'ils souhaitent réaliser). La mise en relation de ces
agents peut se réaliser selon une double modalité grâce
à des intermédiaires financiers d'une part (par exemple les
banques et les institutions financières non bancaires,...) ou plus
directement grâce à des marchés (par exemple la bourse,...)
où offreurs et demandeurs des capitaux se rencontrent.
Ainsi, à chaque stade de développement ou de
l'évolution de l'économie de tout pays, le financement de la
production gage de la création des richesses et d'emplois, est
réalisé par des institutions et des mécanismes mettant en
oeuvre des techniques financières de plus en plus
élaborées.
Les pays africains ont connu dans les années 1980 et
pour certains biens avant, la naissance et le développement des IMF
comme mode de financement de proximité pour des populations à
faible revenu, incapable d'accéder au financement bancaire.
En RD Congo, la loi N°72 du 14/01/1972 relative
à la protection de l'épargne et au contrôle des
intermédiaires financiers définit à son article
1er les banques et institutions financières comme
étant des entreprises qui font profession habituelle de recevoir du
public sous forme des dépôts ou autrement des fonds remboursables
à vue, à terme fixe ou à préavu ; fonds
qu'elles emploient pour leur compte à des opérations des banques,
de crédit ou de placement.
Les IMF, compte tenu de la nature de leurs
activités, des agents à financer, s'exposent à un certains
nombre de risques qui peuvent être : des risques financiers, des
risques de faillite, risque de crédit, etc.
Jean PEYCARD définit le risque comme étant la
probabilité de perte à laquelle une entreprise ou une institution
s'expose6(*). Il importe
donc pour tout chef d'entreprise de prendre des dispositions nécessaires
pour minimiser les risques en vue de l'atteinte des objectifs de
rentabilité.
Les principaux risques encourus par les IMF dans la mise en
place des micro crédits au profit des micros entrepreneurs exclus du
système de financement classique est le non respect de leurs
engagements. L'insolvabilité des bénéficiaires de
crédits peut avoir pour conséquences ; la perte des fonds
prêtés ou leurs immobilisations pour une durée plus longue
alors que l'institution, elle-même doit faire face à ses
engagements vis-à-vis des ses partenaires financiers gage de sa
crédibilité et de sa pérennité.
Parmi les institutions financières non bancaires
opérant en RD Congo figure la COOPEC-EAD qui est le cadre choisi pour
notre recherche.
Les activités des coopératives étant
risquées (risque d'insolvabilité des clients et manque des fonds
nécessaire pour couvrir les retraits,...) la mauvaise gestion conduirait
cette dernière à la faillite.
Dans cet optique, avec la crise financière, la
plupart d'IMF a enregistré des contre performances qui affectent
dangereusement la pérennité financière à savoir la
couverture des frais généraux de gestion, pertes sur
créances, etc. Tout le monde convient du fait qu'il est
nécessaire de réguler la finance mondiale. Cette
régulation doit d'abord être préventive et ensuite
curative.
Ainsi, étant donné l'intérêt
porté au problème de la dégradation des indicateurs de
performance à travers la qualité du portefeuille de crédit
de la COOPEC-EAD, ce travail se veut être une contribution au
développement et à la redéfinition des politiques de
gestion pour permettre aux dirigeants d'éviter de naviguer à vue
car dit-on « on ne gère que ce qu'on
connaît ».
Il se focalise sur le thème suivant :
« Productivité et performance financière de la
coopérative d'épargne et de crédits pour l'entraide et
l'appui au développement».
La question principale qui a retenu notre attention consiste
à vérifier si la COOPEC-EAD est productive pour justifier sa
performance financière à travers le portefeuille de
crédit.
Considérant les indicateurs de performance et de
productivité, nous pouvons dire a priori que la COOPEC-EAD n'est pas
productive et par conséquent, elle n'est pas performante.
0.3. OBJECTIFS ET INTERET DU
SUJET
Le problème de la dégradation des indicateurs
de productivité et de performance abordé dans cette étude
est d'une importance capitale car l'épineuse question de la
pérennité à laquelle est confrontée la plupart
d'IMF découle de la prise en compte de ces indicateurs par les
différents acteurs.
Généralement, au sein des IMF, les recherches
des causes de la dégradation du portefeuille des crédits sont
faites du point de vue de la gestion des impayés et des ressources
humaines.
L'apport de l'étude de la productivité et
performance financière des IMF est double :
- Sur le plan théorique, il constitue une base des
données aux futurs chercheurs qui aborderont dans ce domaine ;
- Sur le plan pratique, il ouvre une voie à
l'équipe dirigeante de la COOPEC-EAD pour une bonne gestion afin
d'éviter de naviguer à vue.
Dans toutes ses considérations, ce
travail s'est assigné comme objectif, l'analyse des indicateurs de la
productivité et de rentabilité en vue de l'amélioration de
la performance financière pour une viabilité et une
pérennité certaine de la COOPEC-EAD.
0.4. METHODOLOGIE
Comme l'affirme Larousse, il convient de signaler qu'une
méthode est une démarche rationnelle de l'esprit pour arriver
à la connaissance ou à la démonstration d'une
vérité7(*).
Ainsi, la méthode étant une démarche
intellectuelle fondée sur les théories pour expliquer une
série des phénomènes observés, nous nous sommes
servis des méthodes historiques et analytico-comparatives lesquelles
nous ont permis de vérifier nos hypothèses.
Quant aux techniques de collecte des données, nous
avons fait recours à la technique documentaire et l'interview libre en
vue d'appréhender la quintessence de ce travail.
0.5. DELIMITATION DU SUJET
L'horizon de temps retenu pour ce travail est la
période allant de 2006 à 2009. le choix de cette période
n'est pas un fait de hasard. Avec la mondialisation de l'économie et la
globalisation des échanges, le monde est devenu un village
planétaire où les décisions prises dans une partie du
monde se répercutent forcément sur les autres parties. Dans ce
nouveau contexte, où aucun pays n'est économiquement
indépendant, ce sont les meilleures entreprises qui vont gagner.
En effet, c'est dans cette période où nous
avons assisté à la crise financière qui a
ébranlé le système financier mondial.
Quant à la délimitation spatiale, nous nous
sommes limités à la COOPEC-EAD où nous avons
récolté les données.
0.6. SUBDIVISION DU TRAVAIL
Nous présenterons ce travail dans trois chapitres
hormis l'introduction et la conclusion : le premier sera consacré
au fondement théorique de la performance financière des IMF,
alors que le second traitera sur la présentation de la COOPEC-EAD. En
fin, le troisième chapitre et le dernier traitera sur l'approche
empirique de l'étude et l'implication managériale.
CHAPITRE I. FONDEMENT
THEORIQUE DE LA PERFORMANCE FINANCIERE DES IMF
Ce chapitre se propose de clarifier quelques concepts dont
la micro finance, le crédit et en fin dégager les effets
socio-économiques de la micro finance.
I.1. NOTION DE
MICRO-FINANCE
La micro finance peut-être perçue comme l'offre
des services financiers de proximité. Cette définition sommaire,
ne rencontre pas très souvent l'assentiment de tous. D'après
certains, la micro finance ou système de financement
décentralisé est un outil qui permet de préparer les
populations à faibles revenus à accéder au système
bancaire.
Pour James WOLFENSEN (1998), alors président de la
Banque mondiale : « La micro finance représente un des
outils que nous utilisons pour essayer de réduire la
pauvreté ».
Pour les spécialistes, « la micro finance
regroupe une variété d'expériences d'épargne et/ou
de crédit diverses par la taille, le degré de structuration, la
philosophie, les objectifs, les moyens techniques, financiers et humains mis en
oeuvre pour les populations à la base avec ou sans le soutien technique
et/ou financier des partenaires extérieures en vue d'assurer
l'autopromotion économique et sociale de ces populations8(*) ».
La micro finance est donc, une finance de proximité
par opposition aux longues procédures administrative des banques
classiques.
De ce fait, pour Jacques ATTALI (2007), « Une des
raisons au succès rencontré par la micro finance est qu'elle a
trouvé une solution au fossé culturel qui existait entre le
système institutionnalisé et les clients en situation de
précarité économique. Grâce à une approche
pragmatique, la micro finance parvient à créer un marché
la où toutes les banques régulées par la prévention
du risque de défaut ont parfois échoué, plus souvent
refusé de s'engager »9(*).
Le secteur de micro finance regroupe les institutions de
crédit direct, les coopératives d'épargne et de
crédit, les ONG à volet micro finance, les projets à volet
micro crédit, les associations de services financiers, les institutions
de tontine, les banquiers ambulants, les gardes monnaies, les banques à
vocation micro finance, les fondations de micro fiance, les holdings d'IMF et
beaucoup d'autres initiatives informelles.
Pour Pierre TROLLIET (1994), « le crédit
communautaire fonctionne dans le cadre de mutuelles d'épargne et de
crédit rependues en Asie et Afrique, et connues sous le nom de tontine,
désignées en Chinois par « Hehui ». Les
formules de la tontine chinoise sont diverses, mais selon un seul et même
principe général : la réunion, fondé sur le
« Xinyong », d'une vingtaine des personnes ou davantage
à l'initiative d'un garant qui souhaite réunir une certaine somme
d'argent ; le fonds commun ainsi constitué peut être
levé à tour de rôle par tirage au sort ou par
enchères. C'est donc à la fois une forme des crédits
mutuel et un jeu ; d'où son succès universel dans les
communautés chinoises ; le prêt prioritaire étant
allé à l'initiateur, les participants pourront à tour de
rôle bénéficier, s'ils le souhaitent d'un prêt
gagé à moindre frais sur leur épargne constituée
par les cotisations »10(*).
Pour ce faire, la micro fiance est un outil performant
au service du développement à la base. Elle constitue l'un des
leviers essentiels de lutte contre la pauvreté en augmentant les
revenus, en créant des emplois et en diminuant les dépendances
vis-à-vis des fournisseurs et usuriers.
La micro finance est aujourd'hui, comme on peut le constater
un domaine qui mobilise de nombreuses énergies, que ce soit dans le
monde de la coopération, dans le domaine associatif ou au sein des
grandes organisations internationales.
I.1.1. Historique et
évolution de la micro-finance
Le concept de micro finance n'est apparu qu'à la fin
des années 1970 à la suite de l'initiative du professeur MUHAMMAD
YUNUS qui fonda la Grameen Bank du Bangladesh. Confronté au
phénomène de servage économique de plus pauvres au
Bangladesh, il a commencé à prêter ses propres ressources
à quelques villageoises.
Si le concept moderne de « micro fiance »
et de « micro crédit » sont apparu à la fin
de la décennie 1970, l'idée de lutter contre la pauvreté
et l'usure, et de promouvoir des systèmes financiers en faveur des
exclus est très ancienne.
En 1831, un philosophe et homme politique français,
Philippe BUCHEZ, un des inspirateurs du socialisme chrétien
établit les règles de la coopération ouvrière de
production.
En 1844, un petit groupe de tisserands anglais de la ville de
Rochdale lança la première coopérative de consommation. La
fin des années 1980 a vu l'émergence du modèle mutualiste
et/ou de type coopératif ayant pour moteur les réseaux des
caisses DESJARDIN au Canada, les banques RAFFEINSEN en Suisse et les WOCCU aux
Etats-Unis d'Amérique.
Ce modèle basé sur le principe de la collecte de
l'Epargne et de la distribution des crédits a connu beaucoup de
succès dans les pays du Nord, et c'est ce qui a justifié sa
vulgarisation à travers le monde.
En République Démocratique du Congo (RDC), tout
le monde s'accorde à dire que les coopératives d'épargnes
et de crédit sont les plus anciennes des institutions de micro-finance
formelles et informelles11(*). Leur évolution a connu deux
périodes.
a. L'époque coloniale
A la différence des colonies Anglaises où les
coopératives d'épargne et de crédit avaient
été favorablement accueillies, au Congo par contre leurs
reconnaissances par l'autorité coloniale fut tardive et une place
modeste leur fut accordée.
Le colonisateur craignait que les véritables caisses
d'épargne et de crédit auraient sans doute produit un double
effet :
- Doter les coopératives à la base des moyens
financiers ;
- Leur conférer un pouvoir économique et
politique jusque là craint par le colonisateur.
Monsieur WILLAERT écartait l'idée de
création des coopératives d'épargne et de crédit
pour la simple raison qu'on pourrait arriver plus facilement au même
résultat en créant au Congo une caisse d'épargne sur le
modèle de la caisse d'épargne et de retraite de Belgique.
Le 10 juin 1950, il y a eu création de la caisse
d'épargne du Congo Belge. En 1958, un projet de décret tendant
à modifier celui du 10 juin 1950 conférait enfin à la
caisse la possibilité d'accorder des prêts et avances aux
coopératives indigènes régies par le décret du 24
Mars 1956.
b. La période post coloniale
La première coopérative d'épargne et de
crédit qui n'existe pas aujourd'hui est apparue à MBUJI-MAY en
1969 sous l'appellation de « caisse populaire
coopérative ». Depuis leur introduction en RDC, les
coopératives connurent un essor remarquable ; en 1987, elles
détenaient l'équivalent de 7% de l'épargne du secteur
bancaire.
La crise des années 1990 qui a frappé le
système bancaire en général et de coopérative
d'épargne et de crédit a amené la banque centrale par
l'instruction N°1 du 12 Septembre 2003 à instituer les institutions
de micro finance autres que les coopératives d'épargne et de
crédit et en enjoignant aux ONGS qui avaient des volets de micro
crédit à les transformer en IMF et de solliciter leur
agrément par la Banque centrale en passant ainsi du secteur informel au
secteur semi-formel.
I.1.2. La typologie des
institutions de micro-finance
La typologie des institutions de micro fiance est
définie suivant leur mode d'intervention et leur forme juridique. Cela
permet de distinguer :
- Les institutions d'épargne et de crédit :
ce sont des institutions qui ont des expériences basées sur le
rôle central de l'épargne pour alimenter le crédit. Pour
elles, la constitution de l'épargne est primordiale, et elle doit
être préalable à l'octroi des crédits.
Les bénéficiaires des services des ces
institutions sont pour la plupart les propriétaires par le truchement du
sociétariat qui implique la libéralisation d'une ou des parts
sociales et le paiement d'un droit d'adhésion ;
- Les organisations ayant comme activité unique ou
primordiale, la distribution de crédit : ce sont des institutions
qui ont privilégié le crédit comme activité
centrale de leurs opérations. La constitution de l'épargne ne
constitue pas pour elle une priorité. Elles disposent d'autres moyens de
mobilisation des ressources financières constituées en grande
partie par des prêts auprès d'institutions bancaires classiques.
Elles exercent sous forme associative ou privée. Elles octroient leurs
crédits surtout à des groupes solidaires.
Comme l'a signifié TSAFACK NANFOSSO R.,
« les IMF pratiquant les prêts des groupes
bénéficient donc d'un avantage informationnel par rapport aux
autres types d'institutions sur le segment de la clientèle des
exclus »12(*).
- Les organisations pour lesquelles l'octroi de crédit
est une activité accessoire. Elles trouvent que coupler le crédit
avec d'autres activités constituera un moyen pour atteindre leurs
objectifs de développement. Ce sont pour la plupart les projets de
développement pour qui la rentabilité financière ne
constitue pas une priorité.
Les moyens par lesquels ont été mises en places
des activités de micro finance sont extrêmement variés et
il n'existe pas de modèle unique qui serait parvenu à s'imposer
comme la référence incontournable.
En RDC, la loi N°002/2002 du 02 février 2002,
portant dispositions applicables aux coopératives d'épargne et de
crédit définit les règles de gestion,...
L'instruction N°1 relatives aux institutions de micro
finance du 12 septembre 2003, modifiée et complétée le 18
décembre 2005 prévoit trois catégories d'institutions de
micro finance et laisse à chacune d'elles la possibilité de
choisir la forme juridique et la catégorie qui lui conviennent :
· La caisse de Micro finance ;
· Les entreprises de micro crédit ;
· Les sociétés de micro crédit.
I.1.3. Autonomie D'une
Institution D'épargne Et De Crédit
L'autonomie dune institution d'épargne et de
crédit passe par une mobilisation importante de l'épargne qui
sert à financer le crédit. Ainsi, la confiance qu'inspire une
institution financière, l'efficacité de son personnel et les
orientations qui sont le reflet des compétences et de
l'expérience des dirigeants, conditionnent le niveau de l'épargne
collectée. Toute fois, une faiblesse de revenus entraîne une
faiblesse de l'épargne. L'épargne rurale est donc
déterminée par :
- le niveau du taux d'intérêt ;
- le revenu des populations ;
- les facteurs psychologiques tels que la confiance, la
sécurité, la liquidité et l'environnement.
Pour GENTIL D., la nature de l'Etat, de sa politique et des
ses institutions définit les rôles, les limites et les marges
d'autonomie des coopératives13(*).
I.2. THEORIES SUR LES
CREDITS
Le crédit peut être défini comme
étant la mise à disposition effective d'un bien ou d'un pouvoir
d'achat contre promesse de remboursement dans un certain délai, le plus
souvent avec rémunération du service rendu et du risque
encouru14(*). Dans ces
conditions, le crédit doit répondre à une double
contrainte à savoir la viabilité de l'institution et la
rentabilité du projet pour lequel il a été
accordé.
Ainsi, le lexique d'économie précise que le
crédit est un acte de confiance se traduisant par un prêt en
nature ou en espèces consenti en contre partie d'une promesse de
remboursement dans un délai généralement connu à
l'avance15(*).
Etymologiquement, crédit signifie faire confiance ou
avoir confiance ou croire. (Du latin credere et creditum = cru). Crédit
implique donc une réputation de solvabilité, ce qui permet de
retrouver le sens de l'adage : « on ne prête qu'aux
riches », qui veut dire ; on ne prête qu'à ce qui
pourra rembourser.
La commission européenne l'a défini aussi de sa
manière : « le crédit, surtout sous forme
monétaire, peut être défini comme une anticipation d'un
revenu espéré à plus ou moins longue
échéance ». Le plus souvent, il n'y a que peu de
rapport entre l'utilisation de cette anticipation, l'objet du crédit et
l'origine du revenu permettant le remboursement. C'est ainsi qu'on parle
souvent du caractère fongible de crédit. C'est-à-dire
qu'il est difficile d'affecter directement un emploi à la ressource qui
constitue un crédit16(*).
Selon la théorie de l'intermédiation
financière, le crédit est considéré comme
étant un produit du processus de cette intermédiation. Il permet
de rendre disponible en temps opportun un surplus de liquidité ou
d'augmenter le pouvoir d'achat des paysans pour leurs besoins agricoles et non
agricoles17(*).
De ce fait, le crédit bancaire repose sur la confiance
qu'inspirent les entreprises (ou particulier) bénéficiaires de ce
crédit aux banques ou aux institutions financières. Les
institutions financières se contentent des simples appréciations
subjectives au moment de la substitution du crédit18(*).
L'origine et la nature des capitaux peuvent se heurter
à des conséquences graves d'insolvabilité envers les
débiteurs, de trésorerie d'où, il est souhaitable voire
nécessaire de mobiliser une fraction importante de la masse
monétaire au sein d'un institution financière pour permettre de
faire face à des demandes des retraits imprévues de la part des
déposants. C'est ainsi que Laurence SCIALON, dit que la banque procure
une assurance de liquidité en effectuant une transformation des
échéances. C'est-à-dire qu'elle émet des dettes
plus liquides que ses actifs19(*).
Pour faire face au risque de perte et au danger
d'immobilisation, les banques avaient élaboré une technique
complexe20(*) :
- Donner aux crédits un support économique en
les rapprochant autant que possible des opérations industrielles ou
commerciales. Pour garantir le remboursement et provoquer le fait de leur
dénouement ;
- Conférer à ces crédits une
possibilité de mobilisation en les incorporant dans un titre
transmissible. Que cette technique soit appliquée ou non, les
décisions de la banque sur l'octroi d'un crédit est toujours
lié à l'examen de la situation générale de
l'entreprise (ou individu) qui le sollicite.
Pour HUTIN H.21(*), amené à prendre part à une
opération de crédit, il est indispensable pour le banquier de
prendre des précautions suffisantes pour réduire son risque.
L'examen du risque est habituellement conduit autour de cinq
points, une place privilégiée étant accordée
à la structure financière :
1) La structure financière de l'entreprise permet de
mettre en évidence sa capacité à générer du
profit et donc à faire face à ses engagements sans trop des
difficultés ;
2) Le fonctionnement du compte met en évidence les
« mouvements » d'affaires entretenu dans la relation
entreprise-banque, notamment la définition des pourcentages
d'utilisation des crédits risqués et non risqués par
l'entreprise.
3) Les garanties bancaires
A la différence des entreprises qui peuvent recourir
à l'assurance-crédit, la loi oblige la banque à conserver
à sa charge le risque de non-paiement de ses clients. Autrement dit, la
banque ne peut pas se faire assurer contre le risque de perte. C'est là
une raison qui justifie la prise des garanties par les organismes distributeurs
des crédits.
La valeur de la garantie doit être proportionnelle au
risque couru par la banque. Les formalités nécessaires à
la prise de garantie sont accomplies par le banquier.
Les garanties ou sûretés sont classées en
deux catégories :
a) Les sûretés personnelles qui consistent pour
les créanciers à recevoir l'engagement d'une ou plusieurs autres
personnes de garantir la même dette. Cette ou ces personnes s'engagent
à honorer les obligations du débiteur principal si à
l'échéance celui-ci ne venait pas exécuter ses
engagements.
Exemple : Le cautionnement et l'aval,...
b) Sûretés réelles qui consistent à
l'affectation d'un bien pour garantir une créance. Ex :
Nantissement et hypothèque,...
4) Les facteurs humains
L'aspect humain du crédit porte sur
l'appréciation de la compétence des dirigeants ainsi que leur
moralité commerciale. La confiance étant à la base des
relations entreprise-banque.
I.2.1. Encadrement du
crédit
L'encadrement du crédit est une technique de politique
monétaire consistant à contrôler la progression du
crédit distribué par les banques. Cette limitation,
décidée par voie réglementaire est
considérée comme très efficace car elle s'attaque à
la source même de la création monétaire. La distribution du
crédit. C'est dans cette optique que MABI MULUMBA dit que le processus
de création et de disparition de la monnaie se réalise par le
truchement soit des opérations sur or ou devises, soit
d'opérations de crédit22(*). Le rapport annuel 2003 -2004 de la BCC souligne que
les instruments usuels dans le domaine de la réglementation du
crédit en RDC sont :
· Le taux d'intérêt ;
· Réserve obligatoire ;
· Capacité de financement ;
· Etc.
I.2.2. CANAL DU CREDIT23(*)
Le canal du crédit bancaire est fondé sur
l'idée que les banques jouent un rôle spécifique au sein du
système financier, car elles sont particulièrement bien
placées pour résoudre les problèmes d'asymétrie
d'information sur les marchés de crédit. Du fait de ce rôle
spécifique des banques, certains emprunteurs n'auront pas accès
aux marchés de crédit s'ils n'empruntent pas auprès
d'elles. Tant qu'il n'existe pas de parfaite substituabilité pour les
banques commerciales entre dépôt et autres sources de financement,
le canal du crédit bancaire agit de la façon suivante : une
politique monétaire expansionniste qui contribue à
accroître les réserves et les dépôts bancaires
augmente la qualité des prêts bancaires disponibles compte tenu du
rôle spécifique des banques en tant que prêteurs à
certaines catégories d'emprunteurs, cette augmentation du volume de
prêt conduira à une hausse des dépenses d'investissement
(et éventuellement de consommation). De façon schématique,
l'effet de politique monétaire est le suivant :
M? => Dépôt bancaire? => Prêt
bancaire ? => I ? =>Y?
Avec M= Masse monétaire
I = investissement
Y= Revenu
?= Augmentation
Une conséquence importante de la thèse du
crédit est que la politique monétaire aura une incidence plus
forte sur les dépenses des petites entreprises, qui dépendent
davantage des prêts bancaire, que sur les grandes entreprises qui ont
directement accès aux marchés des capitaux, sans avoir à
solliciter les banques.
I.3. TYPES DES CREDITS
La classification des différents types de
crédits peut se faire selon plusieurs critères : l'objet, la
durée, la nature des garanties, la forme, la destination, etc.
I.3.1. Classification selon la
durée24(*)
On distingue :
a. Le crédit au jour le jour dont la
durée est inférieure à 1 mois
b. Le crédit à court terme (moins de
trois mois).
Ils peuvent aller à 2 ans, mais ils perdent la
possibilité de réescompte sauf autorisation préalable de
la banque centrale. Ces types de crédits sont généralement
consentis par les banques de dépôts. Peuvent rentrer dans cette
catégorie : le bon de trésor, les engagements par signature
(caution, aval, acceptation,...), les crédits par caisse (escompte,
avance en compte courant, facilité de caisse ou découvert,...),
les crédits de compagne.
c. Crédit à moyen terme
Crédit consenti dans le cadre du marché
financier pour une échéance comprise entre 2 et 5 ans ou 7 ans
pour les crédits d'équipement.
Rentrent dans cette catégorie :
- Le crédit d'équipement destiné à
financer l'investissement ;
- Le crédit d'exportation qui est le crédit de
mobilisation d'une créance commerciale.
Tout agent économique disposant d'une forte
capacité de financement peut intervenir dans le financement du
crédit à long terme. Les crédits à moyen terme
peuvent être mobilisés moyennant certaines garanties.
d. Crédit à long terme
Crédit consenti dans le cadre du marché
financier pour une durée supérieure à 7 ans.
Les différentes opérations de cette
catégorie sont :
- Le financement de l'investissement ;
- La mobilisation des créances commerciales obtenues
sur l'étranger.
Le critère de l'objet ou de la destination peut
s'illustrer par les exemples suivants : crédit de
trésorerie, crédit à l'exportation, crédit
d'équipement, crédit à la construction,...
Le crédit à long terme et le crédit
à courte échéance étant ainsi distingués en
principe, se distinguent encore25(*).
1. Par les institutions qui s'y consacrent, l'un étant
fait par les caisses de crédits foncier et les caisses de crédits
mobilier ; l'autre par les caisses et banques d'escompte et les banques
d'émission.
2. Par les titres qui s'y rapportent
3. Par le taux d'intérêt.
I.3.2. Classification selon
l'objet ou fonction26(*)
Traditionnellement, on distingue :
- La facilité de caisse ou avance temporaire qui
correspond à un besoin momentané de trésorerie
(découvert bancaire,...)
- Crédit de campagne qui correspond souvent à
une avance sur recette et qui vise notamment dans les entreprises ayant une
activité saisonnière à financer le cycle d'exploitation
dans l'attente de la réalisation des produits.
- Financement du besoin en fonds de roulement qui correspond
aux besoins issus de l'exploitation à savoir l'acquisition de stock,
l'octroi des crédits à la clientèle compte tenu du
crédit fournisseur reçu.
- Le financement des exportations : c'est le
crédit documentaire c'est-à-dire justifié par les
documents douaniers. Le besoin de financement des exportations couvre outre le
prix d'achat des marchandises, le coût du fret, des assurances et des
droits de douane ;
- Le financement de l'équipement : il ne peut
être qu'à moyen terme ou à long terme étant
donné que les flux de trésorerie que dégage son
utilisation sont aussi générés sur une période
généralement excédant une année.
I.3.3. Classification selon la
nature des garanties
Le critère de la garantie correspond aux exemples
suivants :
- Crédit documentaire qui est consenti contre remise
des documents représentatif de la propriété des
marchandises ;
- Crédit hypothécaire qui est garantie par des
bâtiments ou des terrains ;
- Crédit personnel ou seul la parole suffit. Il est
consenti en fonction de la personnalité de l'emprunteur ;
- Crédit réel qui conditionne la garantie
matérielle.
I.4.4. Classification selon la
forme
On distingue :
- Le prêt simple : une opération par
laquelle le banquier vire une somme donnée en compte de son
client ; on l'appelle parfois crédit de trésorerie ;
- L'affacturage ou le factoring qui apporte un financement sur
les créances clients à l'entreprise, mais ce n'est pas une forme
de crédit à proprement parler. Au contraire de l'escompte, la
société d'affacturage (le factor) achète bel et bien les
créances27(*).
Elle en assure le recouvrement et court le risque de non
paiement du client.
Pour l'entreprise qui vend ses effets à recevoir au
factor, cette formule présente trois avantages :
· Un financement rapide ;
· Un transfert du risque impayé ;
· Une simplification de la gestion des comptes
clients.
Cette opération prend la forme de crédit lors
qu'elle est suivie de paiement d'une avance.
- le découvert ou avance en compte débiteur qui
consiste en la possibilité d'avoir un compte bancaire débiteur.
En général, le banquier fixe un plafond en fonction d'un certain
nombre des critères (ça peut être la taille, le chiffre
d'affaire, la situation financière, le montant de somme transitant par
la banque).
- Le leasing au crédit bail est un contrat de location,
d'une durée déterminée, passé entre une entreprise
industrielle ou commerciale et une banque ou un établissement de
crédit spécialisé, et assorti d'une promesse de vente
à l'échéance du contrat. Un bien loué dans le cadre
d'un contrat de crédit bail (mobilier ou immobilier) appartient au
bailleur et non à l'entreprise locataire28(*).
- L'escompte commercial : dans les pays où la
pratique bancaire est élevée, l'escompte constitue la forme la
plus importante des crédits aux entreprises. L'entreprise tire une
traite sur le client pour matérialiser le crédit qu'elle lui
accorde puis remet cette traite au banquier qui avance les fonds
correspondants, après déduction des intérêts des
commissions appelé Agio.
I.4. QUALITE ET GESTION DU
PORTE-FEUILLE DES CREDITS
Lors qu'on parle de la gestion du portefeuille, l'on pense
souvent à la gestion du portefeuille des actifs financiers. Ce concept
a pour objet de déterminer le comportement des investisseurs en
matière de sélection des actifs financiers. Mais il a
évolué et est beaucoup plus utilisé dans un autre
domaine : celui de la banque ou des institutions financières en
général.
Le portefeuille de crédit encore appelé encours
de crédit est le montant du capital restant dû sur les
crédits consentis par l'institution. Il est la raison d'être de
toute institution de crédit car c'est le principal actif qui
génère des revenus (intérêts et commissions).
Il convient d'expliquer de manière
détaillée le calcul des remboursements en retard et en
particulier de définir précisément ce qui est porté
au numérateur et au dénominateur de tous les ratios
utilisés pour mesurer la qualité de portefeuille de
crédit.
Le niveau des impayés d'un portefeuille de
crédits est généralement le meilleur indicateur des
possibilités de recouvrement des crédits. Le principal instrument
de mesure des impayés est le taux de portefeuille à risque, par
classe d'ancienneté.
Les méthodes de gestion du portefeuille de
crédits couramment utilisées sont le suivi et la relance des
clients. Mais, les IMF mettent également en place des procédures
pour autoriser et suivre la renégociation des crédits
impayés et constituer les provisions nécessaires pour ces
crédits. Il s'agit du
« rééchelonnement » qui consiste en la
prolongation de la durée du crédit ou l'assouplissement du
calendrier de remboursement et du « refinancement » qui
consiste au remboursement d'un crédit à problème par
l'octroi d'un nouveau crédit.
Ces procédures sont utilisées lors qu'un client
a, ou prévoit d'avoir des difficultés à rembourser un
emprunt en temps voulu. Dans les deux cas, le nouveau crédit assorti
d'un nouvel échéancier est habituellement saisi dans le
système de suivi des crédits. Si les crédits
renégociés ne font pas l'objet d'un suivi distinct de celui des
autres crédits, toute indication relative aux difficultés de
paiement du client disparaît, du moins initialement. Car un rapport sur
les impayés peut être très trompeur s'il ne décrit
pas les pratiques de l'IMF en matière de renégociation et ne
précise pas le montant des prêts renégociés. La non
adoption des bonnes pratiques est susceptible de compromettre la
rentabilité de l'institution. La rentabilité d'une IMF est la
condition fondamentale de sa viabilité et donc de sa
pérennité.
La pérennité des IMF est subordonnée
à la réalisation progressive des conditions préalables
suivantes :
- Une gestion professionnalisée des structures sans
préjudices de l'implication des membres ou des
bénéficiaires ;
- Un maîtrise des coûts ;
- Une diversification des produits et services adaptés
à la demande ;
- Une mobilisation plus importante des ressources locales
investies dans l'amélioration des capacités de financement.
Pour y arriver, les IMF doivent se protéger contre les
risques liés a leurs activités passant par l'autodiscipline et
l'observation des règles strictes de gestion. Pour bien gérer
leur portefeuille de crédit, donc lutter contre les impayés, les
institutions de financement utilisent généralement plusieurs
moyens dont les plus courant sont :
· La mise en place d'un système d'information et
de gestion assez performant ;
· Un personnel qualifié ;
· Et le suivi strict de ratios prudentiels.
L'efficacité de la gestion du portefeuille de
crédits par une institution de micro finance dépend de la mise en
oeuvre appropriée des différentes contraintes stratégiques
et opérationnelles imposées par la méthodologie
d'intervention.
La méthodologie d'intervention appropriée aux
IMF est celle dite décentralisée. Elle est fondamentale dans
l'optique d'une performance aussi bien financière que sociale.
La méthodologie décentralisée est celle
qui favorise une grande proximité géographique et culturelle
entre le client bénéficiaire et le mécanisme de
financement. La décentralisation des unités et des
procédures de décisions est donc souvent présenté
comme fondamentale pour garantir cette proximité, non seulement d'un
point de vu géographique (il faut que les agences, les bureaux et
cellules soient proches des gens), mais aussi d'un point de vu sociologique (il
faut que les clients bénéficiaires et les employés des
structures de micro-finance puissent s'apprivoiser mutuellement au travers de
discours et des codes communs ; constituer donc une même famille.
Ainsi, Dominique Gentil dit qu'une bonne gestion des
coopératives est une des conditions nécessaire de la
réussite29(*).
I.5. CADRE D'ANALYSE DE LA
PERFORMANCE FINANCIERE DES IMF
La performance est un concept difficile à
définir et à mesurer. Ce concept est utilisé en
contrôle de gestion par transposition facile à son sens en Anglais
où il signifie d'abord « résultat »30(*).
La performance a des caractéristiques qui lui sont
spécifiques et la distingue de la compétence. Elle est
centrée sur les résultats observables et mesurables. Le choix de
la mesure de la performance à court terme se traduit par la
sélection d'indicateurs de rendement et de productivité31(*).
Les indicateurs des performances traduisent les facteurs de
compétitivité de l'entreprise et attirent l'attention des
gestionnaires sur les points clés de leur gestion et améliorent
ainsi la prise de décision.
Pour BURLAND A. et al32(*), l'évaluation de la performance sert à
mettre en oeuvre le système de sanction réponse du contrôle
de gestion. Elle est donc à la base du système de motivation du
personnel et d'une gestion dynamique des ressources humaines.
Selon OOGHE et al, chaque critère de mesure de la
performance doit réunir les qualités suivantes :
- Il doit être objectif c'est-à-dire
approprié à la mesure adéquate des
réalisations ;
- Il doit être contrôlable, c'est-à-dire
intégré les paramètres sur lesquels le manager a des
moyens d'agir ;
- Il doit être cohérent, toute bonne
décision pour un centre de responsabilité doit être pour
l'ensemble de l'organisation.
I.5.1. Mesure de
l'efficacité comme critère de la performance financière
d'une IMF
L'efficacité se défini en gestion comme
étant le niveau de réalisation d'un objectif.
Dans le micro-finance, l'efficacité relève de la
façon dont une IMF réussit à allouer ses ressources (ses
actifs, son personnel et ses subventions s'il y en a) pour produire un maximum
de résultat (nombre de prêt, autosuffisance financière ou
impact sur la pauvreté).
L'efficacité d'une IMF ne peut être
évaluée qu'en relation avec sa propre catégorie d'IMF,
c'est-à-dire des unités qui opèrent sur des marchés
et dans le cadre d'une gouvernance institutionnelle comparable : donc,
suivant le même mode opératoire.
- La mesure de l'efficacité des IMF est toujours
relative à l'institution qui est la plus proche de la frontière
d'efficacité « meilleur de la classe ».
- Le niveau d'efficacité peut être établi
sur la base des variables de production : Nombre de clients, nombre de
prêteurs, effectif du personnel, dépenses administratives, taille
et composition du portefeuille global du crédit, etc.
- Pour que la performance d'une IMF puisse être
qualifiée de plus ou moins efficace, il faut de l'information sur un
échantillon d'IMF comparable, positionnées de la même
manière sur le continuum pauvreté/profitabilité.
Devront être prise en compte le fait que l'IMF
opère en zone rurale ou urbaine, qu'elle détient un
monopôle ou subit une concurrence ainsi que les différences
relatives à la composition des produits et aux fonctions de
production.
- Il est plus sensé de comparer l'efficacité des
IMF d'un même pays qu'entre IMF des pays différents, étant
donné les grandes disparités des cadres juridiques de
régimes politiques et des niveaux de concurrence sur les marchés
nationaux, brefs de l'environnement.
- Les dirigeants des IMF peuvent avoir une influence sur
certains facteurs pour lesquels ils ne sauraient être tenus pour
responsable et d'autres encore qui ne sont ni totalement exogène ni
complètement endogène.
Outre l'efficacité, l'efficience est une autre
dimension de la performance.
L'efficience est mesurée par la qualité des
ressources utilisées pour produire une unité des biens ou
services. Il s'agit d'atteindre les objectifs sous contrainte de coût.
Pour BURLAND A. et al, l'efficience est l'aptitude à
utiliser le minimum des ressources pour atteindre un niveau d'efficacité
donné. Elle mesure donc, l'absence du gaspillage dans l'emploi des
ressources33(*).
La qualité est aussi un indicateur qui permet
d'appréhender l'efficacité économique. Cependant, il est
nécessaire d'insister sur la notion de qualité et de satisfaction
de la clientèle.
De ce fait, la qualité d'un produit ou d'un service,
c'est son aptitude à satisfaire le besoin d'un client sous contrainte de
la rentabilité.
I.5.2. Mesure de la
rentabilité comme critère de performance financière d'une
IMF
Quelle que soit la motivation de l'action entreprise, il
s'agit toujours de tirer le meilleur résultat de toutes les actions qui
exposent à des risques des capitaux privés ou une fraction des
capitaux publics. Donc, parler de la rentabilité, c'est rechercher le
rapport de résultat à des moyens mis en oeuvre afin de permettre
des choix ou de juger le bien fondé des options qui ont
été retenues.
La rentabilité est donc le rapport d'un résultat
et les ressources engagées pour l'obtenir. Autrement dit, « la
rentabilité est la capacité d'un capital placé ou investi
à procurer des revenus exprimés en terme
financier »34(*).
Ainsi, la rentabilité est une dimension essentielle de
l'activité de l'entreprise. Elle reste un critère de choix
très prisé par les dirigeants d'une part et tous les autres
acteurs d'autre part.
La rentabilité peut être financière ou
sociale.
Le rôle de la rentabilité en tant que type
d'analyse entreprise en vue d'une prise de décision vis-à-vis
d'une entreprise varie en fonction des intérêts spécifiques
des agents concernés, selon qu'on est actionnaire, personnel,
prêteur, dirigeant ou l'Etat. Les IMF n'échappent pas à
cette exigence.
L'impératif de rentabilité d'une IMF permet de
répondre à deux exigences à savoir :
- Assurer le maintien de son personnel ;
- Et acquitter les intérêts dus aux
prêteurs si elle développe l'activité d'Epargne
(déposant) et assurer le remboursement des emprunts.
La rentabilité d'une IMF se mesure à partir des
comparaisons rapides et exactes suivant les périodes de temps
spécifiques. Une norme est une mesure de comparaison déduite de
la performance antérieure ou par comparaison avec les structures
similaires. La rentabilité d'une IMF est la condition fondamentale de sa
viabilité et donc de sa pérennité35(*).
I.5.3. Maîtrise de
l'information, condition de la performance d'une IMF
La question de la durabilité, qui ne peut être
garantie que par une performance financière de l'IMF, reste posée
et elle est compromise par les impayés engendrés par
l'inefficacité et l'inefficience de la politique de crédit,
l'inefficacité de la mobilisation des ressources financières, la
mauvaise gestion des ressources humaines, les problèmes de gouvernance
etc.
Dans ce cadre, le problème fondamental auquel les IMF
sont confrontés quotidiennement dans l'exercice de leur activité,
et qui sert d'alerte est le suivant : les crédits accordés
à la clientèle sont-ils convenablement remboursés ?
Pour maîtriser ce risque à travers des prises de décisions
adéquates, il convient de disposer de bonnes informations qui
découlent d'un bon système d'information et de gestion.
En effet, il appartient à l'IMF d'évaluer le
risque, qui lui est parfaitement inconnu ex-ante et qui peut évoluer
ex-post, une fois le crédit accordé, en fonction des
comportements futurs du débiteur est, donc l'IMF n'aura pas
nécessairement connaissance, ou encore au gré des aléas
affectant la situation de l'entrepreneur ; on parle alors
d'asymétrie d'information.
On distingue deux formes d'asymétrie d'information
à savoir : l'aléa moral et la sélection
adverse36(*).
La première, l'aléa moral, qui correspond
à une forme d'opportunisme ex-post, fait référence
à la difficulté pour une IMF d'identifier les clients qui
risquent de ne pas rembourser.
En effet, une fois le crédit contacté, certains
des débiteurs risquent de modifier leur comportement. Le défi
pour la banque est d'identifier ceux qui vont continuer à faire
attention et ceux qui vont modifier.
Une solution serait de pouvoir identifier les individus qui
respectent l'esprit de leur contrat et ceux qui ne le respectent pas. On
pourrait alors sélectionner les abus des seconds sans rien changer dans
la relation avec les premiers.
Ce type de contrôle est souvent difficile à
établir et même quand il est possible, il est extrêmement
coûteux.
La seconde forme, parallèlement à l'aléa
moral, est le problème de la sélection adverse, qui correspond
à une forme d'opportunisme ex-ante et où il peut arriver qu'il
soit impossible d'égaliser l'offre des vendeurs et la demande des
acheteurs.
Il faut noter que, dans certains cas, la sélection
adverse peut aboutir à un rationnement du marché. Ainsi, une
augmentation du taux d'intérêt peut entraîner une
modification du profil des emprunteurs (ne viennent que ceux avec des projets
plus risqués) avec pour conséquences des taux de
défaillance plus élevés, lesquels se répercutent
sur les résultats.
Certes, pour maîtriser cet environnement
d'asymétrie d'information et diminuer les risques potentiels, les IMF
développent plusieurs outils autour d'une approche basée sur la
relation avec la clientèle et des formes de garantie dont la caution
solidaire. Il faut ajouter à cela des outils préventifs (analyse
des dossiers, collecte et traitement des données recueillies,
enquêtes de moralité et autres).
Pour Laurence SCIALON37(*), la relation entre banque et ses déposants est
empreinte d'asymétrie d'information. Le fameux modèle de Diamond,
circonscrit ce problème informationnel du côté du passif,
les déposants étant les seuls à savoir quand ils
retireront leurs dépôts.
Les déposants subissent également une
asymétrie d'information quant à l'évaluation de la
qualité de l'actif bancaire et donc de la solvabilité de la
banque.
De ce qui précède, ESTELLE M, et al38(*), identifient quatre dimension
de la performance organisationnelle ; la pérennité de
l'organisation, l'efficience économique, la valeur des ressources
humaines et la légitimité de l'organisation auprès des
groupes externes. Pour ces auteurs :
- La pérennité de l'organisation est
assurée par trois éléments : la qualité du
produit ou service, la rentabilité financière et la
compétitivité.
- L'efficience économique se réfère aux
deux éléments suivants :
o L'économie des ressources : degré auquel
l'organisation réduit la quantité d'input tout en assurant un bon
fonctionnement du système ;
o La productivité : quantité ou
qualité des biens et services produits par l'organisation par rapport
à la qualité de ressources utilisées pour leur production
durant une période donnée.
- La valeur des ressources humaines s'apprécié
à travers : la mobilisation des employés et le
développement des employés ;
- En fin, la légitimité de l'organisation
auprès des groupes externes s'apprécie à travers la
satisfaction des bailleurs des fonds (actionnaires, prêteurs,...), la
satisfaction de la clientèle, la satisfaction des organismes
régulateurs et la satisfaction de la communauté.
En mettant l'accent sur la satisfaction de la
communauté, ces auteurs pensent entre autres au nombre d'emplois
créés par l'organisation dans la communauté.
Ainsi, la performance financière d'une IMF
est subordonnée à plusieurs facteurs à savoir :
· une volonté accrue à devenir
autosuffisante financièrement ;
· la réduction de la structure de ses charges en
s'alignant sur les marges financières en vigueur dans les marchés
locaux ;
· une application très stricte du taux de
défaillance de la clientèle ;
· l'augmentation de la productivité du
personnel ;
· l'adaptation du mécanisme de crédit aux
demandes du marché local ;
· une mobilisation appropriée des ressources
financières ;
· une gouvernance efficace et efficiente fruit d'une
forme juridique conséquente.
I.5.4. Notion de
productivité
Les entreprises combinent des facteurs de production,
respectivement le travail et le capital, pour obtenir un certain niveau de
production39(*).
La productivité (fécondité,
efficacité) du travail s'exprime par la qualité des produits que
fournissent les travailleurs par unité de temps ou bien par le temps de
travail dépensé pour fabriquer une unité de produit.
On entend par augmentation de la productivité du
travail, l'augmentation de la quantité de produits fabriqués par
unité de temps ou la réduction des dépenses du temps de
travail nécessaire pour fabriquer une unité de produits du
travail.
La force productive du travail indique Marx,
« dépend des circonstances diverses, entre autres, de
l'habileté moyenne des travailleurs ; du développement de la
science et du degré de son application technologique ; des
combinaisons sociales de la production, de l'étendue et de
l'efficacité des moyens de produire et des conditions purement
naturelles »40(*).
Le niveau de productivité du travail est
déterminé en premier lieu par l'équipement technique des
entreprises. Les meilleurs résultats dans la lutte pour l'augmentation
de la productivité du travail sont obtenus dans les entreprises qui
introduisent méthodologiquement des techniques et des technologies
nouvelles dans tous les secteurs et à tous stade du procès de
production.
Mais, si grande que soit l'importance de la science et de la
technologie dans le cadre de la production moderne, l'homme est la force
productive principale de la société. C'est pourquoi, le niveau de
la productivité du travail et les possibilités de son
accroissement continu dépendent dans une large mesure du degré
d'habilité, de la quantification technique de la grande masse des
travailleurs des entreprises, tout d'abord des ouvriers.
I.6. MICRO-FINANCE ET
DEVELOPPEMENT
La micro-finance est un puissant outil de
développement avec le potentiel d'atteindre les populations pauvres,
d'élever leur niveau de vie, de créer la demande pour des
nouveaux biens et services et de contribuer à la croissance de
l'économie.
De ce fait, KACOU (2006)41(*) affirme qu'en dépit de ce consensus sur le
rôle de la micro-finance, dans des nombreux pays en développement
en Afrique plus particulièrement une partie importante de la population
n'a pas accès aux services financiers de base et s'efforce dans la
paupérisation. Cette exclusion financière des populations
constitue un frein important du développement économique des pays
dans la mesure où il est désormais unanimement reconnue que
l'accès au crédit, à l'épargne, à l'emploi
décent, à des moyens de paiement sécurisés, aux
services d'assurance favorisent le développement économique,
social et humain des populations. Le plus souvent pour évaluer l'impact
de la part des crédits de la micro finance dans le crédit
à l'économie, l'on utilise le ratio du crédit
accordé par les institutions de micro-finance rapporté au
crédit bancaire ; la conclusion de cette analyse est que la
micro-finance est un facteur de développement économique.
La micro-finance joue donc un rôle d'instrument de
réduction de la vulnérabilité des pauvres aux chocs
économiques.
I.7. EFFET SOCIO-ECONOMIQUE
DE LA MICRO-FINANCE
La micro-finance fournie des services diversifiés aux
exclus du système financier formel : des micros crédits pour
financier des fonds de roulement de court terme et des petits crédits
d'investissement, mais aussi des services d'épargne et
d'assurance42(*). Par
l'activité économique qu'elle autorise dans les foyers,
génère un effet revenu, elle améliore la consommation et
l'épargne, au bénéfice des enfants en particulier et de
leur éducation. Mais, elle modifie également la valeur du
temps ; en accroissant l'emploi féminin, elle force les enfants
à rester à la maison et diminue le taux de scolarisation. Sur ce
simple exemple des enfants, on constate combien les conséquences de la
micro-finance peuvent être contradictoire estime MORDUCH43(*).
Cependant, son caractère innovant comme son
développement très rapide pousse l'économiste à
s'interroger sur ses effets socio-économiques au moment où elle
atteint une sorte de croissance. Evaluer les impacts de la micro finance est
certes plus facile dans les discours que dans les faits.
La question qui se pose reste de savoir comment mesure-t-on
les impacts de la micro finance dans un contexte socio-économique
marqué par beaucoup d'autres facteurs pour atteindre sont objectif de
lutte contre la pauvreté et l'exclusion financière.
La réponse à cette question implique
l'identification des effets exclusivement produits par la micro finance sur les
populations bénéficiaires. L'effet économique (ou effet
revenu) est le premier qui vient à la pensée. Si la micro finance
se limitait aux micros crédit, il aurait suffit de mesurer cet effet
pour prouver l'impact de la micro finance.
De plus, il faudrait que l'activité financée
soit parfaitement identifiée et que le crédit ne soit qu'un effet
économique sur la vie de l'emprunteur. Alors qu'en
réalité, la micro finance affecte la vie sociale et
économique des membres à travers d'autres aspects, tel que
l'éducation, la santé, les loisirs, etc.... Ces effets ne
sauraient être ignorés dans les évaluations au risque
d'avoir des résultats erronés. Trois générations
sont identifiables dans l'estimation des effets de la micro-finance
I.7.1. Première
génération
Il s'agit des premières études apparues vers le
milieu des années 1990, alors que la pérennité des IMF
était au coeur du débat.
Avec l'échec de nombreux programmes et
l'évidence de la dépendance accrue de plus performants aux
subventions, il s'agissait de comprendre les problèmes de fonctionnement
des IMF à travers leur performance économique. Le financement
était difficile à trouver, seuls les IMF les plus performantes
bénéficiaient des subventions et de rares fonds privés
destinés à cette fin.
L'effet revenu était le seul effet
considéré. Le rendement économique prenait effectivement
le pas sur les aspects sociaux du mouvement.
I.7.2. Deuxième
génération
A la fin des années 1990, les expériences des
premières études montraient une évidence : d'une part
les effets socio-économiques de la micro finance devraient être
recherchés du côté des populations, d'autres part l'aspect
social méritait plus de considération. La question d'impact
social dirigeait ces études. SCHREINER44(*), donne un cadre d'analyse des effets de la micro
finance basée sur cette philosophie et essentiellement orienté
vers le client. Il y définit six aspects permettant de mesurer l'impact
socio-économique d'un programme : le niveau de richesse des
membres, les coûts (à la charge des clients), la taille de la
clientèle, la durée de la mission et l'éventail des
services offerts. Les aspects économiques et sociaux sont ainsi pris en
compte dans cette analyse. Cependant, l'auteur montre que l'évaluation
des effets socio-économiques des IMF dépend de l'approche
choisie : ce choix impliquait un arbitrage entre performance sociale et
performance économique.
- Si l'on estimait que la performance sociale primait sur
l'efficacité économique, on adoptait l'approche dite de la
pauvreté ;
- L'approche de soutenabilité accordait le plus
d'importance à la performance économique des IMF, et
avançaient l'idée qu'il vaut mieux aider les moins pauvres en
masse pendant longtemps avec différents services (notamment
l'épargne).
La différence entre les deux approches se situe
également dans les sources de financement des activités des
IMF.
Pour la première, la portée sociale d'une
institution justifiait sa dépendance aux subventions dans toute la
durée de son existence. Alors que pour les partisans de la
soutenabilité financière, une institution performante doit
être capable de dégager assez de profits pour couvrir ses
coûts opérationnels.
I.7.3. Troisième
génération
Cette période s'étend du début des
années 2000 à nos jours. La pérennité des
institutions (performance économique) n'est pas considérée
comme incompatible avec les effets sociaux sur les clients. Aussi, les aspects
sont considérés dans la mesure de la performance des IMF. Une
juxtaposition des effets positifs et négatifs est visible dans des
nombreuses études. C'est le cas Rahman sur la Banque Grameen dans les
villages de Bangladesh : il montre comment la contrainte du remboursement
des crédits peut augmenter la pression sociale sur les catégories
les plus en marge. Celle des femmes en l'occurrence45(*).
L'effet revenu des micros crédits n'est qu'une partie
minime de l'effet que la présence d'un programme de micro finance peut
avoir sur la vie du villageois surtout dans les pays en
développement.
Les commerces ou entreprises crées grâce aux
micros crédits peuvent bien marcher pendant les premières
années. Ce qui entretiendra la positivité des impacts dans les
études, alors qu'avec le temps, les effets moins favorables peuvent
être constatés tel que le surendettement des entrepreneurs pour
entretenir leurs activités, augmentant par la même occasion leur
vulnérabilité.
En général, les effets négatifs
liés aux micros crédits en terme d'échec des
activités financières, de surendettement des clients ou encore
d'augmentation des pressions sociales, ne sont observables qu'au bout des
quelques années. La micro-finance peut ainsi appauvrir d'avantage ses
clients, rendre plus vulnérables ceux qui le sont déjà.
Actuellement, avec les crises multiples qui ont secoué le monde durant
ces deux dernières années, la micro finance a eu des effets
négatifs sur les clients comme c'est le cas en RDC en particulier.
CHAPITRE II. PRESENTATION
DE LA COOPEC-EAD
II.1. HISTORIQUE DE LA
COOPEC-EAD
La situation socio-économique qui sévit
actuellement en RDC, accentuée par des guerres qui datent de 1996, a
plongé la quasi-totalité de la population dans une misère
indescriptible. L'instinct de survie a poussé les plus déminus
à la débrouillardise inspirant ainsi les ONGS avec volet
crédit et des personnes de bonne volonté à créer
les IMF.46(*)
Etant animé d'un animé d'un esprit de faire
avancer notre pays longtemps accablé par la misère et la
pauvreté malgré ses ressources non bénéfiques
à toute la couche de la population.
Considérant l'importance du crédit dans le
développement d'un pays, les personnes animées de bonne
volonté se sont mis à étudier de quelle manière
aider la population n'ayant pas la possibilité de
bénéficier aux avantages qu'offre le système bancaire
entre autre mobiliser les épargnes et l'octroi des crédits et
considérant l'urgence et la nécessité, elles ont fini par
créer à Goma en date du 10/04/2005, une société de
micro-finance dénommée COOPERATIVE D'EPARGNE ET DE CREDIT POUR
L'ENTRAIDE ET L'APPUI AU DEVELOPPEMENT
« COOPEC-EAD »47(*). La dite société de micro finance
créée est purement sociale s'occupant de la promotion sociale et
économique de la population.
II.2. DES OBJECTIFS
La coopérative d'épargne et de crédit
pour l'entraide et l'appui au développement a pour objectif social
d'appuyer toutes les initiatives de base et de veiller au développement
participatif et individuel. Elle se fixe spécifiquement les objectifs
suivants :
- Susciter des épargnes individuelles et
collectives ;
- Octroyer des crédits en faveur des membres de la
COOPEC ;
- Appuyer les activités de développement
communautaire ;
- Susciter l'auto-prise en charge de ses membres ;
- Désenclaver les milieux ruraux dans le domaine de
l'épargne et de crédit ;
- Promouvoir la formation de ses membres.
II.3. STRUCTURE
ORGANISATIONNELLE DE LA COOPEC-EAD
Dans cette section, nous allons présenter les
différents organes de la COOPEC-EAD et leurs attributions.
II.3.1. L'Assemblée
générale (AG)
Etant l'organe suprême de la COOPEC-EAD, il est
constitué de tous les membres fondateurs, adhérents et
auxiliaires.
L'AG a notamment pour compétence :
- S'assurer de la bonne administration et du bon
fonctionnement de la CEAD ;
- Modifier les statuts et R.O.I ;
- Modifier le lieu du siège social de la
COOPEC-EAD ;
- Approuver les rapports des autres organes ;
- Elire et révoquer les membres des organes ;
- Décider de l'affection de trop perçus
annuel ;
- Définir la politique de crédit ;
- Créer des réserves ou toute structure
jugée utile pour la réalisation de l'objet de la
COOPEC-EAD ;
- Traiter toutes les questions relatives à
l'organisation et fonctionnement de la COOPEC-EAD ;
C'est d'elle qu'émanent les décisions
importantes. L'AGO se réunit une fois par an dans les trois mois qui
suivent la clôture de l'exercice social de la COOPEC-EAD.
Elle peut se réunir en AGE soit :
· A la demande de la majorité des membres du
CA ;
· A la demande de la commission de surveillance ;
· A la demande du 1/3 (tiers) de ses membres ;
· A la demande de la banque centrale du Congo (BCC).
II.3.2. Conseil des Fondateurs
(CF)
Ce conseil comme le nom l'indique, est composé
seulement des membres fondateurs signataires des statuts et ROI. Ses
attributions sont identiques à celles de l'AG. La différence se
voit quand il s'agit de voter, ce sont eux qui en ont le droit seulement.
II.3.3. Le Conseil
d'Administration (CA)
Il est composé de 7 membres élus par le CF. Il
s'agit de : Président, Vice-président, Secrétaire,
deux conseillers et deux présidents (celui de la CS et la CCR).
Le gérant y participe par voie consultative et en est
le secrétaire.
Il a pour attributions :
- Définir la politique de gestion des ressources de
l'organisation ;
- Assurer le respect des prescriptions légales
réglementaires et statuaires ;
- Favoriser le travail des inspecteurs et de toute mission de
contrôle dépêchée par la banque centrale ;
- Promouvoir, par toute mesure utile, l'éducation
économique et sociale des membres ;
- Proposer des solutions pour un règlement des
différends que peuvent lui soumettre ses membres ;
- Mettre en application des décisions du CF ;
- Suspendre tout dirigeant ou agent pour faute grave ;
- Admettre des nouveaux membres conformément aux
statuts.
II.3.4. La commission du
surveillance (CS)
Elle est composée de trois membres élus par
l'AG, dont notamment le Président, Vice-président et un
Secrétaire.
Elle a pour prérogatives :
- Vérifier les avoirs et les engagements de la
COOPEC-EAD ;
- Contrôler les opérations et les
décisions de la CC& R ;
- Soumettre ses recommandations au CA ;
- S'assurer que les opérations de la COOPEC-EAD sont
contrôlées régulièrement ;
- Convoquer l'AG ;
- S'assurer du respect des règles de
déontologie.
La commission de surveillance se réunit une fois par
mois ou toutes fois quand l'intérêt de la COOPEC-EAD l'exige.
II.3.5. La Commission de
Crédit et Recouvrement (CCR)
Elle est composée de 5 membres élus par l'AG
notamment : Le Président, Vice-président, Secrétaire
et deux Conseillers. Ses attributions sont les suivantes :
- Gérer l'octroi et le remboursement des
crédits ;
- Prendre des décisions qui ne seront valables que si
elles sont prises par 2/3 des membres.
NB : Certaines dispositions sont communes aux trois
organes (CA, CS, CCR,...)
· La durée du mandat des dirigeants est de 2 ans
renouvelables une seule fois ;
· L'exercice des certaines fonctions par les membres et
bénévole ;
· La transmission des rapports d'activités au chef
direct.
II.3.6. La gérance
Le gérant est nommé par le CA qui fixe les
modalités de son engagement et le cas échéant de son
licenciement. Il coordonne les activités journalières en
permanence et est aidé à son post par d'autres agents qu'il
propose au CA pour leur engagement.
II.4. ORGANISATION
TECHNIQUE
A part le gérant, il y a d'autres employés tels
que le comptable, le caissier, les guichetiers, les sentinelles, etc....
1. Le comptable
Il s'occupe de :
- L'enregistrement de toutes les opérations dans les
journaux, registres et grands-livres ;
- Classement de toutes les pièces justificatives et les
livres comptables ;
- Dresser les tableaux de synthèses ;
- Faire la balance de vérification ;
- Passer les écritures de régularisation et
redressement dans les livres comptables ;
- Calculer les amortissements et procède à
l'inventaire extracomptable avec le gérant ;
- L'enregistrement des données de base dans
l'ordinateur.
2. La caissière
Elle a comme tâches principales :
- Effectuer les opérations de dépôt ou de
retrait ;
- Compléter la feuille de caisse et faire le
détaille de l'argent ;
- Compléter les carnets et les fiches des
membres ;
- Remettre le solde de la caisse à la trésorerie
à la fin de la journée.
a) Caisse dépôt
Elle est chargée de toutes les opérations
concernant les versements. Un poste seulement y est opérationnel.
L'agent y travaillant complète le carnet de membre qui amène ses
espèces, sa fiche de compte.
Après versement, la caisse dépôt doit
donner au membre la souche du bordereau. Il calcule les intérêts
sur le crédit pour le remboursement.
b) Caisse retrait
Elle s'occupe de toutes les opérations concernant le
retrait. Le retrait peut se faire soit par procuration soit par carnet, soit
par le propriétaire de compte ou encore par chèque. Toute
personne qui se présente au guichet avec un chèque doit
présenter sa carte d'identité et ensuite compléter le
verso du chèque. La caissière vérifie la
véracité de la signature du chèque et le spécimen
déposé dans le dossier.
c) Le fichiste
Il s'occupe d'arrangement des fiches des membres en les
classant par ordre croissant. Il est aussi chargé du carnet de
transmission de service à service.
II.5. ORGANISATION
FINANCIERE ET COMPTABLE
L'organisation suppose la combinaison des ressources
financières, matérielles et humaines et leurs utilisations
rationnelles.
1. Organisation
financière
a. ses ressources
Dans toute institution financière, les ressources
étant d'une part les moyens liquides permettant à cette
dernière son bon fonctionnement, et d'autre part les moyens
matériels ; en ce qui concerne la COOPEC-EAD, les ressources
proviennent généralement de :
- Contributions de membres ;
- Intérêts sur les crédits
divers ;
- Bailleurs des fonds ;
- Produits et profits divers ;
- Autres.
Notons que les fonds de la COOPEC-EAD sont gardés dans
une banque au compte de l'association « COOPEC-EAD ».
b. Le capital social
Le capital social est composé ou
constitué au moyen des parts sociales souscrites par les membres, chaque
membre devra souscrire une part sociale.
Au début, la COOPEC-EAD avait comme capital social de
6000$ US et constitué de 50 parts sociales intégralement
libérées dont la valeur nominale d'une part était de 120$
USA chacune.
A la deuxième année le capital a augmenté
sur décision des membres fondateurs jusqu'à 16000$ USA.
C) Parts sociales
Les parts sociales sont normatives saisissables dans les
limites prévues par la loi et non négociables. Elles sont
remboursables aux membres démissionnaire ou exclus ou aux ayants droit
des membres décédés.
D) Variation du capital
Le capital social peut augmenter ou diminuer avec
l'adhésion des nouveaux membres ou le départ.
2. Organisation comptable
D'une manière générale, il s'agit
seulement des documents comptables renforçant les entrées et les
sorties dans les opérations de l'entreprise.
3. Gestion du portefeuille des
crédits
A. Les conditions pour avoir un crédit
Avant l'obtention d'un crédit à la COOPEC-EAD,
certaines conditions sont exigées :
- Etre membre de la COOPEC-EAD, trois mois au moins ;
- Adresser une lettre de demande de crédit ;
- Avoir une garantie telle que :
o Immeubles (documents parcellaires)
o Travailleurs (avoir l'approbation écrite de l'agent
payeur pour le retenue à la source) ;
- Etre de bonne moralité et d'une bonne
réputation
Pour HUNTIN H., la présentation d'une demande de
crédit constitue un élément essentiel de la
négociation bancaire. Avec un dossier soigneusement
préparé, il va se soi que l'entreprise ou particulier se place
dans une position favorable pour obtenir son financement48(*).
B. Examen des dossiers de demande de
crédit
Les clients de la COOPEC-EAD sollicitent des crédits.
L'accord des crédits n'intervient qu'après une étude
(examen) des dossiers portant sur le demandeur. La commission de crédit
étudie la demande de crédits, vérifie si ce client rempli
les conditions pour l'accessibilité au crédit. Le gérant
approuve la demande devant la commission de crédit en se
référant aux outils qu'il utilise notamment :
- Sa fiche d'épargne ;
- Son carnet d'épargne ;
- Chèque ou carnet de reçu.
Le client ayant rempli toutes les conditions exigées,
le crédit demandé lui est accordé.
C. Les décisions d'octroi de crédit
à la COOPEC-EAD
Il est vrai que le gérant est un technicien de la
COOPEC-EAD mais n'a pas la décision finale pour octroyer de
crédit à un emprunteur. Toute fois, il a la capacité et le
devoir de proposer l'acceptation ou le refus d'un dossier de demande de
crédit.
Sa recommandation est toujours suivie par les membres de la
commission de crédit. Lors de la délibération en
présence du gérant, la commission se confie aux observations et
recommandations du gérant si la majorité des participants
n'approuve pas, le crédit ne sera pas octroyé. La capacité
de remboursement de l'emprunteur prime lors de la prise de décision de
l'octroi de crédit.
Notons que les données relatives à la
présentation de la COOPEC-EAD ont été tiré dans ses
archives, les rapports de stage et d'autres travaux ayant traité sur
cette institution à l'occurrence celui de NGENDAHIMANA
UHAWEMUNGU49(*).
D. Types des crédits accordés par la
COPEC-EAD
1) Les crédits express
L'utilisateur du crédit sollicite a un caractère
urgent, la période de remboursement du capital et les
intérêt ne doit pas dépasser un mois. Le taux
d'intérêt pour ce crédit est de 6%.
2) Les crédits ordinaires
Les crédits ordinaires sont de deux types :
- Prêt commercial : Les fonds sollicités ne
répondent pas au besoin urgent. Le capital et les intérêts
doivent être remboursés progressivement jusqu'à
l'épuisement dans un délai maximum ne dépassant pas 6
mois. Le taux d'intérêt fixé pour ce type de crédit
est de 4% pour un montant supérieur à 500$.
- Micro crédit aux petits épargnants : la
micro-finance bien organisée et faite sur une base commerciale est le
meilleur moyen de rendre disponible de fonds durables, le crédit et
d'autres services financiers adaptés aux populations pauvres, en vue de
faciliter l'accès des pauvres au crédit. Ce crédit va de
50$ à 500$ avec un taux d'intérêt expressément bas
de 2,5%.
CHAPITRE III. APPROCHE
EMPIRIQUE DE L'ETUDE ET IMPLICATIONS MANAGERIALES
Ce chapitre permettra d'analyser les données et de
faire quelques suggestions et recommandations au regard de résultats de
la recherche.
III.1. PRESENTATION ET
ANALYSE DES DONNEES FINANCIERES DE LA COOPEC-EAD
Dans cette section, nous nous proposons d'analyser les
données financières de la COOPEC-EAD et la présentation
des états financiers n'interviendra que dans les annexes.
III.1.1. Analyse de la
rentabilité
La rentabilité de toute entreprise est sa
capacité à générer des résultats suffisant
pour le maintien et la rémunération des fonds mis à sa
disposition. Toute activité économique nécessite la mise
en oeuvre des moyens pouvant permettre de dégager des résultats.
Ainsi, on peut analyser la rentabilité de toute activité en
mettant en rapport les résultats générés avec les
moyens engagés. La rentabilité est un bon indicateur de
croissance et toute entreprise non rentable ne peut se développer. On
peut donc, déduire qu'évaluer la performance par rapport à
la rentabilité d'une entreprise comme la COOPEC-EAD revient à
déterminer ses indicateurs de rentabilité qui sont entre autres
les ratios de marge bénéficiaire, de la rentabilité des
fonds propres, du rendement sur les actifs.
A. Marge bénéficiaire (MB)
Il s'agit d'un indicateur qui mesure les performances
commerciales des IMF ; sa formule est :
A la lecture des composantes de la formule, on note
aisément que sur la base des éléments constitutifs du
résultat net d'exploitation, cet indicateur est véritablement
fonction des capacités qu'à l'institution de financement à
créer un lien de causalité entre les charges d'exploitations et
les produits d'exploitations. Les charges ne doivent pas évoluer plus
vite que les produits mais plutôt le contraire. Il est souhaitable que ce
ratio soit supérieur à 20%. Le calcul de cet indicateur pour la
COOPEC-EAD a donné les résultats suivants pour les quatre
dernières années (exercices).
Tableau N°1. Marge
Bénéficiaire
Eléments
|
2006
|
2007
|
2008
|
2009
|
Normes
|
Résultats net d'exploitation
|
-11292,82
|
10584,15
|
-1015,72
|
-17088
|
|
Montant total des produits d'exploitation
|
11353,8
|
63260,19
|
74997,12
|
17325
|
|
Marge bénéficiaire
|
-99,46%
|
16,73%
|
-1,35%
|
-98,63%
|
>20%
|
Source : Etat financier COOPEC-EAD.
La lecture de ce tableau montre que la marge
bénéficiaire de la COOPEC-EAD a connu une dégradation en
2006, 2008 et 2009. Cette situation s'explique par la manque de maîtrise
des certaines charges surtout les charges non décaissable (dotation aux
provisions pour créances en souffrance et les pertes ou abandons de
créances).
B. Rentabilité des fonds propres (RFP)
Ce ratio permet à l'entreprise de trouver de nouveaux
capitaux sur le marché financier pour financier sa croissance. Elle
mesure donc, la capacité des fonds propres à
générer du résultat. Sa formule est :
Pour être intéressant, ce ratio doit être
supérieur à 15%.
Tableau N°2. Rentabilité des fonds
propres
Eléments
|
2006
|
2007
|
2008
|
2009
|
Normes
|
Résultats net d'exploitation
|
-11292,82
|
10584,15
|
-1015,72
|
-17088
|
|
Fonds propres
|
21623,41
|
56063,62
|
47875,44
|
36245
|
|
Rentabilité des fonds propres
|
-52,22%
|
18,87%
|
-2,12%
|
-46,37%
|
>15%
|
Source : Etats financiers COOPEC-EAD
La rentabilité des fonds propres est satisfaisante en
2007. Ce tableau montre que la rentabilité des fonds propres a connu de
2006, 2008 et 2009 une profonde dégradation. Ce qui signifie que la
gestion de la COOPEC-EAD n'est pas bonne. Cette situation signifie que
l'exploitation engage des déficits qui amenuisent de façon
significative les ressources propres de l'institution.
C. Rendement sur les actifs (RA)
Ce ratio mesure ce que rapporte le total de l'actif d'une
entreprise. Il indique donc l'efficacité des gestionnaires dans
l'utilisation de leurs ressources totales. Sa formule est :
Ce ratio est l'expression de la capacité qu'ont les
dirigeants à rentabiliser tous les actifs de l'institution et ainsi
sécuriser les avoirs des tiers. Il doit servir pour une IMF de boussole
pour la réalisation de certains investissements. Il doit être
supérieur à 3% pour que l'entreprise rentabilise suffisamment ses
actifs.
Tableau N°3. Rendement sur les actifs
Eléments
|
2006
|
2007
|
2008
|
2009
|
Normes
|
Résultats net d'exploitation
|
-11292,82
|
10584,15
|
-1015,72
|
-17088
|
|
Total actif
|
212268,08
|
441768,35
|
314783,81
|
324676,37
|
|
RA
|
-5,32%
|
2,39%
|
-0,32%
|
-5,26%
|
>3%
|
Source : Etats financiers COOPEC-EAD
La lecture de ce tableau nous montre que cet indicateur est
largement en dessous de la norme. Ce qui signifie que les
éléments d'actif de l'institution sont peut rentables. On note
une grave inefficience dans l'acquisition et la gestion des
éléments d'actifs de la COOPEC-EAD. Il faille que les dirigeants
de l'institution revoient leur politique d'investissement.
Ce ratio permet de comparer la part investi dans les actifs
immobilisés ainsi que dans ceux circulants par rapport aux
résultats net d'exploitation hors taxes.
III.1.2. Analyse de la
viabilité
Dans ce paragraphe, il est question de vérifier si
l'institution, malgré la situation pas très intéressante
de sa rentabilité, gère ses activités de façon
à assurer sa viabilité. L'analyse de la viabilité de la
COOPEC-EAD sera appréciée à partir des indicateurs de
productivité de l'autonomie financière.
A. Productivité du personnel de crédit
(Agents de crédits) (PAC)
Etant donné l'importance du portefeuille de
crédit dans une IMF, étudier l'efficacité et la
productivité de la COOPEC-EAD revient à évaluer la
productivité des ses agents de terrain que sont les chargés de
prêt. C'est eux qui constituent la machine de production au sein des IMF.
Cet indicateur mesure le nombre moyen de clients que compte le porte feuille
d'un agent de terrain de l'institution. Sa formule est la suivante·
Pour être rentable, chaque agent de crédit doit
avoir au minimum cent trente (130) clients dans son portefeuille de
crédit.
Tableau N°4. Productivité des agents de
crédit (PAC)
Eléments
|
2006
|
2007
|
2008
|
2009
|
Normes
|
Nombre de clients actifs
|
764
|
2435
|
2846
|
2990
|
|
Nombre d'agents de crédits
|
6
|
6
|
7
|
9
|
|
PAC
|
127
|
406
|
407
|
322
|
>130
|
Source : Rapport d'activité
COOPEC-EAD
La lecture de tableau montre que le portefeuille par agents
de crédit de la COOPEC-EAD a évolué dans les trois
premières années et commence à décroître
à partir de 2009. Cette situation peut s'expliquer par les
difficultés financière que connaît cette institution ces
dernières années ; d'où, il se pose à
l'institution un double problème : celui de gestion des ressources
humaines et celui de la recherche de la rentabilité. Depuis
l'avènement de la crise financière, la COOPEC-EAD se trouve dans
l'impossibilité de recouvrer ses créances et de faire face
à l'intégralité des retraits de ses membres. Ce qui prouve
a suffisance que dans la période de vache grasse, l'entreprise n'a pas
respecté les normes de gestion de coopératives d'épargne
et de crédit prévues par la loi N°002/2002,
spécialement en ses articles 58 et 5950(*).
B. Productivité du personnel (PP)
Elle intègre en plus des agents de terrain, tout le
personnel administratif. Elle est le rapport entre le nombre de clients actifs
que gère l'institution et le nombre d'employés qui y travaillent.
Sa formule est :
Ce ratio mesure comment les effets des agents de crédit
dans le développement de leurs portefeuille de crédits permet
à l'institution de rentabiliser tous ses employés car ce sont les
agents de terrain qui sont sensés faire travailler les autres.
L'atteinte des performances liées à cet indicateur est fonction
de la capacité qu'à l'institution à maîtriser ses
effectifs de manière à maximiser la production des agents.
Tableau N°5. Productivité du personnel
Eléments
|
2006
|
2007
|
2008
|
2009
|
Normes
|
Nombre de clients actifs
|
764
|
2435
|
2846
|
2990
|
|
Nombre d'employés
|
23
|
27
|
30
|
21
|
|
Productivité du personnel
|
33
|
90
|
95
|
142
|
>115
|
Source : Rapport d'activités
COOPEC-EAD.
Nous constatons que la productivité du personnel de la
COOPEC-EAD est inférieure à la norme. La productivité
qu'on peut observer en 2009, résulte de l'assainissement du personnel
à la suite de la fermeture des certains guichets.
C. Ratio de frais du personnel (RFP)
Ce ratio mesure ce que l'institution engage dans le personnel.
Il permet aux dirigeants de mettre en place de stratégie de gestion des
charges du personnel afin de rentabiliser son portefeuille de crédit. Sa
formule est :
Tableau N°6 : Ratio des frais du personnel
Eléments
|
2006
|
2007
|
2008
|
2009
|
Normes
|
Charge du personnel
|
5661,13
|
16694,26
|
23236,77
|
16146
|
|
Portefeuille de crédit
|
120752,8
|
244462,6
|
253658,98
|
239409
|
|
PFP
|
4,68%
|
6,8%
|
9,16%
|
6,74%
|
<10%
|
Source : Etats financiers de la
COOPEC-EAD.
Cet indicateur reste largement en dessous de la limite
exigée. Ce qui montre la COOPEC-EAD a une bonne maîtrise des frais
du personnel.
Pour dégager une meilleure explication de ce ratio, il
s'avère nécessaire de calculer le ratio :
Il permet de mesurer le poids du personnel dans la ressource
créée par l'entreprise.
Pour être significatif, il doit être
inférieur à 10%.
Tableau N°7. Ratio de charge du
personnel
Eléments
|
2006
|
2007
|
2008
|
2009
|
Normes
|
Charge du personnel
|
5661,13
|
16694,26
|
23236,77
|
16146
|
|
Portefeuille de crédit
|
23080,83
|
38221,67
|
42629,34
|
17325
|
|
Ratio charge du personnel
|
24,27%
|
43,67%
|
54,5%
|
93,19%
|
<10%
|
Source : Etats financiers de la COOPEC-EAD
La lecture de ce tableau montre que, malgré la
maîtrise des frais du personnel observée dans le tableau N°6,
le personnel pèse beaucoup sur les ressources propres de
l'entreprise.
Etant donné que cette indicateur permet de mesurer
l'activité propre de l'entreprise et qu'il contribue pour l'essentiel
à la formation du résultat51(*), sa non maîtrise montre que la direction de
l'entreprise accorde une place importante aux salaires qu'à l'objectif
de rentabilité. Ceci se matérialise par une pléthore
d'agents administratifs, ce qui obère les charges du personnel pour peu
de productivité. Or, il est recommandé que le personnel
administratif représente le 1/3 du personnel, ce qui n'est pas le cas.
D. Autosuffisance financière
Elle mesure la capacité qu'à l'institution
à couvrir les charges financières générées
par les ressources empruntées. Elle devra être strictement
supérieure à 1 pour permettre à l'institution de jouir de
son indépendance vis-à-vis de ses partenaires financiers. C'est
le signe de la crédibilité et la source de confiance de
l'institution auprès de ses partenaires financiers. Sa formule
est :
Ratio d'autonomie financière= Capitaux propres/Dettes
Ce ratio permet d'appréhender les capacités de
l'institution à financer par elle-même sa croissance.
Tableau N°8. Ration d'autonomie financière
Eléments
|
2006
|
2007
|
2008
|
2009
|
Normes
|
Capitaux propres
|
21623,41
|
56063,62
|
47875,44
|
36845
|
|
Dettes
|
190644,7
|
385704,73
|
306407,73
|
304919,37
|
|
Autonomie financière
|
0,11
|
0,14
|
0,16
|
0,12
|
>1
|
Source : Etats financiers de la
COOPEC-EAD
Ce ratio montre que la COOPEC-EAD dépend
essentiellement de ses partenaires que sont les membres. Cette situation se
justifie par le fait que ce sont les dépôts des membres qui
financent les crédits dans les coopératives d'épargne et
de crédit comme la COOPEC-EAD. Ainsi, la COOPEC-EAD nécessite des
actions de relance qui passe par une réorganisation profonde pour
s'assurer une parfaite viabilité.
E. Evolution de la qualité du portefeuille de
crédit
La qualité du portefeuille de crédit est
appréciée à partir du ratio de portefeuille à
risque. Le taux de portefeuille à risque découle des
crédits en retard ou en souffrance dans une IMF. Sa formule est :
Taux de portefeuille à risque =
Ce ratio mesure le risque que court l'institution en
enregistrant plus de crédits en retard de remboursement et doit rester
strictement inférieur à 5%.
Tableau N°9. Taux de portefeuille à risque
Eléments
|
2006
|
2007
|
2008
|
2009
|
Normes
|
Crédit en retard
|
0
|
0
|
144398,98
|
238875
|
|
Total crédit
|
120752,8
|
244462,6
|
253658,98
|
239409
|
|
Portefeuille à risque
|
0
|
0
|
56,92
|
99,77
|
<5%
|
Source : Etats financiers de la
COOPEC-EAD.
Le portefeuille de crédit de la COOPEC-EAD s'est
sérieusement dégradée à partir de 2008 à nos
jours. Le taux de 99,77% montre que presque la totalité du portefeuille
de crédit de la COOPEC-EAD est en retard. Cette situation se justifie
par des difficultés de maîtrise du portefeuille de crédit
et de la politique de recouvrement des créances. D'où
l'inefficacité de la commission chargé de crédit et
recouvrement au sein de la COOPEC-EAD.
Le portefeuille brut de prêt est le principal actif des
IMF mais également le plus à risque. La maîtrise de ses
indicateurs révèle la capacité des IMF à
gérer cet actif qui génère des revenus pour financer le
développement de ses activités.
III.2. IMPLICATIONS
MANAGERIALES ET RECOMMANDATIONS
Les résultats de cette étude suscitent des
implications managériales pouvant contribuer à
l'amélioration de la productivité et de la performance
financière de la COOPEC-EAD.
Il s`agit :
Le suivi des indicateurs de performance, pour mener une
analyse de la situation de la COOPPEC-EAD, doit être
développé au niveau de tous les acteurs de l'institution. Il faut
donc assurer la formation de tous les acteurs, surtout les organes statutaires,
à la gestion active et à l'appréciation du risque. Cela
permet d'entreprendre des actions correctives très rapidement. De
même, il faut que l'entreprise mette en place des outils de
contrôle de gestion adéquat qui sont des outils de pilotage
à court terme de la performance. Parmi les outils de contrôle de
gestion ou instrument de pilotage, il sied de citer52(*) :
o La comptabilité générale
adaptée. Les adaptations à appliquer à la
comptabilité générale sont : fournir des documents de
synthèse sur des périodicités plus rapprochées,
neutraliser les effets d'inflation, rapporter des documents de synthèse
à des normes prévisionnelles ou à la situation
précédente, préciser le mode de traitement des postes
évalués généralement lors des travaux de fin
d'exercice.
o La comptabilité analytique d'exploitation,
o Le contrôle budgétaire ;
o Le tableau de bord ;
o L'informatique ;
o L'analyse financière.
La maîtrise des coûts d'opérations qui
impose une meilleure gestion des charges et un respect strict des règles
et principes de gestion des coopératives d'épargne et de
crédit défini par la loi N° 002/2002 du 02 Février
2002 ;
Le respect strict de manuel de procédure qui
décrit la mission, le système d'organisation, les objectifs et
les différentes activités de l'institution. Etant donné
que le manuel de procédure constitue le code de bonne conduite des
opérations de l'institution avec les tiers, sa vulgarisation et sa
maîtrise est une nécessité pour assurer son
efficacité ;
L'amélioration du portefeuille de crédit qui
passe par la conception des produits et services répondant aux besoins
des clients actifs et potentiels. Les conditions d'octroi des crédits
doivent favoriser la célérité des opérations et
permettre aux clients d'obtenir rapidement et facilement des prêts aptes
à contribuer à l'amélioration de leur condition de vie.
La mise en place d'un système d'information.
L'information est au coeur de la micro finance. Un bon système
d'information est un outil nécessaire à la bonne gestion d'une
institution par ce qu'il concourt à une prise de décision
efficace et en temps opportun. De même l'institution doit communiquer
très souvent avec ses clients.
Le renforcement des activités d'audit et de
contrôle interne en accordant à la commission de contrôle
toute son indépendance et des moyens adéquats en vue de la
réussite de sa mission. Il est impérieux de procéder
à la mise en oeuvre et au suivi des recommandations issues des
différentes missions d'audits pour une meilleure maîtrise des
risques gage de la viabilité et de la pérennité de
l'institution.
La mise en oeuvre d'une bonne politique de gestion des
ressources humaines à travers l'amélioration des salaires qui
constitue l'élément essentiel de la motivation du personnel.
La formation continue et le renforcement des capacités
des agents et cadres de l'institution. Cela favorisera d'une part,
l'acquisition de connaissances pour une meilleure efficacité et
efficience dans leur fonction respective et d'autre part, participer à
la motivation du personnel.
La contribution de l'Etat à la sécurité
et à l'assainissement du système financier national en vue de
protéger les IMF aux différentes crises pour assurer leur
pérennité et contribuer au développement de la population
bénéficiaire.
CONCLUSION GENERALE
Les institutions de micro finance constituent un instrument
de financement de l'économie aux côtés des autres
intermédiaires financiers. Elles participent à la
réduction de la pauvreté en favorisant le développement
des activités économiques, sources de création de
richesses et d'emplois.
Ainsi, à la fin du présent travail, il sied de
rappeler qu'il a porté sur la productivité et performance
financière de la COOPEC-EAD de 2006 à 2009.
La question principale qui a guidé notre recherche est
de savoir si la coopérative d'épargne et de crédit pour
l'entraide et l'appui au développement (COOPEC-EAD) est productive pour
justifier sa performance financière à travers son portefeuille de
crédit.
Pour y arriver, nous avons émis l'hypothèse
selon laquelle, considérant les indicateurs de performance et de
productivité, la COOPEC-EAD n'est pas productive et performante. La
vérification de notre hypothèse a été rendu
possible grâce aux méthodes historiques et analytico-comparatives
appuyés par les techniques documentaires et l'interview libre.
Après analyse des données et
l'interprétation de résultats, nous avons abouti à ce qui
suit : par l'analyse de la rentabilité par les ratios, nous
remarquons que la marge bénéficiaire de la COOPEC-ERAD a connu
une dégradation profonde au cours de toutes les années de notre
étude. Ce qui nous montre que la COOPEC-EAD n'a pas une bonne
maîtrise des certaines charges. Le ratio des fonds propres nous a
révélé que la gestion de la COOPEC-EAD n'est pas bonne.
Quant au ratio de rendement des actifs, nous a
révélé que la politique de la COOPEC-EAD dans
l'acquisition et la gestion des éléments d'actifs est
inefficiente et par conséquent une mauvaise politique
d'investissement.
Par l'analyse de la viabilité, nous avons
constaté à travers les différents ratios que la COOPEC-EAD
présente des problèmes liés à sa viabilité
malgré la maîtrise observée des frais de personnel.
Néanmoins, considérant l'évolution de sa
clientèle, son patrimoine et son capital social, nous pouvons anticiper
en disant que ses activités peuvent s'améliorer dans l'avenir si
elle respecte les normes de bonne gestion et adopte une bonne politique de
gestion des risques. Le ratio du taux de portefeuille à risque montre
que la COOPEC- EAD n'a pas résisté aux effets de la crise
financière. Ce qui nous amène à confirmer notre
hypothèse.
Pour clore notre recherche, nous avons relevé quelques
implications managériales. Il faut souligner qu'au centre de tous les
problèmes abordés, se trouve « homme » qui
est au coeur de tous les risques.
En définitive, nous n'avons aucune prétention
d'avoir parfaitement épuisé nos recherches, par contre cette
étude ouvre un nouvel horizon à d'autres chercheurs qui pourront
nous compléter en l'enrichissement sous un autre angle.
BIBLIOGRAPHIE
I. OUVRAGES
1. ARDENT H., Technique de la banque, PUF, Paris,
1999
2. ATTALI J., Voyage au coeur d'une
révolution : la micro finance contre la pauvreté,
éd. J.C. LATTES, Paris, 2007
3. BILLET C., Le guide des technique
d'évaluation : Performance, compétences, connaissance,
Dunod, Paris, 2008
4. BOUDINOT et FRABOT, Technique et pratiques
bancaires, 4ème édition, Sirey, 1978
5. BOUQUIN H., « Le
contrôle de
gestion », 4ème édition, PUF, Paris,
1998
6. BURLAND A. et al, « Dictionnaire de
gestion : Comptabilité, finance, contrôle, éd
Foucher, 2ème édition, Paris, 2004,
7. Claude et Pauluge, Nouveau petit Larousse,
Ve éd, Paris, 1995
8. COMBE E., Précis d'économie, presse
Universitaire de France, Paris, 1996
9. ESTELLE M., Les indicateurs de la performance,
Guérin Montréal, Québec, 1996
10. GENTIL D., Les pratiques coopératives en milieu
rural Africain, éd. L'harmattan, Paris, 1984
11. HUTIN H., Toute la finance, 3ème
édition, éd. d'organisation, Paris, 2007
12. KELSER A., Gestion financière,
édition ESK, paris, 1998.
13. NIKITINE P., Précis d'économie
politique, éd. Du progrès, Moscou, 1985
14. SCIALON L., Economie Bancaire, La
découverte, Paris 2007
15. SILEM A. et al, Lexique d'économie,
2ème édition, Dalloz, Paris, 1989,
16. SILEM A. et ALBERTINI J.M., Lexique
d'économie, 7ème édition, Dalloz, Paris, 2002
17. TROLLIET J., Que sais-je ? la diaspora
chinoise, presses universitaires de France, Paris, 1994
18. TSAFACK NANFOSSO R., l'économie
solidaire dans les pays en développement, Harmattan, Paris,
2007
II. TFC ET MEMOIRES
1. KANYESHAMBA J.B., Les processus d'Octroi des crédits
dans une coopérative d'épargne et de crédit, TFC,
inédit, UAGO, 2003
2. NDABAGORAGORA BAHATI, Analyse de la performance
financière de la CEA de Ruhengeri au Rwanda, Mémoire,
inédit, UNIGOM, 2006.
3. NDENDAHIMANA UHAWEMUNGU, Gestion des créances dans
une institution financière non bancaire, mémoire inédit,
UAGO, 2007.
4. OSSENI INOUSSA A., Problématique de la performance
financière des IMF au Bénin, Master en gestion des projets,
fondation universitaire de mercure, Belgique, 2009
5. PALUKU KATUSELE, Contribution des micro-crédits dans
le développement socio-économique de la population, TFC,
inédit, UNIGOM, 2006.
6. SAFARI MANAMA, gestion commerciale de clientèle
à travers la file d'attente et son impact sur la rentabilité des
IMF, Mémoire, inédit, UNIGOM, 2006.
III. COURS
1. BENGEYUA MACHOZI D., Audit et contrôle de gestion,
cours , inédit, UNIGOM, 2009 - 2010.
2. MUKULU B., Cours d'économie
monétaire,inédit, université ouverte, G3 Economie, 2010,
3. MULUMBA TAMBWE, analyse financière, cours
inédit, UNIGOM, 2008.
4. NIEMBA SOUGA Jacob, Entreprenariat, cours, inédit,
UNIGOM, 2008
5. OLENGA TSUBA, Cours de gestion des institutions
financières congolaises, Cours, inédit, UNIGOM, L1 Gestion
financière, 2009
6. SENZIRA NAHAYO P., Micro-économie, Cours
inédit, UNIGOM, L1, Economie, 2009
IV. RAPPORT ET AUTRES
1. INADES-FORMATION-CONGO, Etude sur la réglementation
des IMF et des FONSDEU en RDC.
2. KACOU A., Discours à la conférence des
nations unies sur l'inclusion financière en Afrique, 2006
3. MABI MULUMBA, Théorie monétaire, UNAZA
4. Rapport BCEAO/BIT, « Banque de données sur
les système financiers décentralisées, 1994-1995,
Bénin », Dakar, septembre, 1997.
5. Rapport de la commission européenne, Micro finance,
orientation méthodologique, 2ème édition, Rogique,
Luxembourg, 2000.
6. 6 Rapport final du colloque interprovincial sur les COOPEC
et les IMF tenu à Goma du 28 au 31 Juillet 2003.
7. 7. Statuts de la CEAD,
V. WEBOGRAPHIE
1. Fr.wfkisource.org/Wiki/Théorie du crédit
consulté le 17/04/2000.
2. www.lamicrofinance.org
TABLE DES MATIERES
EPIGRAPHE
A
DEDICACE
B
REMERCIEMENTS
C
0. INTRODUCTION
1
0.1. PROBLEMATIQUE ET HYPOTHESES
2
0.2. OBJECTIFS ET INTERET DU SUJET
4
0.3. METHODOLOGIE
5
0.4. DELIMITATION DU SUJET
5
0.5. SUBDIVISION DU TRAVAIL
6
CHAPITRE I. FONDEMENT THEORIQUE DE LA PERFORMANCE
FINANCIERE DES IMF
7
I.1. NOTION DE MICRO-FIAANCE
7
I.1.1. Historique et évolution de la
micro-finance
8
I.1.2. La typologie des institutions de
micro-finance
10
I.2. THEORIES SUR LES CREDITS
12
I.2.1. Encadrement du crédit
14
I.2.2. CANAL DU CREDIT
15
I.3. AUTONOMIE D'UNE INSTITUTION D'EPARGNE ET DE
CREDIT
11
I.4. TYPES DES CREDITS
16
I.4.1. Classification selon la durée
16
I.4.2. Classification selon l'objet ou fonction
17
I.4.3. Classification selon la nature des
garanties
17
I.4.4. Classification selon la forme
18
I.5. QUALITE ET GESTION DU PORTE-FEUILLE DE
CREDITS
19
I.6. CADRE D'ANALYSE DE LA PERFORMANCE FINANCIERE
DES IMF
21
I.6.1. Mesure de l'efficacité comme
critère de la performance financière d'une IMF
22
I.6.2. Mesure de la rentabilité comme
critère de performance financière d'une IMF
23
I.6.3. Maîtrise de l'information, condition
de la performance d'une IMF
24
I.6.4. Notion de productivité
27
I.7. MICRO-FINANCE ET DEVELOPPEMENT
28
I.8. EFFET SOCIO-ECONOMIQUE DE LA MICRO-FINANCE
28
I.7.1. PREMIERES GENERATION
29
I.7.2. DEUXIEME GENERATION
30
I.7.3. TROISIEME GENERATION
30
CHAP. II. PRESENTATION DE LA COOPEC-EAD
32
II.1. HISTORIQUE DE LA COOPEC-EAD
32
II.2. DES OBJECTIFS
32
II.3. STRUCTURE ORGANISATIONNELLE DE LA
COOPEC-EAD
33
II.3.1. L'Assemblée générale
(AG)
33
II.3.2. Conseil des Fondateurs (CF)
34
II.3.3. Le Conseil d'Administration
34
II.3.4. La commission du surveillance (CS)
34
II.3.5. La Commission de Crédit et
Recouvrement
35
II.3.6. La gérance
35
II.4. ORGANISATION TECHNIQUE
35
1. Le comptable
35
2. La caissière
36
II.5. ORGANISATION FINANCIERE ET COMPTABLE
36
1. Organisation financière
37
2. Organisation comptable
37
3. Gestion du porte-feuille des crédits
38
CHAPITRE III. APPROCHE EMPIRIQUE DE L'ETUDE ET
IMPLICATION MANAGERIALES
40
III.1. PRESENTATION ET ANALYSE DES DONNEES
FINANCIERES DE LA COOPEC-EAD
40
III.1.1. Analyse de la rentabilité
40
III.1.2. Analyse de la viabilité
43
III.2. IMPLICATIONS MANAGERIALES ET
RECOMMANDATIONS
47
CONCLUSION GENERALE
50
BIBLIOGRAPHIE
52
TABLE DES MATIERES
54
TFR au 31/12/2006
N° Cpte
|
Désignation
|
Exploitation
|
Débit
|
Crédit
|
71.1
73.3
61.0
62.2
63.0
63.2
63.3
63.1
|
Vente imprimée
Charges étalées
Intérêt/rev. Prof.
Dépl. du pers.
Loyer
Rem. Int. Hon.
Service d'exploit
Entretien & réparation
|
330,2
1517,47
2614,00
184,02
536,70
1531,70
|
11353,80
19479,42
|
80
|
Produits net financiers
|
|
23080,83
|
64.2
64.7
64.9
65.1
62.2
66.1
|
Charge & perte diverses
Charges de soins
Autres charges & perte
Charges du pers
Charges soc diverses
Contrib & taxes
|
3392,72
1382,60
1524,53
5661,13
233,09
141,94
|
|
82
|
|
|
-10744,82
|
68.0
|
Dot aux amort
|
548,00
|
|
83
|
RNE
|
|
-11292 ?82
|
84
|
|
|
|
85
|
RNAI
|
|
-11292 ?82
|
86
|
Contr & taxes
|
|
141,94
|
87
|
Résultat net
|
|
-11150,88
|
TRF au 31/12/2007
N° Cpte
|
Désignation
|
Exploitation
|
Débit
|
Crédit
|
71.0
71.1
61.0
612
620
630
631
632
633
634
637
|
Intérêt/prêt à CT
Autres profils
Electricité & eau
Mat & fourn. cons
Transport consommé
Loyer
Entretien et réparation
Service bancaire
Frais de communication
Publicité & prom
Photcop & reproduction
|
641,13
8963,53
2290,36
3169,76
6061,88
355,08
1782
871,5
903,28
|
50900,51
12359,68
|
80
|
Produit net financier
|
|
38221,67
|
647
659
651
652
661
670
68.0
|
ACA
Réception
Charges du perso
Charge soc & divers
Contribution & taxes
Intérêts payés
Dot aux amort & prov
|
2657,07
4057
16694,26
861,47
946,23
1001,49
1420
|
|
82
|
RBE
|
|
10584,15
|
83
84
85
86
|
RNE
Résultat/Ces. Immo
Résultat avant impôt
Contribution & taxes
|
|
10584,15
0
10584,15
-946,23
|
87
|
RNA
|
|
9637,9
|
TFR Au 31/12/2008
N° Cpte
|
Désignation
|
Exploitation
|
Débit
|
Crédit
|
7011
7015
6012
611
612
613
614
621
622
623
624
626
|
Intérêt/prêt à CT
Autres profils
Intérêt/dépôt
Mat & Four Cons
Electricité & eau
Loyer
Entretien et réparation
Publicité & Relations pub.
Trans. & déplacement
Poste & télécommunication
Service bancaire
Photcop & reproduction
|
2098,01
11323,83
382,16
4765
5201,66
1849,11
2486,83
1582,5
297,82
2439,87
|
60146,31
14850,81
|
80
|
Produit net financier
|
|
42629,34
|
627
628
631
641
642
|
Autres Charges Administr
Réception
Impôt à l'Etat
Salaire & appoint
Charge Soc & divers
|
12540,3
4911,66
2063,39
23236,77
887,94
|
|
82, 83, 85
|
|
|
-1015,72
|
87
|
Résultats net de la période
|
-1015,72
|
TFR Au 31/12/2009
N° Cpte
|
Désignation
|
Exploitation
|
Débit
|
Crédit
|
71
72
|
Produit sur la clientèle
Produits financiers divers
|
|
16153
1172
|
80
|
Produits nets financiers
|
|
17325
|
64
65
66
|
Charge Génér d'Exploitation
Charge du pers
Impôt & taxes
|
17767
16146
500
|
|
82
83/85
87
|
Résultat Brut Exploitation
Résultat Net à effectuer
|
|
-17088
-17088
-17088
|
BILAN ARRETTE DU 31/12/2006
N°Cpte
|
Désignation
|
Valeur
|
Amort
|
Valeur Nette
|
20.0
22.5
22.6
28.1
|
I. Valeur Immobilisée
Terrain CEAD
Mat Roulant
Mat & équipement
Amort/immob incorporelle
|
5654,74
6145,00
2414,40
-
|
663
|
5654,74
6145,00
2414,40
-633
|
Tot Valeur Immobilisée
|
14214,14
|
663
|
13551,14
|
31.1
|
II. Valeur circulante
1. Val d'expl
Stock imprimé
|
493,75
|
-
|
493,75
|
Tot valeur d'exploitation
|
493,75
|
-
|
493,75
|
42.0
46.0
47.2
51.1
|
2. Valeur réalisable
Rémunération
Crédit divers
Regular active
Membres-prêt
|
297,93
9900,00
460,00
120752,80
|
|
297,93
9900,00
460,00
120752,80
|
Tot Val Réalis
|
131410,70
|
-
|
131410,70
|
56.0
57
|
3. Val. Dispon
Banque
Caisse
|
51158,98
15653,46
|
|
51158,98
15653,46
|
Tot valeur Disponible
|
66812,44
|
|
66812,44
|
Total actifs
|
213931,08
|
633
|
212268,08
|
2. Passif
N° Cpte
|
Désignation
|
Valeurs
|
10.4
10.5
110
13.0
440
421
|
I. FP & DLMT
Cap social
Droit d'entrée
Réserves légales
Trop perçu
II. Dette à CT
CEAD membre
Regul passive
|
16000
980
88,61
184838
5806,67
|
Total passifs
|
212268,08
|
BILAN ARRETE AU 31/12/2007
Actif
|
Passif
|
N°Cpte
|
Désignation
|
Valeurs
|
Amort
|
Valeur
|
N°CPTE
|
Désignation
|
Valeur
|
20.00
22.3
22.5
22.6
28.1
|
I. Val Immob
Terrain CEAD
Contributuion
Materiel roulant
Materiel & équip
Amort/immob incorp
|
34112,74
8936,50
6470,00
3593,40
-
|
3860
|
34112,74
8936,50
6470,00
3593,40
-3860
|
10.9
10.5
110
13.0
|
I. FR&DLMT
Capit Social
Droit d'entré
Reser légal
Trop perçu
|
1600
5460
88,61
34515,01
|
Tot Valeur Immob
|
53112,64
|
3860
|
49252,64
|
Tot FR&DLMT
|
56063,61
|
31.1
|
II. Val circul
1. Val d'exploit
Stocks imprimés
|
619,75
|
|
619,75
|
440
47.1
|
II. Det à CT
CEAD Memb
Regul passiv
|
379760,56
5944,17
|
Tot. Valeur d'exploitation
|
619,75
|
-
|
619,75
|
Tot Dettes à CT
|
385704,73
|
42.0
47.2
511
|
2. Valeurs réalisables
Rémunération
Régularisation active
Membres-prêts
|
719,83
8870,00
244462,60
|
-
-
-
|
719,83
8870,00
244462,60
|
|
Tot Valeur réalisées
|
254052,43
|
-
|
254052,43
|
|
56.0
57.0
|
3. Val disponibles
Banque
Caisse
|
116390,50
21453,03
|
-
-
|
116390,50
21453,03
|
|
Tot Valeur disponibles
|
137843,53
|
|
137843,53
|
|
Total actifs
|
445628,35
|
3860
|
441768,35
|
Total Passif
|
441768,35
|
BILAN ARRETE AU 31/12/2008
Actif
|
Passif
|
N°Cpte
|
Désignation
|
Valeurs
|
Amort
|
Valeur
|
N°CPTE
|
Désignation
|
Valeur
|
10.1
10.3
|
I. Encaisse & Cptes Ord.
Caisse
Banque Cpte à vue
|
4331,62
742,72
|
-
-
|
4331,62
742,72
|
24.1
24.2
|
I. Dépôt public
Dépôt à vue
Dépôt à terme
|
291031,27
15376,46
|
|
|
|
|
|
|
20.1
21.1
|
I. Prêts à -1an
Crédits sains
Crédits en souffrance
|
109260
144398,98
|
|
109260
144398,98
|
53.1
57.1
57.2
58.1
58.2
|
II. FP & Assimilés
Autres réserves
Cap social
Droit d'entrée
Résultats
Trop perçu à distance
|
2408,44
35640
9827
-39499,34
0
|
Tot Prêts à -1ans
|
253658,98
|
-
|
253658,98
|
|
31.1
|
III. Stocks
Stocks imprimés
|
235
|
-
|
235
|
|
|
|
|
|
|
33.21
|
IV. Débiteurs divers
Avances au personnel
|
1387,1
|
|
1387,1
|
|
Tot Débiteurs divers
|
1387,1
|
-
|
1387,1
|
|
33.1
|
V. Cptes de regularis
Chg constatés d'avance
|
3045
|
-
|
3045
|
|
Tot Cptes de régularisation
|
3045
|
-
|
3045
|
|
43.1
43.11
43.12
43.2
43.8
|
VI. Immobilisations
Terrain & ammenag
Terrain Katindo
Terrain Mugunga
Construction 4 immob
Ammortissement
|
24000
2000,5
9032,5
21588,5
-
|
-
-
-
-
5238,1
|
24000
2000,5
9032,5
21588,5
-
|
|
Tot Immobilisations
|
|
5238,1
|
|
|
Total actifs
|
320021,92
|
5238,1
|
314783,82
|
Total passif
|
314783,82
|
BILAN ARRETE AU 31/12/2009
Actif
|
Passif
|
N°Cpte
|
Désignation
|
Valeurs
|
Amort
|
Valeur
|
N°Cpte
|
Désignation
|
Valeur
|
57
56
32
39
40
42
47
20
22
23
|
I. Opér de trésorerie
Banque
Banque et organe faiter
II. Op. avec clientèle
Crédit à CT
Crédit litigieux
III. Opérat diverses
Fournisseurs
Personnel
Regul & emplois divers
IV. Immobilisation
Val Incorp immob
Autres immob incorp
Immob corp encours
|
1333,37
381
534
238875
1045
4262
2880
60500
9000
11659
|
1129
4664
|
1333,37
381
534
238875
1045
4262
2880
60500
7871
6995
|
33
34
13
11
10
|
I. Opérat/Clientèle
Epargne ordin & Dép
Dépôt à terme
II Fonds propres
Résultats
Reser & Prim lié au K
Capital
|
241717,37
57409
-17088
11205
25640
|
|
Total actifs
|
324676,37
|
5793
|
318883,37
|
Total passif
|
318883,37
|
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